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Sorti en octobre 2018, Assassin's Creed Odyssey aura eu une très longue carrière, notamment grâce à la rétro-compatibilité des consoles de 9e Génération. Mieux encore, plutôt que de proposer un remaster en édition complète, en août 2021 Ubisoft a choisi de nous livrer des patches gratuits afin que le jeu fonctionne au mieux sur les consoles les plus récentes. Ainsi sur PS5 et Xbox Series X, nous obtenons du 4K en 60 fps, offrant ainsi la meilleure expérience console possible. Et bien entendu, l'aventure Odyssey se poursuit grâce à l'ajout de contenus annexes, parfois payants, parfois gratuits (comme quoi, tout est possible). A l'achat du Season Pass, on déverrouille un pack de 2 missions, plus connus sous le nom de "Les Secrets de la Grèce". La première, "Le Philosophe qui Rit", nous propose de récupérer 3 théories scientifiques qui, une fois associées, révéleraient un grand mystère. Une mission au final assez banale, et qui vous demandera de parcourir toute la Grèce. C'est aussi le cas de la seconde mission, "Le Roi Aveugle", qui prend ironiquement le nom de "Prince of Persia". Dans celle-ci on entend déjà parler de Xerxès (celui que Léonidas et ses 300 affrontent aux Thermopyles), ainsi que de Darius et Artaxerxès (ses enfants).
2 mois plus tard, en décembre 2018, le jeu a reçu son premier véritable DLC narratif : L'Héritage de la Première Lame. Etrangement, ce DLC (comme le suivant) fut délivré en 3 épisodes séparés, un peu comme si Ubisoft créait son contenu au fur et mesure. Une idée franchement farfelue car beaucoup auraient sans doute préférer attendre un peu et tout avoir d'un coup, plutôt que de devoir patienter entre 2 mises en ligne de contenu (avec ce que ça sous-entend de téléchargements toujours plus volumineux). Le 2e DLC, Le Sort de l'Atlantide, a ensuite vu le jour entre avril et juin 2019 (encore une fois sous la forme de 3 épisodes) et il signait le terme des aventures du misthios, dans une mission nettement plus ambitieuse et longue que la précédente. Pour se rendre compte de cette première évidence, le premier DLC pèse moins de 6 Go quand le second pèse presque 25 Go ! Vous vous doutez que cette évidente différence y est pour quelque chose, et nous rentrerons dans les détails dans leur chapitre dédié.
Notez tout de même que le jeu de base pèse environ 76 Go (dans sa version finale plus les mises à jour, plus le patch "Next Gen", plus quelques DLCs type les Secrets de la Grèce ainsi que la mission finale nommée "La Grande Evasion" que nous verrons en toute fin d'article). C'est très correct pour un jeu aussi ambitieux et surtout aussi long. Ceci dit avec tous les DLCs (payants) inclus, le poids total atteint les 108 Go, ce qui commence mine de rien à faire beaucoup, même si aujourd'hui bien des titres dépassent largement ce quota, tout en ne proposant pas mieux.

Le 2e DLC signait-il vraiment la fin définitive des aventures du misthios ? Et bien en fait, non ! En effet, peu après la sortie des consoles de 9e Génération (Xbox Series et PS5) le jeu a été mis à jour, afin d'offrir le meilleur de lui-même et de proposer le tant espéré 4K en 60 images/seconde. Plus fort encore, Assassin's Creed Valhalla est sorti en novembre 2020 (plus ou moins en même temps que les-dites consoles) et Assassin's Creed Odyssey a continué à se mettre à jour, jusqu'à arriver à l'actuelle version finale en v.1.5.6 et son dernier ajout gratuit. Quoi, un DLC gratuit, venant d'Ubisoft ? Et oui mes amis, comme quoi tout peut arriver. Cet ultime contenu a vu le jour en décembre 2021, soit plus de 3 ans après la sortie du jeu, et il signe à la fois l'épilogue final des aventures du misthios, mais aussi un intéressant lien avec Valhalla. En étant mauvaise langue, on pourrait dire que c'est un gros coup de pub pour l'épisode suivant, mais je ne cracherai absolument pas sur ce contenu qui est d'excellente qualité !
Ceci dit, nous allons faire les choses dans l'ordre, par ordre de sortie : L'Héritage de la Première Lame, Le Sort de l'Atlantide et enfin ce fameux et tardif DLC intitulé "La Grande Evasion" et qui promet à notre héros de prendre un repos bien mérité. Un dernier mot avant d'attaquer : chaque DLC coûte 25€ (ce qui est cher vous en conviendrez), mais ce prix est justifié par la longueur et le contenu proposé. Ceci dit, désormais l'Edition Gold ne vaut clairement plus le coup : elle coûte encore 99€ sur les Stores alors que d'occasion, le jeu en boite se trouve facilement à moins de 20€. Evitez aussi l'onéreuse Edition Deluxe qui ne propose même pas le contenu du Season Pass et qui est quand même vendue au prix prohibitif de 85€. Je vous conseille donc vivement d'acheter votre jeu d'occasion (ou en promo pour les consoles sans lecteur de disques) puis de prendre le Season Pass (qui coûte 40€) plutôt que d'acheter les DLCs à l'unité. De prime abord vous économiserez 10€ et en plus vous obtiendrez le très bon Assassin's Creed III Remastered en cadeau (au format démat', ça va de soi).


Comme évoqué 
Ce premier gros DLC narratif est vendu 25€ et au format épisodique... Une étrange manière de livrer son contenu puisqu'environ un mois séparait chaque chapitre en intro, ce premier DLC narratif a vu le jour entre décembre 2018 et mars 2019. Découpé en 3 grands chapitres à télécharger séparément et vendu au tarif de 25€ le lot, voyons ensemble si ce prix (un peu abusif) est à la hauteur des attentes. Premier point, ce contenu s'appelle aussi bien "L'héritage de la Première Lame" que "Legs de la Première Lame" (c'est d'ailleurs sous ce titre qu'il est présenté dans le jeu). Pour celles et ceux qui ne connaissent pas très bien le français, sachez que le mot "legs" veut dire "don par testament", autrement dit "héritage" (oui je sais, "legs" veut aussi dire "jambes" en anglais mais on parle bien là d'un mot d'origine française dont la signification n'est autre que celle que je viens de vous fournir). Ainsi les 2 formulations sont correctes mais c'est étrange justement de les avoir, ces 2 formulations... Sachez malgré tout que ce contenu n'est accessible qu'à partir du niveau 29 d'expérience et qu'il se déroule en parallèle de l'odyssée du misthios. A titre personnel, j'ai joué à ce DLC après avoir fini l'aventure principale (Culte de Kosmos compris) et toutes ses missions secondaires.
