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The 
En tant que pierre angulaire d'un genre qui se démoractise, The Witcher 3 deviendra rapidement le maitre-étalon moderne du RPG en monde ouvert Witcher 3 est un monument du jeu vidéo, une pierre angulaire qui a durablement marqué son temps. Ils sont finalement peu nombreux les jeux qui en ont inspirés beaucoup d'autres. On pourrait citer Super Mario Bros qui a lancé le genre plate-formes (et sauver le jeu vidéo dans sa globalité par la même occasion), The Legend of Zelda qui a posé les premières fondations du genre aventure, Super Mario 64 qui fut la base de presque tous les jeux de plates-formes en 3D, DOOM qui mit le genre FPS sur orbite et Halo qui a forgé les contours du FPS moderne jouable à la manette, Resident Evil 4 qui a posé les bases des futurs jeux d'action... et bien entendu The Witcher 3, qui est devenu le maitre-étalon du RPG / aventure en monde ouvert, celui qui servira de bases à bien des titres qui lui succéderont tels que les Horizon, les Assassin's Creed de 2e Génération (Origins / Odyssey / Valhalla), The Legend of Zelda : Breath of the Wild, les récents God of War et bien évidemment Cyberpunk 2077.
Comme vous le savez sans doute, The Witcher 3 est initialement sorti sur PC, PlayStation 4 et Xbox One en mai 2015. Son lancement fut chaotique car peu habitué à l'univers des consoles et proposant un jeu gargantuesque, CD Projekt RED livra un titre instable et bugué. Mais si vous connaissez bien le studio, vous savez sûrement qu'ils n'ont pas laissé le fruit de leur labeur dans cet état, ainsi les patches se sont succédés et pour se faire pardonner, ils ont offerts tout un tas de petits DLCs plus ou moins intéressants, allant des cosmétiques à de véritables missions secondaires. Dès le départ, il a été annoncé que le jeu accueillerait 2 DLCs de grande taille.
En octobre 2015 est sorti le premier véritable contenu additionnel, du nom de Hearts of Stone. Il sera suivi par Blood & Wine en mai 2016 et pour finir de convaincre les derniers potentiels acheteurs qui n'auraient pas encore céder aux sirènes de ce titre rapidement devenu mythique, le développeur polonais a proposé une Edition Jeu de l'Année (GOTY en anglais), toujours sur PS4, Xbox One et PC, incluant tout le contenu sorti jusque-là, intégrant bien entendu les dernières mises à jour, le tout pour un prix très avantageux. A partir de là, The Witcher 3 a fait sa petite carrière, donnant littéralement des lettres de noblesse à un studio qui, à l'origine, était très modeste.
En 
La version Switch est sortie 4 ans et demi après l'édition originale... mars 2017 est sortie mondialement la (console) Switch et même si ses performances sont clairement au rabais, le succès de la machine de Nintendo a incité bien des studios à adapter leurs hits sur la première console hybride du marché (comme ce fut le cas pour DOOM, Resident Evil 5 ou Wolfenstein II). Derrière le portage Switch de The Witcher 3, on retrouve Saber Interactive, qui développe tout un tas de jeux mais rarement des licences propriétaires. Ainsi la version Switch (techniquement moins bonne que celle sur consoles de salon) a vu le jour en octobre 2019, en 2 éditions (une de base sans DLC et une Complete Edition qui porte bien son nom). Fort de l'immense succès de The Witcher 3, véritable best-seller du studio, c'est en décembre 2020 que sort Cyberpunk 2077. Là il faut l'avouer, la réputation du studio en a prit un coup et ce, pour diverses raisons, mais à l'image de leur titre phare, ils vont tout faire pour améliorer l'expérience, au point qu'aujourd'hui, Cyberpunk est considéré comme un excellent jeu.
C'est d'ailleurs fin 2020 que les consoles de 9e Génération (PlayStation 5 et Xbox Series) sortent et avec elles 2 promesses : offrir les premiers véritables jeux en 4K sur consoles (ce que la Xbox One X avait commencé à faire) et offrir une parfaite rétrocompatibilité avec la génération précédente (celle des PS4 et Xbox One). Résultat, étant donné qu'il tient encore admirablement bien la route, The Witcher 3 commence une nouvelle carrière et devant cet engouement, CD Project RED se dit que finalement, le remettre en selle ne serait sans doute pas une mauvaise idée. Ainsi les projets furent rapidement annoncés : développer un remake du premier The Witcher (lui qui est assez hermétique et qui n'est disponible que sur PC), développer un The Witcher 4 pour le sortir dans un futur plus ou moins lointain et (ce qui nous intéresse ici) proposer une grosse mise à jour gratuite afin que les versions PS4 et Xbox One puissent offrir le meilleur du jeu lorsqu'ils sont installés sur une PS5 ou une Xbox Series X.
Cette 
En mai 2025, CD Projekt a annoncé que The Witcher 3 a atteint les 60 Millions de ventes ! Un succès phénoménal... énorme mise à jour nommée 4.0 fut lancée en décembre 2022, elle remet remarquablement The Witcher 3 en selle et dans le cœur de nombreux joueurs. Ces derniers s'aperçoivent que finalement le jeu n'a pas tellement vieilli et qu'il offre toujours l'une des plus mémorables aventures. Le marché de l'occasion voit les exemplaires de The Witcher 3 circuler à nouveau, mais c'était sans compter sur une nouvelle édition du titre, parue en janvier 2023, spécialement dédiée aux dernières consoles, incluant ainsi la fameuse mise à niveau 4.0 plus tous les DLCs, l'ensemble étant vendu au prix très correct de 40€. Comme quoi CD Projekt est un studio à nul autre pareil dans le sens où ils auraient très pu faire payer la mise jour des anciennes éditions (comme le fait Sony avec Horizon), ou encore proposer l'ultime édition de The Witcher 3 à un prix bien plus élevé.
