Assassin's Creed Shadows -- Review sur SoloGamerTest

 





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Narration
Jouabilité & Gameplay
L'image
Le son
Note générale


Testé sur :

 




Aussi disponible sur :

 


Sortie mondiale : mars 2025
Développeur : Ubisoft Quebec
Studios de soutien : Alice X Junction Studio - Hybride Studio
Editeur : Ubisoft
Genre : aventure - Light RPG

Version testée : française
Doublage : français
Textes à l'écran : français

Version logicielle testée : v.1.0.3
Moteur graphique : Ubisoft Anvil
Moteur physique : Havok
Difficulté :
Temps de jeu : 35 à 50 heures en ligne droite - plus de 120 heures en réalisant toutes les missions

Multi-joueurs : non
Abréviation : ACS
Titre alternatif : Assassin's Creed Codename Red
Prix au lancement : 80€ (consoles) / 70€ (PC)


Installation PlayStation 5

Support : 1 Blu-Ray ou en téléchargement sur PlayStation Store
Installation : 115 Go
Performances PS5 : 4K upscalé à partir 1620p (30 fps) ou 4K upscalé à partir 1440p (40 fps) ou 4K upscalé à partir 1440p en 60 fps
Performances PS5 Pro : 4K upscalé à partir 1620p (30 fps) ou 4K upscalé à partir 1440p (40 fps) ou 4K upscalé à partir 1440p en 60 fps
Compatible VR : non
Compatible Remote Play : non


Installation Xbox Series X/S

Support : 1 Blu-Ray (Series X uniquement) ou en téléchargement sur Xbox Games Store
Installation : 115 Go
Performances Series X : 4K upscalé à partir 1620p (30 fps) ou 4K upscalé à partir 1440p (40 fps) ou 4K upscalé à partir 1440p en 60 fps
Performances Series S : 1620p upscalé à partir du 1080p (30 fps)


Installation PC

Support : en téléchargement sur Steam, Epic Games Store et Ubisoft Store
Installation : 115 Go
Compatible VR : non




     


     




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Assassin's Creed

Shadows



Comme pour bien des jeux pour lesquels on rédige des articles longs (trop longs diraient certains), nous avons choisi de "chapitrer" notre contenu. En effet, lorsqu'on écrit avec passion et qu'on a beaucoup de choses à dire, forcément les mots s'accumulent et ça finit par devenir indigeste pour certain(e)s. Ceci dit, il y a aussi celles et ceux qui justement, apprécient les formats longs, qui apprécient qu'on entre dans les détails et qu'on donne notre avis de façon précise sur tel ou tel sujet, quand d'autres ne font que le survoler. Dans l'optique de contenter tout le monde, nous vous proposons ci-dessous un menu. Il vous permettra d'accéder directement à la partie du test qui vous intéresse, ou alors de revenir ultérieurement, en cas de lecture morcelée. Dans tous les cas nous avons ici l'exemple type de jeu qui divise (alors que les Assassin's Creed ont, jusque là, toujours séduit une large frange de "gamers"), tant pour ses modifications pas toujours pertinentes ou encore sa formule qui est à nouveau appliquée. Cependant je ne comprends pas cette critique car il faut être clair sur un sujet : lorsque j'achète un Assassin's Creed, je veux un Assassin's Creed ! Logique non ?
Pourquoi venir râler et dire que le jeu ressemble trop à ses prédécesseurs, c'est complètement idiot comme réflexion, non ? Lorsqu'on a joué à Gears 5, personne n'est venu râler parce qu'il appliquait la formule Gears of War à la lettre ! Et il en va de même pour toutes les suites : malgré quelques petits changements et autre ajustement, la "formule" est appliquée avec soin, on colle de nouveaux décors et une nouvelle histoire, et voilà un jeu tout beau tout neuf ! Sans quoi on ne retrouve plus l'ambiance qu'on a apprécié, la direction artistique, le gameplay qu'on aime tant... Mais visiblement pour Assassin's Creed ça ne passe pas. Une partie des joueurs voudrait sans doute se retrouver avec un Elden Ring au Pays du Soleil Levant, ou quelque chose qui se rapproche d'un Ghost of Tsushima ou d'un Nioh.
C'est absurde et je le redis : lorsqu'on achète un Assassin's Creed, on se retrouve avec une "formule", exactement comme toutes les séries existantes. Street Fighter 6 n'est pas devenu un Smash Bros, Spider-Man 2 n'est pas devenu un GTA V, Metro Exodus n'est pas devenu un Splatoon, Horizon Forbidden West et God of War Ragnarok n'ont pas changé de ligne directrice. Pourquoi ce devrait être différent pour Assassin's Creed ? Parce que c'est un jeu Ubisoft ? Ah OK, c'est du délit de faciès alors. Et bien justement, ci-dessous retrouvez notre menu et on va commencer notre long test par le "Ubi-bashing" ou comment le monde s'est mis à détester un éditeur pour des raisons aussi puériles que vides de sens. Bonne lecture à toutes et à tous.




Menu :

  • Intro et "Ubi-bashing"
  • Narration et mise en scène
  • Au cœur du jeu
  • Installation et caractéristiques techniques
  • Réalisation graphique et sonore
  • Conclusion




  • Intro & "Ubi-bashing"



    Assassin's Creed Shadows
    Shadows est le 14e épisode canonique et son développement a duré plus de 5 ans
    a fini par voir le jour en ce mois de mars 2025, après des années de développement et surtout une campagne markéting assez houleuse, au moins autant que cette mer qui ballote nos bateaux dans les jeux de la série. Annoncé en septembre 2022 sous le titre provisoire de "Codename Red", cette annonce signait le 15e anniversaire de licence (le premier opus étant sorti en novembre 2007, 2 Générations de consoles avant l'actuelle... et oui ça commence à remonter à pas mal de temps) mais aucun nouveau titre n'a vu le jour dans ce laps de temps, puisque Mirage est sorti 1 an plus tard (en octobre 2023). Cependant, alors que Shadows devait sortir en novembre 2024, il fut repousser une première fois au 14 février 2025 (qui est à la fois la St Valentin et la date de sortie de Tomb Raider IV-VI Remastered), puis une seconde fois pour atteindre le 20 mars 2025.
    Quant à Assassin's Creed Mirage, j'ai profité de la longue démo pour me faire une idée du jeu mais il ne m'a pas convaincu. Avant même de jouer à l'épisode Valhalla, Ubisoft nous promettait un "retour aux sources" et déjà cette idée ne me plaisait pas. Les Assassin's Creed, je les ai presque tous fait mais je dois reconnaitre que c'est à partir de sa 2e naissance, et donc d'Assassin's Creed Origins, que j'ai vraiment adoré la recette ! Certains diront que je suis un fan en mousse, que le vrai cœur d'un AC est dans les premiers opus, pas les suivants et encore moins depuis sa nouvelle orientation "Light RPG". C'est un point de vue, je le respecte et je peux moi-même l'appliquer à d'autres licences. Par exemple j'aime beaucoup les anciens Zelda (pas tous certes, mais un bon nombre) alors que je n'aime pas les nouveaux (et oui que voulez-vous, il faut que certains irréductibles hérétiques s'opposent à l'hégémonie de cette série qui, je trouve, a perdu quelque chose au fil du temps - ne me jetez pas des pierres, ce n'est qu'un point de vue).
    Idem pour Sonic : j'adore les jeux sur consoles 16 bit (et là-dessus on peut inclure les éditions GBA) mais je n'accroche absolument pas au Sonic ultra cool, méga rapide et tout en 3D des dernières versions post-Adventure 2. De plus, maintenant que j'ai joué et apprécié Assassin's Creed Valhalla, et que je sais "qui" est Basim, il m'est impossible de me tenter Mirage sans un max de rancœur à son égard.



    Afro Samuraï


    Petit retour
    Shadows a été repoussé 2 fois suite au déplorable "Ubi-bashing" dont souffre l'éditeur depuis quelques temps
    en arrière : mais au fait, pourquoi Assassin's Creed Shadows a-t-il été repoussé ? La première raison qui me vient à l'esprit, c'est l'ombre du mastodonte GTA VI. Dans un premier temps pressenti pour sortir au dernier trimestre 2024, Ubisoft (comme la quasi-totalité des développeurs mondiaux) ne voulait absolument pas se confronter au futur rouleau compresseur de Rockstar. Moi même j'ai bien du mal à comprendre un tel engouement mais il faut reconnaitre que GTA V s'est extraordinairement bien vendu (on parle de 210 Millions d'exemplaires, vous rendez-vous compte ?! c'est colossal !). Après quand on pense qu'à l'origine il est sorti sur PS3 et Xbox 360 et que Rockstar l'a réédité Xbox One et PS4, puis encore une fois sur Xbox Series et PS5... ça pue un peu le foutage de gueule car GTA VI aurait dû sortir il y a bien longtemps (mais le Online rapportait tellement d'argent...). Au pire à l'image de CD Projekt, les mises à jour techniques auraient dû être gratuites (du moins pour les éditions PS4/One vers PS5/Series). Mais ce n'est pas la seule raison de ces 2 reports.
    En effet, avec l'annonce d'Assassin's Creed Shadows, Ubisoft a dévoilé que nous n'aurions pas 1 mais 2 héros contrôlables (une première dans la série), un mec et une nana. Le studio continue donc d'explorer la diversité, après avoir eu la possibilité de jouer un homme ou une femme dans Odyssey, voire carrément de changer de sexe en cours de route dans Valhalla. Mais lorsqu'il fut dévoilé que Yasuke était un africain, le studio s'est pris une violente tempête de boulettes géantes (qui l'a vu ce dessin animé ? :).
    Dans cette histoire, je suis assez balancé. D'un côté il y a les cons qui s'offusquent de voir un "black", car ça les répugne. Sérieusement, en 2025 on en est encore là ? Alors je sais, on entend souvent parler de "wokisme", de DEI, de Sweet Baby, de "black washing" (surtout à la TV, notamment dans les pubs où les couples non métissés se font rares). Une belle bouillie qui sent bon la merde, qui a tendance à pourrir nos valeurs et surtout nos œuvres, comme le cinéma, la télé et bien sûr les jeux vidéo. Tout ça mélangé forme une sorte de mélasse inextricable et imbouffable, dont on a tellement soupé, que désormais beaucoup de gens la rejette au moindre soupçon. Ça, je peux clairement le comprendre, mais le fait que Yasuke soit black n'est pas vraiment un sujet de colère. Quant on connait la série des Assassin's Creed, on sait que Bayek est égyptien, Altaïr et Basim sont arabes (d'ailleurs Desmond, malgré son patronyme d'amerloque, est très basané) et côté métissage, nous avons Aveline de Grandpré (franco-africaine) ainsi que Connor Kenway (anglo-mohawk). De même, lorsqu'on a joué à Afro Samuraï (qui nous propose justement d'incarner un samouraï noir), ça n'a pas posé de problème à personne.



    Samuraï Shodown


    Alors c'est
    Jouer un samouraï noir n'était sans doute pas la meilleure idée d'Ubisoft mais méritait il autant de haine juste pour ça ? J'en doute...
    quoi le problème ? Le souci est peut-être ailleurs finalement. Jouer une montagne noire qui défonce tout sur son passage tel un éléphant enragé n'aurait pas dérangé, si le jeu se déroulait en Afrique justement... Car avec Shadows, de prime abord, on pourrait croire qu'ils ont voulu à tout prix cocher des cases, remplir une "wishlist" bien établie. Mettre une femme assassin, c'est bon on a, du coup pour arriver à caser un noir dans le lot, ils sont allés chercher le seul et unique black qui a eu de près ou de loin une appartenance aux samouraïs. Le gars a réellement existé mais était-il vraiment samouraï... beaucoup en doute. Maintenant je vais vous dire les choses honnêtement : comme l'écrit si justement Ubisoft à l'ouverture des ses jeux, c'est une œuvre de fiction qui se base sur des faits réels pour construire une histoire romancée. Et toute la nuance est là : Kassandra n'a jamais existée, pas plus que Basim, Eivor ou Bayek, et ce que vous voyez dans le jeu, est une "interprétation" de l'histoire, en aucun cas une retranscription historique. Et ça, encore une fois, beaucoup ont tendance à l'oublier !
    Maintenant là où je rejoins (en partie seulement) les détracteurs, c'est qu'au lieu d'aller nous chercher le seul black qui arpentait les champs de rosiers du Japon féodal, Ubisoft aurait tout simplement pu nous proposer un samouraï japonais : Hattori Hanzo, Musashi Miyamoto, Torii Mototada, Sanada Yukimura... les célébrités ne manquaient pas ! Au pire le mec aurait été un "no name" comme d'habitude sur cette série, et surtout l'ensemble aurait été sans doute plus authentique. Après tout, dans Assassin's Creed II on joue un italien, dans Unity on joue un français, dans Odyssey on joue un grec... Sans mauvais jeu de mot, il faut reconnaitre que Yasuke ne passe pas inaperçu dans ce Japon haut en couleurs, dont les autochtones sont plus "blancs" que ceux qu'on appelle les blancs...
    Sans doute que ce report de plusieurs mois, suite au bashing qu'Ubisoft a pris sur le coin de la gueule, n'était pas pour peaufiner le jeu mais bien pour savoir si Yasuke pouvait être supprimé ou au minimum atténué dans le jeu. C'est sans doute ce qui est arrivé car si l'aventure s'ouvre sur lui, une fois qu'on prend Naoé en mains, on ne le revoit plus durant quasiment 1/5 du jeu (soit environ 10 heures minimum - de mon côté, comme je prends largement mon temps et que j'effectue un max de missions secondaires, il n'est réapparu qu'après 30 heures de jeu).



