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Avant de commencer, mettons tout de suite un détail à plat : en toute honnêteté, je ne suis pas un grand fan des RPGs (à quelques exeptions près comme Mass Effect ou The Witcher), et encore moins des Fallout. Pour tout vous dire, ce 4e opus est le tout premier Fallout auquel je joue et donc, que je teste. A l'époque de sa sortie, j'ai essayé Fallout 3 (en octobre 2008 donc) mais j'ai très vite laissé tomber car je n'ai pas accroché. Promis à une ouverture plus grand public et non réservé à une niche de fans (donc à moi si on extrapole) on peut considérer que je suis "peut-être" mal placé pour juger un Fallout car je ne connais rien à la série, à ses codes ou à son passif. Il me semblait important de signaler ce détail car contrairement à beaucoup, je ne pourrai pas faire bonne note de certaines références liées à la licence. Malgré tout je relève le défi et je réaliserai ce test en me basant sur mon acquis de gamer de longue date, de la façon la plus honnête et plus objective qu'il m'est possible de faire.
Fallout 
On peut jouer un homme ou une femme et modeler son corps et son visage veut simplement dire "retombées radioactives", ce qui de prime abord, en dit déjà long sur le thème abordé. Le premier Fallout est sorti en octobre 1997, uniquement sur PC et il fut développé par Black Isle Studios (une filiale d'Interplay Entertainment, un studio américain fondé en 1996). Les critiques furent unanimes et le mythe fut lancé. A peine un an plus tard (en octobre 1998, toujours sur PC), le second opus fut un très bon jeu... mais pas aussi unanimement acclamé. Il faut dire que réaliser un tel titre en si peu de temps, n'était peut être pas judicieux.
10 ans plus tard (en octobre 2008 donc), c'est Bethesda Game Studios (qui a racheté la licence puisque Black Isle Studios et surtout Interplay, n'existent plus) qui a développé Fallout 3 et pour le rentabiliser, il est sorti sur PC mais aussi sur consoles PS3 et Xbox 360, les différences hardware s'amenuisant avec le temps. Pour ce 3e opus, Bethesda a littéralement bouleversé les habitudes des fans : Fallout est passé d'un rendu en 2D isométrique, à des graphismes 100% en 3D avec une vue à la première personne, comme un FPS. Ceci dit Fallout n'est pas devenu un Battlefield pour autant, mais on peut comprendre l'étonnement des fans.
Maintenant il faut être honnête en se disant que techniquement, les 2 premiers opus n'avaient rien d'extraordinaire, et qu'en 2008, au milieu des Bioshock, Dead Space, Devil May Cry 4, Fable II, Mirror's Edge et autre Tomb Raider Underworld, la bonne vieille 2D aurait sans doute fait plaisir aux fans endurcis et de longue date, mais n'était clairement pas aussi "bankable" qu'une bonne 3D actuelle. Quant à l'orientation vers le FPS (ou tout du moins vers une vue à la première personne) c'est tout simplement pour des questions d'immersion, d'autant plus que les FPS sont en plein essor depuis des années (faut dire aussi que les Fallout 1/2 sont ainsi pour des raisons évidentes de performances... en 1997/98 les jeux en 3D étaient bien souvent très moches).
Après 
L'histoire démarre fort mais se dilue fortement ensuite... on peut le reconnaitre, le changement fut assez brutal et je comprends que les fans aient eu du mal à s'y faire (du moins au début). Cependant lorsque 10 ans séparent 2 épisodes, il faut bien se remettre en question, proposer quelque chose remis aux goûts du jour. Fort du succès de ce 3e opus, Bethesda laissa le développement de Fallout : New Vegas à Obsidian Entertainment, qu'on connait pour Neverwinter Nights 2, Dungeon Siege III ou South Park : The Stick of Truth. Sorti fin 2010, Obsidian a également publié Alpha Protocol, un jeu apprécié par certains, très décrié par d'autres. Et je me dis que justement, si ce dernier semble si bâclé, c'est sans doute parce que le studio a mis bien plus de ressources dans Fallout New Vegas que dans Alpha Protocol. Et ça peut se comprendre car (à l'époque) Obsidian comptait dans ses rangs des vétérans des 2 premiers opus...
