|
(PUB)
|
|
|
|
|
Après 
L'histoire se déroule en 2 temps et à 2 époques très différentes. Ça ne plaira pas à tout le monde mais on ne peut que saluer l'originalité nous avoir enchantés avec la trilogie des Prince of Persia sur la précédente génération de consoles, Ubisoft Montréal nous offre une toute nouvelle licence, de nouveaux personnages et bien entendu un nouveau moteur graphique. C'est après avoir entendu monts et merveilles sur lui que je me suis décidé (enfin !) de tester le fameux Assassin's Creed. Et on tient là une nouvelle preuve que dans la vie et pour les jeux vidéo en particulier, tout est subjectif. Affublé des meilleures notes et des meilleures critiques, les testeurs du monde entier ont certainement dû oublier les centaines de défauts que compte également le jeu. Certes il est sympa, il est beau, il est vaste et riche niveau gameplay mais il possède également une liste longue comme le bras de tares qui font que (en toute objectivité) ce n'est pas un jeu aussi formidable qu'on veut bien nous le faire gober. Alors, par où commencer ? Par le début ? Ça me semble judicieux.
On commencera par cet univers, assez bizarre qui mélange le hi-tech au médiéval. Plus ou moins de nos jours (2012), Desmond Miles se retrouve enfermé par un savant un peu dingue, qui a créé une machine qui permet de revivre le passé de ses ancêtres. Les employeurs du doc veulent des infos que détiendrait un certain Altaïr, l'ancêtre de Desmond qui a vécu au XIIe siècle. En s'installant dans l'Animus (la fameuse machine), notre prisonnier retourne au temps des Templiers, en pleine Guerre Sainte. Voilà pour les bases et je vous laisse tout le plaisir de découvrir son sympathique scénario par vous-même ou dans notre "spoil" en fin d'article.
Par contre, même s'il se découd assez lentement, c'est la mise en scène qui (selon moi) pêche sévèrement. Les modélisations sont de bonne qualité (surtout pour les protagonistes principaux) mais les cut-scènes sont à chier. Les visages sont inexpressifs et donc ne suivent pas du tout les dialogues, qui sont parfois d'un ton inapproprié. Bref, si on peut trouver le rendu graphique absolument fabuleux (j'y reviens plus tard), toute la partie narration n'a pas été assez travaillée. Il faut dire qu'Ubisoft est loin d'être un spécialiste en la matière et ça se vérifie une fois de plus. Vous me soutiendrez alors que le jeu date de 2007 et je vous rétorquerai que la même année sont sortis Call of Duty 4, Halo 3, Uncharted ou encore God of War II... que des jeux dont la narration est exceptionnelle ! Excusez du peu, mais niveau mise en scène, Assassin's Creed est totalement largué. Par contre c'est sur l'écriture, le scénario, qu'il se défend admirablement bien...

Lorsqu'on 
La jouabilité est très assistée mais par moment Altaïr fait n'importe quoi, notamment lors de phases de parkour. Le résultat est passablement énervant, surtout lorsqu'on est poursuivi joue dans les rares passages du présent/futur, Desmond ne sait pour ainsi dire rien faire. Par contre son pendant du passé, Altaïr, est un dieu de la plate-forme. Très inspiré par Prince of Persia, il est rapide, agile et tout a été fait pour nous faciliter les phases d'escalade ou d'escapade sur les toits. En effet, il suffit de presser la touche "courir" et celle pour "sauter", pour que le bonhomme s'exécute automatiquement. Problème : on n'est pas habitué à autant d'automatisme et on a toujours le vieux réflexe d'appuyer sur la touche d'action pour qu'il fasse un mouvement… qu'il fait en réalité tout seul. Résultat : arrivé devant un obstacle, le bougre saute dans l'autre sens ce qui peut être très irritant.