    Obi-Wan Kenobi
    (T'es sérieux là ? Tu ne te serais pas trompé d'univers ?)



    Et puis ce report
    Dans la tourmente depuis quelques temps déjà, la sortie de Star Wars Outlaws a largement compliqué les choses pour Ubisoft. Du coup la sortie de Shadows ne s'est pas faite sans inutiles dramas...
    s'explique aussi par la sortie de Star Wars Outlaws. En août 2024, le jeu fut apprécié par un petit nombre, mais aussi et surtout critiqué par une majorité d'autres. Outlaws est sorti bugué et il était loin d'atteindre les petites espérances de tout un chacun. Mais ça c'est un peu la maladie des jeux actuels, où ils sortent pour respecter des "deadlines" alors qu'ils auraient mérité plusieurs mois de gestation supplémentaires. Assassin's Creed Valhalla en a fait les frais à sa sortie et pourtant, Ubisoft ne s'est pas pris une "shitstorm" sur le coin de la gueule pour ça. Et que dire alors du cas d'école Cyberpunk 2077 ? 4 ans et demi plus tard, le jeu est devenu culte, il est adulé alors que souvenez-vous bien qu'à sa sortie, c'était une catastrophe ! Bref, un jeu qui sort bugué ou qui ne plait pas, ça arrive tous les jours et à tous les éditeurs, mais allez savoir pourquoi, avec Star Wars Outlaws ça a pris des dimensions incompréhensibles. Résultat, l'action a dégringolé en Bourse et depuis, c'est la panique !
    Bon déjà, le fait de mettre sa société en Bourse est une belle connerie, car certes vous avez des rentrées d'argent, mais derrière vous avez aussi des actionnaires à rincer. Gabe Newel n'a jamais fait cette bêtise, résultat Steam est multimillionnaire et n'a de compte à rendre à personne (la fortune de Gabe Newell s'élève à 9 Milliards de dollars et il détient 50% de Valve, le reste appartenant aux employés - pas besoin d'être un génie pour comprendre que Steam va très très bien). Ensuite, tout le monde en veut à Ubisoft pour Star Wars Outlaws mais personne ne rejette la faute sur Massive Entertainment, car oui, le studio de développement c'est eux, pas Ubisoft directement. Les gens sont-ils stupides à ce point ? Bref, depuis le jeu s'est amélioré, mais le monde semble toujours en vouloir à Ubisoft. Comment, à l'heure de la bien-pensance, on peut être aussi mesquin et malfaisant ? Ubisoft vous a fait quelque chose à vous personnellement ? Ils ont tué votre chien, vider votre compte-épargne, brûler votre maison ? Non ! Alors pourquoi vouloir autant leur souhaiter du mal ?!
    Vous n'aimez pas les jeux qui sortent de leurs studios, soit, ne les achetez pas ! Mais ne souhaitez pas que le fleuron du jeu vidéo français ferme, réagir comme ça est aussi puéril que nuisible! Personnellement, il y a des tas de jeux (ou licences) que je n'aime pas (Pokémon, Fortnite, Mario Kart, Final Fantasy, Minecraft, Monster Hunter et plus généralement tout ce qui est jeux de sport), mais je respecte les choix de tout un chacun. Les goûts et les couleurs comme on dit, si quelqu'un apprécie, tant mieux pour lui/elle, tant qu'il ne me force pas à en manger. ^_^



    Kabuki Klash


    Bref,
    C'est après avoir joué à Shadows que j'ai compris pourquoi Ubisoft a modifié son jeu suite aux réprimandes du gouvernement japonais...
    il y a des tas de jeux que je n'aime pas et pourtant, jamais je ne souhaiterai la mort d'un studio, c'est absurde une telle façon de penser ! J'ai toujours apprécié les Call of Duty, mais Bobby Kotick était une ordure de première. Pourquoi je serai allé souhaiter qu'Activision ferme ? Et puis n'oublions pas qu'Ubisoft est le vaisseau amiral du jeu vidéo français, il emploie plus de 18.000 personnes à travers le monde et sont détenteurs de licences mythiques telles que Rayman, Prince of Persia, Assassin's Creed bien sûr, mais aussi Far Cry, Watch Dogs, Rainbow Six, Splinter Cell... et moi je ne veux pas que ce patrimoine disparaisse (NB : ce texte a été rédigé avant que ne soit rendu public leur accord avec Tencent).
    Et comme si ça ne suffisait pas, le gouvernement japonais n'a pas apprécié qu'on puisse saccager les lieux de culte, et là-dessus Ubisoft a vite baissé son froc en développant une mise à jour qui rend les lieux indestructibles. C'est marrant, mais lorsqu'on brûlait des villages entiers et des églises dans Valhalla, personne n'a rien dit. D'ailleurs il faudrait rappeler à ces messieurs du gouvernement, que le Japon est très loin d'être le pays le plus "politiquement correct" au monde et que ça reste du jeu vidéo, que c'est fictif. Si des abrutis s'inspirent des jeux pour saccager des lieux, le problème ne vient pas du jeu, mais bien de l'abruti !
    Et c'est là que votre police de molasses doit faire son travail (car oui, les flics au Japon c'est vraiment quelque chose). Sinon à ce compte là, après avoir joué à Red Dead Redemption, je vais me prendre pour un cow-boy et le premier qui me parle mal, je le dessoude avec mon Colt ! Une grande majorité des jeux est violente, car c'est un exutoire, un excellent moyen de siphonner son agressivité, en aucun cas ça sert d'excuse à faire de la merde. Pour ça, les abrutis n'ont généralement besoin d'aucun leitmotiv...



    The Revenge of Shinobi


    Et oui,
    Pourquoi vouloir la mort d'Ubisoft ? Si vous n'aimez pas leurs jeux, personne ne vous force à les acheter !
    trop de personnes l'oublient mais ce sont des jeux vidéo, rien de plus, rien de moins. L'œuvre est là pour divertir, la guerre des consoles et cette croisade anti-Ubisoft ne sont que le fruit de personnes décérébrées qui passent beaucoup trop de temps sur les réseaux sociaux, à recracher les inepties que d'autres ont fait germés dans leurs crânes écervelés. Ce qui était marrant, voire bon-enfant dans la cour de récré quand j'avais 10 ans (laquelle de la NES ou de la Master System est la meilleure console ? spoiler : la Master System est plus performante mais la NES propose une meilleure manette et surtout de meilleurs jeux, point barre ! débat clos) devient franchement pénible plus de 30 ans après. Etes-vous actionnaire de Sony ou Nintendo pour défendre bec-et-ongles vos marques avec tant de véhémence ? J'en doute sincèrement et même si on a tous nos machines préférées, j'ai toujours eu un large panel de supports pour justement, ne jamais rien rater de l'univers du JV.
    Quant à cette "minorité bruyante" qui veut la mort d'Ubisoft et qui crache sur Assassin's Creed Shadows sans même y avoir joué, en réalité je les plains car leur vie doit être bien triste. Je fais donc parti de cette "majorité silencieuse" pour qui la sortie d'un nouvel Assassin's Creed est un événement en soi. D'ailleurs si en général j'achète mes jeux en occasion car j'ai pas trop les moyens (et pour ça, vive le support physique !), exceptionnellement j'ai levé mon gros popotin et je suis allé dans mon magasin acheter mon exemplaire (neuf) le jour de sa sortie ! Ainsi je joins l'acte à la parole, en soutenant Ubisoft. D'ailleurs le jeu a eu un très beau démarrage, puisqu'en une semaine, il avait déjà séduit 3 Millions de joueurs. Je lui souhaite donc d'arriver au moins au score de l'épisode Valhalla (20 Millions) voire plus, ce qui permettrait à Ubisoft de sortir les pieds de la fange... Bon, maintenant nous allons réellement parler du jeu, à commencer par évoquer sa narration, la qualité de son écriture et de sa mise en scène.



       

    J'aime beaucoup les Assassin's Creed depuis l'avénement de la formule "Light RPG" et j'ai acheté Shadows "day one" pour soutenir Ubisoft dans la crise qu'ils traversent (c'était avant l'annonce du partenariat avec Tencent). Cliquez pour agrandir...





    Narration & mise en scène



    C'est un fait,
    Le Japon est un pays fascinant sur bien des points, voilà pourquoi un Assassin's Creed au pays des samouraïs a longtemps été réclamé par les fans
    le monde adule le Japon. Sa culture, sa poésie, sa période féodale avec ses samouraïs, ses ninjas et ses ronins, ses goûts souvent raffinés (comme ses jardins), sa délicieuse cuisine, mais aussi plus actuels ses mangas, ses dessin-animés, ses villes tentaculaires, ses magnifiques décors bordés de cerisiers en fleurs, sa gent féminine, son folklore, ses traditions et bien sûr ses jeux vidéos. Car le Japon est clairement l'un des grands berceaux de la Tech et si le jeu vidéo est né aux Etats-Unis, le Japon en a longtemps été le garant suite au fameux Krach de 1983-1985 (je vous invite à lire les détails sur ce sujet). Bref, le Japon est un pays qui fait rêver, un pays "propre" et ordonné, un pays qui donne envi de s'y installer... si on n'est pas un gaijin... c'est-à-dire tous les autres ! Et oui gaijin veut dire "étranger" et il est de notoriété publique que les japonais sont très sectaires et n'aiment pas beaucoup les gens venus de l'extérieur. Du coup le grand fantasme de se trouver une petite japonaise habillée en tenue traditionnelle (ou en écolière sexy) avec qui partager sa vie dans un petit "apāto"... faudra pas trop y compter.
    Certes ce pays fait rêver (en un sens) mais il n'est pas exempt de défauts. Disons que c'est son côté unique qui le rend si attractif car au fond, à l'image de tous les autres pays du monde, il a ses travers. Et il est vrai que ça fait déjà bien longtemps que les joueurs fantasmaient d'un Assassin's Creed au Japon, surtout après le succès de certains titres tels que Nioh, Rise of Ronin ou encore Ghost of Tsushima. Et je pense qu'Ubisoft y réfléchit depuis un moment déjà, mais sachant comment le jeu serait accueilli (en premier lieu par les japonais), ils ont préféré laisser mûrir l'idée pour faire les choses bien, plutôt que de proposer un simple "skin" asiatique. Anciennement connu sous le nom de "Codename Red", ce fantasme a fini par voir le jour mais comme toujours, certains insatisfaits (vous vous souvenez, la minorité bruyante) ont encore trouvé à redire.



    Samuraï Deeper Kyo


    Le jeu s'ouvre
    L'Animus Hub est bien sympa mais au fond, il ne sert à rien ! Du moins pour l'instant...
    sur l'Animus Hub, avec une vidéo un peu déroutante qui nous explique que cette zone est la notre. Le Hub n'est pas une application à part, il est intégré à Shadows et selon Ubisoft, il n'est actuellement pas prévu qu'il devienne indépendant. L'Animus Hub permet de lancer les jeux de 2e Génération, en gros tous ceux sortis après Syndicate : Origins, Odyssey, Valhalla, Mirage et bien sûr Shadows. On peut également apprécier l'ordre chronologique des titres, ou encore le fait de pouvoir les lancer depuis ce Hub, mais en version physique, il faudra quand même insérer le disque (ça ne sert donc à rien !). Notez que les jeux de la 1ère Génération (du tout premier opus jusqu'à Syndicate donc) ne sont pas pris en charge mais j'aurai tout de même apprécié que la chronologie soit appliquée. Par exemple, dans Shadows on entend parler des Borgia, grands antagonistes d'Assassin's Creed II. L'histoire de ce dernier se situe en 1499, alors que l'aventure contemporaine de Shadows se déroule en 1584. Oui 85 ans ça parait beaucoup mais au fond ce n'est rien à côté de l'épisode Odyssey qui se déroule en 422 avant J-C, soit 2000 ans auparavant ! Bref, j'aurai vraiment apprécié que tous les épisodes soient présents, afin de mieux considérer l'ordre chronologique des événements.
    L'Animus Hub propose des missions secondaires qui nous procurent des points, points qui ensuite permettent d'obtenir de nouveaux cosmétiques. Très hi-tech dans sa représentation, on comprend très vite qu'Ubisoft a (en quelque sorte) fait table-rase du passé. Cette fois il n'y a plus de Layla ni de Desmond... le jeu vous parle à vous directement, comme si l'aventure à l'écran était la retranscription des souvenirs de vos ancêtres. Bon OK, mais alors où est Basim ? C'est lui qui fermait l'aventure Assassin's Creed Valhalla, dans un épilogue que j'ai détesté (au moins autant que je le déteste lui). Par ailleurs, le bâton d'Hermès ne devait-il pas aider à sauver la Terre d'un cataclysme ? Bref, j'attendais justement de voir la suite des événements, pour voir comment Ubisoft allait broder son scénario. Et bien j'ai ma réponse : ils n'ont rien brodé !
    Sur les tests d'Assassin's Creed, je l'ai souvent écrit ainsi : Ubisoft ne sait pas où il va ! Son histoire de pomme d'Eden, d'Animus, de guerre entre assassins et templiers, d'apocalypse... les mecs n'ont jamais su où ils allaient avec ça. Et depuis l'épisode Odyssey, où on joue carrément un demi-Dieu (tout du moins on n'en est pas loin), avec la rencontre même de Dieux mythologiques, Ubisoft s'est retrouvé au pied du mur. Dans Valhalla ils ont tenté un "move" mais Basim est détestable au possible, et personne ne veut suivre ses aventures à lui, pas même au sein de sa propre épopée (Mirage). Résultat que faire ?



