Cronos The New Dawn -- Review sur SoloGamerTest

 





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Narration
Jouabilité & Gameplay
L'image
Le son
Note générale


Testé sur :

 

 


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Sortie mondiale : septembre 2025
Développeur : Bloober Team
Editeur : Bloober Team
Genre : survival horror

Version testée : française
Doublage : anglais
Textes à l'écran : français

Version logicielle testée : v.1.0
Moteur graphique : Unreal Engine 5
Moteur physique : PhysX

Difficulté :
Temps de jeu : 14 à 18 heures en moyenne
Multi-joueurs : non

Titre alternatif : Chronos - Kronos
Prix au lancement : 60€



Installation PlayStation 5

Support : 1 Blu-Ray ou en téléchargement sur PlayStation Store
Installation : 23 Go
Performances : 4K upscalé en 30 fps ou 60 fps variable selon le mode
Optimisation PS5 Pro : non
Compatible VR : non
Compatible Remote Play : non


Installation Xbox Series X/S

Support : uniquement en téléchargement sur Xbox Games Store
Installation : 22 Go
Performances Series X : 4K upscalé en 30 fps ou 60 fps variable selon le mode
Performances Series S : 1080p upscalé en 30 fps


Installation Switch 2

Support : Game-Key Card ou en téléchargement sur Nintendo eShop
Installation : 18 Go
Performances : 1080p upscalé en 30 fps en docké


Installation PC

Support : en téléchargement sur Steam, Epic Games Store, GOG et Windows Games Store
Installation : 18 Go
Compatible VR : non

Configuration minimale :
CPU : Amd Ryzen 5 3600 - Intel Core i5-8400F
RAM : 16 Go
VIDEO : avec 8 Go de VRAM (type GeForce GTX 1080 / Radeon RX 5700 XT)

Configuration de test :
CPU : AMD Ryzen 7 3800X
RAM : 16 Go (DDR4)
VIDEO : GeForce RTX 3060 (12 Go)
STOCKAGE : SSD NVMe de 1 To
OS : Windows 10 (x64)
Résolution testée : 1920x1080
Niveau de détails :




     


     




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Cronos

The New Dawn


Après avoir
La Bloober Team c'est ce studio polonais qui monte qui monte. Après les excellents The Medium et Silent Hill 2 Remake, ils reviennent avec une nouvelle licence
découvert The Medium en 2021, j'ai immédiatement su que la Bloober Team irait loin (contrairement à beaucoup qui pensaient juste à un coup de chance). Ainsi après l'excellent Remake de Silent Hill 2 (sorti 2024), voilà que le studio polonais enchaine avec Cronos, un jeu qui m'a intrigué dès sa première bande-annonce. Jeu résolument de 9e Génération (en somme pas de version PS4 et Xbox One, le cross-gen étant un boulet sur cette Gen', un boulet qui a duré plus de 5 ans, ce qui est anormal), le nom Cronos fait évidemment référence aux voyages dans le temps, et non au titan de la mythologie, au film de 1993 ou au groupe de Metal des années '90 (d'où l'intérêt de ce sous-titre, The New Dawn, qui est peu original mais qui permet de se différencier en faisant une recherche sur le Net).
Premier bon point, le jeu n'est pas très gourmand puisque quelque soit le support, il pèse plus ou moins 30 Go. C'est vraiment pas mal et ça nous change de tous ces jeux où le mot "optimisation" a loupé leur berceau. On note aussi que j'ai testé le jeu en version 1.0 et fait exceptionnel, il n'a pas reçu de "patch day one" et a parfaitement tourner tout du long. Il y a bien eu quelques micro-bugs mais rien d'important et aucun script bloquant. C'est une belle leçon pour l'industrie, une preuve qu'une bonne phase de beta-test sert déjà à éliminer tous les gros bobos, contrairement à la majorité des jeux actuels qui sortent dans un état déplorable et qui doivent être patchés plusieurs fois, rien que pour être stables.
Mine de rien ça fait plaisir de voir que le disque de sa version PS5 sera toujours fonctionnel des années plus tard. La donne sera très différente pour le PC (puisque les éditions physiques n'existent pour ainsi dire plus), un chemin qu'emprunte désormais la Xbox Series X dont l'édition n'existe qu'au format dématérialisé. Enfin la Switch 2 profite d'une simple Game Key Card, pas besoin d'épiloguer sur ce que j'en pense.