Mais le pire, c'est qu'Altaïr doit exécuter diverses missions principales (il y en a d'autres, subsidiaires, qui consistent généralement à sauver les miches d'un(e) paysan(e) soi-disant innocent), un fil conducteur qui malheureusement, tourne vite en rond : dérober un objet, écouter une conversation, trouver des points de visualisation, faire son rapport pour enfin tuer un déglingué notoire qui répand le mal autour de lui. Entre 2 directives, il faudra se balader sur plusieurs kilomètres, ce qui prend également pas mal de temps. Il y a tout même un petit avantage, c'est que les voyages à dos de cheval sont particulièrement bien réalisés et dépaysants. Ce sera également l'occasion d'apprécier des décors extérieurs somptueux.
En tant qu'assassin à la solde de l'Ordre du Temple, Altaïr doit bien évidemment se déplacer de façon furtive. Ce n'est pas toujours évident car en mode "incognito" il est tellement lent, qu'on en vient vite à prendre des risques sous peine de s'endormir. Du coup on se fait repérer et là, les galères commencent. Soit on la joue offensif et on essaie de tuer tout le monde (selon le nombre d'ennemis et leur rang, soit c'est jouable comme tentative, soit c'est totalement désespéré) soit on prend la fuite. Cependant, en mode fuite il arrive souvent qu'Altaïr fasse n'importe quoi, monte sur tout ce qui dépasse, s'accroche aux murs, trébuche comme une buse... bref il nous met les nerfs ! C'est là qu'on voit explicitement les défaillances d'une jouabilité trop assistée.
Malgré 
Les décors d'Assassin's Creed sont vraiment magnifiques ! Il est par contre dommage que la mise en scènes ne suive pas cette remarquable qualité tout, une fois semé, on peut se planquer et tout repasse au vert, souvent même contre toute logique (d'ailleurs avoir 20 gardes aux fesses qui nous coursent comme des dingues, c'est tout aussi débile, c'est comme si à l'époque ils avaient des radios pour prévenir tout le monde qu'un assassin s'enfuyait). Quant aux combats, ils sont loin d'être aussi instinctifs qu'on les aimerait. Les gardes sont très vite agressifs (en plus d'être en surnombre), ils ne se laissent pas faire et parent 9 coups sur 10. Autant dire qu'à plus de 3 assaillants contre 1, mieux vaut courir ! Et c'est un peu dommage car si ça rend le jeu que plus réaliste, ces passages-là sont aussi les plus pénibles.
Nous avons une carte à disposition, carte qui demande qu'on scrute avant tout les hauteurs pour avoir une vue d'ensemble et réaliser ce qui deviendra rapidement l'un des grands symboles de la série : la synchronisation via la vision de l'aigle ! Le processus permet de "cartographier" la zone, afin de mieux s'y repérer et surtout de trouver les divers points d'intérêt. Ceci dit, même comme ça, elle reste assez illisible. Heureusement que le pseudo-GPS, qui indique les prochaines cibles, est assez efficace.
Si le jeu souffre de temps de chargement parfois interminables, techniquement, Assassin's Creed est sublime. Bien sûr certaines animations sont à chier, les PNJs en sont souvent la cause, il y a pas mal de fautes de goût comme le manque de synchro labiale ou encore le fait que tout le monde se ressemble (il n'est pas rare de voir 2 types strictement identiques assis sur le même banc), et ce sans revenir sur la piètre qualité de la mise en scène. Sinon on peut le dire, les décors sont souvent somptueux ! Fonctionnant sous "Scimitar", ce moteur propriétaire à Ubisoft servira plus tard qu'à 2 autres titres de la maison, à savoir Shaun White Snowboarding et la version 2008 de Prince of Persia (les suites de ce premier Assassin's Creed utiliseront le moteur Anvil). Oui, Ubisoft a depuis toujours développé ses propres moteurs graphiques, évitant ainsi les faiblesses techniques des moteurs unifiés tels que l'Unreal Engine. Un développement interne permet d'avoir un moteur adapté aux besoins du jeu et du studio, plutôt que de devoir se soumettre aux capacités d'un moteur générique peut-être très performant, mais qui ne sera pas forcément approprié.