    Walker Kansai Ranger


    Et bien Ubisoft
    Comme toujours, Ubisoft ne sait pas quoi faire de sa trame de fond (Basim, le bâton d'Hermès, les pommes d'Eden, tout ça tout ça...) et c'est vraiment regrettable :(
    a trouvé la solution : on balaye tout ! Les templiers, le Basim, les assassins, les Dieux, la mythologie... et on part sur de nouvelles bases. Comme je le dis souvent, il faut jouer aux Assassin's Creed pour leurs personnages, leurs mondes, leurs histoires, en aucun cas pour découvrir ce que la trame de fond cache. Imaginez-vous bien que s'ils savaient quoi faire et quoi nous raconter, depuis 2007 et pas moins de 14 jeux canoniques (+12 spin-offs) on en saurait davantage. Or je l'ai remarqué depuis Assassin's Creed Revelations : on jette quelques bribes de scénario ça et là, quelques miettes pour que les fans continuent de suivre la piste, mais au fond il n'y a rien, Ubisoft s'est perdu en chemin parce que dès l'origine, ils ne savaient pas quoi faire de cette histoire, c'était trop gros pour eux. A ce compte-là, plutôt que de demander des scénarios à des gugusses qui se sont depuis longtemps spécialisés dans l'écriture de missions débiles (type ramasse 3 fleurs en haut de la montagne pour que je puisse rendre hommage à ma défunte femme, alors que derrière c'est le jugement dernier), engagez un vrai scénariste, un mec qui a des idées, un sens de l'écriture, un gars qui va vous pondre un super scénario de 400 pages, dans lequel vous pourrez puiser pour développer votre trame de fond sur les 10 prochains épisodes... Enfin bref, on ne refera le monde, et encore moins la façon de procéder d'Ubisoft (et c'est bien dommage).
    Assassin's Creed Shadows se déroule dans le Japon du XVIe siècle. Le jeu se concentre sur la lutte millénaire pour la paix et la liberté, du point de vue de 2 protagonistes : Naoe, une femme shinobi, et Yasuke, un samouraï africain. Les 2 personnages se contrôlent différemment et proposent un style de jeu unique, permettant d'aborder les quêtes de plusieurs manières. D'ailleurs chacun à son histoire, entre une Naoe dont on a très vite beaucoup d'affection (et pas seulement parce qu'elle est jeune et jolie, mais aussi à cause de sa tragique histoire) et qui rêve de vengeance, et un Yasuke qui de son côté, est en quête de rédemption.
    La trame narrative se passe essentiellement dans la région du Kansai durant la période d'unification du Japon et plus précisément l'époque Azuchi Momoyama, entre 1579 et 1584. Pour être plus précis, la région du Kansai est au centre du Japon, elle ne représente qu'une petite partie du territoire japonais (environ 1/8e pris à la louche), les développeurs voulant proposer une carte plus restreinte mais aussi plus riche, notamment après l'Angleterre de Valhalla et la Grèce d'Odyssey, qui étaient tentaculaires. Ceci dit la région a été le terreau d'événements notables et bien réels, à commencer par le fait qu'au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, 3 chefs militaires se sont succédés au pouvoir afin d'unifier tout l'archipel japonais et le premier d'entre eux n'est autre qu'Oda Nobunaga.




    Le Kansai est la région où se déroule l'histoire d'Assassin's Creed Shadows.
    Cette région représente plus ou moins 1/8e de l'archipel japonais
    (cliquez pour agrandir)



    Once NIPPON a Time


    Les faits
    L'histoire se base sur des faits historiques certes, mais ça reste une fiction avant tout ! Ainsi Yasuke a bel et bien sa place dans un jeu vidéo
    historiques nous comptent que Nobunaga était un "daimyo" (un titre nobiliaire qui désigne les principaux gouverneurs), un conquérant sanguinaire qui ne jurait que par la force brute. Dans le jeu vidéo, le nom de Nobunaga revient tout le temps dès qu'on a besoin d'un despote qui en impose, parfois même on le fait passer pour un vil démon. Si je vous dis Onimusha, Total War Shogun 2, Civilization V, Samuraï Warriors 4 ou encore la célèbre série des Nobunaga's Ambition... vous comprendrez rapidement que le bonhomme a marqué son pays d'une empreinte durable.
    Comme toujours sur cette saga, nous rencontrerons également des personnages historiques connus tels que le grand samouraï Hattori Hanzo (et non désolé il n'est pas forgeron, Kill Bill vous induit en erreur ^_^), les missionnaires portugais Luis Frois et Alessandro Valignano (des prêtres jésuites), le maître de thé Sen no Rikyu ou encore les marchands Imai Sokun et Imai Sokyu. Plusieurs événements servent la trame narrative du jeu comme la guerre d'Iga de Tensho d'où provient Naoe, ou encore l'incident du Honno-ji, un temple à Kyoto, et met fin aux efforts de Nobunaga par le général Akechi Mitsuhide. Ainsi donc la région est réellement chargée d'histoire et de personnages notables. Quand à Yasuke, c'était un homme à la peau d'ébène, arrivé esclave au Japon en 1579. Moins de 2 ans plus tard, il rencontra le daimyo Oda Nobunaga, qui choisit de le prendre à son service. Après la mort de Nobunaga en juin 1582 (suite à la trahison de Mitsuhide), ce dernier épargne Yasuke, et l'homme disparait. Bien entendu le jeu va se servir des livres d'histoire pour tisser ses fils et proposer une version ludique d'événements historiques. Enfin sachez que vous avez sûrement déjà croisé le bonhomme car on l'a déjà vu dans Afro Samuraï (le manga, le dessin animé ainsi que le jeu), Sengoku Musou 5 ou encore Nioh.
    Maintenant que les choses ont été mises à plat, parlons d'Assassin's Creed Shadows. Comme toujours, Ubisoft ne sait pas développé sa trame de fond. Son Animus Hub est bien joli mais il ne sert clairement à rien ! Le studio a tenté de partir sur une nouvelle base mais soyons clair, ça ne prend pas. C'est inintéressant et même pire, je trouve que ça nous sort d'un contexte japonais si brillement mis en exergue par le jeu. Par contre, durant l'aventure principale, Ubisoft a fait de gros efforts de mise en scène. Tout d'abord, lors des cinématiques (qui sont gérées en temps réels puisque nos protagonistes sont habillés avec les armes et armures qu'on leur donne) le format est en 21:9 (le format cinémascope qui donne une bande noire en haut et en bas de l'écran). Une technique dont Capcom se sert depuis longtemps, pour bien différencier le jeu de la cut-scene.



    Kill Bill Oda !


    Avec ses 2 bandes noires,
    L'histoire (encore une vengeance certes) est intéressante et surtout, superbement mise en scène !
    plus le fait d'être "non jouables", Ubisoft a obtenu des séquences d'une beauté et d'une précision sans pareille dans la série. Le rendu est vraiment magnifique (les décors semblent encore plus beaux), les modélisations sont bien détaillées, elles arborent les expressions faciales adéquates, le tout porté par une bande-son au diapason. Et le fin du fin, c'est que le jeu est 100% synchro... enfin ! Fini les pantins qui ouvrent aléatoirement la bouche pour tenter de nous faire croire qu'ils dialoguent, cette fois la bouche est parfaitement en adéquation avec les paroles. Franchement il était temps, Half-Life² le fait depuis 2004, mais bon, mieux vaut tard que jamais et le rendu est tout simplement irréprochable, notamment dans notre VF.
    Quant à l'écriture, je ne reviens pas sur l'intérêt de l'Animus Hub et son pseudo-scénario parallèle et je parlerai du jeu principal qui propose un scénario vraiment sympathique. Premier point, c'est la première fois qu'on joue un personnage historique (et oui, Yasuke a vraiment existé). Alors certes, c'était "peut-être" (notez les guillemets) pour arriver à trouver le seul afro samouraï qui n'est jamais existé, en attendant, il suffit de trainer un peu sur Wikipedia pour se rendre compte que Yasuke n'a pas été rentré à la presse hydraulique, juste pour faire du woke (notez que moi j'adore ça le Wok, avec des nouilles, des crevettes et du kikurage, je me régale ^__^). L'homme était réellement lié à Nobunaga, ce tyran a réellement dévasté la région d'Iga et il est réellement mort au temple d'Honno-ji. D'ailleurs la mort du despote ne signe pas la fin du jeu (c'est juste la fin de l'acte 1), bien au contraire, puisque c'est à ce moment-là que Yasuke refait surface et qu'on pourra enfin alterner entre les 2 protagonistes. Car après cet événement majeur, nos 2 héros vont lutter ensemble afin d'éradiquer les ligues des Onryo (et on y échappe pas, il y a toujours un "culte" à occire, ici nommé le Shinbakufu), et c'est à ce moment-là que le jeu va dévoiler son véritable double-visage.
    Au final Ubisoft n'a pas pondu une histoire factice agrémentée de quelques bribes de faits historiques, cette fois c'est la véritable histoire qui a servie de base à l'intrigue (et excusez du peu, ça change pas mal de choses). Après bien sûr, il fallait bien faire un jeu, donc le studio a greffé l'histoire de Naoe par-dessus, tout en intégrant des personnages fictifs, souvent intéressants, parfois touchants voire même attachants (comme Junjiro). D'ailleurs, certaines cinématiques sont empreintes d'une très belle émotion, preuve que le jeu d'acteur et le doublage sont véritablement dans leur art.




    Comme souvent, l'histoire principale s'articule autour d'une vengeance et pour ça il faudra démenteler un nouveau culte. Sauf que cette fois, petite originalité, il y a plusieurs ligues et c'est également ici que sont répertoriées toutes les missions actives. C'est assez original pour le coup (cliquez pour agrandir)



    Suzi-Wan, Tanoshi et Buldak...


    Quand aux grosses
    Les dialogues sont superbement synchro, même dans notre VF ! Un bel exploit technique où les protagonistes arborent en plus les expressions faciales adéquates
    cinématiques de combat, elles sont vraiment stylées ! Ubisoft a fait de gros efforts de mise en scène, avec notamment une très belle précision dans l'entrechoc des lames. On sent réel gain de performance depuis l'épisode Valhalla. Il en va de même pour les dialogues, qui sont désormais moins statiques et moins robotisés. On n'y prête pas forcément attention au premier coup d'œil, et puis quand on rallume un ancien épisode et on se dit qu'en fait, dans Shadows ça s'est subtilement amélioré, et là est toute sa force. Les modélisations sont superbes, même pour les personnages très secondaires, les visages arborent de véritables expressions faciales en concordance avec l'intonation (chose encore trop rare, même de nos jours), il y a eu un gros travail sur les cheveux qui sont gérés en temps réel et selon l'intensité du vent, il y a des plans de caméra, des travelings... C'est vraiment du beau boulot. Cerise sur le gâteau, le jeu présente une étonnante variété de personnages. Bien sûr il y a quelques doublons, mais il faut les chercher pour les trouver et surtout, ils ne sont jamais côte à côte. Là aussi on sent bien que le studio a pris note des critiques qui ont pu être faite sur les anciens épisodes.
    Quand à l'authenticité dans la retranscription de ce Japon féodal, beaucoup érigent des critiques inutiles. On rappelle pour la énième fois que c'est une œuvre de fiction. Je ne suis pas un expert en folklore japonais et excusez du peu, vous non plus ! Ainsi j'estime qu'Ubisoft a parfaitement reconstitué les lieux et l'époque, jusqu'à reproduire la fameuse cérémonie du thé, qui est aussi longue que chiante comme la pluie. En clair, n'étant ni japonais ni "japanologue", à mes yeux la proposition d'Ubisoft est tout à fait satisfaisante, et comme de toute façon c'est un jeu vidéo et non un cours d'histoire et d'anthropologie, personne ne devrait s'insurger sur des détails insignifiants.
    Globalement l'histoire est bonne, plutôt bien écrite, les rebondissements sont intéressants même si comme toujours, proposer un jeu open world fait en sorte que l'écriture se dilue dans le temps. En ligne droite, Assassin's Creed Shadows vous tiendra environ 35 heures mais vous et moi savons qu'un jeu tel que celui-ci se déguste sur la longueur, en faisant toutes les missions, en découvrant chaque "?", en réalisant chaque mission secondaire et dans ce cas là, vous en aurez largement pour argent puisqu'à titre personnel il m'a tenu 132 heures (bon j'avoue, j'ai largement pris mon temps et j'ai tout fait).




    Tout au long de l'aventure, Naoe cherche "une boite". Et
    l'histoire de cette boite me fait penser à Pulp Fiction,
    le film de Tarantino où le mystère subsiste ^_^



    Bienvenue à Sakai... même s'il y fait froid ^.^
    (quoi, je dois vraiment l'expliquer celle-là ?)