Au niveau de l'histoire, à l'image d'une mission qu'on fera avec Hérodote sur la trace de ses parents, on parle ici d'une invasion Perse. Des Perses qui décidément, ne lâchent pas l'affaire, malgré la grosse fessée infligée par les Spartiates des années auparavant. Cette fois, on devra faire face à une nouvelle menace : l'Ordre des Anciens (et ce, en parallèle du Culte de Kosmos, s'il existe encore). La première partie de cette aventure se déroule uniquement en Macédoine, cette région tout au nord de la carte et où autrefois il ne se passait pas grand-chose. On y rencontrera Darius (bien que ce ne soit pas le fils de Xerxès mais Artabanus de son vrai nom... allez savoir pourquoi il prend ce patronyme-là) et son enfant. Alors il faut le savoir, si vous jouez avec Kassandra, Darius aura un fils du nom de Natakas, alors que si vous jouez Alexios, Darius aura une fille du nom de Niima. Ce détail a son importance pour la suite de l'aventure.
Darius 
Ce DLC nous oppose à un nouveau Culte et je vous conseille d'être bien équipé et monté en XP, car les boss peuvent imposer quelques pics de difficulté assez agaçants et son enfant sont tous 2 en Grèce afin de contrer l'Ordre des Anciens, et pour ça, Alexios ou Kassandra, ne sera pas de trop car il y aura beaucoup à faire. A la fin de ce premier chapitre, on apprend que c'est Artabanus/Darius qui a tué de sa lame secrète (la toute première de l'histoire) Xerxès et que voulant mettre fin à la tyrannie de cette dynastie perse, il voulait également tuer Artaxerxés, mais son ami Amorges l'en empêchera et il formera l'Ordre des Anciens... Dans ce premier tiers d'aventure on devra exterminer 7 membres du Culte, on a pas mal de missions principales et secondaires et personnellement, j'ai pris mon temps puisqu'il m'a fallu près de 7 heures pour en venir à bout (le boss final notamment, est assez chiant à vaincre). Ceci dit, pour être tout à fait honnête, le scénario est vraiment bof-bof, très convenu et sans surprise. Même la révélation finale n'apporte qu'un maigre intérêt à cette quête. Au final, ce premier chapitre n'a réellement d'intérêt que pour le plaisir de continuer le jeu.
Le chapitre 2 se déroule en Achaia (la région juste au sud de Kephallonia), une région où déjà il se passe nettement plus de choses. On continue la traque de Culte des Anciens, avec notamment 5 nouveaux membres à occire. Ce second contenu nous offre encore pas mal de missions principales et secondaires, notamment des missions temporaires (représentées par un sablier) dont les dialogues sont souvent stupides et n'ont ni queue ni tête (c'est ça quand on veut faire des centaines de missions basées sur des dialogues préétablis). Grâce (ou à cause, c'est selon le point de vue) de ces missions, on fera d'innombrables allers-retours, et on perdra par la même un temps considérable. Ce chapitre nous impose aussi pas mal de batailles navales et pour ça, l'Adestria (notre bateau) pourra être upgradé avec un lance-flammes, qui est assez redoutable si on n'a pas peur d'aller au contact avec l'ennemi (perso je suis le champion d'éperonnage donc...).
Ceci dit, ce chapitre a fait polémique pour une raison assez simple : les développeurs ont fait le choix de rendre notre héros/héroïne hétéro et parent. Je m'explique, si vous jouez Alexios, ce dernier va tomber amoureux de Niima et si vous jouez Kassandra, elle tombera amoureuse de Natakas. En résultera un enfant et un mercenaire enfin heureux dans sa vie. Ceci dit le bonheur d'un misthios ne dure qu'un temps, à ce stade du jeu le Culte des Anciens est toujours d'actualité et la tournure des événements va virer au mélodrame puis à la vengeance dévorante. Et c'est justement cette tournure scénaristique qui a dérangé car cette relation et cette soudaine parenté est imposée par le scénario.

En un sens, 
Dans le 2e chapitre notre misthios deviendra parent et ça, les tordus d'Internet n'ont pas appréciés ! Une polémique idiote car moi perso, c'est plus la teneur du scénario ou la nullité des missions qui me gêne... je comprends Ubisoft, qui voulait enfin proposer quelque chose d'intéressant et de motivant dans ce DLC, et c'est vrai que c'est uniquement là, que la tournure des événements devient captivante. Après je comprends aussi les insatisfait(e)s puisque notre misthios peut être homo, hétéro ou les 2 en même temps (en plus on parle de la Grèce antique, pas besoin de vous faire un dessin) et en ça, je suppose que les homos (garçons comme filles) n'ont pas apprécié la blague. Sans parler de tous ces mecs qui incarne une Kassandra tout en jouant en slip, qui la préfère lesbienne plutôt que mère de famille. Que voulez-vous, les gens sont devenus bizarres.
Moi, en tant que père de famille, j'ai joué un Alexios hétéro (je ne me suis aucunement laissé séduire par les roucoulades incessantes de cet empoté d'Alcibiade ^_^), et que mon héros trouve femme et fonde une famille ne m'a aucunement choqué. Je rappellerai aux détraqués que c'est "dans l'ordre des choses" et qu'eux-mêmes sont sur Terre parce qu'ils ont un père et une mère. A un moment donné, faut arrêter les conneries ! Finalement, ce qui moi m'a gêné, c'est encore une fois la teneur du scénario, la qualité des missions, de la narration... qui sont d'une platitude implacable ! Bien que les personnages soient relativement attachants et bien écrits, au final le scénario n'a strictement rien d'intéressant, hormis justement cette partie qui semble tant gêner.
Enfin le 3e chapitre surfe donc l'idée d'une vengeance à chaud, violente et sanguinaire, où il faudra tuer les 7 derniers membres de l'Ordre des Anciens. Cette fois nous allons en Messania (la région tout au sud-ouest du continent) et encore une fois le scénario est ultra convenu. En plus de n'être absolument pas originales, les missions nous font revisiter des lieux connus comme des forts, des camps, des grottes ou encore des maisons de dirigeants. Des lieux qu'on a déjà découverts il y a bien longtemps et qui sont dépouillés de leurs meilleurs trésors. En plus de ce "déjà-vu" assez pénible, on ré-affronte une armada d'ennemis déjà vaincus et qui ne nous apportent presque rien, alors que les upgrades sont forcément de plus en plus chères (personnellement, j'ai fait les DLCs après avoir fini mon second rush et je peux vous dire qu'au niveau 96, upgrader son matos coûte une fortune, alors même que les trésors sont vides et qu'on ne fait que grappiller que quelques drachmes par-ci par-là). Au final, seul l'épilogue est un tantinet intéressant puisqu'on apprend qu'Elpedios (le fils du misthios) qui grandira en Egypte, ne sera autre que l'ancêtre d'Aya, co-fondateur de l'ordre des Assassins. Un pan réellement captivant du Lore de la série, qu'on découvre dans l'excellent Assassin's Creed Origins.

