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J'ai 
Cette suite directe aura mis 5 ans à voir le jour, et de mon côté, j'ai mis bien trop longtemps à voir les qualités du jeu. Voilà pourquoi j'ai recommencé mon test :) testé Deus Ex : Mankind Divided il y a quelques années de ça, et à l'époque il était de bon ton de taper sur ce jeu qui visiblement, n'avait pas convaincu. Je l'admets, je me suis bêtement laissé influencer par les avis populaires, exactement comme il était "normal" (fut un temps) de cracher sur Call of Duty. Aujourd'hui, Call of Duty est un mastodonte que (presque) plus personne n'ose critiquer (sauf lorsqu'on touche au porte-monnaie, ça va de soi) et finalement, à l'image de BioShock 2, et avec le recul nécessaire, j'ai bien du mal à comprendre pourquoi Mankind Divided subit un tel désamour. Certes, à son lancement il était truffé de bugs, beaucoup ont critiqués une partie technique en dessous des attentes ou encore que la durée de vie était trop mince et que la fin arrivait de façon abrupte. Est-ce que tout ceci est vrai ? Je l'avoue, à l'époque je n'ai pas fini le jeu (je me suis arrêté à environ 70% de l'aventure) et donc je me suis fié aux "bruits de couloir". Une grossière erreur que je ne commettrai plus, car au final, c'était un beau ramassis d'âneries, sans doute propagées par des détracteurs qui n'avaient, comme bien souvent, jamais joué au jeu.
Par contre, là où ils disaient vrai, c'est que le jeu est pétri de DLC et de micro-transactions. Le premier DLC narratif (Mesures Désespérées) ainsi que le pack "Agent secret augmenté" sont gratuits. C'est une bonne chose mais aussi une belle manière de nous inciter à acheter les 2 autres DLCs narratifs à 12€ pièce, ainsi qu'une multitude de packs en mode "pay to win". Quand on nous vend un kit Praxis à 1€ pièce, 5€ les 10.000 crédits ou encore des packs d'armes à 5€, on se dit que finalement tous les studios sont désormais dans la même mouvance. On critique Ubisoft parce qu'ils font ça avec Assassin's Creed ou encore Capcom qui fait ça avec tous ses jeux récents, notamment les Resident Evil... mais au final Eidos Montréal et Square Enix n'étaient rien de plus que dans l'air du temps. Et n'oubliez pas que ces micro-transactions sont tout sauf obligatoires : avec un minimum de jugeote et de patience, il est tout à fait possible de finir le jeu sans ça. Quant aux DLCs narratifs, ils font l'objet d'un article à part, que vous pouvez retrouver ici.
Ainsi 
Les DLCs sont nombreux et chers ! Heureusement qu'ils ne sont pas essentiels (cliquez pour agrandir) j'ai rédigé un test dans un mauvais état d'esprit, lui attribuant une note qui ne reflète pas sa qualité et aujourd'hui je reviens dessus pour faire une sorte de mea-culpa. Pourquoi ? Et bien parce que Deus Ex : Human Revolution fait parti de mes jeux préférés, de ces RPG / action qui me tiennent grandement à cœur, à l'image de la première trilogie des Mass Effect. Il est d'ailleurs dommage que nous n'ayons jamais reçu un remaster de cet épisode... A Noël dernier, j'ai appris l'existence d'une édition Director's Cut et bien que chère (à l'heure où j'écris ces lignes, on trouve la version Xbox 360 dans les 50 à 100€ selon l'état, c'est hors de prix pour un jeu sorti il y a 10 ans de ça, mais tout ce qui est rare est cher) j'ai voulu me faire plaisir et redécouvrir, encore une fois, ce titre mythique au travers de la meilleure version existante. Une fois fini, j'avais 2 choix possibles : continuer sur Manking Divided ou passer à autre chose. Lors de mon test de 2018, je n'avais clairement pas apprécié le jeu, estimant qu'il était loin d'égaler son prédécesseur, cependant, à l'image d'un Mass Effect Andromeda auquel j'ai récemment rejoué, j'ai voulu lui laisser une seconde chance. Presque 7 ans plus tard, je pense qu'il était grand temps de s'y remettre.
Et puis on ne va pas se mentir, c'est devenu "une norme" depuis quelques années : les jeux ne sortent jamais finis ! Certes lors de mon premier test, le jeu avait déjà reçu plusieurs mises à jour (d'autant qu'il y a toujours un temps de décalage entre ce que j'écris et ce que je mets en ligne) mais je pense qu'il n'était pas encore au meilleur de sa forme. Depuis 2020, il est clair que Cyberpunk 2077 est devenu autant un cas d'école qu'une jurisprudence. Comprenez par là qu'on a "pardonné" à CD Projekt son lancement foireux et avec le temps, il s'est bonifié au point de devenir l'énorme blockbuster qu'il est aujourd'hui. Ainsi je voulais donner une seconde chance à Mankind Divided... et j'ai clairement bien fait ! Si l'avis des joueurs semblent lui aussi s'être ravisé, j'ai désormais une autre image de ce titre que je viens de finir et qui m'a régalé. Ainsi vous comprendrez que je ne pouvais pas laisser mon test en l'état, moi qui révise souvent mes articles afin qu'ils collent au mieux à l'avis que j'ai dudit jeu.
Cependant, 
Le jeu est régulièrement en promo sous les 5€, idem pour son Season Pass qui permet d'obtenir un maximum de contenu les joueurs ont la rancune tenace et bien que certains titres restent toujours à un prix assez élevé, Deus Ex : Mankind Divided est très souvent relégué au rang des jeux oubliés. Pour preuve, il est régulièrement en promo à moins de 5€ sur les Stores, idem pour les versions physiques qui désormais, ne valent plus rien (bien que ça reste moins pitoyable qu'Homefront : The Revolution, qui est constamment trainé dans la boue et vendu à des sommes dérisoires, ne dépassant qu'occasionnellement la barre des 2€ - c'en est même triste pour lui).