Mais à l'image de la politique du store en ligne GOG, ils ne sont pas uniquement là pour le fric. On sent que CD Projekt est un studio qui aime son métier et que leur but est de faire partager au plus grand nombre leurs œuvres vidéoludiques. Voilà pourquoi à l'heure où nous écrivons ces lignes et quelques 8 ans après sa sortie initiale, The Witcher 3 s'est vendu à plus de 60 millions d'exemplaires ! C'est énorme, et c'est bien la preuve que depuis le début, le studio a fait les bons choix, des choix qui plaisent à un public conquis.
Bon, trêve de bavardages, ici nous allons décortiquer le jeu tel qu'il était aux alentours de sa sortie. Mon test d'origine datant de juillet 2015, c'est dire si le jeu a largement évolué depuis. D'ailleurs dans ces lignes j'évoque le jeu tel qu'il était en 2015 et donc en version v.1.05, notamment dans cette version PS4 qu'à l'époque j'ai essoré. Entre temps, je n'ai pas suivi les mises à jour, durant toutes ces années je suis tout simplement passé à autre chose. Donc ne vous offusquez si j'évoque (et râle un bon coup) sur un détail qui entre temps, a potentiellement été modifié ou corrigé. Dans ces lignes je ne traiterai donc que des versions PlayStation 4, Xbox One et PC, ainsi que le tardif portage sur Switch. Si vous voulez en savoir plus sur l'édition Next Gen / v.4.0 de 2022 sortie sur PlayStation 5 et Xbox Series X/S, je vous invite à aller voir cette page. Enfin, si voulez consulter mon test sur les DLCs Hearts of Stone et Blood & Wine, sachez qu'il y a un article dédié juste ici. Vous l'aurez compris, ici on test le jeu d'origine, et uniquement lui.

Si je n'ai 
CD Projekt RED a assuré un gros suivi de son titre avec des patches qui ont vite corriger les failles, et même des DLCs gratuits apprécié que moyennement le premier épisode des aventures de Géralt de Riv (qui est exclusif au PC et ne se joue qu'au clavier/souris), j'admets volontiers avoir adoré le second opus ! Avec une réalisation vraiment impressionnante, une histoire très prenante et surtout un gameplay nettement plus ouvert et direct, The Witcher 2 a obtenu une très bonne presse et s'est vendu correctement (plus de 2 Millions de copies, en sachant qu'il n'est sorti que sur PC et Xbox 360). Depuis, il faut reconnaitre que le développeur (CD Projekt RED) a obtenu les faveurs de joueurs de plus en plus exigeants et pour cause, ils prônent le jeu pour tous. Véritable ambassadeur du "DRM Free", leur propre plate-forme de téléchargement en ligne (j'ai nommé GOG.com, anciennement Good Old Games) est par ailleurs très appréciée pour ça, ainsi que pour le suivi software du contenu proposé.
Ainsi le développeur polonais (qui comptais à la sortie de The Witcher 3 plus de 400 employés - à la relecture de cet article, ils sont désormais plus de 1000 !), qui ne compte qu'une poignée de jeux à son actif (uniquement la trilogie The Witcher en fait, puisque Cyberpunk 2077, toujours en développement, ne sortira pas avant un moment) est véritablement entré dans le coeur des fans et des joueurs de tout âge. Il faut dire que leur politique est sensiblement différente des autres développeurs/éditeurs, en proposant un gros suivi de leurs titres (même pour les versions craquées !), des DLCs gratuits et une oreille à l'écoute de ses fans. Alors bien sûr, certains viendront dire qu'en l'espace d'un mois, le jeu a déjà subi plusieurs patches (à l'heure où j'écris ces lignes, les versions consoles en sont à la version 1.05 quand le PC vient de passer à la 1.06), afin de corriger les bugs dont il souffre.
Maintenant soyons honnête, si la tendance actuelle est à la livraison de "brouillon de jeu vidéo" qu'une multitude de mises à jour tentent de finaliser (souvenez-vous d'Assassin's Creed Unity et de sa finition catastrophique, ou pire encore du véritable cas d'école que fut Batman Arkham Knight dans sa version PC), The Witcher 3 ne souffre pas de tous les maux et pourtant, en devenant un jeu d'aventure/RPG en open-world, il était facile de craindre le pire. Ajoutons qu'en plus de ça, les patches ne sont pas spécialement gourmands. J'en veux pour preuve que le patch 1.04 de la version PS4, ne pèse "que" 500 Mo là où un jeu comme Wolfenstein : The New Order a reçu un correctif final de plus de 8 Go !! Finalement, de quoi se plaint-on, hein ?
Avant de 
4 ans après l'excellent The Witcher 2, CD Projekt RED sort son plus grand best-seller ! Le jeu qui mettra tout le monde d'accord... lancer son jeu, il sera en premier lieu très agréable d'apprécier le contenu de la boite. Si de nos jours la plupart des jeux ne contiennent plus rien, même pas une vague notice de quelques pages (soit disant par soucis d'écologie... foutez-vous bien de nous, c'est juste une question d'argent, comme d'habitude), The Witcher 3 propose un packaging assez complet : un poster, un flyer avec les remerciements du staff, l'OST sur support CD, des vinyles, un compendium qui revient sur l'univers du jeu et une notice de quelques pages. Bref, une boite bien remplie et encore une fois un développeur qui ne se moque pas de ses fans et qui propose une réelle plus-value à ses jeux vendus au format physique... car oui, si les versions dématérialisées sont aussi chères que les éditions physiques, je ne vous fais pas de dessin, derrière vous n'aurez rien de plus (quand on vous dit que le démat' c'est de l'arnaque).