Entre temps, 
Le scénario ne prend aucun risque et le pire, c'est que l'entièreté de l'aventure se déroule dans des régions déjà connues. Un manque d'originalité qui pénalise l'intérêt de ce DLC on n'hérite même pas de la "première lame" de Darius / Artabanus, du coup le nom même de ce DLC est totalement biaisé ! D'ailleurs, je trouve ça tellement frustrant que la lance du misthios (même upgradée au max) ne soit pas capable de tuer tous les ennemis en un coup, ce que cette lame aurait pu faire, si seulement on en héritait comme le suggère le titre. Et puis au lieu de nous proposer cette histoire assez mal fichue, j'aurai largement préféré qu'Ubisoft nous propose d'incarner Léonidas lors de l'affrontement des 300 contre l'armée de Xerxès aux Thermopyles, comme si Myrine (sa mère) racontait une histoire à son enfant. Mine de rien, ça aurait été véritablement fascinant de revivre cette période historiquement passionnante ! Sans parler du fait que ce serait raccord avec l'histoire du personnage principal et de ce titre (l'héritage de la première lame) puisque Alexios / Kassandra hérite vraiment de cette arme...
Car c'est un fait, qu'on arpente des lieux déjà connus est une grossière erreur puisque nous n'avons pas le plaisir de la découverte, l'enthousiasmante exploration d'une zone jusque-là inconnue. Comme évoqué, j'ai entamé ce DLC suite à la fin de l'aventure principale et donc j'ai déjà essoré chaque région du jeu. De plus les missions sont tout sauf originales, on re-vide des zones entières d'ennemis qui n'ont plus rien à nous offrir, sans parler de ce scénario qui ne prend jamais aucun risque et se veut d'une monotonie sans faille ! Au final ce DLC n'est intéressant que pour sa partie où le misthios fonde une famille (malgré l'absurdité de la polémique qui l'entoure), ainsi que la délicieuse révélation finale qui fait le lien direct avec l'épisode Origins, sans quoi les 25€ demandés seraient injustifiés (c'est déjà un peu le cas, j'avoue). Certes il y a pas mal de contenu et il m'a fallu bien 20 heures pour tout faire (en chinant chaque recoin et en prenant mon temps), mais entre temps, ce ne sera pas l'histoire de fond qui vous tiendra en halène. Prenant place au sein du Season Pass la pilule passe mieux, mais je suis honnête, si je l'avais payé au prix fort, je verrais sûrement les choses autrement...

Vous l'aurez 
Encore une fois, ce gros DLC est divisé en 3 chapitres, chacun étant séparé d'un mois d'intervalle compris, je joue et je teste les DLCs d'Assassin's Creed Odyssey dans leur ordre de parution. Jusque là, les DLCs de chez Ubisoft ne m'ont pas toujours satisfait. Dans Assassin's Creed Origins, le premier était loin d'être parfait, le second était par contre très bon. A contrario, les DLCs des Far Cry sont systématiquement décevants, donc oui, avant même de lancer cet énième DLC made in Ubisoft, j'étais un peu inquiet. Vous l'avez sans doute remarqué, depuis qu'Ubisoft a mis en ligne ce contenu, l'image d'accueil du jeu a changé : on y voit Alexios aux côtés de Poséidon, ce dernier se montrant relativement amical et le décor de fond semble être la fameuse Atlantide. Le but est simple : "hyper" le joueur, l'inciter à acheter le DLC, avec la promesse d'arpenter la fameuse cité perdue.
Pour en parler succinctement, l'Atlantide est (selon la mythologie) une île mythique évoquée par Platon, le célèbre philosophe grec mort 348 avant Jésus-Christ (autant dire que son œuvre ne date pas d'hier). Cette île est dédiée au Dieu de la mer Poséidon et, après avoir connu un âge d'or pacifique, elle évolua progressivement vers une "thalassocratie conquérante" (dont la puissance est fondée principalement sur la domination de la mer) dont l'expansion est arrêtée par Athènes, avant que l'île ne soit engloutie par les flots dans un cataclysme provoqué à l'instigation de Zeus (d'autres théories prétendent que l'île et ses habitants ont couru à leur propre perte, suite à une course frénétique à la technologie). L'Atlantide demeure un thème récurrent de l'art, la littérature, les long-métrages (ou les films d'animation, d'ailleurs j'aime beaucoup celui que Disney a sorti en 2001) et bien sûr les jeux vidéo, puisque ce lieu qu'aucun être humain actuel n'a connu, alimente bien des fantasmes, comme étant une île aussi paradisiaque que hautement technologique.
Au sein du Lore d'Assassin's Creed, l'Atlantide est le lieu de vie du peuple Isu, dont on entend parler depuis pas mal de temps déjà. Les Isu ont disparus mais quelques bribes de leur technologie perdurent, et le fameux Animus n'existerait pas sans ces découvertes. Bref, la tension est à son comble, ne voulant rien me spoiler (car je déteste ça, j'aime le plaisir de la découverte) je n'ai rien lu sur le sujet mais avant de me lancer dans cette aventure, j'avais de grands espoirs, notamment celui de visiter l'Atlantide, de comprendre enfin qui est le peuple Isu, qu'elles sont leurs attentes, rencontrer Poséidon en personne, etc.

Car on 
Toujours vendu au prix de 25€, ce DLC est 5 fois plus gros que le précédent, laissant présager un contenu de bien meilleure qualité ne va pas se mentir, Ubisoft ne sait pas trop où aller avec son Lore, ça fait des années qu'on nous balade avec cette histoire d'artéfacts (anciennement appelé pomme d'Eden), mais au fond le Lore moderne avance si peu à chaque épisode, qu'il est difficile de savoir où tout ça va nous mener. C'est d'ailleurs souvent pour ça que les joueuses et joueurs d'aujourd'hui n'en ont rien à faire de l'histoire de Layla et de ses prédécesseurs (comme Desmond) car ça fait si longtemps que les développeurs nous baladent, que tout le monde a perdu le fil.
Certains prétendent même (à juste titre) qu'Ubisoft lui-même ne sait pas trop où il va et qu'il brode au fil des épisodes, sans trop comprendre où il met les pieds. Quoiqu'il en soit, je restais très intrigué par ce DLC et son contenu, une nouvelle fois vendu en 3 parties (la première partie a vu le jour en avril 2019, la dernière étant sortie en juin 2019) au prix assez élevé de 25€. Mais cette fois on nous promet de la nouveauté et surtout une durée de vie (non artificielle) plus longue, de nouveaux personnages et de nouvelles maps. Rien que les téléchargements, qui sont littéralement 5 fois plus volumineux que dans le premier DLC, nous confirme que les ambitions ont été largement revues à la hausse.
A noter qu'il faut être au moins au niveau 52 et avoir passé la mission "L'héritière des souvenirs" pour y avoir accès. Etant donné qu'Ubisoft, dans sa grande générosité, nous propose d'y accéder directement via le menu principal (ce qui n'était pas le cas du précédent contenu), on nous propose alors un misthios "de base", déjà équipé et déjà au niveau, afin d'arpenter ce DLC sans avoir à jouer des heures auparavant. L'idée est louable mais tout à fait entre nous, je vous conseille tout de même de rejouer au jeu si besoin, car il y a de fortes chances que votre niveau et votre équipement soit meilleur que celui proposé. Mieux encore, je vous conseille de faire l'histoire principale et seulement après d'enchainer sur ce dernier DLC payant (histoire que ça ait plus de cohérence scénaristique).

