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La série Streets of Rage était en sommeil depuis plus de 25 ans ! Mais encore une fois, ce n'est pas SEGA qui est à l'oeuvre sur cette renaissance trilogie des Streets of Rage (connue sous le nom de Bare Knuckle au Japon) a débuté sa petite carrière en août 1991 sur Mega Drive. Si autrefois Final Fight était le seul maitre-étalon du beat-them-all, aussi étonnant que ça puisse paraitre, le hit de SEGA s'est vite imposé comme une référence incontournable. Connaissant SEGA, ils n'allaient pas laisser la licence refroidir, au contraire, on pouvait compter sur eux pour l'améliorer. Décembre 1992, Streets of Rage 2 voit le jour et écrase toute la concurrence ! Meilleur en tous points, il pousse le gameplay à son rendement optimal, et il pousse les performances d'une Mega Drive (souvent sous-estimée) dans ses derniers retranchements. Résultat, même aujourd'hui (30 ans plus tard) il est toujours une référence du genre, et c'est toujours un immense plaisir de connecter sa console et de s'en payer une bonne tranche avec son frangin.
Malheureusement, déjà à l'époque les numéro 3 étaient victimes d'une certaine forme de régression. On l'a bien vu avec Sonic 3, Mortal Kombat 3, Fatal Fury 3, After Burner III ou encore Samuraï Shodown III. Ce n'est pas une règle établie certes, mais c'est un fait : une fois que l'épisode 2 a touché la cime, généralement le 3e opus signe l'heure du relâchement et le résultat est souvent bon, mais en deçà des attentes. Ce fut le cas de Streets of Rage 3, sorti en mars 1994 : on sent bien que l'ambiance n'est plus la même, que le jeu n'est plus aussi précis et jubilatoire. La faute à un développement fainéant qui reprend tout du second opus, mais qui part dans tous les sens niveau artistique, avec en plus une bande-son vraiment désastreuse, preuve que l'âge d'or du grand Yuzo Koshiro était finie.
Depuis cet échec autant commercial que critique, la licence Streets of Rage est entrée en hibernation. Certes on retrouve la trilogie dans diverses compilations, mais aucun nouvel épisode n'a vu le jour depuis plus de 25 ans... à un détail près... En effet, il serait injuste de parler de cette saga sans évoquer le magnifique Streets of Rage REMAKE, qui reprend tout le contenu de la trilogie, apporte pas mal de modes de jeu, une nouvelle histoire, une aventure longue et une réalisation impeccable... et ce, gratuitement ! En effet, développé par les espagnols de Bomber Games, le jeu reprend les codes de la série, le design, les musiques mais ce n'est pas un jeu officiel pour autant. Il reste donc cantonné au PC et en téléchargement, mais en attendant, c'est bien ce jeu-là qui a fait vivre le mythe durant toutes ces années (la version définitive est sortie en avril 2011).
Si 
La narration est agréablement développée mais pas besoin d'en faire tout un foin, ça se limite à des Graphic Novels très peu animés le nom de Lizardcube vous dit quelque chose c'est normal, car c'est ce modeste studio parisien qui a développé l'excellent Remake de Wonder Boy III : The Dragon's Trap, sorti en 2017. Si vous vous demandiez ce que cette petite équipe faisait depuis 3 ans, voici la réponse : en partenariat avec Guard Crush Games (qu'on connait pour le parodique Streets of Fury EX), Dotemu et bien entendu SEGA, ils développaient une suite "officielle" à Streets of Rage.
