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Fan 
Cet épisode "next-gen" fut livré dans un état catastrophique, à tel point qu'il remettra en question l'amour des fans, l'annualisation des jeux ainsi que la non finition des développements depuis la première heure, il n'était pas possible pour moi de réagir à chaud à ce nouvel Assassin's Creed. Livré à une polémique dû une catastrophe technique sans précédent (le fameux "bug face"), ce titre d'Ubisoft a été la cerise sur le gâteau d'une année particulièrement difficile pour cet éditeur. A tort ou à raison, je n'ai pas à juger mais objectivement, à force de promettre la lune et de ne même pas toucher les nuages, il était obligatoire que le développeur se prenne un retour de manivelle... Ne dit on pas "qui sème le vent récolte la tempête" ?
Car entre des jeux non finis, remplis de bugs, creux et techniquement inférieurs aux promesses, il était sûr que tôt ou tard, les joueurs (et donc les acheteurs) finiraient par se lasser. Et pas de chance, le titre qui devait à la base être le fer-de-lance d'une nouvelle génération d'Assassin's Creed (promesse encensée par la mise en avant d'un tout nouveau moteur graphique, le AnvilNext 2.0, spécialement dédié aux consoles de 8e Génération et au PC), s'est pris les pieds dans la critique et n'a jamais su faire face à celle-ci.
Assassin's Creed Unity est devenu l'incarnation de tous les maux : de la prédominance de la communication sur le talent et les finitions, des bugs mémorables et une quantité de patches assez hallucinante, qui nous font pointer du doigt un phénomène qui auparavant était uniquement lié aux jeux de sport (ou aux Call of Duty) : l'annualisation des jeux et donc une fréquence de sortie mettant à mal la qualité au profit de la quantité. Maintenant après plusieurs correctifs, des informations sur le prochain épisode déjà divulguées, et une fois les tensions apaisées, que reste-t'il de ce jeu (car oui, j'ai préféré vous en parler maintenant qu'il est stable et bien moins bugué) ?
Commençons 
Le héros du jour se nomme Arno, un bon personnage même s'il reste finalement loin d'Ezio et Altaïr par le gros point fort du jeu : les graphismes. Visuellement Unity est proche du réalisme, c'est vraiment superbe : il existe des bâtiments, des rues et des intérieurs somptueux. Pour ceux qui connaissent un peu Paris (car pour une fois, l'aventure se déroule en France), on retrouve avec plaisir ses rues et ses boulevards issus d'un autre temps et pourtant reconnaissables encore aujourd'hui. Les personnages sont plutôt bien réalisés et les intervenants sont charismatiques même si Arno (notre héros du jour) reste bien en deçà de certains de ses prédécesseurs (notamment Ezio).
Les effets de lumières et de fumés démontrent vraiment l'avantage des nouvelles consoles, et on sent que le AnvilNext 2.0 apporte un certain regain de performances (quand il ne bug pas). Maintenant à vouloir impressionner quantitativement (avec des foules agglutinées lors de certains événements ou devant certaines bâtisses) le jeu montre un clipping important et des nappes de brouillards épaisses, qui gâchent un peu le plaisir ressenti lorsque l'on grimpe en haut d'un monument et que l'on constate l'impressionnante profondeur de champ. Maintenant sachez que c'est un titre exclusivement lié aux nouvelles générations, mais on peut imaginer que la technologie utilisée, commence à peine à donner sa pleine puissance et il y a fort à parier que l'avenir de ce titre palliera à ses quelques faiblesses techniques, et que les épisodes suivants seront encore plus bluffants (et plus bugués ?).
Par contre, j'ai (personnellement) eu beaucoup de mal à encaisser les nombreux chargements, qui sont extrêmement longs, lors des intermissions : quel calvaire ! C'est en partie dû au manque d'optimisation mais aussi aux disques durs de nos consoles qui sont un peu mou-du-genou. Cela gâche le plaisir et l'immersion, et en plus il n'y pas d'animation durant les dits chargements afin de nous faire patienter un peu.