Les voyageurs du temps


Cronos : The New Dawn
On ne va pas se mentir, le look de notre personnage est affreux ! Sans dire qu'elle aurait dû être sexy, là c'est abusé...
(la nouvelle aube en français) suit le "Voyageur", un agent d'une organisation énigmatique appelée le Collectif, pour une mission baptisée la Vocation. Le Voyageur doit survivre aux dangers d'un désert post-apocalyptique pour trouver des points lui permettant de remonter le temps jusqu'à la Pologne des années '80, afin d'en extraire des personnes sélectionnées, et qui n'ont pas survécu au "Changement". Le Changement étant un événement cataclysmique qui a transformé les humains en monstres appelés "Orphelins". Le joueur prend donc le contrôle de la Voyageuse ND-3576, au moment où elle sort de son hibernation, afin de poursuivre l'œuvre du Collectif visant à sauver l'humanité du Changement.
Dès le départ, il y a quelque chose qui me chiffonne un peu dans la narration de ce titre. En effet, on nous largue dans ce monde post-apo sans en connaitre les tenants et aboutissants. J'entends par là qu'un simple texte (ou une voix off) aurait déjà fait office de mise en bouche. Non ici, après une intro un peu déroutante, on est largué dans un monde qu'on ne connait pas, on ne sait pas "qui" on est et à vrai dire, ni d'où on vient (on a été largué depuis une station spatiale ?), et pire encore, on ne sait même pas vraiment ce qu'on fout là. En gros, même si la mise en situation ne manque pas d'intriguer, il est clair que ça manque sérieusement d'enrobage et de consistance.
Durant le jeu, il y a bien quelques (rares) scènes de dialogues avec un autre gars (Le Gardien) qui visiblement a un gros vécu, mais généralement la miss fait surtout des rapports à son Collectif et basiquement on ramassera des documents textuels à lire, et on écoutera des messages audio. Si ça vous fait penser à BioShock et Dead Space, vous êtes au bon endroit.Ainsi donc la narration est assez minimaliste, et même si j'apprécie le travail de ce studio (car j'adore The Medium et Silent Hill 2 Remake), là pour le coup je trouve que ça fonctionne moins bien.



Plus près de Big Mama que de Big Sister


Du mystère oui,
C'est Kelly Burke qui a été motion-capturée pour assurer le rôle de ND-3576... mais elle n'a pas du beaucoup souffrir
mais laisser autant de questions sans réponse, c'est hyper frustrant ! Qui est le Collectif, d'où vient le virus (d'ailleurs vous noterez vite que le jeu a été développé durant la pandémie du COVID-19, tant la peur de ce virus qui a changé pas mal de choses, plane irrémédiablement sur une grosse partie du jeu), qui est "réellement" ND-3576... ? Autant de questions qui ne trouveront pas vraiment de réponses, la Bloober Team ayant cette fois fait le choix de rester flou de bout en bout. Et moi ça, j'aime pas... j'aime pas resté sans réponse.
A ça s'ajoute une mise en scènes sans grande prétention, où les grosses scènes ont été motion-capturée : laissez moi rire, Kelly Kurke qui joue le rôle principal, n'a pas dû beaucoup souffrir, notamment au niveau des expressions faciales.
En effet, allez savoir pourquoi, les Voyageurs sont équipés d'une sorte de scaphandre au look très... moche, n'ayant pas peur des mots. Alors certes, il fallait bien se protéger des dangers environnementaux, je le concède, ceci dit Samus Aran aussi doit se protéger et ça ne l'empêche pas d'être sexy et surtout, de voir son visage ! Là on dirait les scaphandres des Protecteurs de BioShock, en plus moche encore, et sans réelle raison. D'ailleurs je pense sincèrement que la décision que notre personnage soit une femme, a été pris relativement tard dans le développement, car physiquement rien ne retranscrit sa potentielle féminité et vu avec qu'elle hargne elle cogne ou détruit les caisses à coup de tatane, moi je vois plus un bonhomme, bien bourru et bien poilu, plutôt qu'une "voyageuse". D'où l'intérêt d'une armure protectrice qui aurait un peu plus épousé les courbes de la demoiselle, ainsi que d'un casque avec une vitre où on aurait vu son visage. En fait, après réflexion, je pense surtout que la Bloober n'avait pas envi de s'emmerder avec tout ça, ils sont donc allés au plus simple. Mouais, je reste moyennement convaincu par la prestation du coup...