Streets of Rage 4 se déroule environ 10 ans après les événements du 3e opus : après la mort définitive de Mr. X et le démantèlement de son syndicat, la paix a régné sur Wood Oak City jusqu'au jour où ses enfants, les jumeaux Y, ont fait leur apparition avec leur nouvelle organisation criminelle, bien décidés à terminer ce qu'avait commencé leur défunt père. Axel Stone et Blaze Fielding marquent leur retour et unissent leur force avec Floyd Iraia (l'apprenti du Dr Zan) et Cherry Hunter (la fille de leur ancien équipier : Adam Hunter), dans le but de déjouer les plans de Mister et Miss Y... Evidemment, il ne fallait pas s'attendre à un scénario de haute volée, la série (et les beat-them-all en général) s'est toujours contentée du minimum syndical. Quant aux jumeaux Y, déjà le nom fait gentiment sourire (ridicule vous dites ?), mais c'était surtout l'occasion d'introduire une fille dans le lot, puisque depuis quelques années, le monde s'efforce de tout féminiser... même les mecs d'ailleurs ! Car le frérot ressemble beaucoup à ces héros de manga, grand et maigre, limite androgyne et finalement très loin du grand patron de sa puissante pègre, qu'était Mister X.
Mais soit, après tout ça fait plus de 25 ans que nous attendions le retour officiel de Streets of Rage, on ne va donc pas se formaliser sur ce genre de détails. Le jeu s'ouvre sur une très belle intro, très proche d'un OAV japonais et qui me rappelle l'excellent film d'animation Street Fighter II sorti en 1994. Le jeu ne comporte aucun doublage (hormis quelques voix et onomatopées, à l'image des jeux de 4e Génération) mais nous avons d'agréables sous-titres parfaitement traduits en français (pour un studio parisien, le contraire aurait été vraiment regrettable). Passé cette belle vidéo et une fois le jeu lancé, on revient sur une formule nettement plus classique avec des Graphic Novels à peine animés et des dialogues sous forme de textes. C'est très classique mais la formule fonctionne car les petites cinématiques sont nombreuses (généralement avant chaque boss puis entre chaque niveau).

Par 
Si l'histoire est correctement mise en scène, pourquoi les développeurs n'ont pas pris le temps de faire une vraie fin ? contre grosse déception : il n'y a pas de fin (tout du moins dans l'édition classique et en version 1.0). Une fois le boss final vaincu, le jeu enchaine direct sur les crédits. C'est assez désœuvrant car réaliser quelques images ne coûte rien et au lieu de faire des crédits de fin superbes et détaillés, il aurait été plus pertinent qu'une partie du temps alloué à ça, soit consacré à une petite cinématique d'épilogue. D'ailleurs, à l'image de l'intro, j'aurai vraiment aimé avoir un petit dessin-animé, histoire d'être "récompensé"... mais je le redis, il n'y a rien ! Et ne venez pas me parler d'un manque de financement ou d'un manque de temps : faire une cinématique de fin comme celles des cut-scenes inter-level ne demande pas beaucoup d'efforts et tout à fait entre nous, plutôt de nous proposer des bonus à pelle, j'aurai vraiment aimé savoir comment tout ça fini, car il est difficile d'expliquer la frustration ressentie lorsqu'une fois le boss vaincu, ce soit directement les crédits...
Quand on pense que le premier Streets of Rage ne faisait que 4 Mb (ce qui fait 512 Ko, vous imaginez ?!) et qu'il proposait une fin très sympa... bref, c'est une déception, et pas une petite. Comme évoqué, le jeu propose pas mal de bonus une fois l'aventure finie (beaucoup d'artworks et de dessins de préconception), il y a même 4 niveaux cachés (à trouver tout au long de l'aventure) où on peut affronter certains boss emblématiques du second opus : Jack, le punk lanceur de couteaux (celui qui nous attend à l'entrée du bar), Zamza (l'espèce de Predator bizarre qu'on affronte dans un décor Alien), Abadede le catcheur et enfin l'affrontement final qui nous oppose d'abord à Shiva, puis à Mister X en personne. Ces 4 sucreries prennent la forme du jeu d'origine, avec les gros pixels et le design de l'époque, comme si tout à coup on jouait sur Mega Drive. Vraiment sympa. Par contre dans les goodies on s'aperçoit que d'autres personnages étaient prévus tels que Zan, Skate, Max et Shiva.