Nous voilà donc arrivé en novembre 2015 et suite à un battage médiatique de très grande envergure (à tel point que même moi, peu intéressé par la licence, j'ai fini par être "hypé", c'est dire) et à nouveau développé par Bethesda Game Studios (qui n'avait rien sorti depuis le lancement du très grand Skyrim), Fallout 4 est venu animer nos longues soirées d'hiver. Une fois encore la controverse est virulente, on parle d'un jeu moche, techniquement dépassé, d'une écriture qui est loin d'atteindre la plume d'Obsidian, d'une orientation FPS plus prononcé, d'un jeu bien moins acide, tellement plus "politiquement correct" que les fans lui ont vite tourner le dos.
Cependant, pour celles et ceux qui ne connaissent pas la licence, Fallout 4 est peut-être bien l'opus idéal pour s'y mettre. Et avec plus de 11 Millions d'exemplaires vendus (oui c'est énorme !), dont plus de la moitié sont attribué à la PlayStation 4 (décidément quel succès cette console ^.^), on peut naturellement se dire que Bethesda a fait le bon choix, même si trahir ses fans (bien que l'expression me semble exagérée) n'est jamais une bonne chose. D'ailleurs, à l'heure de cette relecture (en 2025), le jeu s'est vendu à hauteur de 25 millions d'exemplaires, soit plus que tous les autres épisodes réunis, un bien beau succès...
Car 
... quant à la mise en scène, elle est pour ainsi dire inexistante. Une déception il faut bien comprendre que Bethesda, au même titre que tout autre développeur, a pour but de vendre ses jeux pour faire de l'argent. La passion c'est bien, mais elle ne paye pas les factures, ni ne remplit les assiettes. C'est peut-être très terre-à-terre ce que je dis, mais avouez que c'est vrai. Le 23 octobre 2077 (même si le design semble sortir d'un futur imaginé dans les années '50), alors que tout semblait normal au sein d'une journée comme les autres, les premières bombes atomiques tombent sur Boston, obligeant notre héros et sa famille à s'abriter dans l'Abri 111. 210 ans plus tard, notre personnage ressort, seul survivant de l'Abri, et doit maintenant explorer les terres ravagées de Boston. Il y découvre un environnement dévasté par les bombes, des communautés qui se sont reconstruites et des créatures nées des retombées radioactives rôdent un peu partout...
Dans chaque abri créé par Vault-Tec, une expérience était menée, celle de notre héros était la cryogénisation. Ainsi pour lui, entre le moment où les bombes sont tombées, et celle de son réveil, il ne s'est passé qu'une poignée de minutes. Entre temps, enfermé dans son caisson, il assiste impuissant au rapt de son fils et à l'assassinat de sa femme. Ainsi lorsqu'il est enfin libre, en 2287, ce père de famille va avant tout avoir pour but de retrouver Shaun, le dernier lien qu'il lui reste avec son passé...
Même si je ne connais pas les autres Fallout, déjà ici on voit les faiblesses du scénario et de sa mise en scène. Tout d'abord notre personnage (qui peut être un homme ou une femme et à qui on peut modéliser le visage comme dans les jeux de Bioware) n'aura pour ainsi dire aucune empathie pour les événements qui se déroulent sous ses yeux. Pas une larme pour sa femme, l'angoisse d'un fils disparu... rien ne transparait. Et c'est sans doute à cause de son vieux moteur graphique, de "ficelles" de mise en scène vétuste" ou bien de la vue à la première personne, bien que lors des dialogues, nous voyons notre rescapé de l'extérieur.
