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Tel le phoenix qui renait de ses cendres, Origins est le renouveau d'une série qui s'enlisait à chaque nouvel opus ne va pas revenir sur la longue lignée des Assassin's Creed, sinon il me faudrait plusieurs rouleaux de papyrus rien que pour en évoquer les grandes lignes. On résumera que la série est née en 2007, cette grande année pour le jeu vidéo et que derrière on retiendra surtout un nom : Jade Raymond (alors que ce n'est pas tout à fait exact puisqu'il y avait aussi Patrice Désilets et Corey May). Alors âgée de 32 ans et véritable fantasme de tout un parterre de gamers qui s'enflamment au premier joli minois qui passe, on retiendra de cette ancienne programmatrice que le premier Assassin's Creed fut son premier grand succès, elle qui était alors productrice pour Ubisoft Montréal. Elle supervisera la série jusqu'en 2014 et la sortie de l'épisode Unity, ce qui coïncide plus ou moins avec la lente agonie de la série phare d'Ubisoft. Car on ne va pas se mentir, si en parlant d'Ubisoft on peut penser Far Cry, Rayman, Lapins Crétins, Prince of Persia, Watch Dogs ou tous ces jeux estampillés Tom Clancy (Ghost Recon, Splinter Cell...), Assassin's Creed reste la licence phare de l'éditeur français et pour cause, en moyenne chaque épisode se vend aux alentours de 10 Millions d'exemplaires. C'est énorme !
C'est ainsi que le studio a très vite capitalisé sur la licence, avec un nouvel épisode chaque année, jusqu'à ce qu'on arrive à la déchirure. Souvenez-vous, à chaque fois qu'une licence est essorée, comme on l'a vu avec les anciens Tomb Raider ou qu'on le voit encore avec Call of Duty et ce, même si plusieurs studios travaillent dessus, le public finit par se lasser et surtout, la qualité des jeux va décrescendo. Pour Assassin's Creed, le point de rupture fut atteint en 2014 lorsque l'épisode Unity a vu le jour dans un état littéralement déplorable ! Bien que le jeu fut peu à peu "réparé" à grand coup de patches, il est clair qu'on vit à une époque où les grands titres sortent sans être réellement finis et peaufinés, à cause de l'évolution des supports actuels et d'Internet. En effet, sans disque dur et sans Internet pour diffuser les nombreuses mises à jour, les développeurs n'oseraient jamais livrer leurs jeux dans des états pareils...
A partir de là, Ubisoft va prendre une décision importante : arrêter de prendre sa "fan-base" pour une vache à lait. Ils vont faire plus ou moins table-rase du passé, réinventer la licence, l'améliorer et telle le phœnix qui renait de ses cendres, revenir plus fort que jamais. D'ailleurs, même si on saisit rapidement que les opus Origins et Odyssey ont été développé en parallèle (puisqu'à peine 1 an les séparent et qu'on retrouve beaucoup de similitudes entre les 2), on voit qu'Ubisoft a tenu parole car l'épisode Valhalla n'est sorti qu'en 2020 (soit 2 ans après Odyssey) et l'épisode Mirage n'a vu le jour qu'en 2023 (soit 3 ans après Valhalla), preuve qu'ils privilégient désormais la qualité à la quantité.
De 
Sorti avec à peine 1 an d'écart, Origins et Odyssey furent développés en parallèle et si l'un signe le renouveau de la série, l'autre peaufine grandement la nouvelle formule mon côté, je n'avais plus touché à un Assassin's Creed depuis l'épisode Revelations (qui portait bien mal son nom d'ailleurs), sorti en 2011 sur l'ancienne génération des "PS360" comme on l'appelle affectueusement. Car moi aussi, j'en ai eu marre d'être pris pour un mouton à acheter mon exemplaire chaque année et ce, pour jouer toujours au même jeu avec une histoire de fond qui n'avance pas. Ce n'est qu'en 2021 et grâce au Game Pass de ma Xbox Series X, que j'ai finalement décidé de retenter l'expérience. J'ai d'abord essayé cet épisode Origins, mais malgré son contexte, je n'ai pas spécialement accroché à ce que j'ai joué. Pour ma propre culture, j'ai enchainé sur l'épisode Odyssey et là miracle, j'ai littéralement adoré !! Après plus de 140 heures sur Odyssey et vu qu'il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis, j'ai donc décidé de retenter cet épisode Origins. Alors je sais, niveau test j'ai commencé par le plus récent pour continuer sur le plus vieux, par contre scénaristiquement parlant ça se tient puisque chronologiquement, Odyssey se déroule 4 siècles avant Jésus-Christ, alors qu'Origins se déroule 1 siècle avant (au moment où les Romains vont envahir l'Egypte).