J'entends par là "des personnages jouables sous la forme du Streets of Rage 4", car en contre-partie on peut débloquer des persos sous leurs anciens designs : Streets of Rage 1, 2 et 3 selon la disponibilité (par exemple Blaze existe sous les 3 formes, mais Zan n'est dispo qu'en SOR3 alors que Max n'existe qu'en SOR2). C'est sympa de prendre un "ancien perso" car les attaques seront reprises du jeu d'origine, de même que les bruitages, les voix digitales et les attaques spéciales (souvenez-vous de celle où un flic tire au lance-roquette pour nous aider... que de souvenirs ! ^_^ ). Malgré tout, étant donné que le jeu se trahi sur son contenu, je trouve regrettable de débloquer de vieux modèles, à la place de certains personnages qu'il aurait été sympa de jouer, notamment Shiva qui est bien badass.

En 
Le gameplay est repris de Streets of Rage 2... et ça c'est bon ! réalité, tout ceci sera débloqué dans le DLC "Mr X Nightmare", ainsi que dans l'édition Anniversary (où le DLC est inclus). Ce contenu apporte 3 nouveaux persos jouables (dont Shiva justement), de nouveaux modes de jeu, un épilogue et pas mal d'équilibrage. Mais cette version n'est sortie qu'un an et demi plus tard...
En commençant le jeu, nous avons à disposition 4 personnages, 2 anciens et 2 nouveaux. Il y a d'abord le vétéran Axel, un perso puissant et équilibré, mais dont le look de clodo qui a pris du bide ne plaira pas à tout le monde (en fait c'est pas qu'il est ventru, il est jute plus "épais"). Je veux bien qu'il soit important de renouveler le look des protagonistes mais là, c'est peut-être un peu trop, non ? D'autant qu'à côté il y a la jolie Blaze, toujours aussi sexy et prompte à nous montrer ses formes et sa petite culotte, dont la prise de vitesse compense à peine la perte de puissante. Ensuite il y a les nouveaux avec Cherry Hunter, une petite rockeuse rapide mais qui frappe... comme une fillette ! Et enfin il y a son exact opposé avec Floyd Iraia, qui est le balourd du quatuor : il cogne fort mais il est extrêmement lent, tellement lent qu'il ne peut même pas courir. Un 5e cogneur viendra tout de même se joindre à la fête car passé le niveau 4, Adam Hunter rejoindra définitivement le casting. Ça fait plaisir de le revoir puisqu'on ne l'a plus joué depuis le tout premier opus. Adam est aussi fort qu'Axel, mais il est aussi plus rapide, il possède des attaques spéciales vraiment sympas, tout en ayant plus d'allonge ! Bref, c'est le meilleur perso du jeu !
Du côté des options, on peut naturellement configurer son pad, avec la petite particularité qu'on peut choisir entre config' récente et ancienne. La différence c'est que l'une vous proposera des fonctions sur chacun des boutons du pad (mais ce qui me gêne là-dedans c'est d'avoir une touche dédiée pour ramasser un objet, et un autre pour le jeter, c'est peu intuitif) ou alors jouer à l'ancienne, avec seulement 3 touches comme si vous jouiez avec un pad Mega Drive (ce qui impose bien entendu des combinaisons de touches).
Par contre sur PC j'ai trouvé dommage de ne pouvoir jouer qu'avec des manettes officielles. Certes les DualShock 4, Gamepad Pro (Nintendo) et manette Xbox (360/One) sont bien reconnues, mais j'aurai vraiment apprécié de pouvoir jouer avec une manette plus générique type PlayStation Classic ou mieux encore, Mega Drive Mini : là c'est sûr, les sensations auraient été authentiques. ^_^ Car on ne va pas se mentir, le stick analogique a toujours été une plaie pour les jeux 2D, et ici réaliser l'attaque qui nécessite de faire "2 fois avant" est loin d'être pratique.