Ce 3e opus est toujours inspiré par les romans de l'écrivain polonais Andrzej Sapkowski. Son budget de développement s'élève à 32 millions de $, quand sa campagne markéting s'élève elle, à 35 millions de $ (pour l'anecdote, c'est évidemment le jeu Polonais le plus cher de l'histoire). Ainsi on se demande bien comment GTA V a pu coûter 265 Millions et Destiny... 500 Millions (!). Même si on se doute bien que les payes polonaises ne sont pas à la même hauteur que celles de leurs homologues américaines, la différence est tout de même choquante d'autant qu'à mes yeux, les jeux les plus chers ne sont pas forcément les meilleurs (mais ça ne regarde que moi).
Après 4 ans de développement et plus de 200 personnes qui s'y sont attelées, The Witcher 3 voit enfin le jour et devient rapidement l'un des plus gros jeux de l'année 2015 avec Metal Gear Solid V : The Phantom Pain et Halo 5 : Guardians... même si au final, seul Rise of the Tomb Raider aura réellement convaincu. De plus, si ses ventes ont grimpées en flèche (4 Millions de copies écoulées en moins d'un mois), c'est encore une fois la version PS4 qui rafle la plus grosse part du gâteau... du moins en ce qui concerne les ventes physiques.

Pour 
Le scénario et la mise en scène sont d'excellente facture. D'ailleurs, même les missions les plus courtes ou les plus simples, disposent de dialogues uniques. Ça force le respect... entrer dans le vif du sujet, l'histoire nous raconte que les royaumes du nord sont en guerre contre un adversaire puissant et en pleine phase de conquête : l'empire Nilfgaardien. Dirigé d'une main de fer par l'empereur Emhyr var Emreis, Nilfgard étend son emprise sur la plupart des terres visitées. La guerre a laissé de profondes cicatrices et plus que jamais la misère, la peur et les superstitions pèsent sur le monde. C'est au milieu de cette vaste zone occupée, que le Sorceleur Geralt de Riv continue sa quête, en vue de retrouver sa bien-aimée Yennefer. Mais celle-ci lui apprend que Ciri, sa fille adoptive, serait en danger et qu'il faut la retrouver au plus vite, d'autant que la "Chasse Sauvage" fauche bien des vies sur son passage. Geralt va donc mener une enquête minutieuse en vue de retrouver la jeune-fille, mais aussi pour dénouer des enjeux politiques qui prennent des ampleurs à peine quantifiables, comprendre ce qu'est réellement la Chasse Sauvage et protéger celle qui l'aime, ainsi que ses amis (Triss, Jaskier, Zoltan...).
Vous l'aurez compris, notre ami Géralt est enfin sorti de son amnésie (au cours de la seconde aventure) et il était grand temps qu'on voit enfin à quoi ressemble la belle Yennefer. Non ce n'est pas un spoil, vous vous doutez bien qu'il allait finir par la retrouver, vu qu'on en parle depuis le premier opus. Ceci dit, je pensais que les retrouvailles, ou même "la quête" menant Géralt à sa bien-aimée, serait un peu mieux amenée. En réalité, si Yennefer passe pour le Saint-Graal dans l'épisode 2, le but ultime à atteindre, dans cette séquelle elle ne parait (finalement) plus si importante que ça, le scénario se concentrant finalement sur d'autres objectifs. Pour mettre tout ça en œuvre, on retrouve une magnifique intro en images de synthèses, puis comme à l'accoutumée, le jeu alterne les "Graphic Novels" (ces sortes de planches de BD plus ou moins animées) et les classiques cut-scenes gérées en temps réel.
Si 
La VF est d'une qualité irréprochable, notamment parce que CD Projekt a embauché de vrai pros pour le doublage bien sûr les BDs sont un peu décevantes (puisqu'elles ne remplaceront jamais une bonne grosse cinématique), à côté de ça elle nous rappellent un peu le contexte scénaristique lorsqu'on reprend sa partie (et ça c'est pas mal). Par contre, si belle soit-elle, on se demande bien pourquoi l'intro est cadrée et perd volontairement une bonne partie de l'affichage, plutôt que d'être affichée en plein écran... Je ne vois vraiment pas l'intérêt de ces bandes noires.
Par contre, s'il y a un sujet qui m'a bien fait plaisir, c'est la synchro labiale. En effet lors des scènes gérées en temps réels (qui sont très nombreuses) nous avons une très agréable synchro lèvres/dialogues et ce, même avec le doublage français. Ce qui manque encore à bien des jeux, prouve que lorsqu'on veut, on peut ! Et CD Projekt RED, malgré ses origines et les capacités (on aurait pu pensé) réduites de son studio, fait un peu la nique à tous ces développeurs AAA qui ne font aucun effort sur le sujet. Bravo les gars, c'est une belle leçon que vous claquez au museau de bien des studios paresseux.
