Final Fantasy VI (Super Nintendo) -- Review sur SoloGamerTest

 





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Sorties du jeu : avril 1994 au Japon - octobre 1994 aux Etats-Unis - pas sorti en Europe

Développeur : Square Co. Ltd. (Squaresoft)
Editeur : Square Co. Ltd.
Genre : jRPG

Version testée : NTSC américaine
Voix dans le jeu : -
Textes à l'écran : anglais

Support : cartouche de 24 Mb
Difficulté :
Temps de jeu : 35 à 40 heures
Multi-joueurs : non

Abréviations : FF6 - FFVI
Titres alternatifs : Final Fantasy III (USA) - Final Fantasy VI (JAP)
Prix au lancement : 500 Frs en import
Score des ventes : 3,5 Millions (tous supports)




     


     




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Final Fantasy VI

(Final Fantasy III)





  • Avant-propos
    Sorti au Japon en avril 1994 sur Super Famicom (la Super Nintendo japonaise), Final Fantasy VI a été développé et édité par Squaresoft (en réalité Square Co. Ltd.), qui deviendra Square Enix à partir d'avril 2003. Ce 6e épisode est le dernier titre de la série à être sorti sur Super Nintendo, et le premier opus de la saga où Hironobu Sakaguchi (créateur de la série) a produit plutôt que dirigé le développement. Final Fantasy VI sera porté sur PlayStation en 1999, sur Game Boy Advance en 2006 puis sur la Console Virtuelle de la Nintendo Wii et sur le PSN de la PS3 en 2011. Enfin il fera parti des jeux de la Super Nintendo Mini (sortie 2017) et de la compilation "Final Fantasy Pixel Remaster" sorti à partir de 2022 sur PC, Smartphones, Switch, PS4 et Xbox Series X/S. Malheureusement, Square pensait que les européens n'appréciaient pas les jRPG, voilà pourquoi jusqu'en 1997, l'Europe n'a pour ainsi dire reçu aucun jeu du genre. Une erreur de jugement qu'ils vont eux même rectifier en sortant le monumental carton Final Fantasy VII, qui aura un très grand succès partout dans le monde (ainsi qu'en Europe) démocratisant ainsi le savoir-faire nippon en matière de jeux de rôle (notamment au tour par tour).



    Cependant, en arrivant 6 mois plus tard sur le sol américain, Final Fantasy VI va changer de nom. En effet, il n'était que le troisième titre de la série à être sorti sur le territoire (suivant donc la sortie du premier Final Fantasy et de Final Fantasy IV, respectivement renommés Final Fantasy et Final Fantasy II), la version américaine sera donc renommée Final Fantasy III (à ne pas confondre avec le vrai Final Fantasy III, sorti sur Famicom/NES en 1990). Quand Square a ressorti le jeu sur PlayStation dans la collection "Final Fantasy Anthology", le nom japonais d'origine a été restauré ainsi que le système de numérotation original. Final Fantasy VI n'a bénéficié d'une sortie officielle européenne qu'en 2002, suite aux succès consécutifs des Final Fantasy VII et VIII (il sera accompagné d'une démo jouable de Final Fantasy X). Bref, chez nous on utilisera le titre Final Fantasy VI, le "rebadgeage" américain n'ayant aucun intérêt, en plus de largement compliquer la numérotation et la chronologie des sorties.




  • Après
    Renommé Final Fantasy III aux USA, FF6 n'est malheureusement jamais sorti sur nos Super Nintendo européennes...
    un Final Fantasy IV ayant introduit un scénario plus sombre que d'ordinaire et le système "Active Time Battle", suivi de près par un Final Fantasy V à la facture très (trop?) classique mais efficace, Squaresoft allait proposer, avec Final Fantasy VI, un des épisodes majeurs de la saga. Pour ne pas dire le meilleur. D'ailleurs, si vous demandez aux fans quel est, selon eux, le meilleur épisode 2D de la saga, ils vous répondront unanimement Final Fantasy VI. Voyons ensemble pourquoi ce titre a véritablement transcendé toute la saga, au point de devenir un titre culte, au même titre qu'un certain épisode VII, qui le suivra quelques temps plus tard...
    Que l'on regarde les trois premiers volets parus sur Famicom, ou même les deux suivants sortis sur Super Famicom, on était à chaque fois en présence de RPG's certes excellents, mais foncièrement classiques dans leur approche. A ce sujet, Final Fantasy V est un bel exemple de cette situation: une mécanique bien huilée, une réalisation qui utilise honnêtement les capacités de la console... mais un certain manque d'audace ou d'originalité qui empêche le titre de se démarquer du reste de la production. L'épisode VI arrivait donc à point nommé pour surprendre les joueurs de la plus belle des manières.
    Graphiquement, cet opus est splendide, proposant des graphismes très travaillés, couplés à des animations irréprochables. Aucun épisode précédent de la saga (ni même aucun autre RPG de l'époque) ne pouvait se targuer d'une telle réalisation technique. Sans trop se tromper, on peut même affirmer que c'est à partir de ce sixième épisode que la volonté d'impressionner à chaque fois le joueur est devenue une des marques de fabrique de la saga "Final", Square repoussant à chaque fois les limites des consoles accueillant ses jeux.