A 
Les armes ont du punch et l'orientation FPS est loin d'être désagréable... la vue de sa première heure de jeu, on voit bien que Bethesda ne sait pas réaliser de véritables mises en scène et ce qu'on pouvait accepter (un peu à contre-coeur) d'un vieil Half-Life² datant de 2004, ne l'est plus du tout en 2015. C'est à croire que le studio n'a pas réussi à suivre les tendances car des jeux, qui parfois ne quittent même pas leur vue FPS, ont su bien mieux que lui nous raconter des histoires : Far Cry 4, BioShock Infinite, The Evil Within, Alien Isolation et j'en passe... C'est ici la plus grosse déception du titre qui, malgré les circonstances, aura bien du mal à instaurer une réelle profondeur au personnage joué, une empathie pour ce qui lui est arrivé, sa psyché étant (en plus) loin d'être complexe.D'ailleurs on peut dire de même pour les dialogues. Se résumant toujours à 4 choix, si de temps en temps on peut avoir un ton plus sarcastique, en aucun cas on peut se fâcher avec quelqu'un, lui dire ce qu'il ne veut pas entendre. Ainsi les embranchements sont rares et ne mènent généralement pas bien loin, ce qui est un peu dommage pour la replay-value.
Bethesda indique que Fallout 4 compte plus de lignes de dialogues que Fallout 3 et Skyrim combinés : il y a 110.000 lignes de dialogues enregistrées, dont 13.000 lignes consacrées exclusivement aux 2 personnages principaux. Car désormais, comme dans Mass Effect, les scènes de dialogues sont à la fois visuelles (même si ça se résume toujours à 2 clampins qui causent face à face sans faire le moindre mouvement) et doublées en français. Comme tout bon RPG qui se respecte, Fallout 4 est un jeu long, surtout si on s'affaire à toutes les missions secondaires. Classique parmi les classiques, ce 4e opus impose une carte relativement vaste. Ce wasteland, nommé "commonwealth", propose plusieurs régions, des petites villes, des coins reculés, pas mal de nature et même quelques endroits bien connus de Boston (version post-apocalyptique) comme le Fenway Park (le stade des Red Sox), la Bibliothèque de Boston, Concord ou encore le Monument de Bunker Hill.
Evidemment, faire le jeu en ligne droite (en somme ne réaliser que les missions principales) prendra bien moins de temps que si on veut tout visiter et réaliser la moindre mission. Mais c'est ainsi qu'on prend du galon, qu'on dope son XPérience, et qu'on se facilite ainsi l'aventure. Ainsi on retrouve naturellement le système d'XP si cher au genre, où chaque action, ennemi tué ou mission accomplie, rapporte plus ou moins de points. Avec ces points on développe ensuite ses aptitudes parmi Force, Perception, Agilité, Endurance, Charisme, etc.
Fallout 
... ceci dit le SVAV est toujours disponible4 propose donc une vue FPS (ou TPS), initiée par Fallout 3, avec en premier lieu la bonne idée de nous laisser entièrement configurer nos touches, même sur consoles ! Une option simple à mettre en œuvre, pratique, confortable et qui est pourtant absente de presque tous les jeux, les développeurs préférant nous imposer leurs configurations parfois bien miteuses. Avec sa vue et son open-world, ce 4e opus impose aussi un gros aspect "loot" (on ramasse tout ce qui passe à porté de mains, en fouillant les placards, les corps et en ramassant tout ce qu'ils laissent tomber comme les armes), ce qui remplira notre besace et fera en sorte qu'on ne puisse presque plus rien faire si elle est trop pleine, comme se téléporter aux endroits déjà découverts de la carte (et dans ce cas-là, Dieu sait si le jeu devient lent !). Le matos peut ensuite être directement utilisé (comme les armes ou les fringues qui elles aussi, ont des statistiques propres au genre), jeter le
superflus ou mieux encore, le recycler (ce qui apporte des matières premières pour construire autre chose) ou le revendre/troquer (pour de l'argent sous forme de capsules).
Dans ce monde où le moindre bout de ficelle peut avoir son importance, il est d'ailleurs intéressant de voir que les armes sont en grand nombre et que 2 types s'opposent : les armes industrielles et celles conçues avec le bric-à-brac environnant. Ainsi les armes sont variées et celles conçues avec 3 bouts de merdouilles trouvées par terre, vous feront immanquablement penser à Borderlands. Et bien évidemment, RPG oblige, nous pourrons modifier pas mal d'aspects de chaque arme, en y incorporant des MODs, ce qui les rendra plus puissantes, plus stables ou avec un meilleur chargeur. Le même principe s'applique aux habits/armures et l'ensemble se modifie via des ateliers dédiés.
