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On retrouve très vite la "formule COD" avec un jeu linéaire et très scripté connaissez sans doute l'histoire : après le développement de Medal of Honor, certains développeurs ont quittés le studio 2015 et Electronic Arts, pour former Infinity Ward. Convaincus que Medal of Honor n'allait pas assez loin, tout en n'étant pas assez respectueux des faits réels, ils ont développés Call of Duty, le concurrent direct de celui qui a lancé le phénomène "Seconde Guerre Mondiale". Par la même occasion, Electronic Arts et Activision sont "entrés en conflit", une guéguerre qu'EA a perdu à la sortie de Call of Duty 4, Infinity Ward démontrant tout son talent de développeur, un talent difficilement égalable et dont Medal of Honor : Airborne ne supporte pas la comparaison.
Mais ici il n'est pas question de parler de ces gloires du FPS contemporain, mais plutôt de revenir sur les origines de la série, avec le premier épisode de Call of Duty. Bien entendu on parle dès lors d'un jeu datant de 2003, sorti exclusivement sur PC alors que la Génération PS2 / Xbox / GameCube était en milieu de vie. Il faut donc prendre cette tardive adaptation avec les précautions de circonstance et penser qu'à l'époque, les joueurs consoles se sont suffi un an plus tard, du timide Call of Duty : Un Jour de Gloire. Retour donc sur cette ancien hit du PC, un ex-blockbuster qui aura mis 6 ans à arriver sur nos machines HD, dans un portage assuré par Aspyr (un studio spécialisé dans les adaptations) et uniquement vendu sur les Stores de leurs consoles respectives (pas de sortie en physique mais un prix tout à fait abordable de 15€).
Etant donné son âge, il ne faudra pas s'attendre à des miracles, ainsi le scénario est déjà vu et revu (forcément), et la mise en scène reste d'époque. On a bien un journal tenu par un soldat, qui étoffe un peu le scénario et donne du corps aux événements, mais dans sa globalité, ça reste maigre. Formule Call of Duty oblige, on prendra le contrôle de 3 personnages différents, afin qu'on puisse vivre cette guerre sur plusieurs fronts. Autre formule imposée par le studio : les scripts. Visant à rendre l'aventure plus dynamique, les scripts se déclenchent au fur et à mesure de notre percée dans les lignes ennemies, mais la contre-partie c'est qu'on n'est jamais libre. On suit une sorte de couloir imposé et tout est fait pour qu'on suive le déroulement des événements comme les développeurs l'entendent.
Par 
La prise en mains de cette version console est exemplaire : un portage de qualité signé Aspyr exemple on pourrait se dire qu'on va aller de l'avant, passer par dessus un muret et péter la gueule à tout le monde... Et bien non non non, tant que le sergent n'aura pas ouvert le portail (parfois c'est un mur qu'ils font sauter), personne ne passe, tout le monde reste là. Ce n'est qu'une fois qu'on aura réalisé quelque chose (comme tuer tous les mecs qui nous canardent) que le script se déclenche et qu'on pourra passer. Selon le studio, ce gameplay directif est justifié par le fait qu'un jeu scripté est forcément plus dynamique, plus spectaculaire. Mouais, ça dépend.
Call of Duty fait également dans le grand conventionnel avec des missions à accomplir et un arsenal somme toute classique : 1 flingue, 2 fusils et des grenades. On nous laisse quand même la possibilité de changer ses armes contre n'importe laquelle trouvée en chemin, mais on peut regretter que les grenades n'aient pas de touches dédiées (pourtant, c'est pas ce qui manque). Donc pour lancer une grenade il faut d'abord s'en équiper, ce qui rend l'action un peu lourde. Sur cette adaptation, ils auraient pu corriger le tir d'autan que certaines touches de la manette ne servent pas. Et question soin idem : on parle d'un jeu de "la vieille école", il faudra donc trouver des trousses de soins pour que sa santé remonte à un taux acceptable. Les subtilités du titre peuvent s'acquérir lors d'un sympathique didacticiel qui nous inculque les bases, des bases qui sont encore d'actualité (comme le fait d'être plus précis en visant).