J'ai mon exemplaire de Manking Divided depuis bien longtemps et on peut se féliciter de sa parfaite rétrocompatibilité avec les PS5 et Xbox Series. En installant mon jeu sur PS5, il m'a proposé d'acheter le Season Pass pour moins de 3€ et celui-ci m'a permis d'obtenir tous les DLCs narratifs. Cependant, j'ai tellement apprécié le jeu que j'ai finalement acheté l'Edition Collector (celle avec la figurine), cette fois sur Xbox One. Pourquoi sur cette console ? Et bien j'avais déjà la version PS4 et mon édition Director's Cut d'Human Revolution est sur Xbox 360. Et oui, celle-ci est parfaitement compatible avec mon Xbox Series X (une console injustement boudée face à la PS5, mais c'est un autre débat), alors qu'en face, la version PS3 n'est compatible qu'avec... la PS3 justement. En plus d'une certaine continuité et d'une certaine cohérence dans ma ludothèque de jeux physiques, sur Xbox Series X on profite également du HDR10 ainsi que du FPS Boost, afin de profiter du jeu en 60 images/seconde au lieu de 30. Toutes ces raisons ont guidées mon choix mais qu'elle ne fut pas ma surprise de voir que le Season Pass (originellement vendu 15€) n'était pas inclus. C'est un peu pingre pour une édition originellement vendue 130€ (bien que tout le reste soit d'une indéniable qualité, là dessus je suis très satisfait de mon achat ^_^).

En 
En 2022, Eidos Montréal et la licence Deus Ex ont été vendu à Embracer... on pouvait difficilement faire pire :( 2020, le studio d'Eidos Montréal travaillait visiblement sur le 3e épisode de la franchise. Il faut dire que si vous avez fini Manking Divided (et c'est sans doute ça qui a fait rager beaucoup de monde à l'époque), on reste clairement sur une fin appelant une suite. Beaucoup de questions sont restées en suspens, pour justement donner envie aux joueurs de s'y remettre. Première chose, pourquoi le studio a-t-il 4 ans pour s'y mettre ? J'entends par là que Square Enix estime avoir vendu 12 millions de jeux, avec seulement Human Revolution et Mankind Divided. Sachant que Human Revolution a arrêté de compter aux alentours des 4 millions de copies vendues, on peut donc supposer que Mankind Divided s'est très bien vendu, bien plus que son prédécesseur. Mais alors pourquoi s'arrêter en si bon chemin, maintenant que le moteur graphique est maitrisé, que l'histoire est sur les rails, que la "hype" est belle et bien présente chez les fans ? Pourquoi Square Enix a forcé le studio a travaillé en collaboration avec Crystal Dynamics pour développer Shadow of the Tomb Raider et Marvel's Avengers ? Ils avaient leur propre franchise à succès, cette décision est incompréhensible.
Et si vous vous dites que chez Square Enix on est dirigé par des imbéciles, sachez qu'en 2022 l'un des plus gros éditeurs japonais a vendu plusieurs studios et plusieurs licences à Embracer Group, pour seulement 300 millions de $ ! Des génies ces mecs-là, d'autant qu'on parle (entre autre) des séries Deus Ex, Tomb Raider et Legacy of Kain ! Que du lourd, et les mecs se séparent de ces joyaux du JV occidental pour faire quoi ? Se recentrer sur Final Fantasy et Dragon Quest ? Pfff...
Ce qui me débecte, c'est que dès le départ Embracer n'était pas jugé fiable. On parlerait d'un Capcom, je dirai banco l'ami, on parlerait d'un Microsoft, d'un Sony, d'un Epic Games, même s'ils ne sont pas parfaits, on serait malgré tout rassuré, mais Embracer... non. Ils sont sans doute pire que les Activision, Take Two et autre Electronic Arts, pas parce qu'ils ne financent pas les bonnes licences ou parce qu'ils ferment les studios qu'on adore (Visceral Games et Irrational Games, on pense fort à vous) mais parce qu'ils étaient l'ogre qui dévorait tout, sans se soucier de la moindre indigestion.
Suite 
Un 3e épisode des aventures d'Adam Jensen était bel et bien en développement mais la santé financière d'Embracer était précaire et le jeu fut annulé au rachat de Crystal Dynamics et d'Eidos Montréal, ce dernier nous appris que ça faisait 2 ans qu'ils bossaient sur la suite de Manking Divided. Cependant, la mauvaise santé du secteur vidéoludique suite à la crise du COVID, a fait qu'en 2023 et surtout en 2024, les licenciements ont été catastrophiques, les éditeurs ont fait d'énormes coupes budgétaires. On parle tout de même de 8.500 licenciements en 2022, 10.500 licenciements en 2023 et record battu en 2024 avec pas moins de 13.000 personnes mises à la porte ! C'est une véritable hécatombe et à ce compte-là, je pense que certains studios, même s'ils se sont vu largement dégraissés, doivent se satisfaire d'être encore debout. A ce compte-là, ça tient presque du miracle.
Et dans le lot, Embracer Group était autant "la Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf" que le "Colosse aux pieds d'argile". Cette métaphore est claire : Embracer a absorbé de très nombreux studios sans aucun retour sur investissement, résultat ils ont été à 2 doigts de la faillite ! Obligé de licencier comme aucun autre, les studios se sont vu perdre leur masse salariale et de nombreux jeux en développement ont été annulé... dont le 3e opus de Deus Ex, et ce bien que le développement était déjà avancé. Ainsi malgré l'énorme cliffhanger que Manking Divided nous assène à la fin de son aventure, nous ne verrons jamais la suite des aventures d'Adam Jensen. A moins d'un miracle ou d'une persévérance en béton armé (après tout STALKER 2 est bien sorti 17 ans après le premier opus, comme quoi tout est possible), il faudra se contenter de ce qu'on a. Car dans ce contexte délicat, il est certain que les éditeurs, plus frileux que jamais, ne prendront plus aucun risque. Ils étaient déjà peu enclins à le faire avant les années 2020, c'est dire si aujourd'hui c'est bien pire, puisque c'est la santé de toute la société qui est en jeu.