On commence 
En guise d'intro, Alètheia nous donne rendez-vous sur l'île de Poséidon puis on arpentera 3 tombeaux à la recherche de symboles par le premier chapitre, où Kassandra/Alexios doit aller à la rencontre d'Alètheia (qui a toujours la douce voix de Françoise Cadol), aux pieds de l'immense statue de Poséidon, sur la petite île qui porte son nom. Mais avant de se lancer corps et âme dans cette nouvelle aventure, on alternera notre misthios (dans le passé) et Layla (dans le présent) afin de déjouer le puzzle qui scelle la porte qui mène à l'Atlantide (du moins, c'est ce qu'on croit). Il est d'ailleurs intéressant de visiter des tombeaux dans le passé puis de les revoir avec Layla dans le présent, dans un état de délabrement avancé, tout ça dans le but de récolter les symboles qui font office de mot de passe.
Une fois ce sympathique prologue passé, on arrive réellement au premier chapitre de ce DLC, qui nous mène à l'Elysée (rien à voir avec ce gouvernement de politiciens français tous plus véreux et corrompus les uns que les autres), à savoir (selon la mythologie grecque), ce lieu des enfers où séjournent les héros et les vertueux après leur mort. En gros, c'est une sorte de Paradis, un lieu préservé des enfers, gouverné par Perséphone, fille de Zeus et de Déméter, et accessoirement l'épouse (un brin contrainte) du non moins fameux Hadès, mal-aimé frère de Zeus et Poséidon.
L'Elysée (ou Champs Elysées) est donc l'Eden des héros, des braves, où ils reposent pour l'éternité, dans une zone en rien semblable au Tartare et aux enfers. D'ailleurs, dans le chapitre 2, nous nous y retrouvons aux enfers et si vous n'avez pas fait le jeu, vous vous posez dans doute la question : "qu'est-ce qu'on fout là ?". En effet, le DLC se nomme "le sort de l'Atlantide" et on nous balade d'abord au paradis, puis en enfer, au lieu d'y aller directement... C'est ça la magie Ubisoft, nous promettre monts-et-merveilles et ne pas tenir ses promesses (du moins pas de suite).

En réalité, 
L'Elysée est le paradis selon la mythologie grecque, et je peux vous dire que cette zone totalement nouvelle, est super agréable à parcourir le scénario justifie timidement ce périple : notre Misthios, récent héritier du bâton d'Hermès, doit upgrader l'artéfact mais aussi apprendre à s'en servir. Des "épreuves" qu'Alètheia tente difficilement de justifier mais par chance, il y a un bon côté à tout ça. En effet, chaque chapitre se déroule dans un lieu différent et nous aurons donc 3 nouvelles maps en monde ouvert, où nous rencontrerons de nouveaux personnages. Une belle variété des situations donc, un réel dépaysement et non pas un certain goût pour la facilité, comme ce fut le cas avec le premier DLC qui recyclait à la fois les lieux, les personnages et même les missions du jeu de base. Ici on sent de suite qu'un énorme travail a été fait sur l'écriture et surtout sur le design, car l'Elysée est véritablement un lieu magnifique ! Tout en verdure, avec des fleurs partout, de grandes étendues d'eau et une ambiance décontractée, véritablement apaisante, le lieu est tout simplement merveilleux. Une zone de repos qui transpire bel et bien ses intentions premières.
Comme évoqué, c'est Perséphone qui a la mainmise sur la région et pour avancer dans l'histoire, et ainsi rejoindre les enfers d'Hadès, il faudra avoir son approbation (qu'elle ne nous donnera évidemment pas, puisqu'à ses yeux, nous sommes un étranger qui n'a rien à faire ici). Pour obtenir gain de cause, il va falloir réaliser diverses missions, détruire les statues de marbre à son effigie et tuer des "observatrices", sorte de régentes de chaque région locale, dans le but ultime de faire baisser l'emprise que la Déesse a sur les lieux et les gens qui y séjournent. On retrouve donc une nouvelle carte à explorer selon son bon vouloir (soit vous explorez tout et après vous faites les missions, soit vous explorer au fil des dites missions), une map vaste, très verticale par endroit, et où il faudra pas mal de temps rien que pour découvrir chacun des "?" qui parcourent cette contrée paradisiaque. L'exploration de cette toute nouvelle zone est assez fascinante, déjà parce qu'elle est 100% originale, mais aussi parce qu'on affronte de nouveaux ennemis qui disposent de nouveaux pouvoirs, eux même secondés par des colosses de bronze, véritable mini-boss de certaines zones mais aux récompenses aguichantes.
Assez classiquement 
L'Elysée est un lieu qui offre bien des nouveautés, ainsi que plus de verticalité et des fortesses vraiment originales on retrouve des tombeaux, des coffres à piller, des cours d'eau avec des bateaux (mais sans requins cette fois :), des trésors à dévaliser, des camps à vider, des ostracons à énigme, des ruines, des forteresses... du neuf et du moins neuf en somme. Il n'empêche que l'ensemble fonctionne à merveille, déjà parce que le level design a été largement rafraichi (avec notamment plus de verticalité, ce qui nous incite à utiliser les ailes d'Hermès, qui ne sont rien d'autre que des téléporteurs, des ascenseurs améliorés), on découvre aussi de nouvelles idées de gameplay (qui rendent certains puzzles plus intéressants, notamment dans le grand tombeau local) ainsi qu'une architecture des bâtiments qui n'a rien à voir avec ce qu'on connait déjà. Une vraie diversité qui accompagne le plaisir de la découverte de zones plus éclatées, plus larges aussi.
Côté missions, on retrouve les classiques d'Assassin's Creed Odyssey comme les enquêtes, les meurtres, les objets à trouver. Il y a aussi quelques missions un peu plus originales où il faut sauver des personnes de l'emprise de Perséphone, d'abord en les assommant (ce qui n'est pas facile à faire lorsqu'en face les ennemis sont de niveau 95, nous forçant à finir le travail avec des flèches incapacitantes) puis en les libérant avec le bâton d'Hermès. Sympa comme tout, sauf lorsqu'au dernier moment on nous demande d'en libérer 8 par région (ce qui en fait 32 au total) et que ça prend un temps monstrueux, pour finalement tout abandonner tant c'est fastidieux et redondant (c'est exactement comme dans le jeu de base où on doit tuer des polémarques Athéniens et Spartiates pour le camp adverse, et ce, un nombre déconcertant de fois au point de finir par renoncer à ces missions secondaires).
Très vite nous rencontrerons Hermès, le messager des Dieux, créateur de génie qui inventa le fameux bâton que détenait Pythagore. Nous ferons aussi la connaissance d'Adonis (l'amant de la belle Aphrodite mais aussi la convoitise de la femme d'Hadès - quel succès ^.^), d'Hécate et de quelques personnalités intéressantes qu'on ne pensait pas retrouver ici. On nous mettra également face à des choix délicats, qu'il ne sera pas facile de prendre car bien souvent, le but ultime de quitter l'Elysée, va de paire avec la mort de personnes qu'on ne veut pas tuer, ou d'actions parfois discutables.
