Half-Life (PC) -- Review sur SoloGamerTest

 





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Narration
Jouabilité & Gameplay
L'image
Le son
Note générale


Testé sur :




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Sortie du jeu : novembre 1998
Développeur : VALVe Software
Editeur : Sierra Entertainment
Genre : FPS

Support : 1 CD-Rom
Version testée : française
Doublage : français
Textes à l'écran : français

Moteur graphique : GoldSource
Version logicielle : v.1.0
Difficulté :
Multi-joueurs : 32 joueurs online
Abréviation : HL
Score des ventes : 9,3 Millions


Configuration recommandée :
CPU : 400 Mhz
RAM : 32 Mo
VIDEO : carte accélératrice 3D (Voodoo, TNT)

Configuration de test :
CPU : AMD Athlon 2800+
RAM : 768 Mo
VIDEO : GeForce FX5700LE (256 Mo)
OS : Windows XP Sp2
Résolution testée : 1024x768
Niveau de détails :













     


     




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Half-Life









Voici
En 1998, Half-Life fut une révolution, l'un des grands pionniers du FPS narratif
mon tout premier test PC et attention, jeu culte !! Mais remettons-nous dans le contexte. Nous sommes en 1998 et à l'époque, j'avais une configuration qui était loin d'être idyllique. On parlait de carte 3DFX et de CPU mono-core à la fréquence à peine digne d'une montre. Une configuration qui ferait rire n'importe quel "PC Master Race", avec des performances à peine supérieures à une PlayStation 2 : j'avais un processeur AMD K6-II cadencé à 300 Mhz (ne riez pas), accompagné de 32 Mo de SD-Ram (cadencée à 100 Mhz... arrêtez de rire, ça devient gênant), le tout avec une carte accélératrice Voodoo Banshee. Oui, de nos jours c'est franchement ridicule mais il faut bien commencer quelque part : si les PCs d'aujourd'hui sont des monstres de puissance et de technologie, replongez vous dans le passé de ce support qui n'était pas destiné aux jeux et qui n'était vraiment pas glorieux, à tel point que je demande même comment il a survécu. En effet, au début des années '90 les PCs étaient hors de prix, peu performants et à l'époque, on était mieux lotis avec un Amiga 500. Et puis un jour le PC a pris son envol et à la sortie de Windows 95, cet envol fut exponentiel. Bref, tout ça pour dire que si aujourd'hui il touche la cime des performances techniques, sachez que fut un temps, une simple NES était plus performante que la plupart des PCs de son époque. Alors on laisse son égo au placard et on revient en 1998, avec ce brave bousin qui fut mon premier véritable ordinateur (avant ça, je n'ai eu qu'un Amstrad 6128... raah les souvenirs ^__^). Ses performances étaient honorables pour l'époque et il m'a permis de connaitre quelques pépites telles que Wolfenstein 3D, DOOM, Duke Nukem 3D, Forsaken, Unreal, Max Payne, Aliens vs Predator, Soldier of Fortune et j'en passe. Oui c'était déjà la grande période du FPS (qu'on appelait encore "doom-like") mais clairement Half-Life fut un tournant décisif pour le genre. Dès sa sortie, il reçut tous les suffrages, il fut acclamé autant par la presse que par les joueurs, et il est rapidement devenu le "game of the year". Et en effet, ce jeu a révolutionné le genre, rien que ça ! On peut même dire qu'il y eu l'avant et l'après Half-Life, un peu comme DOOM l'a fait 5 ans avant lui. Half-Life nous a fait vivre une aventure unique, tout en proposant des graphismes de haute volée, qui ne réclamaient pourtant pas une machine de guerre. Et c'est à partir de là que le genre s'est émancipé et a pris l'appellation officielle de "First Person Shooter"...



Tonton Gabe, racontes moi une histoire...