Bref, tout ça pour dire qu'il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis et ici, malgré ce préambule un peu long mais qui explique certains détails intéressants, je voulais intégralement revoir mon avis sur ce Manking Divided, autrefois mal jugé. Nouveau texte, nouveaux screenshots, nouvelle note, à l'image de notre héros version 2.0, voici l'avis "augmenté" que désormais je vous propose. Bonne lecture à toutes et à tous. ^__^

Le 
Mankind Divided est la suite directe d'Human Revolution. Il est sorti 5 ans après ce dernier premier Deus Ex, qui propulsa le vénérable Warren Spector au rang de grand créateur (même si on lui devait déjà les Wing Commander, quelques épisodes d'Ultima et le premier System Shock) a vu le jour sur PC en 2000, ainsi que sur la plus prolifique console l'époque, la PlayStation 2, en 2002. Sentant le bon filon (et bien que l'ami Spector ne soit plus de la partie) une suite est mise en chantier. Invisible War sort en 2003 et si certains lui trouvent quelques qualités, autant dire que les fans de la première heure eux, l'ont clashés violemment ! C'est ainsi que la licence fut laissé à l'abandon pendant bien des années, même si le nom de Deus Ex n'arrêtait pas de revenir dans les discussions.
En août 2011, après des années de développement et un amour certain pour la licence, Deus Ex revient avec Human Revolution, développé par Edios Montréal puisque Ion Storm (développeur initial de la série) a fermé ses portes en 2005. La 7e Génération de consoles lui allait à ravir, il a eu le temps de mûrir, de prendre du recul et bien que sorti 7 ans après le second opus, Deus Ex reprit son envol. Certes le jeu n'était pas parfait (mais lequel l'est vraiment ?) mais on a tous pris une très belle claque ! S'inscrivant dans ce succès critique et commercial, le tout récent studio d'Eidos Montréal participe au reboot de Tomb Raider (celui sorti en 2013), il développe le très moyen Thief (autre licence perdue qu'ils ont voulu remettre au goût du jour... manque de bol, c'est raté), et il participe à Rise of the Tomb Raider aux côtés de Crystal Dynamics. Cependant ils n'ont qu'un désir : revenir à leur principal succès, Deus Ex.
Ainsi en août 2016, ils reviennent avec Mankind Divided, qui fait suite à Human Revolution mais reste toujours une préquelle aux épisodes originels puisque le premier véritable opus se déroule en 2052, alors qu'ici nous sommes en 2029. 2 ans après les événements d'Human Revolution, on retrouve Adam Jensen qui est devenu un agent infiltré qui doit mener des opérations spéciales dans un monde où les humains augmentés sont traités en parias et sont exclus de la société. Il travaille pour une section spéciale d'Interpol, la Task Force 29, qui s'occupe de combattre les terroristes augmentés. Cependant son allégeance est divisée entre son équipe et un groupe de cyber-pirates nommé le Collectif Mastodonte, qui lui fait comprendre que les récents attentats n'ont rien de revendications simplistes...
Nous 
Quel plaisir de retrouver Adam Jensen et son univers fort, riche, cybernétique et profondément tourmenté... y voilà, on entre dans le vif du sujet et autant vous le dire de suite, la mise en scène n'est pas bien folichonne, entre autre à cause "d'une formule" qui n'a pas évolué depuis le précédent opus. En clair, nous avons la plupart du temps des scènes de dialogues trop classiques, et de temps en temps nous avons des cinématiques plus complexes, qui sont en réalité des vidéos, créées à partir du moteur graphique puis retravaillées off-line. Premier point, le jeu utilise (comme c'est très souvent le cas) le format BIK, qui offre une bonne compression mais qui rend aussi l'image un peu floue (et sans doute que la résolution native n'est qu'en 720p). La différence entre vidéo et temps réel a été minimisée au maximum, cependant on voit bien que le niveau de détails n'est pas le même lorsqu'on passe de l'un à l'autre. Quand est-ce qu'Eidos Montréal apprendra à faire de véritables cut-scenes, afin que justement, il n'y ait plus aucune disparité entre les 2 ?
Car nous sommes désormais sur une toute autre Génération de machines, bien plus performante que les PS3 et Xbox 360 de d'autrefois, le jeu s'installe sur plus de 40 Go, dont une substantielle partie est réservée à ces fameuses vidéos qui, au bout du compte, s'avèrent assez nombreuses. Quant aux scènes de dialogues, le procédé reste plus ou moins identique à ce qu'on connait déjà : nous avons 2 gugusses raides comme des piquets qui se tapent la causette face à face, et ce, avec des animations robotiques à souhait. Je veux bien que l'air est aux augmentations mais de là à se mouvoir comme C3PO, faut pas exagérer ! On sent bien que chez Eidos Montréal le terme "motion capture" est inconnu au bataillon.
Bref, si les vidéos sont de bonne qualité, le reste de la mise en scène est loin de briller. Certes les RPGs ne sont pas réputés pour offrir des dialogues ultra dynamiques, cependant on sent bien que depuis Human Revolution, aucun effort n'a été fait pour améliorer ça (ou si peu). Et en comparaison, n'oublions que durant la même période, on avons eu droit à de grosses cartouches comme Rise of the Tomb Raider justement, Halo 5, The Witcher 3, Batman : Arkham Knight, Metal Gear Solid V ou encore l'énorme Uncharted 4, qui a redéfini les standards de la narration en terme de mise en scène et de motion capture. Et autant dire que Mankind Divided ne tient aucunement la comparaison avec ces jeux-là...