Avant d'entrer dans le vif du sujet, vous l'aurez bien compris, Assassin's Creed Origins est sorti en 2017 et les consoles de 9e Génération étaient encore loin d'apparaitre. Mieux encore, la PS4 Pro avait tout juste 1 an, et la Xbox One X ne sortira que 10 jours plus tard. Malgré tout, à l'image d'un Rockstar qui faire vivre son GTA V sur tous les supports existants (tout en prenant les joueurs pour des imbéciles), le studio va faire en sorte que son jeu exploite au mieux chaque support, en premier lieu avec des patches pour PS4 Pro et un peu plus tard pour One X (apportant avec elle le premier support console en 4K).
Et comme vous le savez, étant donné que la 8e Génération de consoles fait de la résistance (et ce pour diverses raisons : rétrocompatibilité parfaite sur PS5 et Xbox Series, récession, pénurie de composants, COVID-19, Game Pass...) Ubisoft a même déployé une mise à jour nommée "enhanced edition" qui permet aux nouvelles (et plus performantes) consoles de faire tourner le jeu dans sa résolution maximale et en 60 images par seconde, vu qu'il était limité à 30 fps sur les anciens supports (le même patch est sorti sur Assassin's Creed Odyssey).
Notez 
La VF n'est pas incluse sur le disque du jeu, il faudra télécharger un pack language pour obtenir (gratuitement) le doublage en français (ou autre langue disponible) enfin que le Blu-Ray ne dispose que du doublage anglais : certes les textes sont en français mais pour obtenir la VF, il faut télécharger (gratuitement, ça va de soi) le pack de doublage français, qui pèse un peu moins de 2 Go selon le support. C'est assez étonnant et le revers c'est que le jour où les serveurs fermeront, vous avez intérêt à conserver précieusement votre installation (remarquez, sans les mises à jour, pas sûr que le jeu soit correctement jouable). Le bon côté des choses, c'est qu'il est possible d'installer n'importe qu'elle langue disponible (espagnol, allemand, italien...) et qu'en plus, ça évite d'avoir des Giga-Octets de doublage qui ne serviront jamais, installés sur le disque dur.
D'ailleurs, avec une installation finale de plus de 50 Go sur Series X (patch de textures 4K + pack doublage inclus) on remarque aussi que les Blu-Ray atteignent leur limite. Ainsi on peut comprendre ce choix. Notez également que les mises à jour ont apportées le Discovery Tour (une sorte de musée virtuel, assez passionnant, sur les personnages et lieux réels dont se sert le jeu) ainsi qu'un bien sympathique "new game +". Quant aux DLCs narratifs, nous en parlerons dans un autre test...
Dans Assassin's Creed Origins nous sommes en 49 avant Jésus-Christ, on y joue Bayek, le medjaÿ de Siwa. Après l'assassinat de son fils, il va partir en croisade contre "l'Ordre" et tuer un à un chacun de ses membres, avant de se rendre compte qu'en réalité, la machination va bien au-delà de son propre drame familial. En parallèle, depuis que Desmond est mort, c'est Layla Hassan qui a pris la relève. Cette employée d'Abstergo est envoyée à la recherche d'artefacts en Egypte, aidée à distance par sa collègue et amie Deanna Geary. Elle découvre les momies de 2 précurseurs des Assassins et décide, sans en avertir sa hiérarchie, de mettre de côté sa mission pour explorer leurs mémoires génétiques...

