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Depuis 
La mise en scène est sympa et le scénario, bien qu'un peu pretexte, est bon quelques années, Treyarch est souvent sous-estimé, considéré comme le petit studio "bouche-trou" entre 2 grosses productions d'Infinity Ward. Et c'est vrai que ça se vérifie, après un Call of Duty 2 qui aura marqué les esprits, le spin-off Big Red One déçoit. Pendant que Call of Duty 4 est développé, Call of Duty 3 a également du mal séduire et entre 2 Modern Warfare, Quantum of Solace et World at War n'arrivent pas à atteindre le niveau suffisant, même si dans certains cas (comme celui de World at War) les ventes sont satisfaisantes. Mais comme vous le savez sans doute déjà, le studio Infinity Ward tel qu'on le connaissait n'est plus et peut-être qu'Activision a revu son jugement sur son "second couteau".
En effet, ce qui fait souvent la différence entre 2 développeurs, à part le génie de ses créateurs, c'est aussi les moyens financiers que l'éditeur met en œuvre pour justement alimenter ce développement. Et il semblerait qu'Activision ait sorti leur plus gros chéquier pour Black Ops (il faut dire que Call of Duty est l'une des licences les plus lucratives) et Treyarch a enfin pu nous prouver qu'ils étaient tout aussi capables que le studio qui leur fait de l'ombre depuis tant d'années. Sans doute aussi parce qu'ils ont enfin fini par comprendre qu'il ne faut pas chercher à faire mieux ou différemment, mais simplement de s'inspirer de l'excellence. Et ça commence au niveau du scénario. Le développeur a enfin abandonné sa Guerre de '40... mon Dieu qu'il était temps ! Treyarch était sans doute l'un des derniers développeurs à insister avec la sale guerre, alors que tous les autres ont bien compris il y a bien longtemps que la page était tournée.
Ça n'a pas empêché Treyarch de nous coller un contexte historique, avec le très net avantage qu'on ne l'a vu que très rarement. Formule Call of Duty oblige, on incarnera plusieurs personnages, afin d'avoir plusieurs visions du conflit. La formule est rôdée mais toujours aussi déroutante (quand on nous appelle il faut réfléchir au nom du gars qu'on contrôle) et surtout ça rend le scénario toujours aussi confus. Pourquoi n'incarne-t'on pas un seul et unique perso ?
Toujours 
On retrouve le gameplay classique et rodé des Call ofest-il qu'on entrera surtout dans la peau d'Alex Mason (personnage principal de cette histoire), pour revivre une partie de sa vie. Séquestré et torturé, de sombres individus le forcent à dévoiler ce qu'il sait, et à revivre certaines journée-clés de sa vie (les scènes font penser à la fois à Matrix et à SAW... jouez-y, vous comprendrez). Ces briefings/interrogatoires en profitent pour charger les données en arrière-plan, ce qui nous laisse tout le plaisir de vivre l'aventure d'une seule traite (sans chargement réel). Seul bémol : Treyarch a beaucoup insisté sur la succession d'images rapides avec en plus, énormement de flashes. Si en 2010 beaucoup de joueurs étaient encore sur de modestes téléviseurs, dites-vous qu'aujourd'hui avec nos écrans plats et géants, ça broie littéralement les yeux !
Durant la Guerre Froide, la première mission de Mason est de tuer Fidel Castro, lors que la tristement célèbre "crise des missiles de Cuba" : 1962, des missiles nucléaires soviétiques pointés sur le territoire des États-Unis depuis l'île de Cuba, a placé le monde au bord d'une guerre nucléaire. Du coup le jeu a été interdit sur l'archipel, puisque de nombreuses tentatives de ce genre ont réellement existées et le gouvernement cubain ne veut pas que ça fasse de vagues. Ensuite on poursuivra notre périple en URSS, pour continuer au Vietnam en 1968 (et on retrouve même un peu de nazis... ils sont fans ou quoi ? décidément ils ne peuvent pas s'en empêcher !). Directement inspiré de Modern Warfare et de sa tension quasi permanente, Black Ops nous assène scène épique sur scène épique, dans un réel festival d'explosions, un déluge de balles et une scénarisation qui tient remarquablement la route. Bien sûr ça sent le déjà-vu, au moins 2 fois, mais force est de reconnaitre que la formule séduit à nouveau. Et dans tout ça, on appréciera quelques jolis clins d'œil aux faits historiques, comme être briefé par le Président Kennedy en personne, ou encore la surprenante (bien qu'un poil prévisible) scène finale et son retournement de situation.