A noter également (puisqu'on est dans le sujet) que le doublage est d'excellente facture. Si on nous beurre un peu la raie avec des grands noms comme Charles Dance pour le doublage US (et moi perso, je m'en contrefous que ce type-là y ait participé, même si j'apprécie l'acteur), de notre côté le casting vocal francophone envoie du lourd. Notre héros, Géralt de Riv, est doublé par le très apprécié Daniel Njo Lobé (avec toujours ce ton quasi monocorde), on retrouve aussi des voix très connues issues du cinéma comme Féodor Atkine (la voix française de Hugh Laurie, Jeremy Irons ou encore l'excellent Hugo Weaving - il double ici l'Empereur Emhyr), Vincent Ropion (le doubleur de Dominic Monaghan, qui prête ici sa voix à Jaskier le conteur), Patrice Melennec (qui double toujours Zoltan), Christian Visine (la voix française de Robert Knepper qui double ici l'ambassadeur Henry var Attre), Jean-François Cros (qui double le général Morvran Voorhis) ou encore Marie Chevalot (la voix de Triss Merigold).
Il 
Nous avons en plus une superbe synchro labiale, même en français... chapeau bas l'artiste ! y a également Geneviève Doang au doublage de Ciri, la bien connue Rafaèle Moutier pour Yennefer, Michel Raimbault pour Vesemir, Pierre Santini pour le Baron sanglant, Hélène Bizot pour Keira, Michel Vigné pour Crach an Craite, Jean-Pascal Quilichini pour Lambert, le très reconnaissable Jean-Michel Martial pour Eskel... et on pourrait continuer comme ça encore longtemps.
Ce sont tous des doubleurs professionnels, la plupart ont été entendu dans des séries TV ou des films (certains sont même acteurs) et une chose est sûre, le casting a été admirablement bien choisi, ce qui rend hommage à la qualité de la narration ainsi qu'aux joueurs français, qui n'ont absolument pas à rougir face au doublage anglais par exemple. Il y a tout de même un petit bémol à signaler : à l'image de certains titres assez verbeux (comme les Metal Gear Solid), les cinématiques sont parfois très longues et on ne peut pas les mettre en pause (tout juste on peut les zapper). Par contre, et c'est un bon point pour lui, le background est étonnamment étoffé : pour peu que vous fouilliez un peu partout, vous dénicherez diverses informations (dans des extraits de livres ou des lettres) qui apportent du corps et de la cohérence à l'ensemble. Dernier point de la narration : on nous laisse toujours le choix de nos dialogues (parfois de notre attitude envers un personnage important), avec la particularité qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, mais qu'elles peuvent parfois influencer le cours du jeu. Décidément, CD Projekt maitrise parfaitement son sujet...
Abordons à présent le vaste sujet du gameplay. Pour ce 3e épisode, les développeurs ont choisis de prendre un risque, celui de troquer les zones plus ou moins fermées des 2 premiers opus, pour un véritable open-world, avec ses mécaniques particulières. D'ailleurs ceux qui disent qu'open-world et développement scénaristique ne font jamais bon ménage, se trompent lourdement puisqu'on a quelques exemples probant de mariages réussis (GTA IV, Far Cry 3, Watch Dogs...), comme quoi ce n'est pas vraiment un problème de possibilité, mais bien de volonté.
Cependant 
Que ce soit en bateau, à cheval ou en arpentant de vastes grottes, The Witcher 3 va vous faire voyager nous n'allons pas revenir sur la partie scénaristique du jeu, occupons-nous dès à présent de ce qui fait le coeur du jeu. L'aventure commencera sur une petite map, celle de Blanchefleur où les limitations "de zone" sont par ailleurs très mal induites, Géralt prétextant qu'il ne peut pas aller dans cette direction car il y a des dragons... mouais, ch'uis pas convaincu d'autant qu'un Sorceleur est tout à fait capable d'en affronter. Ceci dit, ces limitations ont un but : appréhender le jeu en douceur, se faire à ses nouvelles mécaniques et son gameplay.
Par la suite, "le reste du monde" s'ouvrira et c'est alors que vous vous direz sûrement que vous n'êtes pas prêt de finir le jeu ! La map du début (qui sert un peu de tuto) propose déjà pas mal de missions primaires et secondaires, et lorsque le monde s'ouvre, vous ne saurez plus où donner de la tête tant les missions sont nombreuses, les cartes sont vastes et l'exploration va vous prendre un temps fou. A noter tout de même que l'entièreté du monde est divisé 5 cartes (Novigrad, Velen, Wyzima, Blanchefleur et Skellige), qui sont entièrement ouvertes à l'intérieur mais nécessite un (long) temps de chargement si on veut passer de l'une à l'autre. Pourquoi ne pas les avoir jumelé l'ensemble ? Allez savoir...
Pour se déplacer, il est donc naturel que notre ami Géralt soit accompagné de sa jument... nommée Ablette (il n'y a que moi qui trouve ce nom ridicule ?). Le canasson se contrôle de la même manière que celui de Red Dead Redemption, à savoir qu'il suffit de presser une touche pour que le bourricot suive les terrains battus (même si elle fait un peu n'importe quoi par moment). Ça rend forcément les ballades moins pénibles, plus rapide, et ça nous laisse le champ libre en cas d'attaque. Les maps disposent aussi de "transports rapides" qui nous téléportent d'un bout à l'autre de la carte, à la condition d'avoir bien entendu découvert le point de liaison (généralement à la croisée de plusieurs chemins, ou dans les villages).
Dès les premiers 
Depuis l'épisode 2, les combats ont encore gagnés en souplesse et en dynamisme instants, on notera que Géralt sait désormais sauter, passer par dessus des barrières/obstacles, il sait aussi nager et comme désormais la mer et les lacs ont une place de choix, on peut également voguer en bateau. Autant dire que l'exploration n'a jamais été aussi riche, et n'imaginez pas que l'ensemble est vide de contenu : c'est tout l'inverse ! Il y a des centaines de lieux à découvrir, de maisons à fouiller, de personnes à qui parler... sans compter sur ce qui se déclenche à la volée (comme les nids de monstres, les artéfacts à trouver et parfois même des missions).