Premier 
Il est vraiment dommage qu'Ubisoft ne résume jamais de façon simple et explicite les aventures précédentes et le Lore de sa série. Si c'est votre premier Assassin's Creed, certains détails vont vous sembler obscurs... problème : comme à son habitude, Ubisoft ne fait aucun résumé des épisodes précédents. Moi qui arrive comme un cheveu sur la soupe, je me demande qui est cette Layla. D'ailleurs le jeu commence de façon hyper abrupte, avec direct une baston (facile certes) de boss. Aucune réelle mise en bouche, ça commence cash : on découvrira qui est Bayek et ses motivations, quand à Layla si vous voulez en savoir plus, il faudra quitter l'Animus et lire pas mal de documents, ce qui est aussi chiant que fastidieux. Sachant que les épisodes se suivent et que le fond de l'histoire tourne autours de l'Atlantide et des orbes d'Eden, les développeurs auraient mieux fait de faire une petite vidéo qui va à l'essentiel et qui résume dans les grandes lignes les événements précédents.
Qui est réellement Layla ? D'où vient Bayek ? Qui est Abstergo ? Qu'est-ce que l'Animus ? Vous n'aurez que difficilement des réponses, alors qu'elles devraient être livrées en tout début de jeu. Imaginez que vous êtes nouveau sur la série, et qu'Origins est votre premier Assassin's Creed... et bien vous n'allez pas comprendre grand-chose de certains pans de l'histoire. Comme d'habitude, ce qui semble élémentaire et primordial à la bonne compréhension de la présente aventure, est tristement absent.
Après il faut le reconnaitre, l'histoire de Bayek est vraiment intéressante (inversement proportionnelle à celle d'une Layla qui ne sert clairement pas à grand chose), bien écrite et bien mise en scène. Chaque mission apporte son lot de dialogues et les plus importantes dévoilent un nombre intéressant de cinématiques gérées en temps réel. Alors certes, Bayek n'est peut-être pas aussi séduisant qu'Alexios (d'ailleurs on aurait très bien pu jouer essentiellement Aya grâce au choix de son héros/héroïne mais je pense que les développeurs ont un peu manqué de temps pour ça) et monter un dromadaire est évidemment moins élégant qu'un beau pur-sang. Ceci dit, avec un peu de temps, on finit par s'attacher au medjaÿ, notamment lorsqu'on partage cette peine qui le rend si humain.
Quant au rôle de medjaÿ justement, il n'est pas bien clair et défini dans les encyclopédies, mais le jeu nous apprend qu'ils étaient en quelque sorte les mercenaires du peuple, prompt à protéger et rendre service à la population (là où les descriptions officielles parlent plutôt de corps d'armée au service du Pharaon).

Par 
Bayek est un personnage charismatique et attachant contre, malgré son statut de quasi-reboot de la série, n'espérez pas en apprendre beaucoup sur l'histoire de fond (le Lore comme on dit aujourd'hui) des Assassin's Creed. Origins est le 10e épisode canonique de la saga et comme d'habitude, on vous jettera quelques miettes, quelques bribes d'infos afin de vous inciter à acheter l'opus suivant (Odyssey, qui lui par contre, est nettement moins avare en infos importantes).
C'est évidemment une déception mais tout à fait entre nous, je pense qu'il faut voir les choses autrement. On sait qu'Ubisoft tire sur la corde, qu'ils font exprès de faire trainer les choses (et les révélations) en longueur, afin de garder les fans de longue date en haleine. Résultat je prends les jeux pour ce qu'ils sont, j'apprécie leur histoire indépendamment du Lore et fait totalement fi du reste, un peu comme si Abstergo, l'Animus et Layla n'existaient pas (de toute façon, ce sont les phases les moins réussies du jeu). Ainsi le Lore n'est qu'un bonus totalement dispensable et j'évite de me sentir obligé de jouer à tous les épisodes qu'il me manque, juste pour glaner 2 ou 3 infos honteusement distillées au sein des épilogues. Assassin's Creed Origins c'est donc pour moi l'histoire d'un égyptien qui veut venger la mort de son fils... point barre ! Et si j'en suis là, dans cet état d'esprit, c'est bien à cause d'Ubisoft qui prend clairement ses fans pour des idiots : à trop étaler la confiture sur sa tartine, elle n'a plus de goût !!