Ce premier 
Cette première partie propose de nouveaux décors absolument somptueux ! Ajoutons un scénario assez intéressant ainsi qu'une bande-son agréablement douce chapitre est plus orienté sur l'exploration et le crafting qu'autrefois. D'ailleurs ici c'est gavage dans le sens où il n'y a pas de système de recherche et encore moins de mercenaires qu'on lance à nos trousses au moindre faux pas (ce qui reste, selon moi, l'une des rares mauvaises facettes du jeu d'origine). D'ailleurs le jeu est extrêmement généreux en eXPérience, puisqu'à mon 2e run, en incluant cette fois les DLCs que nous testons ici, j'ai très facilement pu atteindre le niveau 99 (faut dire que la moindre mission principale nous lâche des 150 à 190.000 points d'XP, forcément ça aide !). D'ailleurs l'arbre de compétences se verra lui aussi upgradé en même temps que le bâton d'Hermès, même si ce ne sont pas (selon moi) les meilleures options qui en profitent. Et des points de compétences, vous allez en avoir : chaque upgrade du bâton et chaque statue de marbre vous donne 1 point. Autant dire que vous allez littéralement doper votre personnage même si vous savez comme moi que l'équilibrage automatique du titre nous empêche de rouler sur le jeu... ce que je regrette un petit peu. Enfin, en plus de nous proposer des décors idylliques, nous avons une nouvelle bande-son, douce et apaisante, qui est parfaitement en accord avec la fraicheur et la beauté des décors.
Je ne vous le cacherais pas, j'ai adoré cette première partie ! L'Elysée est une zone charmante et particulièrement agréable à parcourir, le scénario est intéressant, moins téléphoné qu'on pourrait le penser, c'est beau, les nouvelles musiques sont chouettes, le level design prend enfin quelques libertés et pour couronner le tout, le contenu est tel qu'il m'a fallu pas moins de 12 heures pour tout faire. Oui j'ai pris mon temps, j'ai tout exploré, tout réalisé et il serait dommage de se gâcher l'expérience en la rushant en moins de 7 heures. Au contraire, profitez de l'instant, savourer cette nouvelle et belle zone, même si je l'avoue, ce contenu n'est pas exempt de défauts pour autant. En effet, en tant que lieu de villégiature des héros méritants, je trouve dommage de ne pas avoir croisé des têtes bien connues de la mythologie grecque comme Achille, Héraclès (Hercules), Persée, Ulysse ou encore Thésée. Je pesterai également sur les 2 gros boss de la zone, qui sont hyper relous ! Hyper rapide, ultra puissant et souvent intouchables, ces affrontements n'ont rien d'infaisables mais la tension est maximale ! L'équilibre est faussé et n'a plus rien à voir avec le reste du contenu. Heureusement pour moi, mon "build" et mes compétences ont fait en sorte que ces affrontements de ne soient pas rédhibitoires.

Une fois 
L'arrivée en enfer sonne comme une claque dans la gueule ! Le contraste avec l'Elysée est saisissant ! cette première partie terminée, nous laissant sur un cliffhanger mémorable (qui devait vous "hyper" pour la sortie de la suite), le 2e chapitre s'ouvre sur le combat opposant le misthios à Cerbère, le toutou à 3 têtes d'Hadès, gardien de la porte des enfers. Encore une fois, nous sommes face à un combat déséquilibré face à un boss surpuissant qui vous demandera de bien gérer votre santé et votre adrénaline, et de consommer un nombre impressionnant de flèches tant le combat au corps à corps est presque impossible. Une fois l'animal vaincu, Hadès en personne vient vous réprimander et vous somme alors de lui trouver non pas 1 mais 4 gardiens, pour les 4 portes de son funeste royaume. Un Hadès (aussi connu sous le nom de Pluton dans la mythologie romaine) qui n'est pas bien beau, et encore moins impressionnant, avec sa peau verdâtre et un look finalement assez éloigné de l'idée qu'on peut avoir de ce Dieu.
Une chose est sûre, passer de l'Elysée aux enfers est un choc ! Ici ça sent le souffre, l'endroit est désolé, il y a de la lave qui coule, les pauvres âmes errantes sont déprimées... en clair, on y passerait pas ses vacances ! Le contraste avec le précédent biome est radical, à tel point qu'on se sent mal à l'aise. D'ailleurs en arrivant aux enfers, instantanément on se croirait dans DOOM (celui de 2016), tant le design est assez similaire et malaisant. On se fait tout petit, et très vite le besoin de quitter ce lieu se fait pressant car si l'Elysée et ses prairies bordées de fleurs et de verdure nous incitaient à prendre notre temps et à flâner, ici il en est évidemment tout autre. Heureusement on finit par s'y faire et comme vous vous en doutez, il y aura pas mal d'activités. Certes un peu moins qu'à l'Elysée (d'ailleurs la carte est nettement moins vaste) mais ça n'empêche pas que ce second chapitre vous tiendra 6 à 10 heures selon votre rythme.
Comme évoqué, 
Même si on se demande ce qu'ils foutent là, affronter les grands héros de la mythologie fait son bout d'effet notre arrivée aux enfers chamboule l'ordre établi, il faudra donc rectifier ses erreurs, en premier lieu avec les "failles du Tartare" (rien à voir avec la spécialité fromagère, le Tartare est un endroit pire que l'enfer où les plus grands criminels subissent leur punition), qui font en sorte que certaines âmes non sollicitées se retrouvent à errer sur les terres d'Hadès. Pour se faire il faudra activer un portail afin de "passer dans la faille" puis de simplement éliminer la menace. Ce changement de statut nous prive de 50% de notre santé mais on garde nos pouvoirs et nos facultés, donc en jouant en infiltration, aucune de ces zones ne vous posera de problème. Notez tout de même que chaque faille vous octroie 1 point de compétence. Bien sûr on continue d'améliorer le Bâton d'Hermès (avec 1 point de compétence au passage), tout en débloquant des facultés très secondaires, voire même inutiles selon votre "build".
La zone est divisée en 3 régions assez modestes et nous y ferons la connaissance de personnages connus, à commencer par Charon, le fameux passeur qui vous fait traverser le Styx. En enfer, les développeurs ont eu la sympathique idée de recycler les mercenaires qui autrefois nous pourchassaient en cas de méfaits. Ici les "exécuteurs déchus" ont un rôle un peu différent et les 11 personnalités que nous devront affronter, sont toutes connues. Soit nous les avons déjà croisé dans l'aventure principale (comme le Maquignon ou Testikles), soit ce sont des héros mythologiques au nom retentissant : Persée, Agamemnon, Héraclès (Hercules) ou encore Achille, l'un de mes héros grec préféré (et non mesdames désolé, il ne ressemble en rien au charmant Brad Pitt ^_^). Ce sont ces 4 derniers qu'il faudra affronter dans un combat singulier, afin de les persuader de remplacer Cerbères. C'est un plaisir de croiser enfin ce type de héros, à ceci près qu'on se demande bien ce qu'ils foutent ici (ils devraient être à l'Elysée non ?). Sans doute qu'Ubisoft a préféré tourner les choses ainsi, pour justement donner du corps à cette quête, même si c'est à l'encontre de la logique.