Quant 
Soyons honnête, le scénario est sympa mais reste loin de la qualité de celui d'Human Revolution au scénario... ma foi, il fait le job. Bien que le fond reste toujours aussi intéressant, avec son histoire de conspiration Illuminati, en surface il est clair que le scénario se veut nettement moins prenant et bien écrit que celui d'Human Revolution. De plus, le doublage est clairement à 2 vitesses, avec d'un côté les personnages importants, qui s'offrent en prime un casting vocal de premier ordre, et de l'autre les PNJs qui eux, sont traités avec une certaine nonchalance. Le pire, ce sont les dialogues avec les marchands où les réponses toutes faites sont souvent à côté de la plaque. Les PNJs manquent souvent de sérieux et d'implication, et à ça s'ajoute (comme évoqué) des animations parfois disproportionnées et mal fichues. Le résultat à l'écran fait qu'Human Revolution, sorti pourtant 5 ans plus tôt, fait aussi bien, parfois même mieux.
Quant au doublage principal, celui des personnages essentiels, il est forcément mieux travaillé. Adam Jensen est à nouveau doublé par Frédéric Popovic, mais ce dernier a voulu donné un ton différent au personnage (c'est particulièrement audible si comme moi vous enchainez les 2 jeux à la suite). Peut-être est-ce un traitement d'enregistrement différent, une volonté de rendre Adam différent, ou alors plus simplement les 5 ans qui sont passés entre temps et qui ont (un peu) changé sa voix. Le reste du casting est de très haute volée puisqu'Alex Vega est doublée par Annie Milon (une grosse doubleuse de films et de séries TV), Miller est doublé par l'excellent Gilles Morvan dont le timbre est très reconnaissable (il est notamment la voix française de Rockmond Dunbar et Carlo Rota, et entre autre il double Garrus Vakarian dans la trilogie Mass Effect), Marchenko et sa voix rocailleuse est doublé par Thierry Mercier, McCready est doublé par le très bon Bruno Magne (également un gros doubleur de films et séries), Smiley est doublé par Damien Boisseau (la voix française de Matt Damon), José Luccioni (la voix française d'Al Pacino et de Marcus Fenix) prête sa voix à l'inspecteur Montag et enfin on retrouve Gabriel Le Doze (la voix française de Gary Oldman) dans le rôle de Nathaniel Brown. Finalement mon seul regret, c'est que David Sarif est désormais doublé par Paul Borne (la voix française de Laurence Fishburne) alors que celle de Marc Alfos lui allait tellement bien...
Autant 
Globalement, le doublage est bon... sauf pour quelques guignols qui prennent leur métier à la légère dire que les personnages principaux ont reçu un traitement de faveur avec ce casting vocal de haute volée. Le boulot accompli est de très bonne qualité, même si les animations ne suivent pas toujours. Quant à Patrick Bethune (la voix de Kiefer Sutherland), il est un peu dommage qu'il ne fasse que de la figuration, en ne doublant que quelques flics en faction. Idem pour l'excellent Patrick Borg, le présentateur radio qui était au centre de la narration passive dans Human Revolution : il est à nouveau présent, mais pour ainsi dire totalement occulté. En effet le volume de la radio est si faible qu'on ne l'entend presque jamais, donc on n'y prête pas attention, malgré des propos (une fois encore) assez intéressants.
Idem, je trouve le mixage assez foiré dans cet épisode car les voix sont souvent couvertes par la musique et les bruitages. C'est flagrant lorsqu'Adam retrouve Alex à la gare : les voix sont si faibles qu'on ne comprend strictement rien au dialogue ! Heureusement, les options permettent d'égaliser les volumes. A noter aussi qu'à l'origine, la voix des mercenaires passait à travers les murs, comme si les cloisons étaient faites de papier. C'était évidemment absurde et très perturbant, car la non-atténuation due aux matériaux faisait qu'on se retournait une paire de fois, pensant être suivi ou en danger, alors qu'en fait, les gardes étaient derrière des murs épais. Fort heureusement, les derniers patches ont rectifiés cet épineux problème.
Quant à la synchro labiale, au lancement du jeu c'était du grand n'importe quoi. Heureusement, au fil des mises à jour, les développeurs ont réussis à rectifier le tir et même si ce n'est pas parfait, le résultat s'avère aujourd'hui tout à fait correct. Côté modélisations, il fallait s'en douter, Jensen est superbement "designé" : il est bien sapé, très class' et impose comme à son habitude, un charisme assez aguicheur. Cependant on sent bien qu'une fois encore, tout le monde n'a pas été traité avec le même soin. Certes les personnages principaux sont généralement bien modélisés, mais déjà un cran en dessous de Jensen. Quant aux PNJs secondaires qu'on croisera tout au long de l'aventure, ils disposent pour leur part de modélisations... disons plus aléatoires (moches ?).
J'ajouterai 
Il est agréable d'avoir une longue vidéo (12 minutes tout de même) qui résume Human Revolution en détails que je suis heureux de voir un jeu qui se déroule "ENFIN" hors des Etats-Unis. Parce que c'est un fait, jeux vidéos et films se déroulent presque exclusivement là-bas, ce qui est redondant et pénible à la longue. Cependant l'Europe de l'Est avec son langage particulier et son orthographe à coucher dehors ne facilite pas les choses (d'autant que bien des dialogues secondaires n'ont pas été traduits, sans doute pour l'immersion). Malgré tout, on apprécie cette longue cinématique d'intro qui résume les premières aventures d'Adam Jensen, ou encore le fait que le jeu cherche sans cesse à nous rappeler les grandes lignes de la mission en cours.