    Maintenant,
    ... heureusement il y avait l'import, notamment de la version américaine (l'anglais étant nettement plus accessible que le japonais)
    et c'est peut-être le point le plus important, en marge de l'aspect purement technique, Final Fantasy VI allait aussi être "révolutionnaire" sur le plan du scénario: l'aventure qui y est décrite est nettement plus torturée que dans les épisodes précédents, faisant la part belle aux situations tragiques et au développement des états d'âmes des protagonistes. Plutôt que de relater, de manière linéaire, les péripéties d'un héros principal entouré d'un petit groupe de persos secondaires, Square développe ici la personnalité d'une bonne dizaine de personnages. Au final, on n'est donc plus en présence d'un RPG gentillet à la facture "classique", où les protagonistes sont sans défauts et constamment emprunt de bons sentiments. J'en veux d'ailleurs pour preuve la présence, dans la version originale japonaise, de dialogues assez crus entre les persos -chose assez inhabituelle pour un jeu, encore plus pour un RPG populaire- (dialogues qui seront bien entendu modifiés lors de la sortie du jeu en version US).
    Que ce soit donc sur la forme ou sur le fond, on voit que tous les éléments étaient réunis pour faire de Final Fantasy VI un épisode hors du commun, revendiquant ouvertement une orientation plus mature, couplée à un côté "grand spectacle" indéniable. Le succès de cette formule auprès des joueurs sera tel que les épisodes suivants se calqueront aussi sur le même principe (avec plus ou moins de réussite), le scénario et l'aspect technique prenant chacun autant d'importance pour essayer de faire vivre au joueur une aventure inoubliable.Si vous êtes fan de la série Final Fantasy, vous n'êtes pas sans savoir que les différents épisodes ne sont pas liés entre eux au niveau du scénario et proposent chacun (malgré une série de récurrences propres à la saga) des univers différents. Final Fantasy VI n'échappe pas à la règle.
    Le jeu se déroule mille ans après la guerre des Magi, un conflit ayant embrasé la planète toute entière et durant lequel les civilisations se sont affrontées en utilisant comme arme principale la magie. Lorsque cette guerre pris fin, la magie disparut avec elle. Les populations se sont par la suite reconstruites, mais en ne comptant que sur les avancées de la technologie.


    A
    FF6 est l'un des meilleurs épisodes de la série
    tel point que les possibilités offertes par la magie et son utilisation ont été reléguées au rang de vieilles légendes. Dans ce monde, l'Empire, à la tête duquel se trouve l'empereur Gestahl, se fait de plus en plus menaçant à l'égard des territoires voisins. Son armée est entièrement équipée de la Magitek, résultat du mélange entre les technologies actuelles et la magie. C'est dans ce contexte que va débuter votre aventure. Et d'emblée, plusieurs questions apparaissent en toile de fond: comment cet Empire est-il parvenu à maîtriser la magie, censée avoir disparu il y a mille ans? Cette réapparition de la magie est-elle annonciatrice d'une nouvelle guerre? Le jeu y répondra assez rapidement, au fur et à mesure de l'avancement du scénario.
    Le joueur, de son côté, n'aura pas le temps de souffler, puisque dès le générique de début, il sera embarqué dans l'histoire. Générique de début particulièrement mémorable d'ailleurs. On y voit deux soldats de l'Empire et une jeune femme qui bravent une tempête de neige pour se rendre à Narshe, une petite ville minière où l'on aurait découvert un Esper (une créature possédant des pouvoirs magiques). Nous voilà donc embarqué dans une aventure qui va être fortement marquée par l'opposition technologie/magie, tout comme par la psychologie des personnages. Preuve, s'il en était besoin, que l'équipe de Square n'a pas foncé tête baissée dans la réalisation du jeu, mais a réfléchi à chacun des éléments du jeu pour fournir un background solide.
    Alors que beaucoup de RPG's se contentent de quatre ou cinq personnages jouables, Final Fantasy VI permet au joueur de diriger quatorze persos différents (douze plus deux cachés) pour composer son groupe d'aventuriers. Et pour bien montrer la rupture avec le sacro-saint principe du héros principal flanqué de quelques seconds couteaux, aucun des protagonistes de Final Fantasy VI ne prend véritablement l'ascendant sur un autre. Chacun dispose d'un passé qui lui est propre et que le joueur découvrira petit à petit. En outre, ils ont chacun une capacité et des caractéristiques propres, ce qui les rend vraiment uniques au sein du groupe, mais également très complémentaires. A tel point que le joueur pourra composer sans trop de soucis l'équipe qui lui conviendra le mieux.