Bien entendu, on retrouve tout l'aspect "crafting" propre à la licence, où en fouillant tout ce qui passe à vue, on peut remplir son inventaire. Ainsi on peut naturellement upgrader son équipement (épées, armure, runes...) et revendre le superflu aux marchands. A propos de l'inventaire, sans dire qu'il est aussi bordélique que celui de l'épisode 2, on ne peut tout de même pas dire qu'il soit, une fois encore, très bien optimisé. Le tout est encore un peu fouillis, souvent obscur et pire encore, tout est écrit en petits caractères. Alors que je trouve l'interface déjà peu lisible sur ma grande télé, j'imagine ce que ça donne sur un petit écran.
A côté de ça, on retrouve naturellement le leveling, la création de potions et d'huiles si chères à la série, et même quelques nouveautés comme "le sens du Sorceleur", qui permet à Géralt de mener ses petites enquêtes (et qui remplace habilement le pendentif du loup). Autre amélioration et non des moindres, on dispose d'une mini-map particulièrement détaillée et franchement utile. C'est à tel point, qu'on a presque plus les yeux rivés sur elle, que sur notre héros (j'exagère à peine ^_^), puisqu'elle indique tout : la position des ennemis, le tracé des routes, les points d'intérêt ou encore les butins à ramasser. En ligne droite et hors DLCs, l'aventure peut se boucler en environ 50 heures mais ce serait passer à côté de tout l'intérêt d'un tel titre. En effet, dans The Witcher 3 (et comme évoqué) les missions sont très nombreuses. Certaines se dégotent sur des panneaux d'affichage, d'autres s'activent pendant le jeu, quand d'autres encore font avancer l'histoire.
Si 
Le Gwynt, un véritable jeu (de stratégie) dans le jeu on ajoute à ça une bonne part d'exploration libre, beaucoup d'allers-retours (que les développeurs auraient pu nous éviter) et le jeu de Gwynt, alors on peut facilement passer plus de 100 heures sur ce titre. Le Gwynt justement, parlons-en, puisque c'est un jeu dans le jeu, facultatif mais où il possible de passer pas mal de temps. C'est un jeu de stratégie au tour par tour et si les règles sont assez simples, on peut trouver de nouvelles cartes un peu partout (parfois à des prix exorbitants) afin d'écraser tous les personnages qui sont enclin à jouer (et ils sont très nombreux !). Perso, je n'ai pas spécialement apprécié cette facette de The Witcher 3 mais je suis sûr que beaucoup vont s'y affairer pendant un bon bout de temps car potentiellement, il peut être addictif.
Globalement, le rythme de cette aventure est lent. Il est loin d'avoir la cadence d'un Call of Duty, ceci dit la durée de vie est également d'un autre niveau. Terminons cette partie gameplay par les combats, qui sont plus dynamiques que dans le second opus. On retrouve les 5 pouvoirs de Géralt (Axii, Igni, Aard, Yrden et Quen) qui lui permettent de créer un bouclier, un mur de flammes ou de plier la volonté des faibles d'esprits (des "signes" qu'on upgrade au fil du jeu). A côté de ça, notre Sorceleur possède toujours 2 épées (une "normale" pour affronter les humains et une "en argent" pour affronter les monstres) et les combats sont assez proches d'un beat-them-all. Coup rapide, coup fort, esquive et Signes permettent d'avoir des affrontements qui ne manquent pas de piquant... surtout contre les boss (dans ce cas bien précis, un minimum de préparation est recommandé, en buvant quelques décoctions et en appliquant des huiles à ses épées).
Et c'est avec plaisir qu'on retrouve le punch de The Witcher 2, peut-être même avec plus de souplesse et de dynamisme. D'ailleurs, les affrontements sont souvent sanglants puisque Géralt n'hésitera pas à trancher quelques membres, des têtes et à transpercer généreusement quelques poitrines, le tout dans de très belles gerbes d'hémoglobine. En somme, les combats ont la patate et ça casse justement le rythme un peu haché et mou du genou de l'ensemble.
Techniquement, 
Downgrade ou pas, The Witcher 3 est un jeu absolument magnifique ! le titre fonctionne sous le dernier moteur maison de CD Projekt, à savoir le RED Engine 3. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que le jeu est vraiment magnifique ! Notamment sur PC... Alors bien sûr, beaucoup ont râlés, on a entendu parler de "downgrade", comme quoi c'était moins beau que lors de la présentation de l'E3... mais est-ce bien nouveau finalement ? Je me souviens très bien de la fameuse polémique qui a entouré le développement de KILLZONE 2 (on peut dire de même de Watch Dogs) et finalement, comme toujours, ce sont les consoles qui tirent les performances vers le bas. Et c'est tout à fait compréhensible car si le volume de RAM est enfin plus que correct sur cette génération, les consoles ont un "hardware figé", non évolutif. S'il y a 2 ans (en 2013 à la sortie des Xbox One et PS4) on pouvait louer leurs performances (qui étaient plus ou moins égales à un bon PC Gamer), aujourd'hui (en 2015 à la sortie de The Witcher 3), ce même PC n'a jamais cessé d'évoluer et il a fini d'entériner sa suprématie en terme de puissance.