Après 
Le moteur de Call of Duty 4 vieillit bien, avec notamment quelques passages vraiment superbes il n'y a rien de vraiment nouveau. Bien sûr on dira adieu aux mitrailleuses Thompson et aux archaïques fusils M1 Garand, pour empoigner des pétoires nettement plus puissantes comme la première version du M16, la M60, le lance-grenades, le Dragunov ou encore le fameux fusil à pompe d'assaut SPAS-12. Modern Warfare 2 faisant encore école, il ne sera pas rare de suivre une action au ralenti, afin de souligner l'intensité de celle-ci, ou de nous laisser le temps de viser. On ne peut transporter que 2 armes, plus des grenades mais l'arsenal change automatiquement au gré des scripts (et sans qu'il y est une quelconque pause au milieu).
Exemple au Vietnam, on part avec un couteau et un AK-47, et boum d'un coup on se retrouve avec un fusil de sniper et un M4. C'est complètement débile ! C'est quoi ces tours de magie ? Comme toujours sur cette série, on vivra quelques scènes originales et marquantes, comme cette course poursuite à moto très inspirée de Terminator II (le M1887 Remington aidant fortement à s'y identifier), la ballade en Jeep équipé de missiles guidés ou mieux encore avec cette phase de shoot à bord d'un hélico de combat, vraiment sympa.
Il faut dire qu'en tant que bon élève, Treyarch a bien compris qu'il valait mieux offrir un jeu court et particulièrement nerveux, qu'un truc long et ennuyeux. Ainsi l'action est extrêmement dynamique, l'intensité y est incroyable, ce qui donne à cette aventure une dimension Hollywoodienne vraiment prenante. Et comme d'habitude, qui dit gros spectacle dit jeu extrêmement scripté et très court (7 heures environ). Par contre on fustigera une IA sobrement débile, qui nous fait regretter le bon vieux temps de FEAR. 7 heures de jeu, ça fait du 10€ de l'heure si on se cantonne au solo, ce qui revient à se faire voler. Heureusement toute la partie multi est là pour rallonger drastiquement cette durée de vie qui s'amenuise avec le temps (bientôt on payera nos jeux 90€ pour 2 heures... vous verrez, ça nous pend au nez). Fort du célèbre mode zombie de World at War (un mode à succès que tout le monde copie désormais, même dans les jeux les moins adaptés à l'exercice), il fait son come-back. 3 maps dédiées, des personnages incongrus et des zombies... bref de quoi se marrer même si on n'est pas dans Dead Rising pour autant.
Ensuite 
C'est avec plaisir qu'on retrouve le mode Zombies y'a pas besoin de s'attarder sur le multi, classique et efficace, qui se compose (à la sortie du jeu) de 14 maps et des modes les plus efficients et les plus connus du genre. Depuis 2007 et la sortie du premier Modern Warfare, c'est toujours plus ou moins le même moteur développé par Infinity Ward qui sévit : le IW 3 Engine. S'il est vrai que la technologie n'a pas vraiment évoluée en 3 ans (en fait Crysis est encore la grosse référence en la matière), il faut reconnaitre que ce moteur graphique commence à vieillir (on le voit à certains détails), même si au fil du temps il s'est vu amélioré (pour Modern Warfare 2 entre autre). Certains passages ont reçus plus d'attentions que d'autres comme ce bateau qui coule et qui est vraiment mal fait ou encore cette clope, lors de l'interrogatoire, qui brûle tranquillement pendant 6 heures (ça ils auraient pu éviter quand même).
A noter aussi que le jeu tape franchement dans le gore par moment avec des membres arrachés (ça rappelle Soldier of Fortune), des égorgements et des interrogatoires interactifs et musclés. Attention aux âmes sensibles. Toujours aussi bien adapté à nos machines, on se retrouve naturellement avec une réalisation parfaitement maitrisée. On peut regretter que si peu de choses soient destructibles hors scripts, mais on prendra toujours autant de plaisir à sulfater les bidons d'essence et les voitures qui font alors office de bombes improvisées.
Autre point, si on n'atteint la précision du rendu d'un Modern Warfare, les modélisations et les animations restent malgré tout de grande qualité. Entièrement motion-capturé, la fluidité de chaque geste apporte un réel réalisme à l'ensemble, une dimension véritablement cinématographique au rendu visuel. De plus les textures sont généralement propres, les décors vont de beaux à simplement magnifiques, et les effets sont toujours d'aussi bonne facture. Et le plus étonnant, c'est que plus on avance, plus c'est beau ! Si le début d'aventure ne dévoile rien d'exceptionnel (notamment pour des intérieurs très banals) ensuite on en prend plein la gueule : la Russie, des montagnes enneigées superbes ou encore la jungle vietnamienne, et sa mousson hyper bien retranscrite.