    Parmi
    Il est possible de trouver une version traduite en français sur Internet (à jouer via un émulateur)... si bien sûr vous possédez une version originale
    tous ces protagonistes, on remarquera quand même qu'il y en a un dont le parcours est intimement lié au scénario principal. Il s'agit de Terra, la jeune femme que l'on découvre au début du jeu. On apprend très vite qu'elle possède un lien particulier avec les Espers. C'est peut-être le seul personnage mis un peu plus en avant que les autres par les concepteurs du jeu. Et ceci d'autant plus que le thème musical de Terra est aussi le thème principal de ce Final Fantasy VI. Le fan retrouvera donc immédiatement ses marques, avec un vaste monde à explorer, de nombreuses villes et donjons, et bien entendu, des combats à n'en plus finir.
    Les déplacements sur la carte sont ici particulièrement bien rendus, grâce à l'utilisation du mode7 de la console. Les chocobos, permettant de voyager plus rapidement tout en évitant les combats aléatoires, seront également de la partie. Par la suite, vous pourrez même utiliser un aéronef. Enfin, comme dans tout bon RPG, les villes seront autant d'endroits où vous pourrez vous reposer, acheter de nouvelles pièces d'équipement et faire avancer le scénario. Côté combats, on retrouve des éléments connus, auxquels viennent s'ajouter quelques nouveautés. Vous pourrez y diriger jusqu'à quatre persos simultanément. On retrouve la jauge ATB (Active Time Battle) introduite par Final Fantasy IV, qui permet d'avoir une approche nettement plus stratégique et plus dynamique des combats.
    En marge des habituelles actions "Attaque", "Magie", "Objets", on aura aussi la possibilité d'utiliser une aptitude spéciale (spécifique à chacun des persos). A titre d'exemple, Locke pourra subtiliser des objets aux ennemis. En utilisant "Peindre", Relm pourra imiter les attaques ennemis et les retourner contre eux, etc. Une autre nouveauté est aussi la présence des attaques de désespoir: quand un perso voit son nombre de HP (points de vie) diminuer de manière critique, il peut alors enclencher une attaque spéciale sensiblement plus puissante que son attaque normale.


    Cet
    De nombreux persos à recruter, des menus clairs, un contenu dense et riche. Bref, il y a de quoi faire...
    épisode se démarque aussi par l'abandon du système des classes, qui était présent dans le cinquième épisode. Ici, les personnages ont des classes déterminées à la base, qui leur donnent des spécialités bien définies. Mais ne croyez pas que ceci rende votre équipe moins personnalisable, car vous pourrez "modeler" les compétences de vos combattants grâce à la présence des reliques et des Espers. Les reliques, à l'instar des armes ou des protections,s'équipent sur le perso, afin d'augmenter ses statistiques et ses compétences. Elles sont nombreuses et présentent chacune des effets variés. A titre d'exemple, certaines permettent d'utiliser plusieurs armes, d'autres offrent une protection contre certains types d'attaque...
    Les Espers (ou invocations) ont, quant à eux, un rôle primordial dans cet épisode, puisqu'ils permettent aux personnages d'apprendre des magies (sauf pour Terra et Celes, qui ont la faculté de les apprendre en évoluant). Les pouvoirs des Espers morts sont en fait enfermés dans des cristaux, appelés Magicites. Ce sont ces cristaux qui, une fois équipés sur un perso, lui permettront d'invoquer un Esper (une seule fois par combat) et d'apprendre des magies. Invoquer un Esper consomme beaucoup de points de magie mais permet de réaliser une attaque dévastatrice. Les différentes magies, elles, ne s'apprennent pas immédiatement: le personnage devra les assimiler progressivement, au gré des combats. Par contre, une fois qu'elles sont toutes assimilées, on peut équiper un autre Esper sur le perso, et entamer de nouveaux apprentissages. Avec un tel système, on obtient donc des combattants connaissant un nombre assez impressionnant de sorts, d'autant plus que le nombre d'Espers présents dans le jeu est de 27.
    Après la période Super Famicom et sans toutefois totaliser un nombre aussi important de portages et rééditions que Final Fantasy IV (certainement le titre le plus "exploité" du catalogue Square Enix), Final Fantasy VI est quand même réapparu à plusieurs reprises sur les consoles Nintendo et Sony. On pourra toujours critiquer cette politique qui consiste à "refourguer" aux joueurs des titres largement amortis... mais ne boudons pas notre plaisir, FF6 est un très grand classique du RPG, désormais accessible au plus grand nombre.