    Enfin, le Japon
    Le Codex est une énorme source d'informations... trop peut être ! Il est si gros, si détaillé, qu'il en devient vite indigeste
    de cette époque traditionnelle était chargé de noms assez imbuvables pour nous autres occidentaux. Des noms souvent à rallonge, avec des prononciations tarabiscotées et qui se ressemblent un peu toutes. A part pour les noms simples (Naoe, Sakai, Kyoto, Ubuki, Yaya, Nobunaga...) il est n'est pas facile de s'y retrouver car dans un ramen, rien ne ressemble plus à une nouille qu'une autre nouille ! Fort heureusement, le jeu se montre très conciliant de ce côté-là, et il ne nous lâche jamais des noms à tout va, sans nous les répéter ou à minima nous les afficher dans un coin d'écran. Bref, le Japon est un pays qui a une longue et passionnante histoire, mais aussi beaucoup (trop !) de règles. Aujourd'hui ça a beaucoup changé puisque le Japon fait le grand écart entre modernise et tradition, avec d'un côté une population dépravée et soumise à la technologie, et d'un autre des personnes plus conservatrices qui font de leur mieux pour faire perdurer leur patrimoine et leurs coutumes.
    Mais dans Shadows, nous sommes aux alentours de 1584, le monde ne fantasme pas encore sur les geishas (qui n'arriveront qu'à partir de 1712) et encore moins sur des midinettes en tenue d'écolière. Ici on parle de ce Japon éclaté en plusieurs régions, un Japon où les querelles des daimyos (les gouverneurs) en font un pays désunis, même s'ils y avaient déjà un shogun et un empereur. Ainsi je comprends la vision de Nobunaga, qui voulait unifier tout le territoire, c'est juste la méthodologie qui était plus discutable. Et dans ce Japon de tradition, il y avait énormément de règles et de noms, beaucoup de choses qui nous passent au dessus de la tête, étant donné qu'en occident, nos us-et-coutumes étaient sensiblement différents. Voilà pourquoi Ubisoft a mis en place un immense Codex, très détaillé et même illustré, afin de nous inculquer un maximum de détails sur ce pays, avouons-le, assez hypnotisant. Cependant le Codex comporte des centaines de pages, des descriptions parfois longues et fastidieuses, qu'on prendra plaisir à lire au début, puis qu'on zappera allégrement parce que bon... on est là pour trancher du méchant ronin, pas pour suivre des cours. Un contenu dense et riche en infos, trop peut être et contre son propre bien.
    Car le Codex c'est bien, mais un Discorvery Tour c'est encore mieux ! Malheureusement il n'est pas disponible, je crois même qu'il n'est pas prévu. Il faut avouer qu'il y aurait tant à dire, tant à voir, que ce mode (pourtant apprécié) demanderait trop de temps pour en faire le tour. Et puis Ubisoft a sans doute assez à faire, comme développer les DLCs...





    Au coeur du jeu



    Lorsqu'on
    Shadows nous propose un large panels d'options, notamment la configuration des touches. Une bonne chose vu qu'ils ont eu l'idée complétement débile d'en changer l'ordre
    lance sa première partie, certes on tombe sur l'Animus Hub qui tente tant bien que mal de justifier sa présence, mais le jeu va surtout vous proposer de faire les premiers réglages : 4 modes de difficulté, activation (ou non) du mode exploration, activer le mode histoire (où on ne prend plus aucune décision lors des cinématiques, les choix sont automatiques), ainsi que le mode immersif où les PNJs parlent leur langue natale (majoritairement japonais donc, mais aussi portugais - et non pas d'anglais puisque l'occidentalisation du pays par l'Angleterre ne commencera qu'au milieu des années 1800). Pour en revenir 2 secondes sur l'Animus Hub, en plus de proposer son interface ou la relecture de séquences déjà vu qui rappelle un peu Watch Dogs, on nous propose aussi quelques missions facultatives qui nous rapportent des crédits, qu'on pourra ensuite dépenser en achetant des cosmétiques. Les missions sont ultra banales (ne vous attendez à rien de fou) et ce processus visant à rendre intéressant l'Animus Hub est un peu désespéré... mais bon, ils ont tenté un truc, ça reste gratuit, ça fait quelques missions de plus avec derrière la possibilité de choper des armes et des armures assez badass. Alors pourquoi pas, après tout c'est intégré au jeu, on ne peut pas y échapper, autant s'y faire.
    Quant à la prise en mains, elle est semblable aux derniers opus à 95%... quoi, 95% seulement ? En fait Shadows apporte pas mal de petites nouveautés et allez savoir pourquoi, Ubisoft Québec s'est dit qu'il se serait de bon ton de modifier la configuration des touches. Ainsi après tant d'heures à jouer sur Origins, Valhalla et surtout Odyssey, le studio a placé l'esquive sur rond/B au lieu de l'habituel carré/X. Vous vous doutez bien qu'après tant d'heures à jouer sur les autres titres de la franchise, la configuration des touches devient comme innée et il m'a été impossible de m'y faire. Fort heureusement on peut modifier ses touches dans le menu des options, ce qui est bien plus confortable même si ça créé quelques couacs de temps en temps.
    Tiens puisque j'en suis à détailler les défauts du jeu, continuons sur notre lancée avec les fameuses "pentes qui glissent". En effet, dès que notre personnage tente de grimper un flanc de colline, il va irrémédiablement glisser comme un pauvre clochard sans chaussure. Alors je sais, les pompes qu'ils avaient à l'époque n'étaient pas idéales pour faire de la grimpette, mais là c'est vraiment abusé ! Traverser le moindre monticule devient vite très énervant, parce que cette grosse patate n'est pas foutue de s'agripper quelque part et de monter, même tranquillou. Quand je repense au misthios qui était capable de gravir des falaises abruptes sans broncher, franchement ce retour en arrière est ultra frustrant...



    La voie (glissante) du samouraï


    Sans parler
    Le Japon c'est l'île des bisounours. A part face à des ennemis, vous ne courrez aucun danger puisqu'il n'y a aucun animal hostile ! C'est ridicule...
    de cette visibilité totalement occultée dans la plupart des forêts ! Jamais faire une petite traversée libre n'a été aussi décourageante, ce qui nous force à toujours bien prendre les sentiers battus, comme un gentil toutou bien éduqué. Alors certes, ça donne un personnage peut-être un peu plus réaliste, mais en attendant nous sommes sur un jeu vidéo, ça n'a pas vocation à être réaliste, notre personnage ne porte pas de chaussures à crampons certes, mais il n'a aucune raison de glisser comme une merde au fond de la cuvette. On se croirait revenu au temps des vieux Tomb Raider... et ça m'a foutu en rogne plus d'une fois ! Notez par ailleurs que les forêts et les plaines, qui sont splendides certes, sont dénuées de toute menace ! On croise bien quelques sangliers mais contrairement aux précédents épisodes de la licence, ils sont loin d'être belliqueux. De même on entend des ours grogner dans leur coin (et même quelques loups) mais on ne les verra jamais ! Même les requins sont devenus des enfants de cœur ! On en croise extrêmement rarement mais ils ne sont pas plus hostiles que des carpes koï... C'est quoi ce bordel ?! A moins de tomber sur des bandits, vous pouvez vous balader tranquille, personne ne viendra vous embêter, comme ça a toujours été le cas avant. Pour vous dire, ni Naoe ni Yasuke ne peut attaquer en étant à dos de cheval. Oui on peut lancer un kunai ou tirer à l'arc, mais impossible de mener une bataille à cheval, il/elle refuse de sortir son katana. C'est d'ailleurs assez absurde, surtout lorsqu'on croise des bandits de grands chemins (obliger de descendre du cheval, de tous les tuer, puis de reprendre sa route). Et donc, où sont les animaux sauvages ? Il n'y a pas un ours bien vénère, pas d'aigle bien farouche, pas un sanglier assoiffé de sang, pas de loup, pas de lynx, pas un seul serpent (et il y en a des dangereux au Japon) et encore moins de tigre (puisqu'au Japon, il n'y a de toute façon pas de tigre dans la nature) ?
    Et bien non, ici c'est à l'image de l'idée qu'on se fait du Japon : tout est dans la mignonnerie, avec ses tanookis, ses îles à chats et ses pandas roux. Un vrai monde de bisounours qui, pour le coup, n'a pas grand-chose de réaliste. Quant aux bêtes mythologiques, les Onis (démons japonais), les tengus, les kappas (monstres des rivières) et autres dragons... ne rêvez pas ! Tout juste on affrontrera un yokai (une sorte de démon) mais c'est tout. Déjà dans Valhalla les développeurs sont passés à côté d'affrontements mythiques (avec des dragons médiévaux par exemple, façon Skyrim), mais là il n'y a rien qui sorte de l'ordinaire. Et dire que dans Odyssey on affrontait Méduse, le Minotaure ou encore le Cyclope...



    Samuraï Champloo
    (parce que le shampooing ça glisse... bon OK, je sors)



    Pour en finir
    Dans cet épisode il est très énervant d'avoir un personnage qui ne sait pas grimper les parois ou encore qui "glisse" à la moindre occasion. Franchement, qu'elle idée de merde ! :(
    avec l'exploration, certes Naoe et Yasuke sont 2 grosses buses incapables de se tenir sur une pente (c'est encore plus énervant quand la pente n'est pas si abrupte que ça) et encore je ne vous parle pas de ces fois où ils ont refusés de monter quelques rochers pour aucune raison, d'autant que leurs mains dépassaient la cornière. Bref, c'est un sale en arrière et je n'ai pas souvenir que le moindre assassin fusse jamais aussi empoté depuis que la licence existe. Ainsi donc on nous force à bien arpenter les chemins balisés, car vous le savez, le japonais est discipliné. Pour se faire (en partie) pardonner, c'est là qu'Ubisoft nous propose un pseudo-GPS, appelé ici "trouver son chemin" (belle originalité vous ne trouvez pas). Le principe est simple : vous ouvrez la carte et vous activez une mission, ou vous placez un point d'intérêt manuellement et en activant la fonction, une ligne au sol vous guidera jusqu'à votre destination. Perso, j'aurai préféré avoir un héros qui sache gravir des montagnes, comme ça a toujours été le cas, mais je dois reconnaitre que ce GPS est vraiment très pratique (d'autant que désormais, le suivi automatique à cheval fonctionnera globalement bien - parfait pour apprécier la beauté des décors ou finir ses sushis). C'est comme en voiture, pour trouver son chemin, il connait mieux son boulot que nous ! Et si ça vous rappelle Dead Space... c'est normal ! Le principe est exactement le même et fonctionne (la plupart du temps) tout aussi bien (on a quand même quelques fausses notes mais ça reste rare). On peut en conclure qu'Ubisoft nous a pondu 2 énergumènes handicapés, mais qu'ils ont joliment compensés l'une de leur pire faiblesse.
    Autre point : dans un premier temps, Naoe fera de la méditation pour revivre des événements passés. Ensuite ça lui servira surtout à obtenir des points de connaissance (en accumulant les points de connaissances, on déverrouille les paliers des arbres de compétences, j'y reviendrai). De son côté, Yasuke apprendra de nouveaux katas et de nouvelles techniques d'attaque (je vous avez bien dit que l'histoire de Naoe était bien plus détaillée). Et ces séquences se font tout en QTEs ! Oui oui, cette vieille mode qui a longtemps pourrie nos jeux, fait ici son retour et bonjour l'angoisse ! Si on ne suit pas le bon rythme et qu'on fait une erreur, ça peut durer des plombes. Fort heureusement, ces séquences de QTEs peuvent être 100% automatisées (pour ça rendez-vous dans le menu des options) et il ne vous restera plus qu'à contempler la séquence, au lieu de la subir.



    Le fantôme de Tsushima


    Beaucoup se
    Le nouveau système de marquage qui remplace l'aigle a bien du mal à compenser...
    sont plaint que les cartes des Assassin's Creed n'étaient qu'un champ de "?" et que l'aigle servait trop, que y'en avait marre de ces vieilles mécaniques. Comme les développeurs tentent toujours de s'allier un maximum de joueurs (même les plus abrutis d'entre eux) ils ont essayé de changer ça. Alors certes, sur la carte les fameux points d'intérêt vont se dévoiler peu à peu, évitant ainsi de submerger la map par les innombrables activités que propose le titre. Par contre, afin de contenter les beuglards, l'aigle a disparu. Ainsi le studio nous propose une toute nouvelle façon de mettre en évidence les ennemis et les points stratégiques, et croyez-moi, c'est bien moins efficace et pratique qu'autrefois.
    Le pire, c'est qu'on ne peut même pas verrouiller un point d'intérêt directement avec la vision de Naoe (Yasuke lui, n'en a même pas, c'est encore pire !) et qu'elle a finalement d'assez gros problèmes de vue puisqu'elle voit tout flou à courte distance (des lunettes peut-être ? ah béé non désolé, elles n'apparaitront pas avant le 18e siècle en Italie ^_^). Mine de rien, je n'aurai jamais pensé que le volatile me manquerait tant, d'autant que les aigles ne manquent pas au Japon, et qu'ils sont même là lorsqu'on approche des fameux point de synchronisation (aussi appelé "point d'observation"). Ah béé tiens, parlons de ça justement : comment se fait-il que la plupart des points de synchro (représentés par un icône d'aigle justement, véritable symbole de la licence Assassin's Creed) se trouve dans des camps ennemis ? Alors je vous la refais : Naoe étant incapable de monter les murs comme le faisait Kassandra à l'époque (Yasuke n'en parlons même pas), il faudra donc pénétrer dans les camps ennemis pour traverser une partie de leur territoire, afin de monter au plus haut sommet du château principal. Notez au passage qu'il ne faut jamais affronter un ennemi plus élevé que soi (s'il a 2 à 3 niveaux de plus que vous, il peut vous tuer en 1 coup !), ce qui complique bien évidemment le parcours jusqu'au point de synchro.
    De plus, à chaque fois qu'on s'y téléportera, il faudra sortir discrétos de la zone, ce qui implique au mieux un saut dans l'eau, au pire tout un cheminement qui mène parfois à un affrontement... alors que vous, vous voulez juste rejoindre votre prochaine mission ! Bref, tout ceci est complètement absurde, je ne sais pas "qui" chez Ubisoft Québec s'est dit que de supprimer l'aigle et de mettre les points de téléportation dans les camps ennemis étaient une bonne idée, mais croyez-moi, à l'usage, c'est bel et bien une idée de merde !