Cronos, le titan, le père de Zeus ?
Non, l'autre...



Cronos est
Cronos reprend quasiment tout de Dead Space (cliquez pour agrandir)
un survival horror en vue TPS, ainsi après The Medium et Silent Hill 2 Remake, le studio continue d'explorer le genre de l'horreur. Très, presque trop, inspiré de Dead Space, on en retrouve toutes les mécaniques (lui-même s'étant inspiré ouvertement de ce qui existait déjà, Resident Evil en tête de liste) : trouver des clés ou des codes pour déverrouiller des portes, activer des générateurs, on a un inventaire hyper restreint (je dirai même qu'à ce niveau-là, c'est vraiment abusé) où le moindre objet prend une case (que ce soit un fusil ou une simple clé), d'où l'utilité d'un coffre interconnecté (Resident quoi déjà ?), on a peu de munitions, des bornes de sauvegardes manuelles (même si le jeu nous fait le plaisir d'avoir malgré tout quelques sauvegardes automatiques) et bien sûr un personnage lourdaud face à des ennemis nettement plus mobiles et agressifs.
Oui, notre personnage est lourd à déplacer, tout en étant incapable de sortir des sentiers battus (en le laissant barrer la route par 20 cms de neige ou un simple banc), mais ça, ça n'a pas empêché BioShock 2 d'être bon, ni Dead Space d'être excellent. D'ailleurs Cronos s'inspire dans les grandes largeurs de ce dernier, puisque nous aurons même un module antigravitationnel, on mettra des gros coups de savate pour briser des caisses en bois (ou exploser un ennemi avant qu'il nous réattaque) à croire que malgré toute la bonne volonté de la Bloober Team, ils ont eu bien du mal à renouveler leur principale source d'inspiration.
Pour se défendre, notre "voyageuse" aura d'abord un flingue (appelé le Glaive) à la puissance poussive. Le pétard a beau être énorme, on reste loin d'une véritable soufflante. Notez que toutes les armes ont un tir classique et un tir chargé, ce dernier étant plus puissant (tout en ne consommant qu'une seule munition) mais nécessite de bien viser et surtout d'attendre 2 à 3 secondes alors qu'un ennemi nous fonce dessus. Viendra ensuite d'autres armes (comme le fusil à pompe, la mitrailleuse, une sorte de fusil-arbalète qui tire des carreaux ultra puissants), la Torchère (une sorte de lance-flammes qui balance un mono-jet devant soi - pas mal pour l'autodéfense et brûler certaines parois) ou mieux encore les mines (appelée "bûcher), qui n'explosent et s'enflamment qu'au contact des ennemis (de quoi ériger de véritables stratégies).



La Torche d'hier ?