Au final, malgré quelques anicroches, l'ensemble est maitrisé, plutôt bien amené et on replonge volontiers dans cet univers cybernétique à la fois captivant et effrayant (avec les récentes découvertes en matière de robotique et d'IA je me dis que le futur est en marche... et pas sûr qu'il soit si rutilent qu'on nous le fait miroiter). D'ailleurs j'ai remarqué que le jeu prend souvent position (de façon consciente ?) sur le monde actuel : monde despotique, mensonge des médias, corruption des politiques qui se font graisser la patte par les grosses corporations, terrorisme, civils sous oppression policière... tout ceci n'est guère éloigné de ce que nous vivons actuellement (pour ne pas dire que c'est carrément une satyre de notre monde actuel et "soit disant" démocratique).
Quant à cet épilogue qui a tant fait parler de lui... je vais être franc, en aucun cas il arrive de façon brutale et inattendue ! Le jeu comporte 17 missions principales auxquelles s'ajoutent 13 missions secondaires, pour une durée de vie moyenne de 50 à 60 heures. Si bien sûr vous ne faites que les missions principales et que vous rushez comme un porc, la durée de vie tombera à moins de 20 heures. Ceci dit vous rateriez l'essence même ce qu'est un Deus Ex, d'autant que bien souvent, il faudra recharger sa sauvegarde car on a commis une faute. Personnellement, je voulais bien faire, jouer dans "les règles de l'art" donc j'ai dû recommencer un paquet de fois certains passages. Bref, la durée de vie est même plus longue que celle d'Human Revolution et j'ai du mal à comprendre les critiques de ce côté-là. Quand on arrive à l'Apex Center en Angleterre, on sent bien que la fin se profile, notamment avec un choix final qui aiguillera notre séquence de fin.
Après, 
Après 60 heures de jeu la fin n'arrive pas comme un cheveu sur la soupe. Par contre je l'admets, elle se révèle peu gratifiante on peut voir les choses autrement et dire que l'épilogue est un peu décevant. Là OK, il est vrai que la séquence finale n'est pas bien gratifiante. En réalité, via Picus et les élocutions d'Eliza Cassan, le jeu va résumer les grandes missions que vous avez accomplies, ainsi que les conséquences de vos choix. C'est un peu mal amené et pas vraiment satisfaisant, je le concède. Durant le défilement des crédits, en plus d'une superbe musique et des photos du studio (j'aime bien quand ils font ce genre de truc), vous aurez également une autre vidéo, qui elle amène directement à une suite. Sans doute que beaucoup n'ont pas eu la patience d'arriver jusque là et ont zappé cette séquence, quand d'autres furent déçu(e)s car Mankind Divided n'était qu'un épisode 2 qui appelait à un 3e opus (qui ne verra sûrement jamais le jour - ô rage, ô désespoir !).
Si on accepte ça d'une série TV ou de certains films, pourquoi vouloir à tout prix critiquer ce jeu pour ça ? Moi aussi j'aurai préféré que chaque épisode soit lié, tout en étant plus ou moins indépendant. Cependant, est-on venu critiquer Mass Effect 2 pour avoir fait la même chose ? Pourtant c'est une évidence, la fin réclamait clairement une suite, non ? Et ne parlons pas non plus d'Half-Life² qui se finit comme une bouse et dont on attend la suite depuis presque 20 ans. Et pourtant, ce jeu-là a gardé son statut de "titre culte". Pourquoi n'a-t-il pas été destitué lui aussi, alors que c'est un fait, son épilogue se laisse une porte grande ouverte pour une suite que nous ne verrons sans doute jamais.
Bref, tout ça pour dire que si vous voulez jeter la pierre à Deus Ex : Mankind Divided, il va falloir ouvrir les yeux sur d'autres titres et leur faire subir, à eux aussi, le poids de votre courroux. On ne peut pas faire de délit de faciès, juste parce que ça vous chante... En bref, même si l'ensemble n'est pas hautement gratifiant, en aucun cas ça tombe comme un cheveu sur la soupe et en sachant les plans du studio (développer un 3e et dernier épisode) on peut comprendre que ça se termine comme ça.
Côté 
Le nouvel arbre de compétences est fourni, et il permet d'appréhender l'aventure selon ses goûts gameplay, on retrouve les excellentes bases d'Human Revolution... naturellement améliorées, à commencer par un arbre de compétences qui s'est enrichi. D'ailleurs au début de l'aventure, Adam ne part pas de zéro, ce qui est une bonne chose. Cet arbre de compétences, riche en possibilités, va de pair avec un level design intelligent où il y a toujours plusieurs façons d'aborder une mission : par la force brute (on sort les flingues et on tue tout le monde), par la discrétion (on se faufile et on zigouille quelques gêneurs) ou encore à la mode fantôme (personne n'a jamais su qu'on était là). Il est même possible de jouer le jeu en entier sans être détecté et même sans tuer le moindre ennemi (boss inclus), ce qui était impossible à faire dans Human Revolution et reproché par certains joueurs hardcores.
Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est justement de pouvoir aborder les niveaux comme je l'entendais. L'infiltration pure et dure est rarement imposée, même si dans l'ensemble, elle se veut plus glorifiante. Et pour ça, rien de tel que la sauvegarde rapide, qui réalise une véritable "save state" de votre position dans le jeu. C'est extrêmement pratique et salvateur, sans quoi la difficulté serait nettement plus punitive. Car mine de rien, Adam a tendance à être fragile (malgré ses augmentations) et certaines actions entrainent des répercussions parfois gênantes. Tout l'intérêt de cette "save state" (en plus de celles qui sont automatiques) est justement de pouvoir sauvegarder son jeu juste avant de réaliser un acte possiblement dangereux comme pirater un terminal connecté à une alarme, attaquer un garde, ou autre.