A noter tout de même que certains de ces exécuteurs déchus ne peuvent pas être ignorés car en tombant au combat, certains vous donneront l'une des pièces de "l'armure du déchu". Une armure aux statistiques très correctes (qui était déjà au niveau 99 dans mon cas de figure) et surtout qui nous permettra de passer le "voile du Tartare", autrement dit une sorte de porte jusque-là impossible à franchir. Cette armure est primordiale car sans elle on ne peut pas accéder à certaines zones et donc on ne peut pas avancer dans l'histoire.
Ce sera 
Artistiquement, les enfers sont vraiment superbes ! On y passerait pas ses vacances mais le résultat est là, et la map est 100% originale aussi l'occasion de se servir des paquetages offerts par l'inventaire qui, jusque-là, n'avait pour moi aucune utilité. Ainsi en quelques secondes vous pourrez entièrement changer de tenue, sans pour autant le faire élément par élément. Après on retrouve assez classiquement les missions principales et secondaires, ainsi que les lieux communs au jeu comme les grottes, les camps, les forts, les points d'observation ou encore un forgeron à qui on pourra vendre toutes les merdouilles qu'on accumule. Notez également qu'on retrouve les colosses de bronze (qui sont toujours aussi dangereux et cette fois armés d'épée et de bouclier) ainsi que les torches d'Hypnos, dont je doute sincèrement de la pertinence. En effet, dans l'Elysée, la belle Perséphone s'en sert pour hypnotiser la population, la garder sous son joug et faire en sorte que les choses se déroulent tranquillement. En enfers, l'ambiance est radicalement différente, et Hadès (qui est doublé par l'excellent Patrick Borg) n'a pas besoin de ça pour se faire obéir. Je pense juste que les développeurs ont trouvés un petit truc en plus à insérer dans le jeu et ils ont voulus l'exploiter jusqu'au bout.
Enfin, même si le choc Elysée / enfer peut sonner comme une claque dans la gueule, nul doute que le design reste très fort. Si dans l'Elysée ce sont des pétales de fleurs qui flottent délicatement dans l'air, en enfer l'air est suffoquant, des copeaux de braise vous brûlent la peau et les poumons, et une épaisse fumée finit de vous convaincre que la fête est finie ! D'ailleurs pour souligner tout le désespoir qui y règne, ici il n'y a presque plus de musiques, même lorsqu'on synchronise les lieux, afin de bien appuyer le manque d'espoir qui règne sur ces contrées.
Comme je le disais, ça me fait beaucoup penser au DOOM de 2016, avec ses flammes, son ambiance déprimante, ses crânes, ses squelettes et ses âmes en peine. Et que dire de l'architecture, qui est agréablement renouvelée, tout comme certaines missions qu'Ubisoft s'est efforcé (autant que possible) de rendre originales. Rien à redire là-dessus, c'est du beau travail. Bref, une fois qu'on a passé le choc, le contraste entre les 2 chapitres, celui-ci s'avère toujours aussi intéressant. L'histoire est bonne, bien mise en scène, le décor est artistiquement réussi, retranscrivant à merveille toute la désolation ambiante. Ce second chapitre est donc une bonne surprise, peut-être pas aussi séduisante que la première, mais qui reste un contenu de très bonne qualité.

On termine 
En Atlantide, l'émerveillement reprend ! L'île est somptueuse et se fera un plaisir de délivrer ses secrets au grès de votre exploration ce long test avec le 3e chapitre de ce DLC : le Sort de l'Atlantide. Alors que la baston contre Hadès touche à son terme, c'est Poséidon en personne qui vient interrompre le combat. Prenant le misthios sous son aile, le Dieu des mers emporte notre héros / héroïne directement en Atlantide, un peu comme s'il avait enfin réussi les épreuves et qu'il/elle était enfin digne de fouler le sol sacré de cette terre mystique. On y découvrira les Atlantes, les Isu, "ceux qui étaient là avant", avec une intéressante théorie sur les origines du genre humain. Contrairement à Hadès, je trouve le personnage de Poséidon très classe, plus proche de l'image que nous nous faisons de lui. Dès notre arrivée, le Dieu des mers nous nomme "dikaste", à la fois juge et juré de la population locale, ainsi que bras armé d'un Poséidon qui visiblement s'en lave les mains.
Les pouvoirs du dikaste lui octroient des droits et des devoirs qui vont au-delà de ceux d'Atlas (le fils de Poséidon, le régent de l'île). Car c'est un fait, ici en Atlantide, les choses vont mal puisque l'île est à la fois peuplée de "isus" (les Atlantes originels) et d'humains, que les 2 races ne s'entendent évidemment pas et que la haute hiérarchie (faites d'isus, bien entendu) fait n'importe quoi, voire défavorise les humains. Il va donc falloir remettre de l'ordre dans tout ça, en essayant d'être le plus impartial possible. En parallèle, c'est en Atlantide qu'il faudra parfaire votre apprentissage du Bâton d'Hermès et pour ça il va falloir acquérir le "savoir isu", éveiller son "6e sens" (rien à voir avec les Chevaliers du Zodiaque ^_^), ce qui fera du misthios un être mi-humain, mi-isu, plus à-même de rendre service au peuple et de se servir du Bâton.
Autant vous le dire de suite, avec ce conséquent DLC, c'est clairement l'ascenseur émotionnel ! On commence par l'Elysée, qui est un paradis, pour finir en enfer qui est... ce qu'il est. La chute est rude, mais en arrivant en Atlantide, l'émerveillement reprend ! Oui, l'Atlantide est somptueuse, baignée de lumière, entourée d'une eau où on voudrait se baigner, et l'architecture est d'une beauté à peine descriptible ! Ubisoft est arrivé à retranscrire à l'écran ce que la mythologie en dit, à savoir une île découpée en 3 cercles concentriques, chacun d'eux étant séparés en régions par de larges cours d'eau. Autant dire que les premières heures de pérégrination dans ce lieu, sont un émerveillement constant.
Le champ 
Techniquement, c'est magnifique ! Par contre je regrette que les artéfacts visuels (qui ne peuvent pas se voir sur la photo) ne puissent pas être désactivés... de vision est immense, la région est d'ailleurs assez cossue, ce qui rend cette propension à la verticalité naturellement fascinante, puisqu'on prendra souvent plaisir à faire tourner la caméra, en voulant voir cette beauté architecturale qui nous entoure. Oui, tout est encore plus vertical qu'à Elysée, ce qui fait que notre misthios a plutôt intérêt à pouvoir sauter de très haut, sans quoi les déplacements deviennent vite infernaux (bien que je crois qu'à ce stade du jeu, c'est une aptitude forcément acquise).