Tout
Dans le fond l'histoire est géniale mais la mise en scène reste minimaliste, trop "environnementale" comme on dit...
commence par une mise en bouche des plus originales. L'écran s'allume, vous êtes dans un train qui vous mène au boulot. Déjà l'ambiance est de mise puisque vous traversez les tunnels de votre entreprise, Black Mesa, cette dernière s'apparentant plus à la Zone 51 qu'à un simple labo de chimie. Vous incarnez Gordon Freeman, un chercheur travaillant sur les matériaux anormaux et inconnus. La journée commence apparemment bien lorsque votre collègue vous presse de rejoindre la salle d'expérience. Un nouveau matériau vient d'arriver et vos confrères sont impatients de le tester. Vous vous exécutez sagement lorsque le matériau en question réagit de façon anormale créant une porte inter-dimensionnelle entre la Terre et un monde parallèle appelé Xen. S'en suit la pire catastrophe possible : le labo est envahi de monstres en tout genre...
La mise en scène est excellente, parfois même flippante. Quand on y réfléchit 2 minutes, ce type de scénario pourrait se passer dans la vie réelle à cause d'institution telle que le CERN. En avançant dans le jeu, vous incarnerez le premier rôle d'une résistance chancelante face à des extra-terrestres hyper agressifs et une armée qui veut étouffer l'affaire. Freeman (un nom évocateur) finira par être le seul espoir de l'humanité. Entre la mise en scène et un scénario bien écrit, c'est sûr, on est loin d'un DOOM où il n'y a pour ainsi dire aucun but et aucune trame scénaristique. Dommage par contre que ce superbe scénario ne soit pas un peu plus mis en avant... En effet, tout est vu des yeux du héros, et si on a les yeux ailleurs, on rate la scène. De même, aujourd'hui on parlerait de "narration environnementale". Je déteste cette appellation et j'aime encore moins ce procédé car un Lore aussi passionnant, il y avait matière a faire de grandes choses ! Malgré tout on lui pardonnera ses erreurs de jeunesse, déjà parce qu'il est sorti en 1998, et ensuite parce qu'à ce moment là, VALVe n'était qu'un tout petit développeur, peu expérimenté et formé (entre autre) par les transfuges de chez Microsoft (notamment Gabe Newell et Mike Harrington, qui érigeront le studio).



Je n'ai pas le temps pour ça Gordon...


Se
Rien d'exceptionnel côté gameplay si ce n'est une action grisante... du moins jusqu'à Xen
jouant au duo clavier/souris, le contrôle de Gordon Freeman est (naturellement) exemplaire. La visée peut être assistée, la vitesse de réaction est paramétrable, le panel d'armes est étoffé : armes de poing, fusil à pompe, fusil d'assaut et armes extra-terrestres, sans oublier le fameux pied-de-biche, véritable symbole de la série. La plupart des armes possèdent une attaque secondaire, bien sûr plus puissante mais on regrettera l'absence d'attaque de mêlée via une touche directe (sans passer par le pied-de-biche). A noter aussi qu'on peut se servir des quelques rares armes fixes, histoire de cartonner l'adversité et d'économiser ses munitions. Le tout est donc excellent... sauf peut-être sur la vitesse de scrolling. En effet le jeu est trop rapide ! Si on marche c'est trop lent, si on court c'est trop speed... voilà un dilemme que nombre de jeux du genre accusaient avant les années 2000. Malgré tout, on se fera assez vite à cette jouabilité ultra nerveuse (qu'on appellerait Fast FPS aujourd'hui) et quoi de mieux pour ça que de passer par un niveau servant de didacticiel. C'est le fameux parcours d'obstacles de Black Mesa, un tutoriel qui vous inculquera les bases du maniement de Gordon.
D'autant qu'Half-Life ne propose pas que du 100% action, il y a aussi quelques phases de plate-formes assez pénibles. On peut citer par exemple des passages avec trampolines (extra-terrestres bien sûr, on n'est pas au cirque) pour franchir des zones autrement inaccessibles ou encore des passages où il faudra sauter ou marcher précisément. Etant donné la rapidité des déplacements et donc, l'imprécision de la jouabilité, ces moments peuvent rebuter. Heureusement que pour nous sauver d'une crise de nerfs, il y a les quick-saves. A ce propos, Half-Life est un FPS extrêmement difficile, surtout si vous n'optez pas pour le mode "easy". Mais une fois encore à chaque problème sa solution puisque les cheat-codes rendent bien service, surtout sur la fin de l'aventure où ça se complique drastiquement.



Lorsque le G-Man cherche votre point G...