Si 
Très bonne bande-son, explosive à souhait. On regrette juste que le doublage soit si inconstant le moteur graphique commence à prendre quelques rides, il est franchement difficile de trouver à redire sur des graphismes qui n'auront aucun mal à nous faire entrer dans son univers chargé de poudre. Et niveau son, bien évidemment, sa suit le mouvement, sauf pour une synchro labiale totalement à côté de ses pompes (comme c'est toujours le cas sur cette série). Par contre le doublage est honorable.
Je dis "honorable" car il y a des hauts et des bas, notamment Mason lorsqu'il nous sort ses "ennemi à terre" comme si ça le faisait chier, ou encore Reznov qui est très inconstant et se laisse parfois aller à quelques élocutions bien peu crédibles. Mais dans l'ensemble il n'y a pas trop à se plaindre, la VF n'est pas trop mauvaise (même s'il est clair qu'au sein de la série on a vu bien mieux) avec par exemple le très bon Xavier Fagnon pour la voix de Mason (il est partout en ce moment), Patrick Béthune dans le rôle du méchant ou encore belle surprise, des ennemis qui parlent dans leur langue d'origine (espagnol pour la milice cubaine, vietnamien, russe et même quelques passages en anglais, histoire d'accentuer le côté amerloque dégoulinant du titre). Je regrette juste que les grosses personnalités de cette histoire, notamment Kravchenko et Reznov, n'aient pas d'accent russe (c'est dommage).
Afin de conforter un visuel immersif et très explosif, rien de mieux qu'une bonne bande-son. C'est une constante sur cette série, les musiques prennent souvent des élans de folie. Cette fois c'est Sean Murray (déjà à l'œuvre sur la série True Crime et Call of Duty : World at War) qui fut à la direction artistique et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il connait bien son boulot. Bien sûr ça n'a pas l'envergure des compositions d'Hans Zimmer (qui a produit l'OST de Modern Warfare 2) mais ça reste d'un très bon niveau et ça apporte un souffle soigné, qui donne à l'image tout son aspect nerveux ou dramatique. Enfin les bruitages sont toujours d'un excellent sampling, dynamiques (ce qui contribue ici aussi, à l'énorme pêche qu'ont les combats) à défaut d'être réalistes. En effet, certaines armes ont des bruitages peu à côté de la plaque, mais dans l'ensemble, ça fait largement le job...
C'est
Note
fait et quelque part il était temps, Treyarch s'est enfin donné les moyens de sortir du rang, de ne plus être dans "les jupons" d'Infinity Ward (peut-être aussi qu'un budget plus conséquent a joué en sa faveur). Et Black Ops est directement entré dans le Guinness Book des records avec plus de 5 Millions de jeux vendus dès sa première journée de mise sur le marché, écrasant ainsi l'ancien record détenu par son prédécesseur. Impressionnant ! Et c'est vrai que Black Ops est sans doute l'un des meilleurs FPS de 2010. Tout d'abord le jeu est beau (malgré quelques faiblesses techniques, sans doute induites par un moteur graphique datant de 2007 - d'ailleurs j'ai bien du mal à comprendre pourquoi ils n'ont pas repris celui de Modern Warfare 2, sorti un an auparavant), c'est super bien animé et réaliste (merci la motion capture) et surtout, on a enfin une mise en scène hyper travaillée, dynamique au possible ainsi qu'un scénario bien mis en avant et accrocheur (même si j'ai détesté tous ces flashes qu'on nous met dans la gueule lors des briefings). On apprécie également d'avoir un personnage principal et des événements qui suivent une chronologie moins confuse, même si le tout reste encore un peu brouillon. Bref, c'est bien la première fois que Treyarch brille sur sa narration et sa mise en scène...
Campé sur les excellentes bases de la série, le gameplay est toujours aussi simple, accessible et carré, le multi-joueurs est un modèle du genre, le mode zombie fait un impressionnant retour en force, à quelques couacs près (VF en dents de scie, quelques bruitages peu réalistes) le son est de bonne qualité... en clair c'est le plus grand jeu d'un Treyarch qui s'est enfin donné les moyens de ses ambitions ! Certains disent même que Black Ops est meilleur que les Modern Warfare, faut pas pousser non plus (c'est dingue ce que les gens ont la mémoire courte) mais le résultat est là : fini les Call of Duty "à 2 vitesses", désormais il semblerait qu'on va avoir droit à un blockbuster tous les ans. Perso, pour des jeux d'un tel niveau et d'une telle qualité, je signe de suite. Vivement l'année prochaine, qu'on voit un peu ce que le nouveau visage d'Infinity Ward va pouvoir nous pondre et surtout voir s'ils arrivent à égaler un Black Ops qui aura été la vraie grosse surprise de cette fin 2010.