Maintenant sachez-le, cet épisode porte (pour une fois) bien son nom. En effet, c'est ici que nous connaitrons "les origines" de l'ordre des assassins. Certes ça se fait un peu de façon capilotractée, mais au moins on ne reste pas dans le vague. On sait comment le groupe s'est formé, par qui, d'où vient le fameux logo... des réponses qui pour une fois, font plaisir. On peut d'ailleurs se demander pourquoi le mouvement ne s'est pas initié avec Odyssey (dont l'histoire se déroule plusieurs siècles avant celle-ci) mais il y a une certaine logique à tout ça : Odyssey revient de façon soutenue sur l'Atlantide et Origins sur l'ordre des assassins, sa création. D'ailleurs depuis le tout premier opus sorti en 2007, on sait pertinemment que les assassins (dont le terme est emprunté au mot arabe "hasasyin" ou "hashashin") ont trouvé leurs origines en orient.

Dans 
Dans Origins on visite des lieux mystiques et ô combien ennivrants : Sphinx, phare d'Alexandrie, pyramides... Malheureusement, on n'y passera pas assez de temps et comme d'habitude, on évoluera surtout dans les villes tous les cas pas de soucis, l'histoire d'Origins est vraiment bonne, on jouera de temps en temps avec Aya (la femme de Bayek), on rencontrera de grandes personnalités (telles que Cléopâtre et César), on visitera de grands lieux tels que le phare d'Alexandrie (l'une des 7 merveilles du monde, aujourd'hui détruite), le tombeau d'Alexandre le Grand, on héritera de la fameuse lame secrète des assassins qui fait office d'objet emblématique de la série (et qui fait le lien avec les anciens opus) et bien entendu, on visitera les magnifiques pyramides de Gizeh ainsi que son Sphinx. Aaahhhh l'Egypte, qu'elle région magnifique et envoutante... j'ai toujours été fasciné par ce pays mystique, et ce depuis que j'ai virtuellement parcouru ces lieux emplis de mystères dans les premiers Tomb Raider (ne riez s'il vous plait). Ceci dit, si j'ai un bémol à émettre, c'est que dans ce jeu on ne visite pas assez de tombeaux, de pyramides et autre lieux symboliques et légendaires. Alors je sais, on visite les principaux et sans doute les seuls qu'il y a, notamment la grande pyramide de Khéops, mais ces moments-là sont si "magiques" qu'on aimerait en avoir plus...
Cet épisode "Origins" porte assez bien son nom car il se rapproche beaucoup de l'aventure d'Altaïr. Un certain retour aux sources qui a fait le plus grand bien à la série. Evidemment, comme je n'ai pas fait les épisodes Black Flag, Rogue, Unity et Syndicate, j'aurai bien du mal à quantifier les nouveautés de cet opus face aux précédents. Ceci dit, par rapport à Assassin's Creed III (dernier épisode auquel j'ai joué mais que je n'ai pas fini) je peux vous dire qu'il y a eu de grandes améliorations, à commencer par le fait que le "parkour" (la capacité à grimper partout et courir en évitant les obstacles) a été largement revu et corrigé. Pour dire, notre medjaÿ est capable de monter n'importe qu'elle paroi, ce qui fait que nous ne sommes plus du tout limité. Le monde ouvert, offert par cette Egypte antique qui date de 2000 ans en arrière, devient alors un terrain de jeu qu'on prend rapidement plaisir à explorer de fond en comble.
Le système de combat est par contre un peu étrange : voulant sans doute s'affranchir des "systèmes hack 'n slash" des grandes séries telles que Devil May Cry ou God of War III (où les attaques légères sont sur Carré/X et les attaques lourdes sont sur Triangle/Y), Ubisoft a opté pour l'usage des gâchettes droites. Dans Origins notre héros est également capable d'esquiver les coups et de se protéger avec son bouclier. Le système n'est pas idéal mais on s'y fait et très vite, on enchaine les combats avec une belle aisance (bien que je trouve que l'esquive n'est pas assez franche).

Bayek 
La composante Light RPG apporte un vrai plus au jeu, il est juste dommage qu'Ubisoft ne sache pas correctement l'employer est également équipé d'un arc, ce qui est bien pratique pour les attaques à distance et l'infiltration. Une infiltration devenue vraiment grisante puisqu'infiltrer une place forte nécessitera d'explorer les lieux, de tuer un maximum de gardes sans se faire voir, de cacher les corps, de piéger les feux d'alarme pour au final abattre les hauts commandants et dépouiller les coffres.