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On retrouve vite l'identité visuelle de la sériedans les options, on peut choisir la forme des objets de restauration (la pomme peut devenir une boule de riz ou un croissant, le poulet peut devenir un ramen, un rôti ou un burger... c'est totalement inutile mais ça reste sympa), on peut choisir entre la nouvelle bande-son et celle (retro) de Streets of Rage 2, ainsi que d'inutiles filtres vidéo qui peuvent donner un aspect vieillot ou CRT (scanlines). Pas très utile selon moi. Sur PC, les options vidéo sont relativement fournies mais autant vous le dire, le jeu n'est pas très gourmand. Mon modeste PC l'a fait tourner en Full HD / Ultra, le 60 fps était constant et pourtant le CPU (Ryzen 7 3800X) n'était qu'à 30% de ses capacités, et la carte vidéo (une vieille GeForce GTX 970) était entre 28 et 40% de son potentiel (à peine 1 Go de VRAM était pris).
En clair il y a de la marge et un PC vieux de 10 ans devrait le faire tourner sans problème, ce qui est une bonne chose puisqu'on reste sur un titre indé, en 2D et qui vise le plus large public possible. Quant à la durée de vie, les 12 stages que compte l'aventure ne sont pas interminables. En fait, on peut jouer jusqu'à 4 et là le jeu est vraiment facile et se terminera très vite. Par contre, si comme moi vous jouez seul, vous trouverez que la difficulté n'est pas tellement équilibrée malgré la présence de plusieurs niveaux. Par moment les vies s'envolent vite, au point qu'en arrivant devant le boss, on se fait laminer la tronche ! Certes il y a des aides (un coup de pouce nous incitant à ne pas abandonner) mais au fond c'est un peu comme sur Mega Drive : seul c'est une galère à finir alors qu'à plusieurs, ça passe crème.
Du côté des modes de jeu, on retrouve le classique mode histoire, le mode Arcade (qui supprime les cinématiques), combats de boss (pas besoin d'expliquer je crois) et duel, où 2 à 4 persos se mettent sur la gueule (un mode repris du second opus). Streets of Rage fait parti des jeux de cette époque bénie où la plupart des titres s'inspiraient de l'Arcade, à savoir des jeux courts mais particulièrement fun. C'était le temps des jeux de plate-formes, des shoot-them-ups, des run 'n gun et des versus fightings (des genres aujourd'hui presque oubliés tant les représentants se font désormais rares, sauf peut-être pour les jeux de combats qui gardent une clientèle assez fidèle).
Et 
En manque d'idées, les développeurs reprennent les vieilles formules et les concepts d'autrefois. C'est bien la preuve que c'était mieux avant :)qu'on ne vienne pas me raconter que c'est parce qu'on a vécu cette période en étant enfant/adolescent qu'on dit systématiquement que "c'était mieux avant"... car ça l'était vraiment, point barre ! Et ce n'est pas un blanc-bec qui n'a connu que les jeux post-2010 qui pourra comprendre ça... car oui, ce genre de titres est avant tout destiné aux amateurs des beat-them-alls de la vieille école. Ceux nourris aux Final Fight, aux King of Dragons, aux Sengoku, aux Aliens vs Predators et autres Golden Axe. Bref, un joli retour en arrière dans l'âge d'or du jeu vidéo.
D'ailleurs Streets of Rage 4 se permet quelques clins d'œil fort sympathiques (comme Estel qui appelle ses collègues pour qu'ils nous tirent dessus à coup de roquettes, ou encore ce kangourou qui fait office de barman - amateur de Street of Rage 3 levez la main !). Pour entrer dans le vif du sujet, ce 4e opus ne révolutionne en rien le genre. Un genre qui a ses propres codes comme cette impossibilité de revenir en arrière, ses ennemis qui (lorsqu'on les projette) se cognent sur les bords de l'écran ou qui s'y cachent (?), ce scrolling imposé et ses ennemis clonés à l'infini, et où il n'est pas rare d'avoir le même gars en 5 exemplaires avec exactement les mêmes couleurs (ce que j'ai toujours trouvé débile, plus encore aujourd'hui où nous ne sommes plus limités par la puissance du processeur et le nombre de couleurs affichables). Nous l'avons vu, ce 4e volet des "rues de la rage" est en très grande partie basé sur Streets of Rage 2. Normal, c'est lui le best-seller quand l'épisode 3 ne faisait que pérenniser l'expertise de cet épisode culte.