Au 
Beaucoup de choses agacent dans ce jeu (poursuites, combats...) mais Assassin's Creed reste malgré tout fascinant sur bien des points :) rang de ses facultés, il gère une véritable population au sein des villes, la physique est pas trop mal respectée (merci Havok), les mouvements de notre more-ninja sont impressionnants de souplesse (il se mouve avec une certaine grâce) et de réalisme (un vrai yamakasi ce type-là !). De plus les décors (surtout à l'extérieur des villes) sont magnifiques. Preuve d'une certaine recherche artistique et d'un travail acharné sur le moindre détail, la plupart des textures sont bien travaillées, les hauteurs sont éblouissantes de beauté, la ligne d'horizon est lointaine, en clair c'est du très beau boulot.
Quant au son, si la qualité est assez présente, on peut regretter que les musiques composées par Jesper Kyd, soient si discrètes. Au lieu de poser un ton chevaleresque et épique, elles restent dans leur coin, timides et ne donnent finalement pas l'aura dont aurait mérité l'ambiance. Pour les bruitages c'est pareil : ils sont bons mais se gardent bien de sortir des sentiers battus. Reste un doublage français plus que correct où on appréciera quelques acteurs de renom. Aux Etats-Unis ils ont eu droit à quelques pointures comme Philip Shahbaz, Kristen Bell ou Nolan North. Ce dernier est bien connu du métier puisqu'il incarne Nathan Drake dans les Uncharted, Eliot dans Army of Two, Jason dans Shadow Complex et il a prêté sa voix à tout un tas de jeux (SWAT 4, Terminator Salvation, Saint Row, Halo 3/ODST/Wars, Fable II, darkSector et j'en passe).
D'ailleurs, en plus de réaliser le doublage en VO, 2 de ces acteurs principaux ont été motion-capturés afin de produire les meilleures cinématiques possibles (c'est dire la tronche que ça aurait eu, si ça n'avait pas été fait comme ça !). Si Philip Shahbaz a assuré le doublage d'Altaïr, la motion-capture a par contre été réalisé par Francisco Randez (un mannequin québécois). En France, Altaïr est doublé par Bruno Choël (la voix officielle de Johnny Depp et Ewan McGregor), alors que de son côté, Desmond est doublé par Xavier Fagnon (que je cite assez souvent). Enfin Kristen Bell (l'actrice de Veronica Mars) a quant à elle prêté sa voix et son visage à Lucy Stillmann (chez nous elle est doublée par Chloé Berthier). Bref, vous l'aurez compris, malgré le manque de synchro, notre VF est de qualité, notamment grâce au professionnalisme de ses doubleurs.
Assassin's
Note
Creed (littéralement le "credo de l'assassin" en français) est un jeu qui, dans un sens fascine, attire le joueur et dans un autre est super gonflant ! Il suffit d'y jouer 1 heure pour s'en apercevoir. Son univers est assez "open-world" mais sans mission, il ne sert quasiment à rien de se balader. Les combats manquent de pêche et de naturel, les échappées sont pénibles au possible, les missions sont extrêmement redondantes et je ne parle même pas de ses trajets imposés (alors que le jeu nous fait quelques "avances rapides" dont il a le secret), qui rallongent la durée de vie et endorment le joueur. Bref même si le background est bien travaillé, même si la douce Jade Raymond (qui est productrice sur ce titre) nous a vanté ses louanges, il n'empêche que nous ne sommes pas en présence d'un jeu qui mérite autant d'éloges.
OK, Assassin's Creed est un jeu sympa, bien fait, beau, tout ça tout ça... mais je regrette, on ne colle pas 18/20 à un titre qui se traine autant boulets derrière lui. Pourtant force est de reconnaitre que malgré mes railleries, mes crispations et mes coups de gueule, il m'a été difficile de lâcher prise avant d'atteindre l'épilogue. Tel un papillon de nuit attiré par la lumière, quelque chose m'a subjugué... hypnotisé. Ainsi, une (grande) partie de moi avoue qu'Assassin's Creed mérite une (grande) partie de sa réputation (de toute façon il n'y a qu'à voir ses ventes, c'est énorme pour une nouvelle licence) car plus on y joue, plus on l'apprécie.