Au final, on sauvegarde souvent, très souvent, car même si on est libre de nos choix, sortir les guns est rarement payant. C'est même à se demander pourquoi les développeurs ont créés autant d'armes puisqu'on ne s'en sert presque jamais et que chaque action (de notre part) peut potentiellement retourner une situation qui, jusque-là, allait plus ou moins bien. La furtivité n'est pas imposée mais sortir les flingues est souvent synonyme de mort ! Ne croyez pas ceux qui disent qu'ils ont bourriné tout du long, c'est pratiquement impossible... Donc on avance au pas, on "essaye", on tente une approche, on save/load en permanence, ce qui rend la progression lente et fastidieuse. Ajoutons qu'en plus de tout à ça, les temps de chargement sont très longs, ce qui fait que la moindre erreur peut vite être vécue comme une punition...

Et 
Le level design, associé à un gameplay toujours aussi bon, permet d'avoir toujours plusieurs chemins possibles, plusieurs façon de faire n'allez pas croire qu'installer votre jeu sur une console plus récente (Xbox Series X ou PS5) va grandement améliorer ça. En réalité le SSD va écourter un peu les phases de "loadings" mais elles restent malgré tout assez longues et surtout, trop nombreuses. Le pire c'est que la principale carte (la ville de Prague) est étrangement scindée en 2 parties et toutes les missions, sans exception, prennent un malin plaisir à nous faire passer de l'une à l'autre, ce qui implique de prendre le métro à chaque fois ! Même si la séquence vidéo est sympa, on perd un temps fou et tout ceci aurait pu être évité si seulement le jeu proposait des déplacements rapides via la carte. Une carte qui donc, a une utilité toute relative, puisqu'en plus on ne peut même pas y apposer le moindre point d'intérêt personnalisé.
Plusieurs chemins sont donc possibles, ce qui permet (selon les compétences débloquées) de s'essayer à d'autres alternatives. On retrouve donc les possibilités de piratage, de camouflage optique, diverses options de combat et de protection ou encore un boost notable de la discrétion (comme marcher sans faire de bruit). L'interface a également été repensée, elle est plus accessible même si étrangement elle semble accuser quelques lenteurs (malgré ses sprites en 2D). La partie exploration/crafting/merchandising est, elle aussi, toujours d'actualité et il est d'ailleurs sympa de ramasser de la "breloque" afin de concevoir soi-même quelques utilitaires tels que des biocellules (toujours utile) ou des munitions de Typhoon. Notez que désormais ce sont ces "pièces détachées" qui permettent d'upgrader les armes, et non des kits comme autrefois. Si le système de piratage n'a presque pas changé, je le trouve malgré tout "moins fun" qu'autrefois. Le principe reste le même et l'interface graphique est très jolie, mais allez savoir pourquoi, je l'ai trouvé plus punitif et déséquilibré, et ce, malgré les augmentations adéquates.
Pour couronner le tout, l'IA semble péter des câbles par moment : soit les ennemis ne nous voient pas alors qu'on est caché derrière un pot de fleur qu'on déplace juste devant leurs yeux, soit ils nous repèrent à 500m, tout en tirant à vue car ils sont sûrs que nous sommes l'ennemi n°1 ! Certes les récentes mises à jour ont un peu arrondies les angles, mais difficile de totalement passer inaperçu, d'où l'utilité de pouvoir sauvegarder quand on le souhaite. Car en soit, le jeu n'est pas spécialement difficile, une difficulté sensiblement maitrisée grâce à la sauvegarde, sans quoi cette aventure deviendrait vite un enfer.

Côté 
Le mode Breach est une véritable extension du jeu principal. Bon point aussi pour l'originalité du design contenu annexe, en plus d'un très appréciable "new game +", le jeu nous propose le mode Breach (brèche en français), qui vous place dans la peau d'un hacker, matérialisé virtuellement dans les réseaux informatiques des grandes corporations, dans le but de dévoiler au grand jour certaines de leurs manigances les plus inavouables (un peu comme dans les phases de piratage de l'aventure principale... sauf qu'ici c'est en vue FPS). L'esthétique et l'idée même du mode, semblent tout droit sorties de TRON, puisque les décors sont épurés au maximum et que le concept d'un hacking "vu de l'intérieur" a déjà été exploité par la licence de Disney. L'ensemble du parcours est chronométré, et votre comportement "dans la matrice" influera directement sur votre score (les amateurs de scoring et de speed-run vont s'en donner à cœur-joie). Le gameplay est identique à celui de Jensen, usant des mêmes mécaniques et des mêmes augmentations, on a également des objectifs à accomplir : passer le niveau uniquement en mode furtif, éliminer certaines cibles, etc.
Breach étant scénarisé et directement lié à l'univers de Deus Ex, ce mode (qui n'est pas sans rappeler les Missions VR de Metal Gear Solid ou Portal), pourra vous occuper pendant quelques heures supplémentaires, même si je suis le premier à dire que le temps investi dans son développement, aurait pu servir à proposer de nouvelles missions dans l'aventure principale. Car on ne va pas se mentir, à moins d'y accrocher vraiment, vous ferez quelques niveaux et vous passerez rapidement à autre chose.
Notez que certains niveaux sont à débloquer dans le jeu principal (sous forme de cartouche, comme les virus qu'on ramasse) mais vous pouvez aussi les acheter dans le magasin incorporé. En effet, Eidos Montréal (sans doute poussé par un Square Enix voulant rentabiliser son investissement) s'est laissé aller à la nouvelle mode des micro-transactions. Par exemple si vous avez besoin de points de compétences (nommé kit Praxis), d'armes plus performantes ou d'argent "in game", tout s'achète et tout coûte vite cher. Mais que voulez-vous, c'est la mode et même si on commence à s'y habituer ou encore qu'on peut largement finir le jeu sans jamais rien acheter, ce n'est pas une raison pour accepter le phénomène sans broncher.