Les ressources qu'on ramasse ou recycle, servent également au réaménagement de certaines zones, comme votre ancien lieu d'habitation. Cet aspect du jeu reste très facultatif mais si on s'y investit, on peut y passer des heures : détruire/recycler les vieilles bâtisses, les carcasses de voitures, les détritus et tout ce qui reste de moche, pour ensuite réimplanter l'électricité, mettre des barrières, des systèmes de défense, des plantations, placer du mobilier, et j'en passe.
Cet 
C'est id Software qui aidé à la conception de la partie FPS... voilà pourquoi elle est si sympa :) aspect très Sims du jeu, nous permet de recréer une communauté qui dispose alors d'une vie plus saine que celle de tous les nomades qu'on croise. Pas sûr que tout le monde laissera plusieurs heures à reconstruire chaque zone libérée, mais l'idée reste sympa. Afin de gérer l'ensemble de l'interface du jeu, nous retrouvons le fameux Pip-Boy qui, sans jeu-de-mot salasse, est au centre de toute la gestion. En effet, ce brassard à écran nous permet de gérer notre inventaire, les statistiques/compétences, la carte du monde (repérage, déplacements rapides), d'upgrader ses compétences, de choisir ses missions ainsi que d'afficher chaque objet en 3D avec leurs données précises (le joueur peuvent même accéder à leur Pip-Boy à l'aide de l'application dédiée mais entre nous, pourquoi s'emmerder avec son Smartphone quand ça fonctionne si bien à l'écran hein ?). En tant que jeu originellement PC (tout du moins dans ses racines) on retrouve avec plaisir un véritable système de sauvegardes avec checkpoints, sauvegardes automatiques et même des quick-saves. Une fois encore, c'est une option toute simple qu'on ne retrouve que trop peu souvent, la plupart des développeurs prenant plaisir à nous imposer les sauvegardes à des endroits précis.
Etant donné son orientation FPS, Fallout 4 se joue donc comme un shooter... au gameplay sans fioriture. Pas de mise à couvert, une action relativement lente, aucun mouvement spécial (à part le saut bien sûr)... on somme on se retrouve avec un gameplay rustique, d'époque mais qui est loin d'être désagréable. D'ailleurs le SVAV est toujours d'actualité : plus orienté vers le RPG cette fois, ce mode permet de retrouver toute la rugosité d'un jeu de rôle mais aussi sa précision puisqu'on peut définir quel point viser, ce qui prend en compte plusieurs paramètres (notamment la chance de faire un coup critique).
Certes les férus de ce type gameplay y trouveront leur compte mais personnellement, je préfère l'aspect FPS du titre, où on dézingue "à la volée" tout ce qui se pointe à portée de canon. A mes yeux c'est tellement plus naturel, plus dynamique et intuitif, que je ne me forcerai pas à jouer autrement. Je dirai même que si Fallout 4 imposait son SVAV sans proposer cette alternative, je n'y aurais sans doute jamais joué. Comme quoi Bethesda a fait le bon choix.
Derniers 
Si la direction artistique est souvent superbe, techniquement on peut le dire, c'est pas terrible. Et c'est bien pire pour les PNJs, qui sont affreux ! points que j'évoquerai, le système de crochetage (qui nécessite de trouver des épingles à cheveux) se rapproche un peu de celui de Splinter Cell, et lors de nos aventures, nous avons la possibilité d'être accompagné par un ou deux PNJ(s). Ces derniers sont en auto-gestion et ne meurent pas (ou très difficilement), donc pas besoin de veiller sur leurs fesses, ce qui est une bonne chose et qui facilite nos pérégrinations dans un commonwealth infesté de bestioles en tout genre et particulièrement agressives. D'ailleurs toutes ces "rad"-bestioles plus ou moins déformées peuvent généralement être mangées, afin de remonter sa santé, comme tout ce qui est commestible (fruit, animaux). Cependant il faudra bien faire attention à son taux de contamination, qui grignote peu à peu la jauge de vie et empêche celle-ci de remonter à son plus haut niveau (mais pas d'inquiétude, des médocs existent afin de résoudre le problème).