Bien que
Et Dead Space n'est pas le seul : Resident Evil, Singularity, Bioshock... la Bloober Team a pioché ses idées un peu partout
très cloisonné et dirigiste, l'exploration est toujours gratifiante, voire même salvatrice car il faudra récupérer un max de ressources (énergie, produits chimiques et pièces détachées avant toute chose) qui ont une grande utilité. En effet, dans un sous-menu dédié, on pourra alors concevoir des munitions et des soins. Et tout le dilemme est là : l'inventaire est un enfer à gérer, les ennemis encaissent beaucoup trop (alors que les munitions trouvées en chemin sont rares) et forcément, on a aussi besoin de réparer son armure. Dans les "safe room" on retrouvera donc le fameux coffre, une borne pour sauvegarder, mais aussi un atelier où on pourra upgrader ses armes (puissance de feu, recul, chargeur...) ainsi que son personnage (santé et surtout taille de l'inventaire !). Pour ça il faudra investir des points d'upgrade (qui sont très rares, au moins autant que les "points de force" de Dead Space) ou revendre son surplus (notamment des objets rares trouvés ça et là qui n'ont qu'une utilité : les revendre pour faire des sous) afin de se payer de précieuses mises à jour.
D'autres mécaniques entrent en jeu comme l'altération des anomalies, qui permettent de revenir à un état "pré-Changement". Et ça vous fait pensez à quoi ? A Singularity bien sûr ! Le jeu de Raven Software sorti en 2010, où notre personnage possédait un artéfact capable de détériorer (de vieillir je dirai plutôt) ou de remettre en place (rajeunir) un objet, permettant ainsi de débloquer le passage. 15 ans plus tard, Cronos s'approprie cette belle idée puisqu'on pourra ainsi déjouer quelques facéties du level design ou même reconstruire un bidon explosif, en vue de mieux exploser l'adversité (vous l'aurez compris, le feu est l'une des armes les plus efficaces). Malheureusement, exactement comme dans Singularity, la manipulation des anomalies est tout aussi scriptée. Impossible de faire ce qu'on veut ou d'altérer n'importe quel objet, comme quoi en 15 ans on a beaucoup fait évoluer les graphismes, mais les mécaniques de jeu elles, sont restées les mêmes.



Un bon survival horror...
Mais en manque d'idées fraîches :(



Tout ceci
Attention, Cronos est un jeu difficile qui ne propose aucun mode de difficulté ou cheat codes. Ça risque d'être dur-dur pour certains...
est bien sympa, mais aussi affreusement classique. Attention, "classique" ne sous-entend pas "sans intérêt", c'est juste qu'il est évident que la Bloober Team a apprécié certains jeux, en a récupérer les rouages et a fait sa propre tambouille. En résulte un titre plaisant à parcourir, mais tout sauf réellement original. J'en ai bouffé des jeux d'action, des TPS, des FPS, des survival horror et pour être franc, Cronos ne m'a jamais surpris. C'est un jeu sympa, il y a quelques passages un peu plus glauques ou flippants que d'autres, mais en dehors de ça, de cette formule bien huilée, j'ai trouvé que ça manquait un peu de singularité. Remarquez après le remake de Silent Hill 2 et The Medium qui est un Silent Hill-like, il parait évident que ce modeste studio (bien qu'il compte désormais plus de 250 personnes) n'est pas passé maitre dans l'art de l'innovation, mais plutôt dans le subtil équilibre qui différencie la mince frontière entre l'hommage, l'inspiration et le plagiat pur et simple.
Cependant mon plus gros grief ne se situe pas ici. En effet, alors que les options sont plutôt bien fournies, Cronos ne propose aucun mode de difficulté. Si jusque-là les jeux de la Bloober Team étaient toujours équilibrés entre challenge et intérêt (bien que jugés trop faciles par les hardcore gamers), cette fois on se heurte vite à un sérieux problème d'équilibrage. En effet, surtout en début d'aventure, les armes ont une puissance poussive et notre personnage se fait exploser en 3 coups à peine. Sachant le tank qu'on a entre les doigts, alors qu'en face les ennemis se meuvent assez rapidement, on se retrouve vite dans une impasse. Alors je sais, la tendance actuelle est soit de proposer des jeux ultra faciles pour plaire au plus grand nombre, soit des jeux hyper durs, afin de satisfaire cette frange de gamers pour qui plaisir de jouer rime avec défi. Le problème, c'est qu'entre les 2, ils oublient tous les autres !