Les Assassin's Creed se parent désormais d'une mécanique dites "Light RPG" à savoir que chaque ennemi abattu et objectif atteint, nous fait gagner de l'expérience. Cette XP permet de monter en puissance mais aussi de débloquer de nouvelles capacités via un arbre de compétences. Ainsi on sent bien l'évolution du personnage, mais comme souvent, il y a un bémol. En effet le système de leveling selon Ubisoft est clairement à côté de ses pompes. Imaginez que lorsque vous prenez en niveau, le monde entier en fait de même ! Si vous êtes niveau 25 après avoir mener bien des batailles, et bien les pecnots du coin en feront tout autant ! Pire, même les animaux prennent en niveau et c'est ainsi qu'en étant au niveau 10, je me suis littéralement fait déchirer par des hyènes de niveau 12. Car oui, en plus d'être absurde, si votre rang est trop éloigné de celui d'un ennemi, il ne sert strictement à rien de tenter le combat car votre arme ne lui fera presque rien, quand lui sera capable de vous occire en 3 coups à peine.
Heureusement, ce désagrément est surtout valable au début du jeu et je vous conseille de désactiver le "niveau automatique" des ennemis, qui fera en sorte que vous ne surpasserez jamais les ennemis : le jeu va adapter le niveau du moindre ennemi selon votre propre level, ce qui est complètement idiot ! C'est idiot car prendre du level, faire de l'XP, sert justement à être plus fort afin de défoncer l'adversité. Je ne comprends pas comment Ubisoft en est arrivé à créer un système pareil... Par chance, une fois qu'on aura dépassé un certain seuil, les choses vont s'améliorer (par exemple quand vous serez niveau 30, vous roulerez sur les ennemis de niveau 15, mais va falloir être patient pour en arriver là).
Autre détail agaçant : le système de détection. Au moins aussi débile que celui de Far Cry 6, soit les ennemis ne vous verrons pas arriver alors que vous sautez de 20 mètres et atterrissez bruyamment dans leur dos tout en égorgeant leur collègue, soit les mecs seront capables de nous détecter (et donc de nous pourrir la vie) de façon totalement abracadabrante ! Il arrive même qu'on soit détecté alors qu'on est camouflé, que l'ennemi ne regarde même pas dans notre direction ou plus fort encore, à travers certaines parois opaques. Heureusement on peut rapidement passer au plan B et tuer tout le monde, voire fuir dans un cas extrême (généralement, se faire repérer n'est pas rédhibitoire).
Il 
Malgré de belles nouveautés, le jeu comporte son lot d'errances : détection, boss, système de combats, leveling... n'empêche que le système save/load du Odyssey m'a manqué, ceci dit à part quelques ennemis un peu chaud à abattre (car se protégeant un peu trop bien derrière leur bouclier) le jeu est globalement accessible, peut-être même un poil plus que ce dernier. Malgré ses belles nouveautés (nous allons y revenir) Origins ne fait pas table-rase du passé, en témoignent la fameuse lame secrète, les cinématiques de mort lorsqu'on assassine un personnage important, le saut de la foi, l'exploration, les dizaines de missions toujours scénarisées, les synchronisations à partir d'une hauteur... on est sûr de jouer à un Assassin's Creed malgré tout. Ce sont des vestiges certes, mais ils font l'identité de la série.
Après, plusieurs nouveautés font leur apparition comme Senu, cet aigle qui permet de localiser un point d'intérêt et de "checker" les ennemis d'une base, un peu à la façon de la caméra de Far Cry. Je sais que le volatile était déjà présent dans les anciens opus mais désormais il est devenu indispensable et le jeu nous impose même de s'en servir pour tout et rien. L'exploration permet de glaner tout un tas d'objets et de peaux, qui serviront soit à upgrader soi-même son matériel (carquois, armure...) soit à le revendre pour ensuite aller voir un forgeron qui nous vendra de nouveaux objets (arcs, épées, boucliers...) ou upgradera celui qu'on possède déjà. Sur l'immense carte open world sont marqués des tas de points d'intérêt, et fort heureusement, les déplacements rapides nous facilitent la vie. D'une simple touche on peut appeler son dromadaire (ou son cheval), afin d'avancer plus vite, nous avons désormais de l'exploration sous-marine et même quelques batailles navales.