Techniquement, Fallout 4 fonctionne sous Creation Engine (épaulé par le moteur physique Havok), le moteur maison de Bethesda et qui trouve ses racines dans le Gamebryo Engine, qui a notamment servi à... Fallout 3 et New Vegas. Tien tien, comme par hasard. Le Creation Engine est donc un vieux moteur et Fallout 4 accuse une réalisation bien moche ! Il est vrai que la direction artistique est superbe, avec des monstres bien hideux comme tout, un univers post-apocalyptique merveilleusement bien retranscrit et qui me fait penser à STALKER et Metro, parfois même un mélange de technologies qui n'est pas sans rappeler Bioshock.
Cependant, nos consoles de 8e Génération et nos PCs hors de prix, en ont mangés des bien plus gros ! En effet ce 4e épisode est techniquement dépassé, tout semble daté, comme si le jeu avait été développé pour les PS3 et Xbox 360, puis transposés sur la génération suivante sans trop se soucier du rendu, sans doute par opportunité. Du coup, on se doute que seule la limitation en RAM des consoles d'ancienne Génération, a fait en sorte que le jeu n'ait pas vu le jour sur ces supports-là.
Il 
De bons bruitages et d'excellentes musiques accompagnent l'aventure n'empêche que même si les graphismes ne font pas forcément les bons jeux, avoir un jeu moche comme ça n'aide pas non plus à y prendre le plus de plaisir possible. Ici les modélisations sont sobrement affreuses (teint cireux, faciès en plastique), les animations sont ratées (allure de robot), les décors sont travaillés mais de près on s'aperçoit vite des limites du moteur avec notamment de gros pop-ups un peu partout en extérieur (c'est plus rare en intérieur). D'ailleurs, si on apprécie d'avoir des corps persistants et un aliasing étonnamment discret, à contrario les temps de chargements sont vraiment très longs, surtout sur consoles (du coup, mieux vaut éviter de charger sa partie trop souvent). En gros, si la direction artistique ne sauvait pas un minimum le jeu, il serait classé parmi les plus moches de sa Génération !
Enfin la partie sonore s'en sort déjà nettement mieux. On apprécie d'avoir un doublage qui compte quelques voxographes de renom pour un rendu de bonne qualité... dans sa globalité. Pour être franc, c'est la mise en scène qui manque de punch et donc, le doublage (lors des dialogues notamment) sera dans un même ton, un peu mollasson. C'est dommage mais je n'impute pas la faute au doublage, qui dans l'ensemble est bon, mais plutôt à ce cruel manque de mise en scène. Il est par contre regrettable que les voix ne soient pas atténuées au travers des éléments : parfois on entend un ennemi comme s'il était à côté de nous alors qu'une porte, un mur et parfois même un étage entier nous sépare ! En 2015, c'est sobrement ridicule de voir encore ce genre de choses. Les bruitages sont de très bonne facture, notamment les armes qui sont dynamiques comme je les aime. Je n'aurai jamais pensé qu'un RPG faussement FPS fasse mieux que bien des jeux d'action.
Enfin la musique est signée Inon Zur et s'il a eu le malheur de composer des bandes-sons qui font tâche dans un CV (Power Rangers), il a également officié dans le monde du jeu vidéo et ce, avec un certain succès (Prince of Persia : The Two Thrones, Crysis, Dragon Age: Origins, Dragon's Dogma et bien entendu Fallout 3/New Vegas). L'homme sait donc de quoi il parle et le moins qu'on puisse dire, c'est que les musiques de Fallout 4 sont superbes ! Toujours à-propos, finement composées sans prendre d'inutiles envols lyriques, la musique porte l'ambiance de cet univers dévasté avec beaucoup de brio. Encore une fois, je regrette vraiment qu'il n'y ait pas une vraie mise en scène, car je suis sûr que l'auteur aurait pu pleinement s'exprimer.