Dans
La difficulté est très élevée mais ce sont surtout les phases de plate-formes qui sont finalement assez pénibles
tous les cas les phases de plate-formes ne pénalisent pas trop l'aventure, tout en variant l'aventure. Disons que cette manie de jouer les Super Mario Bros en vue subjective trouvera son point culminant sur Xen, et là par contre, ce sera vite gonflant. A côté de ça le gameplay est assez classique (monter aux échelles, prendre des ascenseurs, utiliser des véhicules automatiques) mais la grosse nouveauté du jeu sera surtout d'interagir avec des PNJs. Par exemple, lorsque l'accès à une porte vous est refusé, demandez gentiment à un chercheur de vous l'ouvrir. Ça peut paraitre tout bête de nos jours puisque le concept est largement utilisé dans d'autres jeux, mais il faut savoir que c'est Half-Life qui en posa les premières bases. Idem pour les portails dimensionnels, devenus presque communs dans les jeux actuels.
Half-Life c'est aussi une grosse claque graphique pour son époque. A l'heure où les premières cartes accélératrices 3D commencent à pointer le bout de leurs nez (TNT, Rage128 et autre Voodoo), Half-Life propose une 3D texturée d'une qualité encore jamais vue. Je rappelle qu'un jeu comme Duke Nukem 3D n'utilise que le CPU central pour gérer sa 3D, il n'offre donc aucun lissage des textures. Le jeu de VALVe impose donc un standard graphique somptueux grâce à la puissance des cartes 3D et en plus, il s'accommode aussi bien de DirectX que d'OpenGL. Le jeu est donc indéniablement beau (je rappelle qu'on est en 1998) et varié : Black Mesa, les labos, les sous-terrains, les égouts et surtout Xen qui assure un total dépaysement avec son design particulièrement fouillé (c'est d'ailleurs l'une des forces du jeu que d'aller voir le monde alien de si près). Basé sur le moteur remanié de Quake II, il affiche des textures fines et une 3D autrement plus détaillée que la concurrence. En plus d'offrir un rendu incroyable, le jeu n'est pas très gourmand. Très bien optimisé, il tournait sur des configurations modestes. Pour ce qui est des animations, celles des PNJs est peu raide mais reste impressionnante pour l'époque, le scrolling est fluide et à part quelques bugs (classique sur PC), le tout est parfait. Avec un PC à 800 Mhz, une TNT 2 et 128 Mo de Ram, lâchez-vous. Tous les détails à fond, le son EAX et à résolution max, le jeu fonctionnera à plein régime.



Pourqoi Gordon ne parle pas ? Et bien dans un faux-mouvement de pied-de-biche, il s'est pété les dents de devant... du coup, il n'ouvre plus la bouche !


A noter
C'est explosif et particulièrement jouissif de monter le son, d'autant qu'on a une VF très sympa. Mon seul véritable regret finalement, c'est le manque de musiques...
aussi qu'Half-Life ne possède pas de réels écrans de "loading". En fait le jeu se fige à certains endroits (généralement calmes, comme un couloir), le temps de charger les données nécessaires et l'aventure reprend. Même si VALVe aurait pu user d'un bon gros streaming (encore que, la technologie ne devait même pas exister à l'époque) il est fort agréable et original de suivre son jeu d'une seule et unique traite, d'autant que les chargements sont nombreux mais relativement courts. Enfin le moteur graphique assure quelques effets assez sympas, de bonnes explosions, des boss énormes, quelques objets destructibles (on y trouve généralement des items), des traces d'impacts et même des PNJs qui vous suivent du regard. Autant dire qu'Half-Life était sacrément en avance sur son temps.
J'ai eu beau jouer des dizaines de fois à ce jeu et sur différents PC, le son a toujours été bugué. Ça ne venait donc pas de mon matos. Bugué sans être rédhibitoire, c'est juste que quelques voix s'emmêlent les pinceaux et que l'effet de Reverb est très mal maîtrisé. Ça mis à part, les rares musiques du jeu sont immersives et les bruitages sont excellents. Les armes sont particulièrement dynamiques (à part peut-être le fusil à pompe mais là, je chipote) et les cris des aliens sont véritablement excellents. En plus, VALVe a prit la peine de doubler son jeu dans notre belle langue (textes et voix sont en français) alors pour rentrer dans l'ambiance glauque et nerveuse du jeu, il n'y a pas mieux.
Bien sûr il subsiste quelques phrases mal fichues, voire mal placées, plusieurs personnages ont la même voix mais pour un titre qui a vu le jour en 1998, c'est de l'excellent boulot, surtout pour la grosse voix du boss final ou l'intriguant G-Man. Tous les PNJs assument une sympathique synchro labiale (même si les mouvements de mâchoires sont sommaires) et il faut savoir que vous n'entendrez jamais Gordon Freeman parler. C'est un concept, VALVe estime qu'ainsi on se fait notre propre opinion du personnage puisque les dialogues ne sont pas imposés. S'ils avaient su que ça deviendrait un cas d'école, un exemple un peu trop suivi dans l'industrie, sans doute qu'ils y auraient réfléchi à 2 fois...