Enfin, on aura aussi quelques combats épiques contre des divinités (Sekhmet, Anubis...) qui sont aussi impressionnants qu'inutiles ! En effet, même avec le bon niveau, l'affrontement sera long, parfois même un peu pénible et au final vous récolterez à peine 1000 points d'XP et une babiole bien souvent dispensable, qu'on s'empressera de revendre. Au final, hormis l'aspect "grosse baston" et passé la découverte, vous n'y reviendrez pas, d'autant que la divinité ne disparait pas pour autant et qu'en général une simple mission secondaire rapporte plus d'XP, d'argent et de matos. "Useless" comme on dit... Je l'ai déjà évoqué, Origins et Odyssey ont clairement été développé en parallèle et on sent que plusieurs mécaniques seront peaufinées dans l'opus suivant, tant pour le système de combat, la détection, les boss, les upgrades ou même le marchandising.

On 
Le jeu était déjà très beau sur l'ancienne génération, mais c'est clairement depuis la "enhanced edition" pour Series X et PS5 qu'il dévoile tout son potentiel termine par la partie technique du jeu. Assassin's Creed Origins tourne sous le moteur maison AnvilNext 2.0, qui sert depuis l'épisode Unity (2014), ainsi qu'aux Ghost Recon Wildlands et Breakpoint. En gros, le moteur est bien adapté à une vue à la 3e personne en monde ouvert. Evidemment, comme tout jeu Ubisoft, Origins est sorti avec pas mal de bobos, d'instabilité et de problèmes de performances. Les temps de chargement étaient longs, les pop-ups étaient nombreux, il y avait des bugs un peu partout... un jeu "ubi" de lancement quoi. Heureusement pour nous, le studio ne laisse jamais ses titres en l'état et divers correctifs sont venus améliorer l'expérience. Le développeur a également déployé un patch pour la PS4 Pro, ainsi qu'un autre patch pour la Xbox One X. Ce dernier profite d'une nette amélioration graphique, avec notamment un affichage en 4K.
Comme évoqué, c'est durant l'été 2022 qu'Ubisoft a déployé une ultime mise à jour (la v.1.6) qui vise à corriger les derniers gros bugs et surtout à débloquer le framerate sur les consoles PS5 et Xbox Series X (on n'évoque pas le PC qui est définitivement à part). Sur les nouvelles machines, le SSD fait en sorte que les chargements soient très courts (parfois 2 à 3 secondes à peine pour un voyage rapide) et comme toujours, la Xbox Series X profite du patch 4K de sa grande sœur, donnant presque l'illusion d'un jeu nettement plus récent (alors qu'au déploiement du patch 1.6, Assassin's Creed Origins avait déjà 3 ans et demi). Ceci dit, l'aspect technique ne change pas du tout au tout, sur PS5 et Xbox Series X le jeu est certes plus fluide (60 fps contre 30 fps sur les anciennes machines) et les bugs restent rares, mais il trahit assez rapidement ses modestes origines issues des PS4 et Xbox One. Il suffit de voir comment le jeu va gérer les objets moyennement distants, en descendant volontairement le nombre d'images affichées à l'écran (c'est particulièrement flagrant avec les drapeaux, qui face à nous flottent de façon fluide, et à moyenne/longue distance ont des mouvements hachés).
De même, les pop-ups restent encore très visibles, avec bien souvent des textures qui passent de basse à haute résolution devant nos yeux (et là, le disque dur ne peut plus être mis en cause). Certains éléments du décor changent même de géométrie selon la distance, idem pour un clipping assez prononcé. Et encore, j'ai surtout joué sur Series X avec le patch 1.6 et les textures 4K issues de la version One X... j'imagine ce que ça doit donner sur cette bonne vieille Xbox One d'origine, avec ses performances poussives.
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Autant que faire se peut, Origins est un jeu dépaysant, riche et varié puis il y a clairement 2 types de modélisations avec d'un côté Bayek, Aya ou encore Cléopâtre qui est parfois ultra sexy (dans le jeu elle est sans doute bien plus belle qu'elle ne l'était réellement) et d'un autre la myriade de PNJs qui sont (avouons-le) bien moins travaillés. Quant aux animations, Ubisoft n'a toujours pas recours à la Motion Capture et ça se voit... bien que sur un jeu d'une telle ampleur, comment leur en vouloir ? Malgré ses défauts, son contexte historique et géographique, Assassin's Creed Origins est pourtant un jeu dépaysant (qui l'aurait cru ?) et vraiment très beau ! Le désert et les tempêtes de sables sont plus vrais que nature, les temples sont magnifiques, le phare d'Alexandrie est gigantesque, les oasis, cette faune agressive, ce Nil aux eaux bien dégueulasses comme il se doit (^_^) et bien sûr la majesté de ses pyramides de Gizeh, véritable emblème d'une Egypte autrefois au sommet de la civilisation.