Techniquement, 
Le jeu tourne sous Dawn Engine. Ayant bossé sur Tomb Raider, on se demande bien pourquoi le studio n'a pas repris un Crystal Engine semble t'il plus efficace Manking Divided fonctionne sous Dawn Engine, un moteur propriétaire spécialement développé pour le jeu. Prenant ses racines dans le moteur Glacier 2 d'IO Interactive (moteur qui a notamment servi à Hitman Absolution), Eidos Montréal a abandonné le Crystal Engine (développé par Crystal Dynamics) à cause (soit disant) des limitations qu'il imposait. Personnellement, quand on voit les qualités techniques des Tomb Raider (à partir de 2013), des jeux sur lesquels ils ont eux aussi bossés, c'est à se demander ce qu'ils voulaient de plus. Mais soit, nous ne sommes pas ici pour juger des capacités de codage du studio, mais uniquement pour juger le résultat et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils auraient peut-être mieux fait de rester sous Crystal Engine !
Si sur la génération PS3/Xbox 360 ce bon vieux Crystal Engine donnait assez bien le change (notamment grâce au design assez exceptionnel d'Human Revolution), le pauvre Dawn Engine souffre ici d'une comparaison générationnelle assez désavantageuse. En mettant volontairement le PC de côté, entre Far Cry 4, Batman : Arkham Knight, Halo 5, The Witcher 3 ou justement le reboot de Tomb Raider (et encore, je n'évoque pas Uncharted 4 sorti quelques mois auparavant, lui qui est devenu la nouvelle référence sur consoles) autant dire que notre pauvre Deus Ex : Mankind Divided fait triste mine.
Comme évoqué, les temps de chargement sont très longs (surtout sur les consoles d'origine, un peu moins sur celles équipées de SSD), Prague est péniblement divisée en 2 parties (est-il si difficile de ne faire qu'une seule map ?), l'interface accuse des latences, on a quelques bugs, des plantages (rares mais toujours gênants), la qualité des modélisations est très aléatoire, les animations sont robotisées (trahissant la vétusté de la technique), les cinématiques les plus complexes ne sont que des vidéos car ils sont incapables de les gérer en temps réel, et le framerate est assez inconstant.
Et 
Il a fallu beaucoup de patches, très volumineux, pour corriger tous les problèmes techniques. Aujourd'hui Mankind Divided est stable et plutôt joli ne parlons même pas d'un hypothétique 60 fps, soignons raisonnable ! Fort heureusement, une fois encore les divers patches sont venus corrigés plusieurs éléments (notamment celui de la fluidité). Notez d'ailleurs que sur Xbox One, la résolution native n'est qu'en 900p, contre 1080p sur PS4. Alors certes le rythme du jeu n'exige pas un gros framerate, mais il est alors incompréhensible que le studio ait absolument voulu développé leur propre moteur, qu'ils ne maitrisent pas autant que souhaité.
Ce qui sauve le jeu ? Et bien déjà le look du héros, qui est vraiment superbe, ensuite le design général. Certes nous n'avons plus cet aspect ambré qu'avait Human Revolution, ceci dit on retrouve cette ambiance cyberpunk et hypnotisante. Mieux encore, on sent que les développeurs ont fait de gros efforts de variété en évitant autant que possible les lieux similaires et en variant au maximum la déco. Par exemple lorsqu'on arrive dans la bibliothèque de Koller, les développeurs n'ont pas fait de copier-coller, ils ont tentés de rendre le décor le plus détaillé et diversifié possible. Franchement c'est assez impressionnant car même si ce n'est qu'un détail, je soupçonne que ça a demandé pas mal de temps, et tous les studios n'en font pas autant. Après c'est vrai, Prague et Golem City ont tendance à être déprimantes, l'ambiance n'est pas au beau-fixe, c'est crade, la misère est partout, la répression policière est pesante... Au contraire, l'Apex Center, Dubaï ou l'usine en Suisse, ont tour à tour cet aspect hi-tech qui nous conforte dans cette vision d'un futur pas si lointain (rappelons que le jeu se déroule en 2029).
Bref, une fois encore, malgré des hauts et des bas, c'est à nouveau cet excellent design qui rattrape Mankind Divided. La comparaison avec les gros titres de la même période lui font clairement de l'ombre, mais il a lui aussi quelques cartes à jouer comme cette pluie battante superbement retranscrite ou encore ses nombreux reflets en "faux ray-tracing" qui donne un cachet assez unique à l'ensemble. Alors certes, c'est loin d'être le plus beau jeu de son époque, il arrive au moment où les consoles de 8e Génération sont pleinement exploitées, sans que lui nous montre son potentiel et son savoir-faire. Mais à côté de ça, c'est une fois de plus le design qui sauve toute la partie technique. Aujourd'hui, plus de 9 ans après sa sortie, les décors restent très "propres" et détaillés, comme quoi le jeu vieillit finalement assez bien...
Comme 
Une fois de plus, les bruitages sont excellents et l'OST est vraiment superbe. Jouez au casque et montez le son ! c'est souvent le cas, la version Xbox One offre l'expérience visuelle la plus pauvre, même si honnêtement, le jeu reste très beau : les polygones lointains sont un peu plus grossiers, et sur une TV 4K on sent que la résolution est assez basse. La contrepartie c'est qu'on voit moins la différence de résolution entre le jeu et les vidéos. Etrangement, alors qu'on attendait une version Xbox One X, elle n'est jamais sortie ! Au contraire, la PS4 Pro profite d'une mise à jour technique qui permet de profiter du 4K dynamique (upscalé à partir du 1972p), auquel s'ajoute des textures plus détaillées et même l'ajout de réflections, semblables à du Ray Tracing (c'en n'est pas, mais ça reste très joli). Si vous installez le jeu sur votre PS5, c'est cette version que vous obtiendrez. Une version qui à ce jour, est donc la plus belle sur consoles.