Conclusion

La vraie Note



révolution portait un nom et proposait un concept innovant. En effet c'était la première fois qu'on jouait à un FPS aussi scénarisé et aussi immersif. Sans véritables loadings (ou presque), toute l'action se déroulait sous les yeux du héros, immergeant totalement le joueur dans cette aventure hors du commun. Le concept était novateur, le succès fut sans appel. Ici pas de vidéo, pas de cut-scènes, toute l'action se découe d'un seul fil comme un film interactif dont on serait l'acteur principal. Dès le départ on sent que le scénario peut partir en vrille et ce sera évidemment le cas. Flippant à certains moments, la première fois qu'on y joue (surtout au début, où tout le labo part en miettes, le même labo qu'il y a 5 minutes était flambant neuf), c'est en tentant de vous en sortir vivant, que vous deviendrez peu à peu l'espoir de la race humaine. Le concept, allié à un scénario prenant et une réalisation graphique hors norme, a fait d'Half-Life le jeu de renom qu'il est aujourd'hui.

L'une des plus novatrices idées du jeu sera de demander de l'aide aux PNJs. En effet parler aux personnages qu'on croise dans sa quête, vous permettra d'avoir diverses discussions, une couverture (si on demande à un flic) ou tout simplement qu'on vous ouvre la porte. En plus pour cette époque là, le jeu n'était pas trop gourmand puisqu'un PC modeste pouvait le faire tourner malgré ses graphismes léchés. Il est évident que le jeu est extrêmement difficile, bien que la prise en mains ne pose aucun problème, il est long pour le genre et sans cesse renouvelé. En plus VALVe a prit un malin plaisir d'y adjoindre de superbes armes (M16, fusil à pompe, lance roquettes, arbalette) et quelques idées assez novatrices pour l'époque comme les portails dimensionnels. Alors oui, le "game of the year" de 1998 méritait bien sa palme car si Half-Life a ses défauts, c'est aussi un jeu qui laisse une trace indélébile dans le coeur des joueurs friands de FPS (il fut en plus la base du plus grand FPS multi de tous les temps : Counter Strike). Avant-gardiste, immersif, beau, proposant des personnages charismatiques (comme Gordon Freeman), attachants voire inquiétants (mais qui est G-Man ?)... en clair Half-Life fut une petite révolution.






Points négatifs

  Se prendre pour Super Mario dans des phases de plate-formes certes originales, mais vite gonflantes
  Narration et scénario assez mal exploités (on aurait pu obtenir tellement plus d'un tel Lore !)
  C'est en grande partie Half-Life qui va lancer la vague de héros muets, pfffff...
  Sans les cheats codes, la difficulté est franchement raide
  Les derniers chapitres sur Xen : on adore ou on déteste !
  Des musiques bien trop absentes


Points positifs

  A sa sortie, Half-Life était une dinguerie technique ! Et en plus, il ne réclamait pas un matériel élitiste...
  Partie audio de qualité, avec d'excellents bruitages et une bonne VF (pour un jeu de '98)
  Le pionnier d'un nouveau genre : le FPS narratif
  Les intéractions avec le décor et les PNJs
  Au fond l'histoire est juste géniale
  Bonne durée de vie (12 à 14 heures)



Test réalisé par iiYama


article initial : mars 2006
mise à jour : octobre 2025


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