Maintenant on l'a déjà dit souvent et on le redit une fois encore, quelque soit la plate-forme sur laquelle on joue, ce ne sont pas les graphismes qui font un jeu ! Certes ils apportent un plus dans le plaisir ludique, mais en aucun cas, ils combleront les lacunes du gameplay (entre autre exemple, puisque celui de The Witcher 3 est très bien comme il est). Et puis entre nous, niveau downgrade, on reste loin de The Witcher 2 lors de son passage du PC à la Xbox 360, car nos PS4 et Xbox One assurent malgré tout un très beau spectacle. Et puis n'est-il pas normal que la version PC soit la plus détaillée, celle qui propose les meilleures résolutions, de l'anti-aliasing et autre joyeuseté qu'offrent les cartes graphiques modernes ? Bien sûr que oui car le prix d'un PC Gamer est bien plus élevé que celui des consoles et il serait malheureux de ne pas avoir une plus-value, eu égard à l'investissement que réclame un "bon ordinateur".
A titre d'exemple, notre PC de test est équipé d'une GeForce GTX 970, une carte qui explose les performances des consoles mais qui coûte (plus ou moins à l'heure du test, en 2015) le même prix que ces dernières. Comprenez bien le dilemme des développeurs, d'autant plus que CD Projekt est originellement un développeur PC et qu'en ce sens, ils ont tendance (à l'image de Crytek) à développer des jeux qui savent exploiter parfaitement les technologies de leur temps.
Autre détail, 
La qualité des modélisations est impressionnante le jeu a subi les affres de tous les titres ambitieux, qui plus est open-world, avec des problèmes de framerate, de sauvegardes corrompues, de pop-ups intempestifs... Heureusement, nous avons à faire à un développeur extrêmement sérieux en la matière, et en plus de nous abreuver de DLCs gratuits pendant plusieurs semaines (ce qui fait toujours plaisir même si, comme certains le prétendent, n'aurait-il pas été plus simple d'inclure tout ça dans le jeu de base ?), nous avons eu un très bon suivi et divers patches correctifs sont rapidement venus gommés les petits désagréments qu'on pouvait rencontrer. C'est sûr, le débat sur le fait que de nos jours les jeux sont livrés sans même être finis (parfois même sans être testé, on ne voit pas autrement tant ils sortent dans un état déplorable) nous prouvent que ça touche même les meilleurs. Mais je vous rassure, même en version 1.0, The Witcher 3 est très très loin d'un Assassin's Creed Unity, au lancement catastrophique. Comme quoi, fini ou pas fini, même ici il y a plusieurs niveaux de qualité.
Pour entrer dans le coeur du thème, on appréciera bien entendu que tout le jeu (ou presque) se déroule en streaming (chargement en continu des données). Seul le premier "loading" est un peu long, surtout sur consoles. Encore une fois, les disques durs des PCs sont nettement plus véloces (surtout les SSD) que les "traine-la-patte" qu'on a sur nos consoles. Il est ainsi bien long le temps pour remplir les 8 Go de RAM de ces dernières. C'est aussi ça qui cause quelques pop-ups, notamment si votre HDD est fragmenté. Il n'empêche qu'en premier lieu, les zones à visiter sont relativement variées (villages, marécages, plages, forêts, grottes...) et surtout que les maps sont absolument immenses ! Si on devait tout traverser à pieds, on en aurait pour des plombes (d'où l'intérêt des voyages rapides, d'Ablette et des bateaux pour les traversées maritimes).
Les modélisations sont également d'un niveau inédit : Géralt y est class' et les femmes sont plus divines que jamais. On ajoutera que les visages arborent de réelles expressions faciales, une synchro labiale absolument bluffante (oui oui même en français, on n'avait pas vu ça depuis Half-Life² c'est dire), et des cheveux qui sont loin d'être figés. Fini les coupes de Playmobil, sans dire que c'est parfait (avec encore quelques enchevêtrements) nous avons des personnages avec de réelles coiffes mobiles et légères, qui par ailleurs bougent selon le sens et la force du vent.
Un vent qui 
La bande-son est magistrale ! Avec de superbes musiques, d'excellents bruitages et un doublage irréprochable... il n'y a rien à redire, c'est parfait d'ailleurs est souvent présent, et qui donne à la nature un aspect "vivant" (bien que les animaux "normaux" soient également abondants). La barbe de Géralt pousse au fil du jeu, ce qui lui donne une touche de charisme et met en image le temps qui passe réellement dans l'aventure. A noter également qu'on a un réel cycle jour/nuit, ainsi qu'un climat changeant avec des orages, du vent comme évoqué et bien sûr du beau temps. Le tout est parfaitement retranscrit et les décors sont vraiment très beaux. La direction artistique est irréprochable, le design fait montre d'un réel talent et le moteur graphique est (aujourd'hui) parfaitement fluide (bien que personnellement, je n'ai pas eu de soucis particulier sur les versions PC et PS4).
Terminons comme d'accoutumé par la bande-son, qui nous propose les mélopées de 3 compositeurs : Mikolai Stroinski, Marcin Przybytowicz et le groupe de folk metal polonais Percival (oui je sais, dit comme ça...). Si bien sûr leurs noms ne vous disent rien, puisqu'ils sont tous les 3 polonais et que tous ne peuvent pas avoir des noms retentissants comme Harry-Gregson Williams, Hans Zymmer ou Brian Tyler, à côté de ça c'était justement l'occasion de proposer quelque chose de plus en phase avec l'univers du Sorceleur. Et c'est un pari entièrement réussi !