Ainsi pour Blaze et Axel, on retrouve leur exact gameplay avec les attaques spéciales sous 2 formes (et qui consomment de la santé), leur coup arrière, le coup spécial (qui ne consomme pas de santé), les projections, les coups classiques, les attaques sautées... Le personnage de Floyd se rapproche pas mal de Max (qu'on affrontera d'ailleurs) et Cherry est le petit personnage ultra rapide à la force de mouche qui rappelle sans mal Skate. Le jeu offre quand même quelques nouveautés comme ces étoiles qu'il faut dénicher dans le décor, qui permettent de sortir une super attaque, et qui n'est pas sans rappeler les Furies des jeux SNK tels que King of Fighters. Sympa, généralement efficace sur le menu-frottin, mais vraiment pas assez performant sur les boss, sur lesquels ça ne fait pas grand-chose.
Si 
Le contenu est très correct pour le genre... difficile d'en demander plus quand autrefois ça durait tout juste une heure bien sûr on retrouve la quasi intégralité des antagonistes du second opus (Big Ben, Shiva, Galsia, Donovan, Barbon, R-Signal, Electra...) les développeurs en ont profités pour nous servir de nouveaux ennemis. On notera entre autres les flics (qui se frittent également avec les loubards), de nouveaux punks ainsi qu'une discrète moquerie pour ces ennemis au nom de Dylan ou Kevin, avec leur look de merde et leur gueule de cul. Tout à fait le genre de "petits cons" qu'on croise depuis quelques années et qui porte ce genre de prénoms liés aux goûts discutables d'une maman qui a passé trop de temps à regarder des séries minables, lobotomisée devant sa télé (après je ne doute pas qu'il existe des Dylan et des Kevin qui sont "des gens bien", c'est juste que si le prénom Kevin est devenu un mème sur Internet, ce n'est sans doute pas pour rien :).
Au passage, si on retrouve les bouteilles de bière, le sabre, le couteau, la batte de base-ball et autre barre-à-mine, le jeu propose aussi de nouvelles armes telles qu'un taser, un saï, une naginata (une lance chinoise particulièrement dévastatrice), une grenade ou encore un cocktail radioactif ou Molotov (et non désolé, pas d'armes à feu). Des armes qu'on peut bien entendu jeter à tout moment, et qu'on peut même récupérer à la volée des mains d'un ennemi, si jamais on l'attaque au bon moment. De même, on peut changer de personnage à chaque niveau et ça c'est bien sympa. Bref, hormis quelques ajustements et nouveautés, on sent bien que les développeurs se sont basés sur Streets of Rage 2, en reprenant à l'exact son gameplay, ses coups, son interface mais aussi ce qui fait l'identité du jeu comme ces cabines et ses bornes d'Arcade à détruire, les ascenseurs, les items de santé (qui ne disparaissent pas, c'est bien ça) ainsi que le design.
Le problème, c'est que les développeurs ont également modifiés les fondements du gameplay. Alors certes ce n'est que par "touches" mais pour un vétéran de la série, croyez-moi ça a de quoi agacer. Ainsi comme l'a fait Super Street Fighter II Turbo HD Remix (Remake du sublime jeu de Capcom), les ennemis ne réagissent pas exactement comme ils le devraient. Alors OK, ce jeu n'est pas le Remake de Streets of Rage 2 mais en attendant, certains ennemis sont particulièrement pénibles à affronter, à commencer par ces punkettes casquées, les poufs sans soutifs qui nous balancent tout ce qu'elles trouvent ou pire encore, les flics avec un bouclier.
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On apprécie une réalisation de qualité, avec notamment des animations superbement fluides ce dernier, en affronter 1 est déjà pénible mais lorsqu'ils sont 4 à l'écran et que vous êtes seul, c'est la fête du slip !! Sans parler que tout ce petit monde se permet désormais de faire des choses incorrectes. Exemple : pendant que vous cognez un mec, il se permet de riposter pour mieux fuir (!) ou pire encore, certains ennemis se permettent de contrer une attaque puissante (du type en faisant avant + coup spécial), alors qu'il nous est impossible de contrer une attaque ennemie (sauf en utilisant un pouvoir spécial qui consomme de la santé, je vous le rappelle). C'est débile et ça va à l'encontre des fondements de la série... Donc avec un nombre suffisant d'ennemis bien relous à vaincre, ses petits passe-droits et ses boss tout sauf équilibrés, on trouve très vite que le jeu est difficile... lorsqu'on joue seul (la pente est moins raide en jouant au moins à 2).