    Résumons : en terme de gameplay, on a beaucoup régressé depuis Assassin's Creed Odyssey. Il n'y a aucune exploration sous-marine, quasi jamais rien à y trouver, aucune bataille navale, aucun combat à cheval, la faune est uniquement cosmétique, la plupart des points de synchronisation sont situés dans des camps ennemis, l'aigle n'est plus là, à la place on a un système de marquage qui a bien du mal à le remplacer, notre personnage glisse à la moindre pente et il incapable de gravir la moindre paroi si ce n'est pas scripté... Le pire dans tout ça, c'est que ce sont les mêmes développeurs que l'épisode Odyssey (Ubisoft Québec) et surtout que nous jouons une ninja, pas un personnage lambda de 63 ans, plein d'arthrose et sorti de nulle part. Excusez du peu, mais j'ai jamais vu un ninja aussi ankylosé et capable de si peu de choses, surtout qu'on parle d'un Assassin's Creed là !



    C'est nippon, ni mauvais...
    (c'est bon, tu as la référence ? ^___^)


    Enfin,
    Le studio a eu beau tenter de faire différemment, le système de map et de missions reste à l'identique... et c'est pas plus mal finalement
    le dernier problème du jeu, c'est cette histoire de saisons. A notre solde nous avons des éclaireurs, et c'est grâce à eux qu'on pourra récupérer des ressources afin de développer notre repaire. D'ailleurs cette partie facultative du jeu, qui se rapproche d'un Sims pour ce qui est de la construction et de la décoration, n'est pas désagréable. Je suis sûr que beaucoup vont y passer du temps. Le truc qu'il y a, c'est que si on ne paye pas pour les réactiver, ils ne seront à nouveau disponibles qu'à la saison suivante. Mais ça encore, on s'en fout un peu, ce n'est pas très important. Par contre, le jeu est parsemé de camps ennemis et on a beau tuer tout le monde, ramasser jusqu'au dernier fagot de paille, l'icône (un point rouge) ne disparaitra jamais de la carte. Pire encore, à chaque saison les ennemis reviennent. Alors certes c'est bon pour le contenu (y'a toujours quelque chose à faire et des ressources à récupérer) mais en attendant, on n'a plus cet aspect de "complétion" qu'on pouvait avoir avant. J'entends par là que vu que l'icône ne change pas, qu'on rase le camp ou qu'on passe nonchalamment à côté, ça donnera le même résultat. Frustration...
    Alors je sais, ça commence à faire beaucoup mais avant toute chose dites-vous que tout ceci n'a rien de rédhibitoire. OK ce sont des points un peu fâcheux, un peu agaçants, mais rien de tout ça ne vous fera arrêter votre jeu et revendre votre exemplaire en vous disant que c'est vraiment de la diarrhée. Quoi vous êtes sur du 100% démat' ? Dommage... Trêve de sarcasme, je le redis, rien de tout ça n'est vraiment grave. L'IA ? Quoi l'IA ? Elle est aux fraises me dit-on dans l'oreillette ? Alors je ne veux pas défendre le jeu à tout prix, mais les problèmes d'IA concernent tous les jeux (au moins 9 sur 10) à partir du moment où le choix de la difficulté fait son travail. En jouant en "facile" on veut une aventure "abordable", on veut une histoire, quelque chose de fun à jouer, de ludique. Pensez-vous vraiment qu'avec une IA réaliste ce serait possible ? Bien sûr que non ! Les ennemis seraient moins stupides certes, mais ils nous calculeraient de suite, ce qui entrainerait des combats, des poursuites et beaucoup de frustrations, allant à l'encontre même de ce le joueur veut...



    Nioh, ni bas...


    Et vous savez quoi ?
    Si vous respectez certaines petites règles (comme le leveling) vous trouverez la difficuté parfaitement équilibrée
    Ceux qui se plaignent sans cesse des problèmes d'IA, sont également ceux qui jouent en "facile". Messieurs (car oui, ce sont généralement des mecs, des insatisfaits de nature) poussez la difficulté, voire même mieux, mettez-là au max, et vous verrez que l'IA n'est pas si bête. Se rapprochant d'un "Souls" vous allez comprendre votre douleur et voir que finalement, elle est réactive et particulièrement agressive. En attendant, moi je n'ai pas le temps de m'ouvrir les veines sur une difficulté rebutante.
    Je n'aime pas les "Souls" et autre Elden Ring à cause de ça justement (alors que tout à fait entre nous, je suis sûr que s'ils étaient équilibrés, ce sont des jeux qui m'intéresseraient). Je n'ai pas le temps de perfectionner mon "skill", je veux un jeu qui va me compter une belle histoire, qui va me divertir, pas un des ces titres qui va me prendre la tête à chaque instant. Ça ne vous convient pas ? Et bien soit, jouez à autre chose ! Personne ne vous retient, en attendant ne crachez pas sur un jeu qui tente de faire le grand écart en essayant de contenter tout le monde.
    Bon vous l'avez déjà compris, dans Assassin's Creed Shadows nous jouons 2 personnages : Naoe d'un côté et Yasuke de l'autre. Je vais être 100% honnête avec vous, je n'ai rien contre ce brave Yasuke et le fait qu'il soit noir ne me dérange pas, sinon j'aurai jamais touché à GTA San Andreas, ni à Afro Samuraï et Assassin's Creed Origins avec son égyptien me dégouterait. A un moment donné faut arrêter d'être con. Par contre il faut le reconnaitre, Yasuke est une brute. Il est encore plus bestial que les vikings de Valhalla et avec lui, oubliez le parkour et l'infiltration. Le mec est un rhinocéros lancé à plein galop, il défonce tout sur son passage (même les portes en bois !) et il massacre les ennemis dans un véritable bain de sang.
    Alors sachez-le, certains kofuns (des tombeaux) lui sont réservés, de même que certaines missions, mais hormis ça, il est rarement imposé. Jouer Yasuke de temps en temps est sympa (d'autant qu'il est le seul à disposer d'un arc et d'un teppo, une sorte d'arquebuse, de fusil à 1 coup), il est défoulant, sa brutalité nous change du quotidien de Naoe, mais soyons francs, jouer à Assassin's Creed ce n'est pas ça. Malgré son orientation "Light RPG" et une action nettement plus permissive depuis quelques années, la saga n'est jamais devenue un gros beat-them-all bien gras et bien bourrin, comme peut l'être un ancien God of War ou un Devil May Cry.



    Shinobi = ninja (qu'on se le dise)


    Si Yasuke
    Passer d'un personnage à l'autre ne se fait pas en switchant, ça nécessite un temps de chargement, ce qui complique parfois les choses
    est un samouraï, de son côté Naoe est une shinobi, ce qu'on traduit aujourd'hui par le terme plus classique de "ninja" (encore une fois je n'invente rien, je vous invite à consulter Wikipedia pour en apprendre plus). Les shinobis (littéralement "se faufiler") étaient des spécialistes de l'espionnage, du sabotage, de l'infiltration et de l'assassinat. Leurs méthodes non conventionnelles étaient déshonorantes pour la caste des samouraïs qui observaient des règles strictes concernant l'honneur et le combat, mais ces derniers ne rechignaient pas à se payer leur service contre leurs rivaux (la fin justifie les moyens il parait). Ainsi donc Naoe rentre parfaitement dans l'idée qu'on se fait d'un Assassin's Creed : infiltration, assassinats silencieux, le tout parfois sans même que l'ennemi ne nous ait vu. Voilà sans doute pourquoi les fans ont longuement attendu ce fameux épisode japonais.
    Héritage direct d'un Splinter Cell qui nous manque depuis bien trop d'années maintenant, Naoe est camouflée dès qu'elle est dans l'ombre, d'où l'utilité d'éteindre les bougies sur son passage, ou d'attendre la nuit pour opérer. Pour ça le jeu nous propose un indicateur de visibilité, exactement comme l'ami Sam Fisher. Notre Shinobi n'a pas d'arc (et c'est bien une première depuis Origins) mais elle peut tuer ses ennemis en lançant des kunais, exactement comme le faisait le Shinobi de SEGA. Hormis le katana, Naoe dispose donc d'armes différentes de Yasuke, comme des shurikens ou des kusarigamas. Ça ne l'empêche pas d'aller au charbon de temps en temps, sa vitesse de déplacement et ses attaques étant ses forces, notamment lorsqu'il y a plusieurs ennemis autour d'elle. Par contre, du haut de ses 1m60 pour 50 kgs mouillés, elle a beaucoup de mal à déplacer les corps, là où Yasuke peut en plus porter des bombes et déplacer des meubles (ce sera parfois très utile, notamment dans les kofuns).
    Naoe utilise également un grappin qui lui permet d'accéder facilement à des hauteurs (bien qu'au fond, c'est Assassin's Creed Syndicate qui fut le premier à le proposer), un objet bien utile qui permet également de se balancer. Autre nouveauté, on peut enfin sprinter (à pieds comme à cheval), on peut se déplacer à plat-ventre et même être camouflé si les herbes sont suffisamment hautes. En infiltration on peut se plaquer contre les parois, et j'ai particulièrement apprécié qu'on puisse activer un suivi automatique d'un personnage qu'on doit suivre (et avec qui on discute). On sent qu'Ubisoft a pris note des critiques et a fait son max pour faire évoluer sa formule... même si ce n'est pas toujours probant (comme avec l'aigle).



    Tenchu 2000


    Pour passer
    Les kakuregas sont d'appréciables points de téléportation. Quand à la base principale, il n'est pas désagréable de la façonner comme on le souhaite, même si ça reste assez limité
    d'un perso à l'autre (une fois que Yasuke rejoint les rangs), à l'endroit où vous êtes il suffit d'ouvrir l'inventaire pour "switcher" de protagoniste. Notez qu'il est également possible de changer de perso lorsqu'on réalise un déplacement rapide. C'est bien pratique mais le "switch" de héros n'est pas instantané (il nécessite un chargement) et surtout, il est parfois limité (notamment en zone ennemie).
    Enfin on retrouve bien sûr les classiques de la série comme les sauts de la foi, la lame secrète, les diverses tactiques de combat et d'esquive, les assassinats, l'arbre de compétences à développer (divisé en 6 sous-menus un peu chiche, mais c'est toujours mieux que le capharnaüm que proposait Valhalla) et bien sûr on retrouve le fameux "culte" à occire, à ceci près qu'ici le ligue du Shinbakufu est le principal et qu'il sera étoffé de plusieurs sous-ligues. C'est d'ailleurs sur cette même page que seront listées les principales missions, offrant ainsi un design nettement plus stylé mais bien moins pratique que le classique listing d'autrefois.
    On termine ce chapitre par les kakuregas, qui ne sont rien d'autres que des planques locales. Naoe et tante Tomiko vont avoir un QG non loin du début de l'aventure. C'est ici que vous jouerez au Sims à développer la zone, en créant de niveaux bâtiments, des chemins balisés et à faire de la déco telle une Valérie Damidot endimanchée et un peu serrée dans son kosode aux couleurs printanières. Cependant la ligue des assassins a besoin de pieds-à-terre partout dans le pays et c'est là qu'entre en scène les kakuregas. Ce sont ni plus ni moins que de petites maisons (plus rarement de simples campements) où on pourra gérer ses alliés, faire le plein de rations et de munitions, où encore déposés armes et armures dans un coffre interconnecté façon Resident Evil. Le coffre a son utilité pour entreposer une arme de niveau trop élevé par exemple mais aussi et surtout le matos légendaire qu'on chaparde car une fois encore, il est impossible de le vendre ou de le démanteler chez un forgeron.
    Assassin's Creed Shadows applique donc la formule rôdée de la série depuis l'épisode Origins. Si jouer Yasuke est sympa de temps en temps, le cœur du jeu est clairement tourné vers Naoe, qui profite du meilleur gameplay et surtout de la meilleure histoire. Shadows propose quelques nouveautés appréciables, ainsi que des travers insoupçonnés avec ses pentes qui glissent et ses forêts désagréables à traverser en diagonales. Fort heureusement, c'est compensé d'une bien belle manière, sans quoi on courrait à la catastrophe.





    Installation & caractéristiques techniques



    Dans ce chapitre,
    Shadows est le premier épisode 100% focus sur la 9e Génération. Il n'existe donc pas de version PS4 et Xbox One
    nous allons évoquer tout ce qui attrait à l'installation, aux mises à jour, aux performances techniques et autres DLCs. Un paragraphe un peu indigeste pour certain(e)s, passionnant pour d'autres. Si vous n'êtes pas intéressé(e), passez directement au chapitre suivant, qui parle de la réalisation graphique et sonore. Premier point intéressant, sur Xbox Series X le jeu tient sur 2 Blu-Rays, alors que la boite PS5 n'en contient qu'un. Microsoft et Ubisoft étant cul-et-chemise depuis quelques années, la Xbox aurait t'elle eu un traitement de faveur ? C'est possible mais comme le jeu nécessite quand même un téléchargement, à quoi bon, hein ? Après on peut se poser la question : pourquoi ? Pourquoi une telle différence ? La version PS5 ne contient-elle que la moitié du jeu ? En fait, j'ai peut-être un élément de réponse. Sachant que le jeu s'installe à hauteur de 87 Go en v.1.0, on peut se dire que Microsoft a choisi de proposer 2 Blu-Rays double-couche classiques (50 Go chacun), afin que cette édition physique reste rentable. Du côté Sony, on a sans doute préféré proposer un Blu-Ray haute densité (triple couche) de 100 Go, ce qui fait que tout tient sur un unique disque.
    A côté de ça, sur PC oubliez une quelconque édition physique car la soi-disant "master race" n'a pas été foutu de passer aux lecteurs Blu-Rays, elle a préféré passé directement à l'étape du tout démat' avec son Steam en figure de proue. Le PC était visionnaire diront certains, moi je pense surtout que ce sont les éditeurs qui veulent passer au tout numérique, pour d'évidentes parts de marché encore plus fructueuses. Et oui, quand on n'a pas de disque à fabriquer, ni de boite à distribuer, les revenus sont forcément plus élevés, mais derrière avec le dématérialisé, on se fait bien entuber. Certes sur Steam ça reste minoritaire, mais vous verrez, lorsque tout sera passé massivement au démat', que les jeux sur supports physiques n'existeront plus, on verra apparaitre de drôles de phénomènes, des jeux qui disparaissent comme par magie, sans aucune justification.
    Pour en revenir au PC, c'est aussi parce que les joueurs sont de faignasses. Bien des PCs portables ont rapidement abandonnés le lecteur optique pour proposer des dimensions toujours plus réduites, mais sur une tour, la question ne se posait pas : après l'ère du DVD, il fallait passer aux Blu-Ray ! Bref, on ne refera pas le monde, en attendant quand une édition physique sort sur PC, elle est contenu sur plusieurs DVDs (pas moins de 10 disques pour Flight Simulator !) ce qui frise le grand n'importe quoi. Donc sur consoles, le jeu tient sur 2 Blu-Rays et cette fois pas d'histoire, Assassin's Creed Shadows est un titre exclusif à la 9e Génération, à savoir PlayStation 5 et Xbox Series. Les disques ne contiennent donc pas de versions PS4 et Xbox One...