Nous proposant des compositions typiquement médiévales, chaque coin de l'immense map de The Witcher 3 propose son thème bien à lui. De rythmes tribaux lorsque l'action s'échauffe, à des thèmes plus tristounets et mélancoliques lors de nos pérégrinations solitaires. Les musiques sonnent toujours juste, elles sont mélodieuses et parfaitement en adéquation avec l'univers proposé. Moi qui râle souvent sur ce sujet-là, en disant que de nos jours les musiques sont presque systématiquement banales, formatées, nous proposant des flon-flons orchestraux en lieu et place de vraies belles mélodies... et bien pour une fois, je n'ai rien à redire ! Ainsi The Witcher 3 vous marquera à la fois par son immensité, la qualité de son écriture, celle de sa réalisation mais aussi par une bande-son en tout point envoûtante.
Après 
Ayant bien négocié son deal, sur Switch The Witcher 3 est sorti au format boite et tout le contenu est inclus dans la Game Card avoir bien parlé des versions PC, Xbox One et PS4, abordons à présent le cas du portage sur Switch. On le sait, depuis la sortie de la Wii en 2007, Nintendo poursuit une route bien différente des 2 autres constructeurs. Et pour cause, les consoles sorties post-GameCube, n'offrent que des puissances ridicules, ayant entre 1 et 2 Générations de retard. Il en est de même pour la Switch, qui reste intéressante pour ses caractéristiques hydrides mais dont les performances n'atteignent même pas celles d'une Xbox 360. Résultat, à chaque lancement d'une console Nintendo, certains éditeurs s'engouffrent dans la brèche, pensant faire de bonnes ventes (puisque les consoles Nintendo, notamment les portables, sont la quasi assurance d'un grand succès), ils sortent plusieurs jeux puis finissent par délaisser le support. Pourquoi ?
Et bien en fait, ce qui fait vivre les consoles Nintendo, c'est Nintendo lui-même ! Les jeux Nintendo se vendent très bien mais pour les tiers, c'est souvent plus compliqué. Il y a bien quelques exceptions, mais ça reste globalement valable pour toutes les machines du constructeur depuis... la Nintendo 64 ! Avec la Switch et en vue de rentabiliser au maximum les développements, on a vu bien des jeux qui n'avaient aucune autre raison d'être adaptés, si ce n'est pour l'appât du gain. En effet, lorsqu'on sort un titre sur une console vendue à plus de 100 millions d'exemplaires, forcément on se dit qu'on va bien arriver à tirer son épingle du jeu. La tuile c'est que la puissance de la Switch ne permet pas d'obtenir des portages digne de ce nom.
Alors soit on a un downgrade de fou furieux, ou pire, le jeu fonctionne via le Cloud et pue l'arnaque à plein nez (comme avec Resident Evil VII, Control ou Les Gardiens de la Galaxie par exemple...). Autre problème, il arrive souvent que Nintendo ne fasse aucun effort, soit en ne le proposant qu'en dématérialisé (comme ça on le vend au prix fort H24, puisque ces chiens galleux ne font pour ainsi dire jamais de promos), soit ils proposent des cartouches trop petites (histoire d'économiser encore quelques sous) et donc fournissent des jeux incomplets dont le reste des données est à télécharger (comme par exemple avec DOOM). Et après on se demande pourquoi les jeux gamers et multi-plate-formes ne se vendent pas sur Switch... hein pourquoi après tout ?

Heureusement 
On ne va pas se mentir : bien que le portage soit impressionnant, la réalisation graphique a beaucoup souffert pour nous, CD Projekt semble avoir bien négocié son portage, tout d'abord en obligeant Nintendo à fournir des Game Card de 16 et 32 Go. Le but est simple, The Witcher 3 fut directement vendu en 2 éditions : une classique vendue au prix correct de 40€ et une Complete Edition incluant les DLCs vendue à 60€. L'édition classique dispose d'une cartouche de 16 Go car son installation pèse environ 15 Go hors mises à jour, et la Complete Edition installe plus ou moins les 32 Go de sa Game Card. Au moins pour une fois, on ne se sent pas escroqué. Par contre on ne va pas se mentir, le jeu se sent très à l'étroit sur Switch. En premier lieu, le titre ne profite pas des résolutions maximales rendues possibles par la machine et n'affiche qu'un timide 720p en mode docké (donc sur TV, ce qui est très limite sur les écrans de grande taille) et du 540p dynamique (même pas natif) en mode portable.
Dans le détail, évitez autant que possible le mode docké / TV car on a l'impression de jouer à un jeu PS2. Le clipping est agressif, les textures sont floues, l'aliasing est aussi omniprésent que disgracieux. En somme le downgrade graphique est sévère et semble plus prononcé que dans n'importe qu'elle autre adaptation, sans doute parce que la Switch a un mal fou à gérer les foules, la nature et un open world. Bien évidemment les textures ont beaucoup perdues en détails, les petites animations ont disparues, les éclairages sont revenus 20 ans en arrière et n'espérez rien de miraculeux, ça tourne tout juste à 30 images/seconde quand l'écran n'est pas trop surchargé.
En mode portable, on passe en mode "potable". Le rendu est un peu plus acceptable mais n'attendez pas un changement qui passe du tout au tout. Déjà la résolution est dynamique (elle peut baisser au besoin, si le framerate l'exige - je rappelle à toutes fins utiles que l'écran de la console est en 720p et que tout upscale entraine une dégradation de la netteté). Les tares techniques de cette édition restent les mêmes mais sont minimisées par le simple fait que l'écran est infiniment plus petit. Rien avoir avec une télé on où descellera très vite le moindre défaut, le fait que l'écran soit plus modeste feutre l'aliasing, on se rend moins compte que la nature est pelée, le manque de détails saute bien moins aux yeux. Ceci dit là aussi le framerate est inconstant (au mieux 30 fps), il y a de nombreuses chutes et même des ralentissements lorsqu'on traverse les foules ou lors de combats un peu dynamiques. Au final, la seule vraie réussite du jeu ce sont les modélisations, qui restent correctement détaillées lors des cinématiques.