Street of Rage 4 tourne sur le moteur maison Guard Crush Engine, vous vous en doutez, développé par le studio Guard Crush Games. Fini les pixels bien voyants des versions Mega Drive, cette fois le design arbore un style BD plutôt agréable, des décors bien détaillés et souvent très colorés. Il faut dire que les épisodes originaux étaient le fleuron d'une console 16-bits à la puissance insoupçonnée (tout du moins en début de carrière). Donc oui, le jeu est très beau et hormis Axel et son look d'épais clochard, on retrouve bien la direction artistique de l'œuvre de SEGA. C'est joli, agréable à l'œil et du côté des animations, les protagonistes principaux sont plutôt bien animés et c'est fluide...
Certes ça n'a pas la souplesse et la fluidité d'un jeu créé sous rotoscoping, et mine de rien ce 4e opus ne surclasse pas des titres mythiques tels qu'Art of Fighting 3 (Neo-Geo - 1996), Street Fighter III (Arcade CPS3 - 1997) ou dans le même genre, Sengoku 3 (Neo-Geo - 2001) mais dans l'ensemble ça reste du très bon travail. C'est évidemment bien plus fluide que sur Mega Drive, mais peut-on réellement comparer une cartouche d'à peine 2 Mo datant de 1992 avec un jeu de plusieurs Giga datant de 2020 ? J'en doute...
Il 
Si globalement la bande-son est sympa, parole de fan, on s'attendait à bien mieux que ça ! en va de même pour les musiques. En premier lieu je tiens à souligner que les voix digitales sont d'excellente qualité et si les bruitages sont moins "furieux", moins abusés et extravagants qu'autrefois, ils restent malgré tout de très bonne qualité, bien dynamiques et "punchy" comme on les aime. Associé aux vibrations du pad et de l'écran, on sent bien la puissance et la force des coups que prennent les ennemis. Par contre, pour les musiques, c'est une autre histoire. Derrière les compositions on retrouve tout un tas de musicos. Chez Lizardcube c'est avant tout Olivier Derivière qui a œuvré.
Vous le savez sans doute, les OSTs de la trilogie originelle des Streets of Rage ont été composées par Yuzo Koshiro et Motohiro Kawashima (qui est aussi derrière la magnifique bande-son de Street Fighter II), et c'est avec bonheur qu'ils ont participé à la bande-son de celui-ci. Ces 3 musiciens de renom seront rejoints par une armée d'autres compositeurs (Groundislava, XL Middleton, Keiji Yamagishi, Harumi Fujita, Scattle, Das Mortal et l'incomparable Yoko Shimomura) au service d'une bande-son qui a tout fait pour coller au mieux à l'OST des 2 premiers opus (ne venez pas me parler des musiques de Streets of Rage 3, mes oreilles saignent encore !). Et bien peut-être justement qu'il y avait trop de monde ! A mes yeux, l'identité sonore de la série est née du génie de Motohiro Kawashima et Yuzo Koshiro, et même s'ils ont fait de la merde sur le 3e opus (n'ayons pas peur des mots), il est difficile de trouver à redire sur celle des 2 premiers volets. A mes yeux, ce sont eux qui auraient dû composés les musiques et uniquement eux, pas cette armada de musiciens dont certains ne sont même pas connus.