Et je le redis, si le jeu est vraiment envoutant par moment, c'est surtout lorsqu'on visite des lieux mythiques qu'il prend une toute autre dimension. Quel plaisir de pénétrer dans les grandes pyramides, de voir le Sphinx avec son nez, d'arpenter des tombeaux peuplés de momies et de hiéroglyphes... Si vous êtes sensible aux charmes de l'Egypte et à ce qui fait sa renommée, il est certain que vous apprécierez le voyage.
On termine par l'audio, avec en premier lieu des bruitages tout à fait dans le ton. On retrouve avec plaisir le fameux bruit que fait la lame secrète lorsqu'elle ôte la vie à un ennemi, et il est facile d'apprécier la qualité globale de chaque bruitage, notamment le bruit des sabots qui changent selon le revêtement, ou encore le claquement métallique des épées qui s'entrechoquent. La bande-son quant à elle est signée par Sarah Schachner, une jeune musicienne américaine qui a travaillé sur des musiques de films, des séries télévisées et des OST de jeux vidéo (à la sortie du jeu, elle n'avait que 29 ans). La demoiselle a travaillée sur les films Lazarus Effect, Expendables 2, Iron Man 3 ou encore Insaisissables, avant de signer l'OST du très bon PREY, le 5e film Predator réalisé par Dan Trachtenberg. Côté jeux, elle a bossé sur les Assassin's Creed Unity, Black Flag et Valhalla, ainsi que sur Call of Duty : Modern Warfare 1 / 2 / 3 ainsi qu'Infinite Warfare, ou encore Far Cry 3. Autant dire que l'âge n'a rien à voir avec le talent ou la motivation.

Pour 
Difficile de redire quoique ce soit sur l'audio : nous avons d'excellentes musiques, très à-propos, de bons bruitages et un très bon doublage... Assassin's Creed Origins, la demoiselle signe un OST ciselé, qui sied parfaitement à l'univers du jeu. La compositrice n'a pas voulu usiter des "sons stéréotypés du Moyen-Orient" qui étaient attendus, mais ça ne l'a empêché d'utiliser des instruments traditionnels tels que la lyre ou le luth. Je n'ai entendu aucune musique dissonante, qui alterne pourtant quelques élans de violoncelles et des vocalises qui donnent du corps et du charme à certaines pistes. Si dans Odyssey je trouvais que certains morceaux n'étaient pas 100% appropriés (malgré une belle prestation là aussi), j'avoue qu'Origins m'a agréablement surpris de ce côté-là.
Enfin le doublage a été assuré par un casting 4 étoiles, donnant une âme au jeu et à ses personnages. C'est surtout le cas des grands visages du titre comme Bayek bien sûr, William Miles (le père de Desmond, doublé par Cyrille Monge), Medounamoun (doublé par Jean Barney) ou Praxilla (doublée par Pascale Chemin). En parallèle on retrouve l'habituelle voix d'Alethia (doublée par Françoise Cadol) mais le grand mérite revient à Slimane Yefsah, qui a admirablement doublé Bayek, faisant de lui un personnage attachant. Et puis il y a quelques sommités du doublage comme Olivia Luccioni (Aya), Lionel Tua (César) ou Elsa Davoine (Layla). Enfin on retrouve pêle-mêle Julien Sibre (Bilbon dans la trilogie du Hobbit), Boris Rehlinger (la voix de Colin Farrell et Jason Statham), Vincent Ropion (la voix de Dominic Monaghan), Raphaël Cohen (Scott Ryder dans Mass Effect Andromeda), Stéphane Ronchewski (Kaidan dans Mass Effect) ou encore Pierre Tessier (la voix française de Ryan Reynolds). Autant dire qu'on a du beau linge, un très bon travail voxographique et cerise sur le gâteau, la synchro labiale est plus que correcte, même en français.