Cronos c'est le Canada Dry de Dead Space


D'où l'intérêt
Cronos est un jeu assez léger (moins de 30 Go) et parfaitement stable dès sa v.1.0. Une belle prouesse :)
d'avoir plusieurs modes de difficulté, ça sert avant tout à contenter tout le monde : les "noobs" d'un côté (ou ceux qui ne veulent pas se prendre la tête, qui veulent juste "vivre" une histoire) et les gamers élevés à la dure, qui adorent se tailler les veines sur le moindre affrontement. Seulement voilà, la Bloober Team a décidé de rendre son jeu élitiste, laissant le carreau tous ceux dont la difficulté rebute (les autres seront par contre ravis). Car même si ça s'améliore un peu au fil du jeu (notamment en ayant des armes un peu plus puissantes), il faut voir ce qu'un simple ennemi est capable d'encaisser ! Soit tout le contraire de cette ND-3576 qu'on pourrait croire bien badass, mais qui en réalité, est aussi fragile qu'une simple humaine (c'est même à se demander si l'armure sert à quelque chose).
Le pire se sont bien évidemment ces ennemis qui vont "fusionner" avec d'autres corps, les rendant bien plus forts et résistants (c'était l'une des grandes "features" du jeu mais je trouve que ça n'apporte pas grand-chose finalement) ou encore les boss, qui sont atrocement difficile à vaincre ! Bien souvent on les affronte dans des espaces exigus, et ils mangent du plomb comme aucun autre, ce qui fait qu'on tombe à cours de munitions et au corps-à-corps vous pouvez tout de suite oublier, c'est la mort assurée ! Bref, on s'inspire de bien des jeux, mais on échoue à proposer une aventure aussi équilibrée. C'est ici le pire défaut d'un jeu qui risque fort de vous tomber des mains...
Techniquement, le jeu tourne sous Unreal Engine 5, le nouveau moteur à la mode, à défaut d'être aussi exceptionnel qu'on a bien voulu nous le faire croire. Premièrement je reviens sur le fait que j'ai testé une version 1.0 parfaitement stable et exempte de bugs, ce qui fait bien plaisir. Par contre c'est devenu une sale manie depuis quelques années, au lancement du jeu sur PC, on va encore se farcir une compilation des shaders, pffff...



A ne surtout pas confondre avec Cronus


Alors je sais
Bien que généralement très sombre et grisâtre, le jeu sait aussi nous proposer quelques jolis décors
"pourquoi" le jeu fait ça (en 2 mots c'est pour que les shaders soient 100% compatibles avec le GPU installés sur votre machine), maintenant soyons clairs, on ne devrait pas attendre plusieurs minutes pour ça. Ne me dites pas que les développeurs ne sont pas foutus de compiler ça chez eux, et de nous les livrer "prêts à l'emploi". Y'en aurait pour 5 Go d'installation en plus ? Oui, et alors ! Le jeu ne pèse même pas 30 Go, donc c'est rien à côté des "super fessiers" de ces dernières années tels que Red Dead Redemption II, Horizon 2 ou encore le recordman toutes catégories, Call of Duty : Black Ops Cold War et ses plus de 300 Go d'installation !
Bref passons. Premier point, si on trouve rigolo la belle gestion de la physique dans les parcelles où l'apesanteur semble déréglée, au contraire le reste du temps le décor est totalement figé ! Malgré la violence des coups portés, vous ne briserez absolument rien, même en tirant à travers les vitres. Au niveau de l'ambiance, si le jeu sait faire parler la poudre, il sait aussi ménager son atmosphère, avec notamment des passages assez dégueu où les chairs semblent avoir fusionnées. Cronos sait faire monter le trouillomètre, jusqu'au moment où un truc bien dégueulasse nous tombe sur la gueule. Niveau décors, on se retrouve dans cette Pologne des années '80, ce qui est sympa pour la nostalgie des objets (des vieux ordis, des téléphones filaires, des machines à écrire, des vieux postes de télé, des radios...) et qui nous change aussi des sempiternels Etats-Unis, voire Japon et facsimilés (c'est un peu l'overdose ces derniers temps). La Bloober Team étant originaire de Cracovie en Pologne, je trouve naturel qu'ils promeuvent un peu cette Europe de l'Est qui n'a pas vraiment la côté ces temps-ci.



Les nouveaux hécatonchires...