Vous l'aurez sans doute compris, si on retrouve en grande partie "l'esprit de la série" avec ses rythmes techno et underground, derrière il est difficile de s'enthousiasmer. Alors certes, dans le lot il y a de bons morceaux, avec de bonnes basses et de savoureuses mélodies, mais généralement, on se retrouve avec des titres assez génériques qui, une fois la console ou le PC éteint, sont déjà oubliés. Pourtant vous le savez aussi bien que moi, l'OST des Streets of Rage 1 et 2 est une tuerie ! Et je suis sûr que 30 ans après, vous vous souvenez encore de quelques pistes : l'intro, la musique du boss final, celle du premier niveau... Bref, c'est une petite déception et heureusement pour nous, il est possible de passer la bande-son en mode rétro, histoire de profiter des exceptionnelles musiques qui accompagnaient ce brave Street of Rage 2, comme ça au moins vous resterez dans ce qu'il y a de meilleur (niveau musical) sur cette série...
Alors
Note
qu'il n'y a plus de consoles conçues par SEGA, voilà qu'une autre gloire de son passé refait surface. Il faut dire que SEGA ne se foule vraiment pas beaucoup ces dernières années, laissant aux fans et aux studios indé le soin de faire (re)vivre ses titres mythiques et oubliés qui ont fait sa renommée. Ainsi après Wonder Boy et Sonic, voilà que Streets of Rage fait un très joli retour à la surface, sous l'impulsion d'un Lizardcube décidément amoureux des grandes œuvres d'un SEGA qui n'est plus que l'ombre de lui-même.
Avec Streets of Rage 4 on a beau parler d'une suite, il est clair que le jeu se base quasi-intégralement sur le mythique Streets of Rage 2, épisode culte qui en son temps, a fait l'unanimité. Bien entendu, comme plus de 25 ans séparent les épisodes 3 et 4, la réalisation n'est évidemment pas la même : c'est joli, ça bouge bien et on retrouve avec plaisir l'identité visuelle de la série. C'est un peu pareil pour la bande-son qui tente (tant bien que mal) de retrouver l'esprit originel et pour ça, rien de mieux que de s'offrir les services d'une pléthore de compositeurs, dont Yuzo Koshiro et Motohiro Kawashima (les génies du clavier derrière les OSTs originaux) et même Yoko Shimomura (madame Street Fighter II, et oui quand même). La durée de vie est plus que correcte pour le genre (environ 2 heures pour l'histoire principale), la prise en mains est excellente et très vite on retrouve ses marques.
Malheureusement, tout n'est pas rose au pays des gnons dans la gueule et de cette famille de gangstas déglingués qui veut régner sur la ville. En premier lieu, on trouve que le nombre de "vrais personnages jouables" (pas les vieux persos déblocables) est trop maigre. De même, si à 2 joueurs la difficulté est relativement équilibrée, en solo c'est une autre paire de manches.
Car en matière de déséquilibre, comment ne pas pester contre des ennemis souvent chiants à affronter (les flics à bouclier, les punkettes casquées, les poufs qui nous balancent tout ce qu'elles trouvent ou tout simplement ces boss en mode "sac à PV") ou pire encore, ces petits passe-droits d'ennemis qui se permettent de contrer nos plus puissantes attaques ou de nous cogner alors qu'on les maroufle copieusement. C'est absurde et croyez un fan de longue date, ce genre de choses ne se voyaient pas dans Streets of Rage 2 !
Et puis, si on ne peut pas vraiment comparer Streets of Rage 4 à ses ancêtres, on peut par contre aisément le faire avec un Streets of Rage REMAKE dont la version finale est sortie en 2011. Alors certes, ce n'est pas un produit officiel, seulement je trouve la réalisation vraiment propre, l'histoire est plus intéressante (et elle propose une fin, elle !), le gameplay n'a pas été bidouillé (la difficulté se fait sans artifice) et la bande-son est excellente. Oui c'est peut-être moins beau et c'est réservé au PC, mais en attendant c'est gratuit.
Après je l'admets, je m'emporte volontiers sur des détails (ceci dit tout est détail) et il est vrai que ce 4e "SOR" est, malgré ses défauts, un bon jeu. Facile à prendre en mains, il est agréable de reprendre un combat abandonné depuis plus de 20 ans, dans un genre qui n'est plus vraiment à la mode. Et puis malgré mes railleries, les graphismes sont vraiment jolis et force est d'admettre que ce Streets of Rage 4 est sympa comme tout, surtout si vous jouez à plusieurs...