    Shadow Dancer


    Malgré ça,
    Dans les premiers temps de sa commercialisation, le jeu a été patché régulièrement afin de gommer les rares bugs qui restaient
    la boite du jeu prévient d'emblé qu'il faudra connecter sa console au moins une fois, pour télécharger du contenu en ligne. Et oui, c'est devenu la norme, chaque gros jeu qui voit le jour est désormais accompagné d'un "patch day one" plus ou moins volumineux, développé dans ce laps de temps où le titre est passé "Gold" et celui où il arrive chez le consommateur. Un temps nécessaire pour corriger les premiers gros bugs... bugs qui auraient normalement dû être rectifiés durant le développement, quitte à repousser la sortie. Mais c'est ainsi qu'est le jeu vidéo actuel, on ne refera pas le monde (et c'est bien dommage). Déconnecté d'Internet, sur Xbox Series X le jeu s'installe donc grâce aux 2 disques, à hauteur de 87 Go (recomptez avec moi les "master race", ça ferait plus de 10 DVDs si une édition physique existait).
    Nous sommes alors sur une version "vanilla" injouable (puisqu'il exige d'être patché une première fois avant d'être jouable hors ligne) qui est déjà en version 2.0 selon l'interface Xbox. L'installation a pris plus d'une heure sur ma console, à peine un peu moins sur PS5. On reconnecte sa console et le fameux "patch day one" se lance, en imposant un énorme cul de 30,2 Go ! Avec la Fibre, ça s'est téléchargé en moins de 5 minutes (au moins pour ça, le futur est cool... fallait bien qu'il y ait un avantage) et c'est sûr qu'à cette vitesse-là, le jeu complet en démat' aurait mis 15 minutes à se "download", dans une version déjà updatée. Mais c'est ainsi, je suis "pro physique", vous ne me referez pas. ^_^
    Le jeu pèse alors dans les 110 Go. S'en suivi une update 2.0.3 de 8,9 Go une semaine plus tard, et encore une autre le 8 avril (le jeu a donc moins de 3 semaines à ce moment-là) qui pesait pas moins de 19,8 Go ! Nous sommes alors en v.2.0.4 via l'interface, pour une installation qui fait désormais 107 Go (oui c'est bizarre ces fluctuations de volume, mais c'est toujours mieux que chez un Call of Duty qui ne cesse de grossir). Au moment où j'écris ces lignes, une ultime mise à jour a pointé le bout de son nez (nous étions le 16 avril) : 11 Go sur la balance, v.2.0.5 via l'interface, v.1.0.3 selon le jeu et une installation pesant toujours dans les 107 Go. Je vous rassure, on va s'arrêter là car les updates ne vont certainement pas cesser avant un bon moment et tout ceci nous fait comprendre que les jeux ont pris une étrange tournure ces dernières années car lorsque les serveurs seront fermés, nous ne pourront plus installer nos jeux. Entre ça, les composants et les consoles qui ne cessent d'augmenter de prix, je sens que j'ai devenir testeur de jeux rétro, ça me coûtera moins cher... et ce sera nettement plus sûr comme avenir.



    Le shôgun de l'ombre


    Alors fait
    Le Season Pass fut annulé, la mission préco fut offerte, ainsi que le premier gros DLC du jeu : Claws of Awaji
    assez rigolo, au premier lancement, l'interface nous stipulait bien que le jeu était en version "2.0" quand l'Animus Hub faisait son timide et affichait une version "1.0.1". A la 2e mise à jour, cette mention n'était plus affichée (sans doute parce que des insatisfaits trouvaient anormal d'avoir un jeu qui affiche quelque chose de différent de la réalité) mais elle est réapparue à la MàJ suivante (v.1.0.3). Notez aussi que suite à son patch day one, j'ai trouvé le jeu parfaitement stable, je n'ai subi aucun bug gênant et encore moins bloquant. Du coup, Ubisoft corrige quoi exactement, avec son gros patch bien gras ? Pire encore, l'une des mises à jour a proposé pendant un temps de sélectionner les articles à vendre au marchand, afin de tout vendre d'un seul coup et d'éviter de perdre du temps (car oui, vendre les articles un par un peut prendre du temps si votre besace est bien pleine). Manque de bol cette fonctionnalité utile a été supprimée à l'update suivante. Pourquoi ? D'ailleurs je tiens à préciser que je trouve le jeu "légèrement" plus bugué aujourd'hui qu'il ne l'était à son lancement. J'ai eu quelques soucis de caméra, des petits problèmes parkour, j'ai même pris cher lors d'un combat car Naoe refusait de réaliser ses esquives. En un mot, la version finale n'est pas encore pour aujourd'hui, bien que je le répète, en l'état le jeu est parfaitement stable et exempt de gros bugs.
    Pour l'anecdote, il faut plus de 2 heures pour visionner l'intégralité des crédits (à vitesse normale entendons nous bien, car en accélérer ça va forcément plus vite). En gros, ça en fait du monde qui a bossé, de près ou de loin, sur le jeu. Et j'ai une pensée émue pour les petits gars de Moby Games, qui ont du passer des heures à noter scrupuleusement chacun de ses noms. Notez tout de même qu'il est intéressant de rester quelques minutes sur les crédits, afin d'apprécier les Artworks qui s'affichent et qui sont magnifiques. Autre fait intéressant (surtout pour nous), pour se faire pardonner de son retard, Ubisoft a annulé l'habituel Season Pass et dans la boite, il y a un flyer avec un code. Celui-ci nous donne droit à la mission "Laissé pour compte" (Throw to the Dogs) ainsi qu'au DLC narratif "Claws of Awaji", qui devait être le premier à sortir et à être vendu, afin de prolonger l'expérience Assassin's Creed Shadows. Une belle plus-value, surtout quand on sait que le jeu était trouvable le jour de sa sortie à 70, voire même 60€.
    Je reviens une seconde sur le micro-DLC "Laissé pour compte" où il s'agira de retrouver un chien, qui fera ensuite parti de clan en tant qu'animal de compagnie. A l'origine, cette mission était un bonus pour les précommandes mais je comprends la colère de certains acheteurs, car à moins de tuer tous ceux qu'on pense le mériter, la mission dure réellement moins de 5 minutes et le fameux trésor... vous ne mettrez pas la main dessus. Bref, c'est de l'esbroufe, une micro-mission secondaire sans intérêt qu'on a tenté de nous faire passer pour un cadeau inestimable. Et c'est ça la fameuse mission bonus des préco ? Sérieux quoi, on fout de la gueule des "early adopters" là, non ?



    47 Ronins, ça fait combien en €uros ?


    Nous verrons
    Comme toujours, le jeu propose des micro-transactions hors de prix. Personne ne vous force à acheter quoique ce soit certes, mais ça reste très limite malgré tout
    bien si le DLC Claws of Awaji (Les Griffes d'Awaji) nous propose quelque chose d'un peu plus consistant. On nous parle de contenu narratif, de nouvelles armes et même de voyager vers la mystérieuse île d'Awaji, une nouvelle région en monde ouvert au-delà de la baie d'Osaka. Wait & see donc... Quant aux tarifs pratiqués, le jeu est vendu 80€ de base (en incluant donc le flyer et les disques dans sa version physique), mais il y a aussi une "Edition numérique Deluxe" qui sent bon l'enfumage, comme toujours avec Ubisoft. Car oui, j'ai beau les défendre sur certains points, je ne suis pas aveugle pour autant et cette édition Deluxe comprend le pack Sekiryu (armure, armes et ornements pour le repaire) et 5 points de maitrise, le tout vendu au prix d'ami de 100€ (le contenu en DLC gratuit est naturellement inclus). Quoi c'est tout ? 20 balles de plus pour des cosmétiques (certes jolis) et 5 points d'XP qu'on gagnerait en 1 heure dans l'aventure principale ? Ubisoft se fout encore et toujours de la gueule du monde.
    Idem, on retrouve une boutique "in game", des micro-transactions qui ne sont plus si micro que ça, où la moindre babiole un tantinet intéressante coûte plus de 1000 crédits Hélix, tout en sachant que ces 1000 crédits coûtent 10€. Alors certes, en jouant au jeu et en réalisant certaines missions (notamment celles données par l'Animus Hub) on obtient des crédits Hélix "gratuits" à dépenser. Je ne sais pas comment c'était sur les anciens épisodes mais d'expérience, je peux vous dire que depuis Assassin's Creed Origins, c'est comme ça que ça marche. Fort heureusement, tout ceci n'est que cosmétique et personne ne vous force à acheter quoique ce soit.
    Il existe également une édition Collector du jeu. Au niveau de la teneur "in game" on retrouve le contenu de l'édition Deluxe (le matos Sekiryu et les 5 points de maîtrise donc). Après la grosse boite contient un artbook de 76 pages, le tsuba (le garde-main) du katana de Naoe grandeur nature, une carte du monde, le parchemin mural du Crédo, 2 lithographies, un boîtier "steelbook" exclusif avec le jeu physique dedans (je préfère préciser car de nos jours, ce n'est plus systématique) mais aussi et surtout une superbe figurine de 40 cms. Une bien belle pièce, au sein d'un somptueux collector (j'aurai pas craché sur l'OST ceci dit), disponible sur Xbox Series X et PS5 au prix (aïe) de 240€. Et oui, ça pique un peu. On notera que cette édition Collector existe aussi sur PC, mais ne contient aucun disque, juste un code de téléchargement, je suppose en plus pour le UbiStore. Franchement, ils auraient pu faire un effort sur le prix du coup...




    L'édition collector avec son jeu physique (sauf sur PC bien entendu) et en édition "Ultimate"
    au format steelbook, tout le contenu secondaire sans oublier la figurine de 40 cms
    (cliquez pour agrandir)



    Henry Anvil...
    Le Superman des moteurs graphiques !



    Du côté des
    Shadows tourne sous le très bon moteur Anvil qui offre des graphismes absolument somptueux
    performances, vous le savez sans doute déjà, le jeu tourne sous Ubisoft Anvil, ce moteur au nom absurde mais aux performances avérées. Mis en lumière dès 2020 avec la sortie d'Assassin's Creed Valhalla, depuis il a porté tous les gros titres de la marque : Immortals Fenyx Rising (2020), Rainbow Six: Extraction (2022), Assassin's Creed Mirage (2023) et Skull and Bones (2024). Anvil est secondé par le très bon moteur physique Havok, bien qu'il ne soit pas mentionné dans les crédits (mais le logo est sur la boite du jeu, on peut difficilement se tromper). Assassin's Creed Shadows propose 3 modes graphiques différents : Performance, Equilibré et Qualité, afin de jouer en 30, 40 ou 60 images par seconde. Tout ce qui suit concerne bien évidemment les consoles, le PC jouant clairement à un autre niveau, mais quand on voit le prix des dernières cartes vidéos (plus de 500€ pour une RTX 4070, et encore, ce n'est rien à côté des plus de 3000€ pour un RTX 5090 à sa sortie... le monde est devenu fou depuis le COVID !) excusez du peu, mais au prix où ça coûte, y'a plutôt intérêt que ça mouline et sans accroc !
    De retour sur consoles, pour jouer en mode "équilibré", il faut disposer d'un écran 120 hz, que le mode "latence variable" soit activé, et que derrière votre console soit configurée pour pouvoir l'utiliser : câble HDMI 2.1, mode vidéo bien configuré, VRR activé, etc. J'ai fait l'expérience, si une option vient à manquer, le mode "équilibré" ne s'affiche même pas dans les options. Après une configuration minutieuse de ma console et ma TV LG (une LG CX OLED de 65"), j'ai enfin pu en profiter et nous allons le voir, c'est même salvateur. Assassin's Creed Shadows est le premier épisode entièrement développé pour la 9e Génération, ce qui a permis à Ubisoft d'améliorer radicalement son software, en intégrant notamment diverses options de Ray Tracing. On y retrouve notamment de l'illumination globale via Ray Tracing (affectueusement agrégé en RTGI) et les reflets via Ray Tracing (seulement sur PS5 Pro et PC), ce qui améliore significativement les graphismes.