D'ailleurs,
L'ambiance est superbement gérée, entre passages dégueu, bastons et moments de pure ambiance glauque
l'ambiance est post-apocalyptique, et on retrouve (une fois encore) plusieurs sources d'inspiration, telles que les incontournables The Last of Us et Fallout 4, sur lesquels le studio aurait apposé ces tons grisâtres propres à leurs productions. Le résultat donne une réalisation très sympathique, des décors pas mal détaillés et souvent finalement travaillés, à défaut d'offrir un jeu réellement beau ou techniquement impressionnant. En plus de ça, le jeu est extrêmement sombre (même après un réglage du gamma) et la lampe n'éclaire pas très bien. C'est pour une question d'ambiance ou pour cacher les défauts ? Peut-être un peu des 2...
Sur PC nous avons pas mal d'options graphiques et le jeu n'est pas spécialement gourmand, quand sur consoles nous avons 2 modes : les classiques Qualité et Performances. Dans les 2 cas, sur Xbox Series X et PS5, nous avons du 4K upscalé. L'un donne de meilleures performances, des visuels plus détaillés et une meilleure résolution native (avant d'être upscalée), mais il se limite à du 30 fps (ce qui peut être rédhibitoire si votre TV est grande), quand l'autre propose une résolution native plus faible, des graphismes moins détaillés mais un 60 fps nettement plus agréable pour les yeux. Ceci dit le framerate n'est pas tout à fait stable, du moins dans cette version 1.0 (sans doute qu'il sera amélioré d'ici quelques temps). Notez au passage qu'à l'instant où nous écrivons ces lignes, il n'existe pas de patch dédié à la PS5 Pro, ainsi la super console à plus de 800 balles offre les mêmes performances que son ainée.



Retour vers le Futur ?
Béé non ! Le passé...



Quant à la Switch 2,
Globalement, la partie sonore est de qualité, on aurait juste aimé une VF histoire d'être encore plus immergé dans l'ambiance
malgré ses belles promesses, on sent que la console n'est pas encore parfaitement maitrisée, ni même qu'elle offre des performances démesurées. En dockée elle n'offre que du 1080p upscalé et se limite à du 30 fps. Imaginez dès lors ce que ça donne en nomade, tout en pensant bien que la portable est incapable d'offrir le même rendu que sur consoles de salon, notamment en terme d'illumination globale. Heureusement pour elle, la petite fée DLSS viendra un peu saupoudrée le jeu de sa magie, ce qui globalement, rendra les graphismes tout à fait acceptables.
On termine par la partie audio qui, comme à son habitude, ne propose un doublage qu'en VOST. Alors je sais, les jeux en VF ne sont pas obligatoires, notamment lorsque le studio est modeste. Maintenant sachez que la Bloober Team commence à avoir une certaine notoriété et dans Cronos, les dialogues sont finalement assez rares. Mieux encore, rares sont les cinématiques mettant en scène des humains, donc pas besoin de gérer des grosses expressions faciales et de la synchro labiale... bref, c'était l'occasion de sauter le pas. D'autant que lorsqu'on peut se payer de la motion capture, je pense sincèrement qu'on peut se payer des doubleurs, non ? A la place, on a une Kelly Burke qui parle de façon monocorde, avec naturellement sa voix étoffée dans son autocuiseur vapeur au design à coucher dehors. J'en remets une couche là-dessus, il aurait été nettement plus agréable de voir son visage derrière une visière (au moins pour apprécier les expressions des yeux) et d'entendre une voix française. OK c'est un peu plus de boulot, mais bon sang pour l'immersion, c'est sans pareil !
A côté de ça, le son fait le job. Les véritables musiques (signées Arkadiusz Reikowski qui a déjà travaillé avec le studio sur Layers of Fear, The Medium et Silent Hill 2) sont rares. On a les classiques vagues angoissantes qui vont s'affoler au premier ennemi qui apparait, histoire de faire monter la tension du client. Enfin les bruitages sont efficaces, à défaut de défourailler. J'entends par là que les armes donnent bien, mais sont loin d'être vraiment explosives. En somme rien ne dénote, mais rien ne sort du lot non plus...



