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Retrouver Big Boss est toujours un grand moment. La qualité de la mise en scène est comme toujours avec Kojima, de très haut niveau tant que grand fan de la célèbre saga des Metal Gear, c'est avec beaucoup d'impatience qu'à l'image de nombreux aficionados, j'attends l'épisode 5. Après un teasing plutôt réussi et une campagne d'infos relativement dense, voici le premier chapitre de l'œuvre de maitre Kojima-San, quelques 6 ans après l'excellent (bien que controversé) Metal Gear Solid 4 (oui, je ne compte pas le Metal Gear Rising : Revengeance puisque les équipes de Kojima ne l'ont pas fini eux-mêmes et surtout, qu'à mes yeux, ce n'est pas un vrai MGS). Aussi étrange que ça puisse paraitre, Metal Gear Solid V a été scindé en 2 parties. D'un côté nous avons Ground Zeroes qui sert d'apéritif, de l'autre The Phantom Pain qui devait sortir fin 2014 mais a été reporté d'un an (à la place, nous avons eu la tardive version PC du présent titre). Vous l'aurez sans doute compris, Ground Zeroes est un préambule à Phantom Pain, une sorte de DLC de luxe à l'image des Gran Turismo Prologue. La question qui se pose alors c'est : quel est son intérêt ? Vendu à 30€ au format boite, la durée de vie est-elle acceptable, ce début de scénario va-t'il nous donner envie de connaitre la suite, quid de la réalisation et du désormais célèbre FOX Engine ? C'est ce que nous allons voir.
Le jeu se déroule en 1975, après l'incident de Peace Walker (pour rappel, Metal Gear Solid 3 se déroule en 1964). On retrouve notre valeureux héros Big Boss/Naked Snake, qui doit sauver 2 gamins d'un camp : Chico et Paz (qu'on a également connu dans Peace Walker). Au passage on découvre le nouvel antagonisme de la série, j'ai nommé Skull Face. On remarque par ailleurs que plus on avance dans le temps, plus Kojima nous pond des personnages qui n'ont plus rien de réalistes, ni d'humain... si tant est qu'il y en est eu un jour !
On débarque donc dans une base militaire (le Camp Omega) dans l'idée de sauver les 2 gamins et d'enquêter sur les agissements de XOF (FOX à l'envers, ils se sont pas foulés). Très vite on retrouve les bases de tout bon MGS, à savoir des cinématiques longues et hyper travaillées. Un véritable travail d'orfèvre a été effectué sur la mise en scène, avec énormément de précision dans les mouvements (merci la motion capture) et le doublage. Toujours doublé en anglais et sous-titré en français, le jeu est plutôt bavard et on profitera de la nouvelle voix de notre héros "accroupi".
En 
Le gameplay a été remanié avec beaucoup de justesse. Un plaisir. Malheureusement la durée de vie du titre frise l'insulte ! effet, David Hayter, qui doublait Snake depuis qu'il a "attrapé une voix" (en gros depuis MGS 1) laisse sa place à Kiefer Sutherland, l'acteur qui incarne Jack Bauer dans la série 24h Chrono. Pourquoi un tel changement ? Kojima trouvera sans doute toutes les excuses du monde, mais je pense plutôt que David Hayter a commencé à être gourmand et comme dans ce monde personne n'est irremplaçable... je vous laisse deviner la suite.
Maintenant sachez que le travail voxographique est de bonne facture même si bien sûr, après tant d'épisodes avec la voix de David Hayter derrière (d'autant que le gars en "rajoutait" beaucoup), ça fait franchement bizarre. Je regrette par contre que Kojima se soit laissé aller à une tendance des plus déplaisantes : nous faire croire que le caméraman a la maladie de Parkinson ! C'est pénible cette manie qu'ont les développeurs (ou les cinéastes) de nous proposer des caméras hyper instables, sous prétexte de "dynamiser" l'image. C'est désagréable, gênant et fatiguant pour les yeux.
Techniquement on apprécie enfin le rendu visuel du fameux FOX Engine, dont on nous rabâche les vertus. S'il est clair que le jeu n'est pas forcément un exemple de beauté (à titre de comparaison, Metal Gear Solid 4 est supérieur à ce Ground Zeroes -même dans sa version PS4- malgré son âge et son statut d'exclusivité PS3), il excelle sur quelques détails. Les modélisations sont impressionnantes, détaillées, la pluie est finement retranscrite, les animations sont de qualité... finalement ce qui surprend un peu ce sont les décors du Camp Omega, qui n'ont absolument rien d'extra-ordinaire et qui bien souvent, sont un peu vides. Hormis ça, c'est loin d'être laid, au contraire, et on sent que le moteur graphique a été bien optimisé, quelque soit le support. Disons juste que le FOX Engine a un gros potentiel et qu'il n'a pas (encore) été usité (sans doute pour mieux laisser la baffe graphique opérer dans Phantom Pain).