En Atlantide les décors sont hyper travaillés, il y a des milliers de petits détails qui fourmillent à l'écran, à tel point que le moteur graphique sature un peu par moments, avec quelques micro-saccades. Rien de très méchant en soi, ça arrive surtout lorsqu'on est en hauteur et qu'on se plait à regarder autour de soi. On notera tout de même que l'écran est parsemé d'artefacts visuels, tels que des traits et des symboles : c'est joli, ça donne un aspect "mathématique" et hi-tech à l'environnement, à moins que ce soit pour représenter le fait que Layla succombe peu à peu au pouvoir un tantinet maléfique du Bâton d'Hermès. Dans tous les cas, ce qui est rigolo au début, devient gonflant à la longue car ça surcharge inutilement l'écran. J'aurai apprécié de pouvoir supprimer cet effet, ou du moins qu'il disparaisse après disons 2 heures de crapahutage sur l'île.
Autre point intéressant, cette 3e partie d'aventure s'accompagne de nouvelles musiques (dont certaines sont reprises de l'Elysée, ça s'y prête bien), des pistes vaporeuses et douçâtres qui "ambiancent" parfaitement notre exploration. Mon seul regret finalement (et je n'en ai pas parlé lors de mon test du jeu de base), c'est que la même musique sévit trop souvent. Vous savez, celle où une gueularde vient tirer la chansonnette dès qu'on se retrouve chez le forgeron ou qu'on ouvre un menu. Alors certes, ce chanson est superbe, la vocalise force le respect, mais à ce stade, j'en suis à plus de 200 heures de jeu et croyez-moi, je peux plus me la saquer la connasse ! C'est à tel point que dès que j'ouvre un menu ou que je vais chez le forgeron, je coupe le son... Désolé pour ce coup de gueule, mais fallait bien que ça sorte à un moment donné.
Comme à
Porter l'armure du dikaste vous offrira de nouveaux pouvoirs vraiment intéressants... pour une fois chaque fois, on gagnera beaucoup d'XP ainsi que le déblocage de nouvelles compétences, parfois intéressantes, souvent inutiles, tentant de mettre en avant les fonctions (je suppose) les moins appréciées du jeu. Car oui, on ne déverrouille pas de super pouvoir pour enflammer encore plus son arme ou briser encore plus facilement des boucliers, généralement on débloque des compétences qui (selon mon point de vue et la façon dont j'ai upgradé mon personnage) ne servent à rien.
De même, sur ces terres mystiques on pourra récupérer de l'adamantium... ce fameux métal (quasi) indestructible qui fera le bonheur de Wolverine. Vous l'aurez compris, ce métal n'existe pas vraiment, il est fictif et a été créé en 1969 par Roy Thomas, un scénariste de Comics. C'est Wolverine qui démocratisera le terme via la trilogie de films X-Men, et depuis il est repris dans divers médias tels que les jeux vidéos, la littérature, des séries TV, en JDR, etc. Tout ça pour dire que grâce à ce précieux métal, on pourra se faire forger 3 nouvelles armes... totalement inutiles. Pas d'arc et pas d'épées, encore une fois le jeu tente de nous inciter à utiliser ce qui sert le moins, à savoir les lances et les lames courtes. Désolé, je passe, d'autant que ça fait bien longtemps que mon matos est niveau 99 et que donc, je n'irai pas plus haut.
Par contre bonne nouvelle, si vous trouvez que les colosses de bronze ou les polémarques locaux sont un peu cheatés, une mission nous permet de récupérer l'armure du dikaste et celle-ci est un vrai bonus ! En effet, une fois les éléments réunis et portés dans leur intégralité, cette dernière vous offre de nouveaux pouvoirs, aussi bien offensifs que défensifs et ce, sans dépenser le moindre point de compétence. Et pour ne rien gâcher, je la trouve en plus très classe (finalement assez proche de celle d'Achille).
Encore une fois, la zone est intéressante à explorer, le terrain est vaste et les missions sont nombreuses. Entre l'armure, le "savoir isu" à acquérir, les divers camps / forteresses à piller, ainsi que l'exploration libre, il y a vraiment de quoi faire. Il faut au moins 8 à 10 heures pour tout voir, faisant que cette 3e partie est aussi longue que la première. D'ailleurs, j'ai apprécié qu'Ubisoft ait cherché à rendre ses camps les plus originaux possibles.
En conclusion 
La fin est un peu expédiée et je regrette qu'on ne nous laisse aucun choix. Sans ça, ce DLC vaut largement son prix ! ce DLC vaut largement son prix de 25€. On y découvre une histoire vraiment intéressante, ainsi que 3 biomes à la fois originaux et vastes. Les missions tentent autant-que-faire-se-peut d'être inédites, les révélations sont nombreuses et la durée de vie globale atteint facilement les 30 heures, pour peu que vous preniez votre temps et que vous exploriez chaque map proposée (ce fut mon cas). Le rapport qualité/prix a rarement été aussi bon, surtout pour un DLC et plus encore pour un jeu Ubisoft. On sent qu'ils ont mis le paquet, ils ont fait leur maximum dans ce que peut proposer l'architecture et le gameplay d'Assassin's Creed Odyssey.
Au final je n'aurai que 3 regrets. Le premier, c'est que le final de ce second DLC (Le Sort de l'Atlantide) est un peu décevant, un peu expédié. De plus, on ne nous laisse pas le choix de faire (ou pas) ce que Poséidon en personne nous demandera. J'ai été assez frustré sur ce coup-là, bien plus qu'avec la relation amoureuse imposée dans le précédent contenu téléchargeable (L'Héritage de la Première Lame). Ensuite quelque soit le moment du jeu (aventure principale comme DLC), on n'affrontera jamais de monstres marins, tel que le Kraken. Je sais qu'il apparait surtout dans la mythologie nordique, mais il a sa version grecque (Céto, que Persée tue avec la tête de Méduse afin de sauver Andromède). Il est même représenté sur la map de la mer Egée (cliquez ici pour voir de quoi je parle) et Barnabas lui même dit avoir affronter la bête et que c'est à cause d'elle qu'il a perdu son oeil droit. C'est quand même bien dommage car je suis sûr que ça aurait donné un boss particulièrement original.
Enfin, après avoir visité l'Elysée (le paradis), les enfers (bien qu'on ne visite jamais le Tartare, mais soit) et l'Atlantide, j'aurai vraiment adorer rencontrer Zeus et visiter l'Olympe. Car c'est un fait, on entend parler de lui vite fait, mais c'est presque à croire que le plus important des Dieux grecs a été volontairement évincé. Après tout, Poséidon et Hadès sont ses frères... alors pourquoi pas lui ?! Ubisoft a-t-il manqué de temps ? Le jeu a-t-il perdu l'intérêt du public, au point que les développeurs se sont alors concentrés sur Valhalla au lieu de finir le boulot ? On ne le saura sans doute jamais. Ceci dit ça ne remet pas en cause l'intérêt et la profonde sympathie que j'ai envers ce contenu, qui justifie son prix par une durée de vie conséquente, beaucoup d'originalités et surtout 3 nouvelles zones totalement originales, qui vont vous émerveiller et vous pousser à l'exploration...