Malheureusement, ça c'est valable surtout pour les personnages principaux car les acteurs secondaires sont bien moins impliqués. Mieux encore, une même personne parlera constamment égyptien, et la différence avec notre VF est assez flagrante. Pour être honnête, la plupart des doubleurs français (à part Slimane Yefsah) ont une voix qui ne colle pas très bien aux égyptiens. En parallèle, à chaque fois qu'on passera à côté d'un PNJ, ce dernier flippera quand d'autres déblatéreront en boucle les mêmes stupides phrases, en égyptiens, en romains ou en grec selon où on se trouve sur la carte. Rien de rédhibitoire en soi, mais il est clair qu'à l'image des modélisations, le doublage est clairement à 2 vitesses, même si globalement, on sera plus que satisfait du travail accompli.
Le
Note
développement d'Assassin's Creed Origins a débuté en 2014, juste après la sortie de l'épisode Black Flag. Après la sortie d'Assassin's Creed Syndicate, qui n'a pas rencontré pas le succès escompté, Ubisoft décida de ne plus suivre un cycle annuel de sortie pour sa licence et reporta Origins (originellement nommé Empires) à 2017. Un temps de développement supplémentaire qui servira à remettre la série en question, à améliorer un nombre important de ses facettes (système de combats, parkour, intégration du "Light RPG", loot et marchandising...), ainsi qu'à proposer une histoire intéressante dont pour une fois, le titre sera raccord avec le thème proposé, à savoir la naissance de l'ordre des assassins, les origines du crédo. A sa sortie, le jeu fut salué par la plupart des critiques, qui y ont vu un renouvellement de la franchise, et les joueurs ne s'y sont pas trompés, puisqu'Origins s'est vendu à plus de 10 millions d'exemplaires.
De notre côté, on arrive bien après la bataille puisqu'à l'heure où nous écrivons ces lignes, le jeu a déjà plus de 5 ans. Ceci dit un bon titre reste ce qu'il a toujours été (qui irait critiquer le premier Dead Space, titre culte de l'horreur, uniquement parce qu'il a vu le jour en 2008 ?) et Assassin's Creed Origins est un sacré bon jeu ! Je l'admets, j'ai fini par l'apprécier à la 2e tentative, suite à un Assassin's Creed Odyssey que j'ai littéralement adoré et qui m'a réconcilié avec la série. Ceci dit, cet épisode Origins ne démérite pas, bien qu'on peut quantifier les améliorations qui ont été apportées durant l'année qui sépare Origins d'un Odyssey un peu meilleur...
Mais Origins a pour lui un cadre unique, celui de l'Egypte antique à l'heure des derniers pharaons. On y visitera les grandes pyramides de Gizeh, le Sphinx, les mythiques villes d'Alexandrie, Cyrène, Memphis, Crocodilopolis (ou encore Thèbes, la vallée de rois ou le Sinaï, si vous vous laissez tenter par les DLCs - que je vous conseille d'ailleurs). Visiter ses lieux mythiques et mystiques a vraiment quelque chose d'envoutant et pour peu que vous aimiez l'égyptologie, il est certain que certains passages vont vous faire frissonner (on regrettera juste que finalement, on survole un peu trop les grands monuments pour finalement un peu trop se concentrer sur les grandes villes). Malgré ses petits défauts techniques, le jeu est vraiment beau, dépaysant et détaillé (surtout dans les versions qui s'affichent en 4K), la bande-son est toujours à-propos, on apprécie un très bon doublage ainsi qu'une synchro labiale assez surprenante. De même, les nouveautés de gameplay font en sorte que la série se renouvelle dans le bon sens, elle qui avait tendance à un peu s'encrouter ces dernières années.
Assassin's Creed Origins est donc une très bonne surprise ! Bien qu'un poil moins ciselé et moins long que son successeur (mais il a reçu 1 an de développement supplémentaire, peut-on vraiment les comparer ?), il n'en reste pas moins une aventure magique, portée par un très bon scénario dont les révélations sont vraiment intéressantes. Maintenant que j'ai testé Origins et Odyssey et que je suis à nouveau conquis par la licence, il me tarde de poser mes mains sur les épisodes Valhalla et Mirage... en espérant retrouver des jeux aussi bons que ces 2 derniers.