Conclusion

Depuis sa Note



toute première bande-annonce, Cronos est un jeu qui m'a séduit, intrigué. Seul son personnage central m'a de suite paru... franchement moche. Sans dire qu'il aurait fallu jouer une autre Samus Aran, avec ses belles courbes et son superbe casque qui laisse entrevoir une femme aussi farouche que sexy, il est clair que la Bloober Team a pris le pari de proposer un tank lourdaud au possible et dont le design est pas loin d'être repoussant. Il y a une femme là dedans ? Sérieusement, même dans BioShock 2 ils sont arrivés à féminiser un minimum les Grandes Sœurs... Niveau narration même topo : à quoi sert la motion capture si les humains sont si anecdotiques ? D'ailleurs les vraies cinématiques sont rarissimes, la mise en scène se contentant de documents à lire ou à écouter. Ne voyez-vous pas là une gênante solution de facilité ? Après je l'avoue, l'univers proposé et le fond du scénario sont intéressants (même si le début d'aventure est bien trop abrupte à mon goût), et le gameplay est vraiment sympa. Cronos n'apporte strictement rien de neuf puisqu'il emprunte autant à Dead Space, Resident Evil, BioShock que Singularity, mais il le fait avec suffisamment de finesse et de respect envers le matériau d'origine, qu'on lui pardonne volontiers d'être l'enfant d'une équipe de fans (surtout depuis qu'on sait que Dead Space ne reviendra sans doute jamais sur le devant de la scène).

Malheureusement, selon moi Cronos se heurte à un défaut majeur : sa difficulté. En ce sens, il m'a rappelé Callisto Protocol, avec des ennemis bien trop résistants et mobiles, quand nous on contrôle une patate arthrosée à l'armement poussif (tout du moins jusqu'à une bonne moitié d'aventure). Si dès le départ la Bloober Team n'a pas misé sur le bon cheval, il ne faudra pas qu'ils viennent se plaindre si pour une fois, leur jeu ne se vend pas (car en général, ils ont un bon succès, d'abord pour The Medium, mais aussi et surtout pour Silent Hill 2 Remake). Là où un Dead Space a toujours été équilibré, qu'il proposait un armement ultra puissant et a fait l'unanimité, Cronos a fait le choix de se couper d'une partie de son public et ça, c'est généralement pas bon pour les affaires. Certes les jeux difficiles (les Souls-like et bien trop de titres Indé) ont la côte ces dernières années, mais lorsqu'on veut séduire le plus large public possible, on propose plusieurs niveaux de difficulté, afin de contenter tout le monde. C'est ici que Cronos trouve son plus grand défaut... auquel s'ajoute l'absence de plus en plus pesante d'une VF (mais ça encore, on peut le comprendre).

Car au fond, malgré ses défauts, Cronos est un bon jeu. Son univers est assez intriguant, fascinant, et cette Pologne post-apo' des années '80 nous change des sempiternels USA. Malgré ses lourdeurs (comme cet inventaire infernal à gérer, qui nous impose bien des allers-retours) le gameplay est agréable, l'ambiance est excellente, et malgré sa grisaille, les décors sont réussis... Cronos est le fruit d'un studio de fans qui a adoré plusieurs titres (souvent d'horreur) et qui ont voulu proposer leur propre vision des faits. Globalement c'est une réussite, mais c'est sur les détails que le jeu pêche un peu. Ainsi face aux grands cadors du genre tels qu'Alan Wake II, Dead Space (2023), Resident Evil 4 (2023) ou encore The Last of Us, il va avoir du mal à se faire une place. Même Silent Hill 2 Remake (pourtant développé par le même studio) reste un concurrent plus que sérieux car si le jeu est bon partout, malheureusement il n'excelle nulle part...






Points négatifs

  Pas de mode de difficulté et pourtant, Cronos en aurait bien eu besoin ! Le jeu étant très difficile, il n'est pas destiné à tous les joueurs
  Narration qui laisse trop de questions sans réponses et mise en scène minimaliste
  Uniquement en VOST... ça commence à devenir chiant
  Scaphandre inspiré de BioShock... mais en moche


Points positifs

  Une version 1.0 quasi exempte de bugs, et une installation très modeste (moins de 30 Go). Un bel exploit dans cette industrie où les jeux sont lancés "non finis" :)
  3 fins possibles (la 3e est dispo après avoir relancer l'aventure en New Game +)
  Une bonne ambiance bien glauque et post-apo' comme on les aime
  Un univers intéressant et un scénario énigmatique
  Malgré ses lourdeurs, le gameplay est agréable
  Le prix (60€), ça change des jeux à 80 voire 90€
  Bonne durée de vie



Test réalisé par iiYama


octobre 2025


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