    C'est le jeu préféré de Kasumi !
    Et toi mon cochon, tu sais très bien de laquelle je parle ^___^



    Aller c'est parti,
    Sur PS5 et Xbox Series X, Shadows nous propose 3 modes graphiques afin de contenter tout le monde
    on commence par la benjamine du groupe, la Xbox Series S ne propose qu'un seul mode graphique : une résolution "dynamique" comprise entre 720p et 1080p, upscalée vers du 1620p et limitée à 30 fps. La différence avec sa grande sœur est assez flagrante, avec des ombres moins nettes, des textures moins détaillées et un framerate limité. Un framerate qui en plus, n'est pas exempt de défauts avec des chutes ponctuelles, notamment lors de certains combats. C'est sans doute ce qui explique l'absence de mode "équilibré" sur la petite console de Microsoft. Cependant, j'estime que la machine s'en sort avec les honneurs. Sur un écran modeste en 1080p (comme notre seconde TV, celle de la chambre qui fait 40") ça reste très joli. De toute façon, c'est le but même de la Series S : proposer une console récente mais moins chère, aux performances qui s'accommodent mieux à un écran Full HD de taille raisonnable. Et pour ça, la Series S remplit encore une fois encore son contrat.
    En ce qui concerne la comparaison entre les versions PS5 et Xbox Series X, selon Digital Foundry il n'y a aucune différence, que ce soit en termes de résolution ou de réglages graphiques. J'ai testé les 3 modes et je vais vous donner mon ressenti manette en mains. Comme vous le savez, nous vivons actuellement un étrange paradoxe car pour avoir la meilleure qualité graphique, la meilleure résolution, le plus de détails à l'écran, il faut généralement faire des concessions sur le framerate. Et justement, plus l'écran est grand, et moins on supporte un taux de rafraichissement bas. Personnellement, si autrefois le 30 fps ne me gênait pas vraiment (sur la fameuse TV de la chambre, celle de 40" en 1080p), aujourd'hui que je suis passé au 4K et à une taille bien plus confortable, je ne supporte plus le 30 fps, ça me casse les yeux ! Ainsi je suis obligé de jouer en 60 fps, mais avec bien souvent des graphismes moins beaux, alors que justement, j'ai la TV pour apprécier au mieux les graphismes détaillés.
    Bref, il faut espérer qu'Ubisoft fasse le même remarquable suivi que pour Assassin's Creed Origins et Odyssey, qui profitent actuellement du 4K et du 60 fps sur nos consoles actuelles (alors que ce sont des jeux PS4/Xbox One). Le meilleur des 2 mondes sera peut-être offert à la Génération suivante, celle de la PlayStation 6, où nous pourrons jouer en 4K et en 60 fps, sans faire de concessions.



    Assassin's Creed ShaDOVE
    Pour une peau propre et douce :)



    En attendant,
    Si vous avez un écran compatible, le mode "équilibré" offre un excellent compromis entre framerate et qualité d'image
    sur PS5 et Xbox Series X, le mode Qualité tourne entre 1080p et 1620p, upscalé en 4K, mais limité à 30 images/seconde. Les graphismes sont absolument splendides, les ombres sont nettes, les textures sont très détaillées et le framerate est parfaitement stable. Sincèrement, c'est vraiment pour pinailler que je n'ai pas conservé ce mode car honnêtement, le jeu est tellement beau, que je serai bien resté comme ça. Cependant il manquait cette petite touche de confort qu'apporte un meilleur taux de rafraichissement. Le mode Performance vise quant à lui une résolution d'image comprise entre 810p et 1440p, avec un framerate à 60 fps. Visuellement on perd pas mal en détails, les ombres sont moins nettes, la distance d'affichage est légèrement plus floue, mais clairement le 60 fps apporte un confort inexplicable par rapport au 30 fps. Ce mode est cependant assez capricieux, avec quelques baisses de régime, qui peuvent être compensées par le VRR. Bref, si on perd les avantages graphiques comme le Ray Tracing, en contrepartie le mode Performances offre un avantage de réactivité.
    On termine par le mode "équilibré" qui propose une résolution comprise entre 900p et 1440p, là aussi upscalée en 4K. Le RTGI est également activé dans ce mode qui vise les 40 fps. En gros ce mode porte habilement bien son nom car il propose un framerate assez stable et suffisamment élevé pour ne pas vous casser les yeux, ainsi que des performances graphiques finalement assez proches du mode qualité. C'est le mode que j'ai choisi, car c'est un bon compromis entre graphismes et framerate, le mode que vous devez privilégier si vous êtes l'heureux possesseur d'un écran compatible 120 Hz. Enfin c'est la PS5 Pro qui offre la meilleure expérience de jeu, avec du RTGI dans tous les modes, et l'ajout de reflets via Ray Tracing dans le mode Qualité. Digital Foundry est même très enthousiaste sur cette plate-forme, en disant que la version PS5 Pro donne presque l'impression d'un jeu totalement différent, que c'est l'optimisation graphique la plus transformatrice qu'ils aient vu jusqu'à présent. A 800 balles la console sans lecteur, il fallait au moins ça !
    Ceci dit, ils ont beau se montrer surexcités chez Digital Foundry (car oui, les superlatifs sont un peu pompeux, vous ne trouvez pas ?) je reste un peu déçu par la console mid-gen de Sony, puisque cette dernière profite exactement des mêmes caractéristiques que son ainée. Et oui, même si elle coûte un bras, la console ne fait toujours pas de 4K natif et elle tourne toujours en 30 fps en mode Qualité. Alors certes c'est un peu plus beau, un peu plus détaillé, mais je reste septique sur l'intérêt réel de cette console, quand autrefois une Xbox One X révolutionnait réellement les jeux Xbox One... A méditer.





    Réalisation graphique & sonore



    Même si le jeu
    Shadows a été développé par des milliers de personnes (7074 selon Moby Games) et il faut 2 heures rien que pour visionner les crédits ! Mégalo vous dites ?
    a été développé par des milliers de personne, le chef d'orchestre n'est autre qu'Ubisoft Québec, la filiale canadienne créée en 2005. Ils ont commencés doucement, avec souvent des spin-offs, puis le studio a pris du galon en co-développant avec Montréal les épisodes Black Flag et Unity. En collaboration avec Sofia, ils ont sortis For Honor et Assassin's Creed Rogue, avant de voler de leurs propres ailes en sortant Immortals Fenyx Rising et surtout le mastodonte Assassin's Creed Odyssey. Autant dire que depuis la sortie de ce dernier, il fait parti des plus gros studios d'Ubisoft.
    Comme le jeu a été repoussé de 4 mois, il est sorti dans un état tout à fait convenable. Sans dire qu'il était irréprochable, dès son patch "day one" appliqué (v.1.0.1), nous n'avons subi que très peu de bugs (tout en gardant bien à l'esprit qu'un monde ouvert aussi grand comportera toujours son lot de bugs aléatoires). Un seul me chagrinait un peu, c'est que le jeu n'arrivait pas à gérer la qualité des textures des coffres lorsqu'on s'approchait, du coup ils étaient tout flou (ça vous l'a fait à vous ?). Un bug vraiment minoritaire et sans importance. Entre mes premières heures de jeu et la rédaction de ce test, Shadows a été patché une seconde fois (v.1.0.2) avec un gros cul de presque 20 Go (on vit quand même dans un drôle de monde, vous ne trouvez pas ?) et malgré quelques ajouts assez sympas (comme le fait de pouvoir vendre plusieurs objets d'un coup et cette histoire de textures de coffre qui désormais s'affiche normalement) j'ai quand même la nette impression que ça posé plus de problèmes que ça en a réglé.
    Je m'explique : en v.1.0.1 le jeu était stable et sans gros soucis technique, mais depuis cette mise à jour, je rencontre plus de problèmes de parkour et j'ai des petits soucis de clignotements par moment (dans le mode "équilibré", sans doute à cause d'un VRR qui doit avoir du mal à se synchroniser). Alors je sais bien que ces petits couacs seront réglés à l'avenir et ils ne sont de toute façon pas vraiment dérangeants (notamment parce qu'ils restent malgré tout assez rares). Ceci dit, je trouve dommage qu'un patch vienne soi-disant améliorer l'expérience alors qu'en fin de compte...
    Enfin bref, passons au plat de résistance. Le fait que le jeu ne soit disponible que sur les consoles de 9e Génération est une très bonne chose. Pourtant, à bien y regarder, ils sont finalement rares les jeux exclusifs à cette Gen'. On ne va pas rentrer dans les détails et expliquer ce phénomène unique, mais on résumera que le fameux gap technique est de moins en moins visible (malgré le fait qu'une Xbox Series X soit 10 fois plus puissante qu'une Xbox One, la différence est loin d'être aussi flagrante qu'entre une PS1 et une PS2 par exemple) et surtout, c'est la première fois qu'une série de consoles se permet d'augmenter de prix, au lieu de voir son tarif décroitre au fil du temps.



    Bushido Blade


    Résultat le
    Mer, lacs et rivières sont superbement travaillés... mais n'y cherchez pas de trésors, il n'y a quasiment jamais rien !
    changement du parc s'est fait extrêmement lentement, la Switch est en fin de vie, la PS4 affiche encore de bonnes performances, les Xbox Series ne se vendent pas... Nous sommes vraiment dans une époque qui n'a jamais eu d'équivalent dans sa jeune histoire. C'est donc une bonne chose que ce nouvel Assassin's Creed ne sorte que sur PlayStation 5, Xbox Series et bien entendu PC, car c'est déjà sur le papier, la promesse de performances tirées vers le haut. Malgré tout, beaucoup pensent qu'en faisant quelques concessions, le jeu aurait très bien pu tourner sur PS4 (un peu moins sur Xbox One). En effet, avec sa population très disparate, ses animaux peu nombreux... je pense que oui, le jeu aurait pu tourner sur PS4. Bien sûr il aurait fallu repenser le système d'illumination et les temps de chargement auraient été bien plus longs, mais soit, quand on voit les épisodes Odyssey et Valhalla tourner, on se dit que c'était tout à fait possible.
    Cependant Ubisoft a fait un choix, déjà parce qu'à un moment donné, il faut bien aller de l'avant (rappelons que les PS4 et Xbox One ont fêté leur 11 ans et demi à la sortie du jeu, et oui...), parce que le parc actuel de consoles est assez confortable (on parle quand même de plus de 100 Millions de consoles de 9e Génération : 32 Millions de Xbox Series X/S et pas moins de 75 Millions de PS5) et je pense qu'il y a aussi un besoin technique. Ubisoft voulant proposer de l'illumination globale via Ray Tracing (RTGI), il n'avait pas d'autres choix. Notez également que lorsqu'on ouvre la carte, le jeu marque un temps de pause, comme s'il chargeait des données en tâche de fond. Les 16 Go de nos machines actuelles n'étaient pas suffisantes ? C'est possible et c'est aussi sur ce genre de détails qu'on se dit que les PS4 et Xbox One, avec leur 8 Go de RAM et leurs disques durs aux performances faméliques, n'auraient pas arrangé les choses.
    Encore une fois, nous allons évoquer les mauvais aspects du jeu (je vous rassure, ils sont peu nombreux) avant de terminer sur une note nettement plus positive. Et je commencerai par remettre une couche sur la faune qui, mine de rien, est assez pauvre. Les fonds marins et les rivières sont dénués de vie et de prédateur (des requins extrêmement rares, pas de baleine et j'éviterai de dire quoique ce soit sur ce sujet-là sinon on va encore me traiter de "japanophobe" alors qu'il n'en est rien, sur ce domaine-là ce sont de vrais connards, rien d'autre à dire), d'ailleurs ne cherchez pas de trésors ou de cavernes sous-marines et secrètes... il n'y en a pour ainsi dire jamais ! Alors que dans Odyssey notre misthios se mouillait souvent et que c'était toujours payant, ici les lacs, les rivières et la mer ne sont dans le jeu que parce qu'ils sont "réellement" là dans l'actuel Japon.



    Beau à en perdre la tête !


    Idem pour
    Si le jeu est étrangement censuré au Japon, en occident il est par contre ultra violent avec des têtes coupées et du sang qui gicle par litre !
    les champs et les forêts : chez les bisounours on a des renards, des cochons sauvages plus flippés de vous voir qu'autre chose, des ours qu'on entend mais qu'on ne voit jamais, des tanookis tout mignons, des oiseaux, des cerfs... c'est vivant certes, bien que ça reste un peu désert, et surtout c'est totalement inoffensif ! Ubisoft a t'il volontairement édulcoré la faune locale pour mieux plaire aux potentiels acheteurs japonais ? Je parie que oui ! Et pourtant on le sait, à part avec les chats, le japonais n'est pas plus amateur de la nature qu'un autre (ne me relancez pas sur le sujet des baleines, je vous en prie !). Par contre à côté de ça, le jeu fait montre d'une violence impitoyable avec des têtes coupées et du sang qui gicle par litre, à en repeindre tout le décor ! Pour les âmes sensibles, cette brutalité visuelle (qui intervient surtout en jouant Yasuke) peut être réduite dans les options. Le plus marrant, c'est de se dire qu'au Japon, le jeu a été carrément censuré ! Dans cette version-là on ne coupe pas de tête, alors que c'est dans leur culture et que le jeu se déroule sur leur territoire. Vous comprenez pourquoi je vous dis qu'on est au pays des bisounours, et pourquoi on ne tue aucun animal ?
    Il est d'ailleurs marrant de remettre ça dans le contexte du jeu vidéo où dans les années '90, les jeux japonais étaient hyper violents, y'avait du sang dans les titres les plus "explicites" et en occident, on avait au mieux de la bave, au pire du sang vert comme si on affrontait des aliens. Voilà aussi pourquoi on avait tendance à acheter les jeux en import, car la censure ça va 5 minutes. Et en quelques années, les choses se sont inversées : en occident on y va gaiement, les jeux sont très rarement censurés (preuve que les esprits se sont ouverts avec le temps) alors qu'au Japon on fait désormais sa prude (preuve que les esprits se sont fermés avec le temps). Qu'elle pédanterie mal honnête, qu'elle arrogance mal placée... une mauvaise foi pareille, ça ne s'invente pas, vous ne trouvez pas ? Et vous savez pourquoi on est là ? Et bien tout simplement parce que ce n'est plus le Japon qui domine le jeu vidéo.
    En effet suite au Krach du JV de 1983, étant donné que c'est Nintendo qui a sauvé le secteur, le Japon s'est ensuite emparé du jeu vidéo, il l'a dominé, maitrisé et lui a dicté ses propres règles. Mais rien ne dure indéfiniment dans ce monde et le plus gros marché mondial se situe bel et bien aux Etats-Unis. La tendance a donc commencé à s'inverser à l'époque de la PS2, il s'est accéléré durant la période PS3 (notamment parce que les développeurs japonais ont eu du mal à passer le cap de la HD). Le "move" fut définitif à la sortie de la PS4, où l'occident a reçu ses consoles avant le Japon, preuve que Sony est désormais plus une boite occidentale que japonaise.