    Niveau
    FF6 se classe sans problème parmi les RPG's les plus aboutis de la console. Graphismes splendides et OST sont à l'épreuve du temps
    graphismes, les screenshots qui illustrent ce test parlent d'eux-mêmes. Avec sa capacité à afficher jusqu'à 256 couleurs simultanément à l'écran, la Super Famicom permet au jeu de Square d'offrir des graphismes colorés et très détaillés, avec des dégradés de toute beauté. Il suffit notamment de voir la finesse des décors dans les villes ou durant les phases de combat pour s'en rendre compte. Sur ce plan, le jeu met une "claque" magistrale aux RPG's concurrents, tout comme aux deux épisodes précédents. En comparant les screenshots du V et du VI, on serait même plutôt tenté de parler de "révolution" sur le plan technique, tant la différence est énorme. Concernant maintenant le mode7, on ne va pas revenir sur ses avantages. Disons simplement que là où le IV et le V se contentaient de l'utiliser avec parcimonie, Final Fantasy VI en fait un usage nettement plus généralisé. On en vient donc à se dire que Final Fantasy VI a été conçu et développé du début à la fin pour la Super Famicom, en tirant parti à 200% de ses capacités graphiques et sonores. A tel point que si Square avait voulu porter son titre sur une autre console (je sais, on nage ici en pleine fiction...), on aurait mal vu qu'elle machine aurait pu l'accueillir sans le défigurer.
    Le fait que les consoles qui ont accueilli le titre par la suite (PlayStation et GBA) ont à chaque fois éprouvé des difficultés à restituer le jeu original et ses qualités, me conforte dans l'idée que la version d'origine est de loin la meilleure. Et ce, même si la version GBA tire agréablement son épingle du jeu (avec notamment une superbe traduction française), et que la version PlayStation propose une magnifique vidéo en guise d'intro.
    Car après un cinquième épisode assez décevant sur le plan musical, les fans auraient pu craindre le pire pour ce sixième volet. Heureusement pour eux, Nobuo Uematsu s'est littéralement surpassé et leur a livré des compositions musicales tout simplement magnifiques. Au même titre que les graphismes et le scénario, la musique de Final Fantasy VI hisse le titre de Square vers des sommets encore jamais atteints par un RPG. Et encore aujourd'hui, l'OST est considéré par beaucoup comme l'une des meilleures bande-son jamais produite pour un jeu vidéo...



    Conclusion

    Certains titres Note



    se contentent de marquer une seule et unique génération de consoles. D’autres, comme Final Fantasy VI, se paient le luxe de perdurer, en conservant intactes toutes leurs qualités initiales. Et c’est bien à cela que l’on reconnaît les grands jeux, les seuls capables de séduire les joueurs, toutes générations de consoles confondues. En dotant son titre d’un scénario plus torturé, de personnages jouables plus nombreux et charismatiques, ainsi que d’une réalisation technique bluffante, Square a non seulement bousculé les habitudes du RPG nippon de l’époque, mais a aussi fait entrer la série Final Fantasy dans une nouvelle ère : celle du RPG plus mature et à grand spectacle. Aussi essentiel que l’épisode VII, ce Final Fantasy VI est donc un classique indémodable (mais ça, vous l’aviez compris) et se doit de figurer dans votre ludothèque. Car malgré ses petits défauts techniques (vite oubliés), il vous offrira une expérience de jeu sans commune mesure. On s’inclinera donc devant le travail fourni par Square sur cet ultime épisode Super Nintendo.




    Test réalisé par Kenshiro


    L'article original est issu du site "La Mémoire du Pad", qui a fermé en 2019.
    article initial : mai 2011
    mise à jour : octobre 2025


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