Cependant 
Après c'est vrai, au fond le jeu reste le même et jouer en mode portable peut être une vraie plus-value il y a un détail particulièrement pénible dans cette version : les temps de chargement qui sont atrocement longs ! Pouvant atteindre les 1 minute 30, on passe beaucoup de temps à poireauter devant son écran. Et cet état de fait peut même devenir rédhibitoire lorsqu'on change souvent de région et qu'on finit par pouffer d'ennui à s'impatienter dans le vide. Je vous conseille donc une carte SD de qualité, ayant de gros débits, sans quoi ces loadings risquent d'être encore plus longs.
On peut comprendre l'intérêt mercantile d'une telle adaptation, tant la Switch est une console populaire qui touche toutes les strates du gaming, de l'enfant à l'adulte, du joueur nomade à celui qui aime avoir une manette devant sa télé. Cependant si on peut féliciter Saber Interactive d'avoir su faire rentrer un si gros jeu dans une si petite console, il faut se faire à l'idée que des grosses concessions ont dû être faite... tout ça parce que Nintendo ne semble plus capable de proposer des consoles ayant une puissance correcte. Sortie en 2017, sans dire que la Switch devait proposer les mêmes performances qu'une PS4 (en tant que console majoritairement portable, c'était difficilement concevable) on pouvait au moins espérer une puissance qui se rapproche de la PS3 (sortie tout de même en 2006). Mais visant toujours à arnaquer les gens en prônant le soi-disant gameplay au détriment des performances, désormais Nintendo intéresse surtout les fanatiques de la marque et les joueurs nomades, car si vous avez un autre support où jouer à The Witcher 3 (même une Xbox One, pourtant bonne dernière), surtout n'hésitez pas !
Du coup, quel intérêt de prendre cette version-là ? Et bien le jeu portable bien sûr... Pouvoir emporter son Géralt en vacances, ou pouvoir jouer dans son lit, pour beaucoup ça n'a pas de prix. De plus, si l'aspect technique a clairement morflé, le fond du jeu reste identique à lui-même : même gameplay, même superbe doublage en VF, même bande-son, même histoire... The Witcher 3 reste un titre mythique, quelque soit le support. Maintenant c'est à vous de voir si vous êtes prêt(e) à faire des concessions drastiques sur le plan visuel pour jouer en mode portable (le mode docké n'a aucun intérêt tant le rendu est dégueulasse), ou si le confort visuel d'une version de salon n'est pas préférable, d'autant que chez Nintendo en tant que bon chien galeux, le jeu reste très cher (alors qu'aujourd'hui il a plus de 4 ans), quand en face les versions PS4/Xbox One ne coûtent qu'une poignée d'€uros et vous donnent accès à la fameuse mises à jour 4.0 que nous traitons dans un autre article.

Avec ses
Les autres versions
Version Switch
critiques dithyrambiques, avant même qu'il ne sorte (puisqu'il a reçu bien des prix lors des divers salons où il fut présenté), les polonais de CD Projekt RED n'avaient pas le droit à l'erreur en sortant The Witcher 3. Et s'il est vrai que son lancement s'est accompagné de quelques bévues, le développeur a très vite réagi, même si en l'état, le jeu bénéficiait déjà d'un très bon niveau de finitions. Même si je n'ai pas testé Dragon Age : Inquisition et Skyrim (ça c'est le boulot d'Aquel ^_^), nul doute qu'on tient là la nouvelle référence en matière de jeu open world et d'RPG à l'occidentale (et ce, malgré tout le talent de Bioware et Bethesda). Avec son vaste monde à arpenter "à sa vitesse", ses centaines de missions (qui sont en plus très variées), ses DLCs gratuits, la qualité de ses DLCs payants, son histoire poignante et admirablement bien mise en scène, son gameplay peaufiné, sa bande-son en tout point remarquable et sa réalisation graphique somptueuse, alliée à une direction artistique absolument intouchable... il est difficile de parler de The Witcher 3 en d'autres termes qu'élogieux.
Ce 3e opus est le premier à voir le jour sur consoles PlayStation et il est un peu dommage qu'une remasterisation des 2 premiers volets n'ait pas été programmée en amont de la sortie de celui-ci (même si ça aurait fait hurler de rage tous ces trolleux de bas-étage qui pestent contre le procédé, malgré leur utilité). Mais qu'à cela-ne-tienne, le fond est tellement riche et les antécédents sont suffisamment abordés, pour que même celui ou celle qui ne connait pas les 2 premiers jeux, puissent se jeter à corps perdu dans cette aventure, dont la durée de vie est monumentale (on y laisse facilement plus de 100 heures). Bref, The Witcher 3 c'est un packaging comme on en voit plus de nos jours, c'est une histoire de folie, un titre qui donne un plaisir de jouer que bien peu de jeux ont réussi à nous offrir, le tout sur une réalisation qui fera date. En clair c'est un énorme hit et à moins que les ambiances médiévales ne vous filent la nausée, vous vous devez de l'acheter (car pour une fois c'est un développeur qui le mérite bien), d'y jouer et de vous enivrer d'une aventure comme le jeu vidéo ne nous en offre que trop peu souvent...