Fallout 4, nous l'avons vu, est sorti en novembre 2015 mais chez Bethesda Game Studios, le rythme des sorties est très lent et pour cause, de l'aveu même de son boss (Todd Howard) les équipes ne travaillent plus ou moins que sur un seul jeu à la fois. En 2016 sortira les DLCs de Fallout 4 (que nous ne testerons pas) à savoir Automatron, Wasteland Workshop et Far Harbor, ainsi que Skyrim Special Edition, et ce n'est qu'en 2018 que sortira les très controversé Fallout 76. Si aujourd'hui ce dernier dispose de sa niche de joueurs fidèles, au départ c'était plutôt une tempête radioactive de fans en colère qu'il a subi et pour cause, ce n'est pas un jeu RPG/solo comme d'habitude, mais un jeu multi-joueurs. Et depuis cette date, il n'y a plus eu aucun Fallout ! En 2023 est sorti Starfield, en 2025 on a eu Oblivion Remastered (bien que développé en externe par Virtuos) et depuis les équipes sont au charbon sur The Elder Scrolls VI (dont le nom exact et la date de sortie, à l'instant T en 2025, restent encore inconnus). Et c'est seulement une fois ce jeu sera sorti, que le studio se mettra au travail sur Fallout 5. Autant dire qu'on n'est pas prêt de le voir celui-là ! L'attente aura été encore plus longue que pour GTA VI ! Pourquoi Bethesda reste sur son mode de fonctionnement archaïque ? Pourquoi n'ont-ils pas au moins 2 équipes pour développer 2 jeux en simultané (comme Naughty Dog par exemple) ? On ne sait pas, même si mon petit doigt me dit que la faute incombe à Todd Howard qui veut avoir la mainmise sur tout ce que son studio développe. Même si Fallout se perd un peu dans le temps, en avril 2024 est arrivé 2 événements simultanément. On a d'abord eu une série télévisée, ainsi qu'une mise à jour gratuite visant à optimiser le jeu pour les consoles de 9e Génération.
Commençons par la série : début juillet 2020, Amazon Studios a annoncé que Fallout allait être adapté en série. Créée par Geneva Robertson-Dworet et Graham Wagner, elle met en scène 3 protagonistes principaux. Nous avons tout d'abord Lucy MacLean (interprétée par la charmante Ella Purnell) qui est une habitante de l'Abri 33 et qui finit par aller dehors explorer le monde... suite à divers événements (je vous laisse découvrir ça par vous-même ^_^). Nous avons ensuite Maximus (joué par Aaron Moten), un écuyer de la Confrérie de l'Acier qui devient un allié de Lucy. Enfin nous avons Cooper Howard (interprété par l'énorme Walton Goggins), qui est devenue une Goule. Au rang du casting, nous avons également quelques sommités telles que l'excellent Kyle MacLachlan, Sarita Choudhury, Moisés Arias, Zach Cherry ou encore le très bon Michael Emerson. Le tournage a débuté le 5 juillet 2022 et s'est terminé en mars 2023. La post-production a donc duré presque un an et la série se compose de 8 épisodes (c'est comme ça maintenant, des séries de 20 à 24 épisodes consécutifs, ça n'existe plus... et c'est peut-être pas plus mal au fond).
Sortie au même moment que la série TV, Fallout 4 a profité d'une énorme mise à jour afin de profiter au mieux des supports de son temps. En termes plus clairs, les versions PS4 et Xbox One sont désormais en édition "Next Gen" si vous les installez sur PlayStation 5 et Xbox Series X/S. De mon côté, j'ai testé Fallout 4 en fin d'année 2016 et depuis, je n'y avais plus touché. Ça fait donc 9 ans que la boite de mon exemplaire physique attend sagement que je le sorte de sa retraite. Exactement comme The Witcher 3 en 2022, le jeu a donc subi un complet Remaster graphique, afin de tirer parti des supports les plus récents, les plus performants. En premier lieu, Bethesda a corrigé certains bugs assez gênants que les multiples mises à jour de l'époque ont laissé passer. Mais je vous rassure, il en reste encore pas mal ! ^_^ Durant ma session (j'ai fini le jeu après avoir joué environ 60 heures), j'ai eu droit (une seule fois) à des sauvegardes corrompues (heureusement pas toutes, sauvegardant assez souvent, je n'ai perdu qu'environ 1 heure), plusieurs plantages, des personnages qui parlent tous en même temps, et plus flippant encore, des bugs de visage. En effet, en extérieur il n'y a jamais eu de problème mais en intérieur, il arrivait (finalement assez souvent) que les textures d'un visage ne soient plus synchro, créant ainsi des déchirures, des yeux qui sortent de la tête, parfois la mâchoire... bref, un vrai massacre même si on n'arrivait pas au niveau d'un Assassin's Creed Unity non plus. Utilisant invariablement le vieux moteur Creation Engine, on subit toujours des micro-saccades (notamment lorsqu'on capte ou perd un signal radio... c'est-à-dire souvent), mais en contre-partie, les SSD sont bien optimisés puisque désormais, les temps de chargement excèdent rarement la poignée de secondes.