Techniquement, 
La customisation apporte un vrai pluslorsque le jeu est en mode open-world, la liberté ressentie est extrêmement importante et les transitions sont invisibles. Le jeu à tendance à ralentir lors de certaines séquences de grimpette, de foule et ce malgré les patches de taille très conséquentes. Ubisoft nous démontre qu'une puissance mal maitrisée n'est pas toujours synonyme de qualité. La direction artistique est par contre sublime et puis en étant chauvin, les amoureux de cette franchise (et ceux vivants dans l'hexagone) attendaient tellement cet opus qui se déroule en France (faut dire que ça reste rare, les développeurs situant presque toujours leurs aventures dans des villes américaines... ce qui est vraiment pénible à la longue).
L'éditeur a réussi, de ce point de vue là, à offrir un tableau des plus charmant. Il a même réussi à nous offrir le drapeau tricolore, la tour Eiffel et bien d'autres éléments (même si c'est au prix de quelques anachronismes). L'histoire offerte par ce nouvel Assassin's Creed peut décevoir car si celle-ci se passe dans le Paris de la Révolution Française de 1789, une révolution qui n'est pas suffisamment impactée dans l'aventure. Toute autre période aurait pu être utilisée.
Ici le point central c'est l'histoire d'amour entre Arno et Elise, un Roméo et Juliette version Ubisoft Montréal. En effet Arno va découvrir le monde des assassins et des templiers suite à une tragédie familiale. Son destin et sa vie vont alors aller inexorablement vers la vengeance, la noirceur et la violence. Traditionnel me direz vous... oui sauf que cette trajectoire va croiser celle d'Elise et qu'à partir de ce moment-là, les certitudes de nos héros vont voler en éclats.
Ah 
La direction artistique est vraiment superbe, le jeu est beau, parfois même bluffant oui j'oubliais : tout commence par "Vous" qui, en tant que "testeur" pour Abstergo, allez errer dans la Révolution Française à la recherche d'informations utiles aux Templiers. Bien sûr, vous n'en saurez rien jusqu'à ce qu'une voix vous informe de la situation et puis... bref, tout s'enchainera. Vous l'aurez compris, le cadre historique est sans intérêt et il est temps qu'Ubisoft prenne une décision, ou qu'il construise un vrai cadre avec Abstergo, ou alors qu'il dégage le contexte extérieur et ne laisse que l'aventure de l'assassin (qui d'après moi, se suffit à elle même). En clair, ce n'est pas sur l'histoire que le jeu rehausse son image.
Niveau gameplay, Assassin's Creed Unity est assez classique et ce malgré la refonte du système de "free run" : tout a été revu afin d'offrir une fluidité et une aisance que les anciens épisodes avaient perdus. Alors bien sûr, il existe toujours des bugs déjà vus et revus, et certaines actions ont toujours "du mal à sortir". Par moment l'ergonomie des touches ne rend pas optimales chaque action. Après le jeu offre du crochetage, des combats, de la gestion et de la création d'équipements. Il y a les missions principales et les missions annexes où (pour une fois) il y a du choix : des énigmes, des mini-missions scénarisées (type enquête, recherche...), et il y a bien sûr les sempiternels objets à trouver (arrêter messieurs les développeurs de croire que trouver des centaines d'objets soit fun, c'est faux ! -_- ).
Tout ceci n'est pas très original mais ça reste varié et plutôt bien réalisé, en plus d'en avoir pour tous les goûts. Un aspect que j'apprécie également beaucoup, c'est la customisation du héros, car au-delà de l'aspect visuel, il existe un réel intérêt à ces modifications et en plus il y a pas mal de choix proposés. Et cerise sur le gâteau : le jeu propose de la coopération. Alors oui, beaucoup de jeux sont dans cette mouvance depuis quelques années mais ici l'avantage c'est que ce mode ne prend pas l'ascendant sur le jeu solo (si vous regardez vers Dead Space 3 et Borderlands lorsque je dis ça, vous avez tout compris).