On termine 
Sous couvert de vacances, ce DLC gratuit nous propose un tout nouveau terrain de jeu et une histoire originale naturellement avec le fameux contenu gratuit, ajouté par Ubisoft 3 ans après la sortie du jeu de base. La fameuse mission "La grande évasion" s'active via une icône violette sur l'île de Kephallonia et promets à notre héros des vacances bien méritées. Attention tout de même à faire ce contenu au moins après l'aventure principale car elle spoile d'elle-même certains événements. En bref, Alexios / Kassandra va prendre des vacances sur l'île de Korkura (aussi connue sous le nom de Corfou ou Corcyre). Comme à son habitude, cette île existe vraiment, mais elle est bien loin du terrain parcouru dans le jeu. Cette île grecque se situe sur la façade ouest du pays, à proximité de sa frontière avec l'Albanie. Elle trempe sur cette partie de la Méditerranée (ou plutôt son bras appelé la mer ionienne) piégée entre l'Italie et l'Est de l'Europe.
6 mois plus tard et des jarres entières de vin bues à gros gosier, Barnabas et Hérodote viennent trouver notre héros/héroïne afin de lui proposer une intéressante chasse aux trésors. Pour ça il faudra parcourir toute l'île de Korkura, qui est bien plus vaste qu'on ne le croit. En effet, elle est au moins aussi étendue que les plus grandes zones de la Grèce.
On peut dire que cette petite aventure propose réellement 2 axes : une histoire principale très bien scénarisée, et la fameuse chasse aux trésors. J'ai d'ailleurs été très agréablement surpris par la teneur du récit, qui est bien moins banal qu'on ne pouvait le penser au départ. Mieux que ça, les développeurs se sont efforcés de trouver quelques nouveautés de gameplay (parfois empruntées aux idées neuves issues des DLCs payants) et l'histoire est vraiment excellente. Parfaitement scénarisée, malgré les années passées ce sont les mêmes doubleurs (les voix sont d'ailleurs plus claires, plus fortes que dans le jeu de base) et une fois fini, on comprend qu'Ubisoft nous offre là l'épilogue final des aventures du misthios. En effet, ce contenu signe la véritable fin du jeu car un événement (dont je terrai la teneur pour vous laisser la surprise) fera en sorte que notre héros de toujours sera à jamais impacté (ne vous en faites pas, il ne perdra pas une jambe non plus ^_^).

Entre temps, 
Le scénario est intéressant, l'île est très agréable à explorer et pour ne rien gâcher, c'est très beau ! on aura de classiques camps à vider, des temples et beaucoup de ressources à dénicher (armes à revendre, drachmes...). On aura même un tombeau (j'adore ces passages-là même s'ils se ressemblent un peu tous), qui est sans doute le plus grand et le plus ingénieux de tout le jeu ! L'exploration est toujours au cœur du gameplay, d'ailleurs à Korkura il flotte comme un air de vacances puisque les animaux belliqueux (tels que les ours, les sangliers ou ces saletés de lynx) sont finalement très rares, nous laissant pleinement profiter de nos vagabondages. Ici il n'y a aucune bataille navale (l'île est isolée du reste du jeu) et il n'y a aucun système de mercenaire. En gros vous pouvez tuer qui vous voulez et tout piller, c'est open bar ! Aucun vol n'est considéré comme tel donc allez-y gaiement, piller littéralement toute l'île ! D'ailleurs, quel régal de voler des coffres à la gueule des athéniens en faction, sans qu'ils ne disent rien. ^_^
Quand aux orichalques, ces minéraux hyper rares qui servent de monnaie d'échange, ici c'est un peu le cadeau bonus puisque j'en ai récupéré au moins 40 et ce, sans forcer. De plus, le fait de ne plus avoir de mercenaires aux fesses nous fait véritablement des vacances tant cet aspect du jeu me rebute (surtout vers la fin de l'aventure principale où on en a plusieurs aux trousses et qu'on ne peut rien y faire).
Enfin, bien que la zone soit totalement originale, les décors ne surprendront personne : ce sont les mêmes décors méditerranéens comme on a parcouru 100 fois durant l'aventure principale, pas de quoi s'en relever la nuit. L'île est un peu épurée, mais c'est très verdoyant, les plages sont somptueuses et globalement le jeu est toujours aussi beau. Notez aussi qu'Ubisoft nous propose (en plus de celles qu'on connait déjà) quelques nouvelles pistes audio qui sont reposantes et mélancoliques. Enfin la durée de vie avoisine facilement les 4 heures. Alors certes on peut rusher le tout et finir en moins de 2 heures, mais moi j'ai pris le temps, j'ai fait la mission principale (dont un événement est très marquant) puis la chasse aux trésors, j'ai découvert chaque recoin de l'île, en somme j'ai profité du moment.

En conclusion, 
Ce tardif DLC propose le véritable épilogue des aventures du misthios. Par contre il n'y a pas vraiment de lien avec Valhalla... le développeur nous offre ici un ultime contenu de très grande qualité. Plusieurs heures de jeu, une histoire bien mise en scène et intéressante, de nouvelles musiques, un nouveau terrain de jeu idyllique et particulièrement agréable à explorer, beaucoup de ressources à "crafter" (notamment des orichalques qui sont vraiment faciles à trouver cette fois), un très beau nouvel épilogue qui signe la véritable fin des aventures du misthios et tout ça gratuitement ! Vous comprenez qu'un tel cadeau méritait bien une telle note, car jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais reçu de DLC aussi bon sans le payer, pas même au sein du très bon The Witcher 3.
Et c'est sa gratuité qui fait principalement sa valeur (paradoxe ?). Les autres DLCs sont peut-être plus longs et de meilleure qualité (c'est notamment le cas du Sort de l'Atlantide) mais ils coutent 25€, quand celui-ci est totalement gratuit. Toute la différence est là et vous le savez, chez nous le coût entre en ligne de compte lorsqu'on doit juger un contenu. Comme quoi Ubisoft nous fait une belle promo de son Valhalla lors de cette mission "Récits Entrecroisés" tout en relançant l'intérêt de cet Assassin's Creed Odyssey que décidément j'adore... Quoique, contrairement à ce qu'on pense, on ne croisera pas Eivor (ni de viking), puisque son aventure se déroule 1200 ans plus tard (ce n'est donc pas un crossover comme ce fut annoncé). Par contre le jeu nous fait sa petite "hype" en nous disant que les aventures de Kassandra continuent dans Valhalla, ce qui n'est pas totalement vrai et pas totalement faux non plus. Je vous invite à lire notre test des DLCs de Valhalla pour mieux comprendre de quoi il en retourne.
Assassin's Creed Odyssey est devenu l'un de mes jeux préférés, un véritable coup de cœur. Mon premier "run" fut réalisé lors de son achat (fin 2022) et un an plus tard j'ai fait un "new game +" en essorant l'aventure principale et en enchainant sur les DLCs. J'y ai donc passé plus de 200 heures dessus, il fut pour moi extrêmement marquant (faut dire que je me passionne pour la mythologie grecque) et croyez-le ou non, il ne sera pas facile de passer à autre chose...