Au niveau de la prise en mains de cette tardive édition, le moins qu'on puisse dire c'est que le jeu est bien adapté au pad. C'est précis, l'aide à la visée fonctionne bien (c'est le but), bref on sent que la prise en mains a été soigné et a sans doute été reprise d'un autre jeu (COD 4 ?). Pour ce qui est des graphismes, aujourd'hui on trouvera facilement ça moche. Il est vrai qu'actuellement les jeux sont tellement beaux, que même un jeu Xbox ou PS2 semble vieillir à toute vitesse, alors qu'ils n'ont que 3 ans pour les plus récents. Fonctionnant sous id Tech 3, le moteur de Quake III Arena fonctionne à merveille (un moteur composé -une fois de plus- par le talentueux John Carmack). A l'époque ce n'était pas la mega gifle, mais ça tournait vraiment impeccable, avec notamment des modélisations très réussies.
Seul 
Graphiquement le jeu a forcément vieilli mais il garde un certain charme bémol, les animations sont parfois discutables et hachées. Aujourd'hui le jeu a de beaux restes mais il faut le voir avec l'humilité de circonstance. A ce propos, on trouvera que les décors s'en sortent mieux que le reste mais niveau interaction, c'est réduit au minimum (hors script, rien n'est destructible). Et pour nos versions dématérialisées, nos machines étant largement plus puissantes que le PC qu'il fallait à l'époque, il n'y aura donc aucun problème de framerate ou de textures. Seule petite incompréhension : les chargements sont hyper longs. Bizarre pour un jeu dont les données sont chargées à partir du disque dur.
Enfin, c'est un peu la patte d'Infinity Ward, les musiques sont superbes. Composées par Michael Giacchino (secondé par Justin Skomarovsky), qui pour l'occasion a gagné un "Game Developers Choice Awards", elles donnent un petit souffle épique à certaines scènes. Par contre, question dynamisme, les bruitages ont plus de mal à convaincre. Les sulfateuses, les flingues, les explosions... aucune aucune n'a un FX réaliste, ou du moins dynamique. En résumé les armes sont molles et c'est un peu dommage (mais je crois que c'est l'époque qui voulait ça). Pour rééquilibrer cette petite déception, on a à la place un excellent doublage. Si la version US peut se vanter de quelques acteurs bien connus (comme Jason Statham, Michael Gough ou Giovanni Ribisi), de notre côté aussi on a aussi eu du beau linge.
Le résultat est donc là, nous avons des acteurs virtuels assez crédibles et au phrasé pas tout à fait irréprochable, mais déjà fort appréciable. Pour un jeu de 2003, c'en est même impressionnant (sauf peut-être pour des allemands doublés en français, avec un accent assez ridicule). A noter aussi que certaines textures sont traduites dans notre langue (pas toutes c'est sûr, mais c'est déjà pas mal), un phénomène devenu super rare de nos jours, où l'anglais prime sur toutes les autres langues, même dans les jeux japonais.
Sorti
Note
2 ans après l'incontournable Call of Duty 4 et vendu uniquement sur les Stores en ligne de nos consoles Xbox 360 et PS3 (il est également inclus dans l'édition Prestige de Modern Warfare 2), ce portage du tout premier Call of Duty nous laisse dubitatif. En effet, entre les 6 et 7e Génération de consoles, il y a clairement un gouffre technologique et après avoir joué aux Call of Duty récents, il est difficile de se dire que celui-ci, qui date à l'origine de 2003, puisse trouver son public. A dire vrai, le jeu aurait été sûrement mieux accueilli sur la première Xbox, qu'il ne l'est sur l'actuel Gen'. D'ailleurs les graphismes auraient été bien plus raccords, puisque techniquement, un fossé s'est creusé en seulement 6 ans.
Cependant avec son prix raisonnable (15€) et une adaptation finalement très propre (il faut dire qu'Aspyr est l'un des meilleurs dans le domaine), jouer au premier Call of Duty peut avoir son charme. Déjà parce que le jeu vieillit, certes, mais il vieillit plutôt bien, parce qu'Infinity Ward a toujours fait de bons jeux, parce que la jouabilité a été parfaitement adaptée à une prise en mains à la manette, parce que la bande-son n'a pas pris une ride et puis parce que la "formule Call of" trouve ici ses origines. Bref, rien que pour sa propre culture ludique, jouer à ce premier Call of Duty peut être un bon investissement. Bien entendu, le bilan est moins rutilant qu'à sa sortie initiale puisqu'en 6 ans à peine, le FPS a été révolutionné plusieurs fois, et que c'est Modern Warfare qui a posé les bases du genre sauce "guerre moderne". L'addition peut aussi paraitre un peu salée, mais d'un autre côté, on est en présence d'un vrai jeu, complet qui plus est. Donc si la Guerre de '40 vous attire, vous pouvez foncer car en dépit d'une vieille réalisation et donc d'un vieux gameplay, ce premier Call of Duty reste un bon jeu.