Nous terminerons ce test par l'habituel tour des compositions musicales, œuvre du duo Michael McCann et Sascha Dikiciyan. Avec eux on retrouve Ed Harrison, qui n'est que peu intervenu sur l'OST du jeu (il était plus impliqué dans le mode Breach), ainsi que Misha Mansoor, qui n'a composé que l'excellent thème des crédits (et quel morceau !). On reprend donc les 2 principaux compositeurs : Sascha Dikiciyan (alias Sonic Mayhem) est un compositeur allemand connu pour son travail sur quelques gros titres tels que Borderlands 2, Quake II (dont j'adore les musiques !), Splinter Cell : Double Agent ou encore Mass Effect 3. Enfin Michael McCann c'est le magicien qui nous a transporté dans un univers envoûtant grâce à l'OST d'Human Revolution. Ce compositeur canadien, qui a lui aussi déjà travaillé sur Splinter Cell : Double Agent ou plus récemment sur Borderlands 3, nous revient avec ses sonorités vaporeuses et ses mélodies hypnotiques. Les compositions sont donc à nouveau d'une indéniable qualité et elles ont le bon goût de s'adapter (en temps réel) au rythme du jeu.
Seul bémol finalement, le mixage voix / bruitages / musiques est loin d'être optimum et je l'ai déjà suggérer, il suffit de faire un tour dans les options pour justement rectifier le tir... même si ça ne corrigera pas les problèmes d'atténuations acoustiques. Notez enfin que les bruitages sont d'excellente facture : à l'image du précédent opus, les armes sont très dynamiques, le fusil de combat et le fusil à pompe notamment, donnent remarquablement le change. Faire parler la poudre, notamment après avoir passé un long moment à la jouer infiltration, se révèle être un véritable plaisir. Quant aux bruits environnants, il n'y a rien à redire, la qualité est au rendez-vous.

Dans
Note
ce test j'ai beaucoup comparé Mankind Divided à Human Revolution et pour cause, ce dernier fait parti de mes titres préférés : j'adore son scénario, son gameplay, sa bande-son, son design... Certes il n'était pas parfait mais bon sang, quel magnifique jeu ! Il était donc naturel que je sois impatient de toucher (enfin) à sa suite directe, d'autant que pas moins de 5 ans séparent les 2 opus. Entre temps, nous avons largement eu le temps de ronger notre frein, de faire monter la "hype" et surtout, de changer de Génération de consoles, emportant avec elle nos espoirs les plus fous. Ainsi on a tous espérer avoir une réalisation à la hauteur de la licence, un gameplay affiné, une bande-son encore plus hypnotique... et c'est en partie ce que nous avons obtenu.
En effet, malgré un certain désamour de la part du public (sans doute à cause d'une version de lancement salement buguée et de micro-transactions pas encore dans les mœurs) Mankind Divided est un sacré bon jeu ! Oui j'insiste là-dessus car à l'image de productions plus récentes (notamment Cyberpunk 2077, le cas d'école par excellence) le jeu s'est grandement bonifié avec le temps. Et comme je l'ai écrit en préambule, si nous avons pardonné à CD Projekt son lancement foireux, pourquoi refuser d'en faire autant ici ? Moi le premier je n'ai pas spécialement apprécié le jeu lors de mon test initial, mais je fais amende honorable et je rectifie ce jugement biaisé car je vous certifie que Mankind Divided est bel et bien un très bon titre !
Bien entendu, il n'est pas devenu "parfait" au fil de ses très nombreuses mises à jour, entre autre parce que les modélisations des PNJs secondaires sont assez affreuses, les scènes de dialogues sont robotisées, la difficulté peut se montrer amère et punitive, le jeu impose beaucoup trop d'allers-retours qui pour leur part, imposent des temps de chargement longuets et rapidement pénibles...
Et après ? Un jeu vidéo se résume-t'il à ses seuls défauts ? Bien sûr que non ! Minkind Divided c'est aussi une histoire intéressante, un gameplay aux petits oignons, des missions qui peuvent être gérées de plusieurs manières différentes, grâce aussi à plusieurs chemins différents. Quant au design, il est toujours aussi somptueux (l'ajout de nombreux reflets en "faux ray-tracing" de la version PS4 Pro, donnent justement beaucoup de cachet à la réalisation).
Et que dire de la bande-son ? C'est une véritable pépite soutenue de sons Electro, mélodieux et vaporeux, aussi hypnotiques que ce merveilleux OST qui nous a enchanté dans Human Revolution. Les DLCs narratifs sont également intéressants (tout du moins 2 sur 3), le mode Breach rallonge astucieusement une durée de vie déjà très confortable, sans parler de ce plaisir sans demi-mesure de retrouver notre charismatique Adam Jensen, cet enquêteur semi-cybernétique qu'on se plaira à augmenter au fil de l'aventure.
Lors de cette relecture, de cette "2e chance", j'ai véritablement apprécié le jeu, j'ai su en déguster la sève pour en savourer chaque instant. Une véritable (human) révolution qui m'a fait dire que durant tout ce temps, j'étais clairement à côté de mes pompes. J'espère avoir rectifié les choses et (si ce n'est déjà fait) je vous incite à vous procurer cet excellent titre qui aujourd'hui, passe sa vie en promo sur les Stores ou ne coûte qu'une poignée d'€uros en version physique. Ainsi malgré les récentes annonces d'annulation qui ont attristé des millions de fans à travers le monde, j'espère sincèrement qu'un jour nous aurons ce tant attendu 3e opus qui viendra clôturer les aventures de ce héros "augmenté" qu'on apprécie tant...