Le 
Cette fois le décorum est Paris ! Bon sang, ça fait du bien et un peu de chauvinisme ne fait pas de mal :) mode co-op' propose de réaliser des missions scénarisées qui utilisent le contexte de la Révolution : l'idée est bonne, maintenant c'est un plus et ce n'est (honnêtement) pas indispensable. Je n'ai pas spécialement pris de plaisir à jouer ces quelques phases, mais de leur côté, j'ai des amis qui eux, ont apprécié... Les goûts et les couleurs comme on dit.
Les combats sont plus durs par rapport aux autres opus, et même si vous devenez un maître de l'esquive, que votre équipement est overboosté, attention quand même car le surnombre des ennemis peut vous être fatal. Le jeu offre une infiltration plus poussée et plus "libre" qu'autrefois : les couvertures plutôt bien pensées, mais je suis plus le type de joueur à rentrer dans le tas (je sais, c'est pas bien mais on ne se refait pas) cependant je reconnais que j'ai moins galéré sur ces phases qu'auparavant et j'ai même apprécié certaines de ces missions. Maintenant, malgré les modifications et les nouveaux apports, je dois avouer que tout cela ne m'a pas enthousiasmé autant que je l'espérai et toutes les promesses de son énorme campagne markéting, m'ont rendu moins sensible à ce que le titre du studio montréalais propose.
Passons à la bande-son : pour ma part j'aime bien les voix françaises (dialogues et chants) qui permettent une bonne immersion. Par contre les musiques signées par le trio Chris Tilton, Sarah Schachner et Ryan Amon, sont trop discrètes et cela gâche vraiment la dimension parfois épique de l'aventure... dommage. D'un point de vue des bruitages, c'est classique et efficace. Enfin la durée de vie dépend de votre approche : en ligne droite on part sur 17 à 20 heures en mode histoire et pour les "complétistes" qui veulent en profiter à fond, partez sur 40 à 60 heures de jeu.

Assassin's
Note
Creed Unity n'est certainement pas la bombe atomique tant attendue : le fait de le sortir bugué jusqu'à l'os, patché 3 fois en quelques semaines et n'atteignant pas la totalité des promesses faites... a certainement provoqué le ras-le-bol des joueurs et une déferlante sur le titre. Personnellement j'y ai joué de façon découpée, en attendant chaque patch pour en profiter et cela a tué mon immersion et l'envie de m'y immerger. J'ai mis beaucoup de temps à finir l'aventure mais pas pour une question de durée de vie (même si celle-ci est comme toujours sur la licence, très correcte). Pour moi un bon jeu c'est comme un bon bouquin : il faut pouvoir le dévorer si l'envie nous en prend et là ce n'était pas possible. Donc partons sur le fait que vous achetez cet Assassin's Creed à l'heure où j'écris ces lignes, et donc après avoir appliqué soigneusement une troisième grosse rustine, alors il mérite sa petite note de 15/20. Le jeu est beau, magnifique même à certains endroits, la foule est dense, vivante et donne une sensation de vie rarement appréciée dans un jeu vidéo.
Les personnages sont sympathiques, attachants et les diverses phases de gameplay sont bien réalisées. On retrouve une sensation de furtivité et de vraies missions d'assassinat (discrètes et qui manquaient ces derniers temps), les nouveaux ajouts sont de parfaits compléments, et globalement on y prend du plaisir. Bref, Assassin's Creed Unity reste un bon épisode mais il n'est pas assez innovant, encore une fois il est facile d'être déçu par son scénario (alors qu'il y a tellement matière à faire les choses bien avec un background pareil) sans parler qu'après 3 gros patches, le jeu réserve encore quelques bugs et pas des moindres (le 4e patch, arrivé après mon test, pèse plus de 6 Go ! mais où va-t'on à ce rythme-là ? Oo?). Précurseur d'un futur pas si lointain où les jeux seront de moins en moins finis (les premiers acheteurs devenant alors des "beta-testeurs"), Ubisoft devrait lever le pied, arrêter sa com' à outrance qui nous promet monts et merveilles, et se concentrer un peu plus sur le développement, le fond de son jeu et bien entendu, sa finition.