Je
Note
ne vous parlerez pas de Fallout 4 comme un fan le ferait, puisque je découvre la licence avec cet opus-là, et c'est sans doute "pas le meilleur" rétorqueront ces mêmes fans. Seule ma culture ludique est ici juge et non mes attentes. Mais peut-être qu'ainsi j'aurai à vos yeux un regard différent sur ce titre qui fut attendu durant de longues années (10 ans) par les amoureux de Fallout 3 et de New Vegas. C'est un fait, si ce 4e opus ne fait pas l'unanimité, à mes yeux c'est avant tout pour son manque de mise en scène. Ici elle est minimaliste (beaucoup de textes à lire, scène de dialogues où 2 robots immobiles s'échangent des mots, les uns pas plus hauts que les autres), le système de dialogues (qui rappelle Mass Effect) est sympa mais n'a quasiment aucun impact sur le déroulement de l'aventure, d'ailleurs où est passé le côté irrévérencieux de la série ? C'est à croire que les angles ont été biseautés, que les "retombées radioactives" ont été diluées, afin de séduire un public plus étendu et sans doute novice de la licence (ce fut mon cas).
Si on ajoute à ça un scénario qui ne casse pas des briques (encore une fois, à cause d'un sérieux manque de mise en scène, alors qu'avec un Lore pareil, l'écriture aurait pu être fantastique) et dont le petit fil conducteur se retrouve noyé sous des missions secondaires redondantes et sans grand intérêt (comme dans presque tous les jeux open-world). A ça s'ajoute une réalisation datée, à peine digne de la génération Xbox 360/PS3, il est alors difficile de voir en lui le digne successeur des plus grands noms du genre comme Skyrim, Dragon Ages, The Witcher ou la trilogie Mass Effect. Pourtant il faut l'admettre, tout n'est pas à jeter, bien au contraire !
Avec sa vue à la première ou la troisième personne et son gameplay de combat tout droit issu des FPS (même si le SVAV est toujours disponible), la prise en mains est très agréable. Certes la partie shooter est sans fioriture, un peu rustique mais elle n'est pas dénuée de bonnes sensations (surtout lorsqu'on revêt une armure de combat et qu'on prend en mains une bonne grosse mini-gun). Quant à l'aspect RPG (gestion, XP, loot...), il est en grande partie facilité par le Pip-Boy, cette interface "à tout faire" et facile d'accès. S'ajoute à ça une excellente bande-son, un univers post-apo' vraiment hypnotique et une durée de vie conséquente (surtout si vous décidez de participer à tout l'aspect gestion des zones libérées).
Bref, je suis sans doute un profane aux yeux de certains, ceci dit mon expérience vidéo-ludique est longue et finalement je vois Fallout 4 comme un bon jeu. Certes il aurait pu être bien meilleur et ce, pour les raisons invoquées, maintenant difficile de bouder un titre qui marie aussi bien plusieurs univers et plusieurs gameplays, dans une aventure intéressante et parfois même, envoûtante. Je sais que commencer une série par le dernier épisode est un procédé que je suis le premier à fustiger, ceci dit Fallout 4 a le mérite de m'avoir converti à la licence et m'avoir donné envie d'essayer les épisodes précédents. Et ça, bien peu de jeux peuvent s'en vanter...