Quant aux musiques, signées par le grand Harry Gregson-Williams (accompagné de Akihiro Honda et Ludvig Forssell), il sera difficile de s'extasier. En effet la bande-son colle parfaitement à l'aventure, elle se veut évolutive selon le niveau de stress du personnage (camouflé, recherché, en plein combat) cependant on ne retrouve aucun thème marquant, à l'image de la magnifique intro de Metal Gear Solid 2. Ici c'est peut-être plus cinématographique, plus mature, mais ça manque aussi cruellement de charme.
Au 
Techniquement on sent bien que le FOX Engine est capable de mieux, même si dans l'ensemble, ça reste joli niveau de la prise en mains, nous avons le plaisir de retrouver plus ou moins celui de l'épisode 4, dans une formule légèrement remaniée. En effet, s'il reste un jeu d'infiltration avant tout, désormais la jouabilité se veut nettement plus nerveuse. Les phases de combats au corps à corps sont assistées, elles ont été simplifiées, Snake vise d'une simple pression de gâchette... En somme, l'ensemble se veut désormais très dynamique et intuitif, ce qui est une vraie bonne nouvelle. Bien sûr on retrouve le pistolet à fléchettes hypodermiques (pour les timides qui ne veulent pas tuer), des armes à silencieux et toutes les joies de l'infiltration comme se balader accroupi la plupart du temps, faire attention aux sources lumineuses, déplacer/cacher les corps, réaliser des interrogatoires, etc.
Question exclusivités, les versions PlayStation contiennent une mission exclusive nommée "Déjà Vu" qui permet de contrôler Snake tel qu'il apparaissait sur PlayStation (tout cubique donc, nostalgie quand tu nous tiens :), tandis que la version Xbox contient la mission "Jamais Vu" permettant d'incarner Raiden comme on le connait depuis MGS4 / Revengeance. Mais ça reste pas grand-chose et au final, jouer à l'une ou l'autre version, ne vous changera pas l'expérience.
Car si Ground Zeroes nous propose ce qu'on a toujours voulu dans un MGS, à savoir des maps ouvertes, sachez que le Camp Omega est finalement petit, on en fait relativement vite le tour. Comme tout jeu open-world il y a des missions secondaires à accomplir mais dont l'intérêt est proche de zéro, ainsi on se cantonne vite à la mission principale... qui se torpille hyper vite !
Lorsque mon tableau des scores est apparu, le timing affichait honteusement 89 minutes ! Oui, à peine une heure et demi pour finir le jeu, alors que je le découvrais et que j'ai pris tout mon temps. A 30€ le disque, ça fait cher de la minute ! Il est donc clair que ce prologue est un foutage-de-gueule manifeste et que Ground Zeroes aurait dû n'être qu'un DLC du jeu principal, ou être directement intégré à ce dernier sans chercher à nous enfler. Au pire, il aurait dû être vendu au format dématérialisé pour 10€ (le ratio prix/temps aurait été plus honnête). Mais lorsqu'il s'agit de vider les poches des fans, finalement aucun éditeur n'en vaut un autre, et je trouve honteux qu'un homme aussi respectable qu'Hideo Kojima se soit abaissé à une telle pratique. Finalement, peut-être que lui aussi n'est qu'un escroc, à l'image de ses pairs...
Metal
Note
Gear Solid V : Ground Zeroes est un énorme foutage-de-gueule, sans doute le pire épisode de la série (même face à Metal Gear Rising : Revengeance c'est dire !) et pour cause, au tarif de 30€ on nous propose une unique mission principale, pas spécialement passionnante en plus et qu'on bouclera en moins de 2 heures (et encore, j'ai pris mon temps). Notons qu'à l'image de la scène finale, il y a clairement des passages qui aurait mérité qu'on intervienne (non pas de QTE, mais un petit rail-shooter ou une scène d'action n'aurait pas fait de mal au lieu de rester 100% passif) et même si la mise en scène sent bon le Kojima à plein nez (comprenez que c'est de très haute volée), derrière le scénario est quasiment inexistant ! Bref, même si ça donne envie de jouer à The Phantom Pain, ce substitut de DLC aurait dû sortir uniquement au format dématérialisé (et vendu bien moins cher, à l'image de Dead Rising 2 : Case Zero) ou alors rester une partie intégrante du jeu d'origine (car on voit bien qu'on a amputé The Phantom Pain d'une partie de son prologue).
Alors certes on touche du doigt les capacités (un peu sous-exploitées) du FOX Engine, on découvre quelques personnages, on retrouve avec plaisir notre Big Boss toujours aussi borgne et charismatique, ainsi que l'ambiance si particulière des MGS, on apprécie même que le gameplay ait été remanié pour nous proposer quelque chose de plus vif, accessible et intuitif. Cependant la replay-value est proche de zéro (ground zéro ?), le contenu est vraiment trop chiche, le rapport qualité/contenu/prix nous laisse dubitatif, et il est clair que cette "démo de luxe" est une insulte ouverte aux fans. Alors certes il n'est pas dénué de quelques qualités, mais je ne trouve à cet apéro de Phantom Pain, aucune raison d'exister, hormis le désir irrépressible de voler l'argent des honnêtes fans de la série...