    Return of the Ninja Master
    (si tu as reconnu le sous-titre de Shinobi III, tu gagnes 1 point de plus !)



    Sans parler
    Le mode "qualité" offre un rendu absolument magnifique ! Mais on reste sur du 30 fps, même sur PS5 Pro...
    que dans le lot, un certain Microsoft est venu mettre son grain de sable, et plus "american power" qu'eux, c'est difficile à trouver. Cherchez un peu, vérifiez, je n'invente rien et depuis quelques années maintenant, ce sont les Etats-Unis les "boss du game". Je ne renie pas l'excellent travail des studios nippons, mais à la rigueur, je préfère que ça marche ainsi. Grâce à l'occidentalisation du JV, les jeux sortent partout en même temps, on a de plus en plus de doublages français et mine de rien, nous avons également des difficultés plus accessibles, car l'occidental est un consommateur à traire, il ne faut donc pas qu'un jeu lui résiste trop, afin qu'il est du temps libre pour d'autres titres... qu'il achètera.
    En parlant du Japon (celui reproduit dans Assassin's Shadows - oui on reprend notre test, j'ai bien compris que ce n'était pas un débat ouvert ^_^) les rues sont étonnamment vides. Encore que, ça c'était surtout vrai dans sa version de lancement : même dans les plus grandes villes, les passants étaient peu nombreux, les champs étaient la plupart du temps vides de tous paysans. Entre ça et des animaux en petit nombre, je trouvais que le monde de Shadows manquait clairement de vie. Mais il semblerait que la mise à jour 1.0.2 ait changé un peu la donne. Maintenant que j'y pense, les rues sont un peu plus bondées, il y a plus d'animaux, plus de monde dans les rizières. Je n'y avais pas porté cas sur le coup mais c'est en écrivant ces lignes que je m'aperçois du changement. Une question se pose alors : Ubisoft a-t-il eu des soucis pour gérer les foules ? Ma foi c'est possible et même après correction, on reste loin des populations des anciens opus.
    Tien puisqu'on parle de moteur graphique, comme évoqué dans le précédent chapitre, sur consoles le jeu propose 3 modes graphiques. Bien que le mode performance propose du 60 fps, la qualité visuelle est quand pas mal dégradée, avec des cheveux qui ont été simplifiés, et des effets (comme les flammes par exemple) qui sont parfois pixellisés. A l'inverse le mode qualité ne tourne qu'en 30 fps mais la claque graphique est belle et bien là ! L'illumination globale offre des éclairages somptueux et des ombrages vraiment superbes. Les modélisations sont plus détaillés, les effets sont nets, les décors sont bien plus fins... Après il faut se faire à un 30 images/seconde très stable et moins désagréable que je ne l'aurai pensé (même si ça ne vaudra jamais un bon 60 fps des familles).




    Comparatif entre mode performances (à gauche) et qualité à droite, sur Xbox Series X.
    Le RTGI change clairement la donne (cliquez pour agrandir)



    Ninja Gaiden


    Le bon
    Il est quand même dommage que les villes soient toujours un peu vides, bien que ce soit incomparable aux forêts et aux cours d'eau, où la faune est quasi inexistante
    compromis est alors le "mode équilibré", qui prend le meilleur des 2 mondes, avec d'un côté des graphismes superbes et de l'autre un framerate qui tourne dans les 40 fps. 10 fps de plus ça ne parait rien, mais croyez-moi que sur la TV 65" du salon, ça change tout ! Bien sûr pour ça il faut un écran compatible 120 hz, ou alors vous pouvez aussi investir dans un PC hors de prix, quitte à manger des pâtes Lidl sans sel et sans accompagnant durant 3 ans. Mais hey! Vous pourrez jouer en 4K natif et en 60 fps, briller en société et prouver que c'est vous le boss du gaming ! De mon côté, comme le mode équilibré, je préfère payer mon loyer et nourrir mes enfants, la course aux composants PC est un jeu salement coûteux auquel j'ai joué durant presque 15 ans mais j'ai désormais d'autres priorités.
    Ainsi donc Shadows est si beau que ça ? Franchement, oui, le titre d'Ubisoft est difficilement critiquable sur ce point-là. La réalisation a fait un substantiel bond en avant depuis Valhalla, notamment en termes de précision. Les couleurs sont chatoyantes, la nature est magnifique, et en plus, nous avons enfin droit à un changement de saison. Alors certes le temps ne passe pas en temps réel, il arrive souvent qu'on change de saison lors d'un déplacement rapide, au cours d'une même mission. C'est ridicule certes, mais on ne peut nier que ça fait son bout d'effet. Le printemps/été avec sa verdure, ses cerisiers et sa nature en fête, l'automne avec ses magnifiques couleurs orangées ou encore l'hiver avec sa neige abondante... c'est un peu comme si on avait 3 maps totalement différentes (car oui printemps et été sont finalement très proches).
    En plus des saisons, nous avons aussi un cycle de jour et nuit et même une météo changeante. Tout d'abord je regrette un peu qu'on ne retrouve plus la fonction qui permet de passer le temps comme autrefois, car comme évoqué, infiltrer une base de nuit peut s'avérer payant. Et surtout, la météo est assez capricieuse. L'archipel étant étalé sur plusieurs latitudes, je ne sais pas si le jeu se veut réaliste là-dessus mais je retiens surtout qu'il pleut souvent, et quand c'est pas la pluie, c'est le vent. On est loin du climat méditerranéen du Odyssey, où il faisait bon vivre. La pluie notamment, est assez déprimante et elle intervient (à mon goût) bien trop souvent. Encore une fois, ça reste un jeu vidéo, pas besoin que ce soit réaliste à ce point-là.



    Assassin's Creed Shadow of the Tomb Raider


    Ceci dit il y
    Les effets climatiques et le changement de saisons apportent une variété des environnements très appréciable
    a peut-être une raison à ça : Ubisoft a particulièrement bien travaillé ses effets climatiques. La neige (déjà vu dans Valhalla) fait ce bruit particulier quand on marche dedans, ça laisse des trainées, le paysage est véritablement somptueux, et on sent que ça freine nos mouvements. Plus fort encore, lorsqu'il neige, nos vêtements et certaines parties du décor se couvrent délicatement de blanc, c'est assez bluffant. A contrario, sous cette pluie de chien, les cheveux et les vêtements sont superbement mouillés, le sol est trempé, il y a des flaques, parfois même on a de violents orages et là ce sont les épileptiques sont aux anges. C'est en grande partie pour ça, que je regrette qu'on ne puisse plus avancer le temps, car j'aurai vraiment aimé pouvoir avancer de quelques heures et reprendre mon aventure une fois les intempéries passées. A un moment donné, j'ai même traversé un champ totalement embrumé dans un effet digne des meilleurs Silent Hill. Et puis il y a le vent.
    J'ai rarement vu un vent aussi bien retranscris, où les arbres se penchent, les herbes et les fleurs se plient. Mieux encore, c'est en automne qu'on sera le plus bluffé car le vent emportera de façon très réaliste les feuilles mortes tombées au sol. Et c'est peut-être pour ça qu'on subit le vent et la pluie si souvent dans le jeu : ce n'est pas pour être le plus raccord possible avec le véritable Japon, mais bien pour nous montrer avec qu'elle précision et quel réalisme le studio a réussi à retranscrire ces moments de la journée. Ces effets climatiques, cumulés au cours des saisons, font que le jeu varie admirablement ses ambiances tout au long de son aventure.
    Quant aux divers protagonistes, les modélisations sont travaillées, les visages sont expressifs, les animations sont superbes. Naoe, en particulier, a reçu un grand soin dans ses postures qui sont souvent très stylées. Normal pour une ninja ! Quand à la gestion de la physique, beaucoup d'objets sont désormais destructibles (notamment à coup de katana), quand d'autres ont une réelle physique et peuvent tomber si on les bouscule. Il est dommage qu'on ne puisse pas tout détruire ou "tout trancher" mais ça reste rigolo de tailler du bambou et autres shojis (vous savez, ces fameuses parois en feuilles de papier), moi ça me rappelle agréablement la belle époque des Samuraï Shodown sur Neo-Geo. Avec ça les bruitages sont juste parfaits. Que dire, la série a toujours été bonne sur ce sujet-là, avec bruitages adaptés et percutants, à défaut d'être totalement réalistes (par exemple je me demande bien d'où sort l'étrange bruit que fait le jeu lorsqu'on récupère un objet).



    Mark of the Ninja


    Côté doublage,
    Le doublage est d'excellente qualité, donnant du corps et une âme à nos personnages virtuels
    qui dit grosse production Ubisoft, dit gros casting vocal. Alors je ne vais pas revenir sur la prestation de Louis-San (je regarde temps en temps quelques vidéos de lui, il explique pas mal les mœurs japonaises et les grandes différences avec l'occident, mais honnêtement ce n'est pas mon Youtubeur préféré) et je passe directement aux vrais professionnels. Ceci dit, à l'heure actuelle il a été très difficile de trouver la moindre info sur la VF car on tombe systématiquement sur Louis-San et son fiasco vocal, ce qui est assez pénible. Cependant, à force de chercher, j'ai quand même pu tirer (difficilement) quelques infos.
    C'est Grégory Lerigab qui double Yasuke, et contrairement au Youtubeur franco-japonais, c'est un endurci du doublage qui possède un CV long comme le bras. Sa voix concorde bien avec son personnage et je suis assez content qu'on ait évité Frantz Confiac (le doubleur d'Idris Elba), qui fait du bon boulot mais qu'on entend un peu trop souvent ces derniers temps. Oda Nobunaga est doublé par l'excellent Martial Le Minoux (lui aussi a un CV long de 3 kms, il est entre autre la voix du Professeur Layton) et on retrouve le très bon Yann Guillemot, qu'on connait pour être la voix régulière de Mads Mikkelsen et qu'on a déjà apprécié comme Mimir dans God of War 2018 et Ragnarök. Enfin de façon disparate on retrouve également Stéphane Ducreux, Denis Boileau, Bastien Bourlé, Olivier Peissel, Bruno Magne, Sarah Barzyk, Marie Zidi et Arthur Khong, qui ont tous une sacrée carrière dans le doublage (bien sûr je ne cite pas tout le monde car la liste est longue comme le bras).
    Enfin, c'est Mélissa Berard qui double Naoe en français. Cette comédienne double pas mal de dessins animés, elle est animatrice sur Nickelodeon et même parfois chanteuse. Assez peu connue finalement, sa liste de participation est assez impressionnante et sa voix se prête parfaitement à la douceur de Naoe. Et vous voulez le plus drôle ? Elle est noire ! Et oui, c'est une black qui double une japonaise... les décérébrés, un commentaire peut-être ? En tout cas je la félicite car elle a su donner du corps et une âme au principal personnage du jeu. Un très bon travail qui devrait prévaloir avant tout préjugé, vous ne pensez pas ? Globalement, la VF est d'excellente qualité, personnellement j'en suis très satisfait. Alors c'est vrai, pour la version (censurée) japonaise, Ubisoft ayant voulu absolument séduire une partie de son public cible, le casting vocal crève le plafond avec des doubleurs super connus et sans doute très chers. Mais en France nous n'avons pas à rougir puisque nous avons Louis-San (non j'déconne ^_^). Blague à part, le doublage français est de très bonne qualité, comme quoi on n'a pas forcément besoin d'un casting 5 étoiles pour un résultat qualitatif, il suffit de trouver le bon doubleur pour le bon personnage et de le diriger sur la bonne voie. Encore une fois, bravo les gars.



       

    Mélissa Berard et Grégory Lerigab, les voix de Naoe et Yasuke



    Sekiro Assassin's Creed Shadows Die Twice


    On termine par
    En grande partie signée par The Flight, la bande-son est au diapason et porte l'aventure à chaque instant
    la bande-son qui a été composée en grande partie The Flight, secondé par TEKE::TEKE, Tiggs Da Author et Thunderdrum. Dans le détail, certaines séquences se la jouent un peu Tarantino, avec des effets visuels assez marquants (souvent de type estampes japonaises) ou des combats soutenus par des musiques que Kill Bill (le premier car le second est vraiment bof-bof) n'aurait pas renier. C'est assez troublant sur le coup mais je trouve que c'est assez bien amené (à moins que ce soit un hommage). Ces chansons un peu décalée ont été assumées par TEKE::TEKE, un groupe canadien de rock psychédélique et expérimental, dont l'univers sonore mêle des influences japonaises des années '60 et '70 avec des sonorités disparates. Le résultat... béé le résultat fait très Kill Bill, on va pas se mentir hein ! ^__^ De leur côté, Tiggs Da Author fait plus dans la "soul" et les vocalises (bien que ses interventions restent rares), quant à Thunderdrum c'est un petit groupe de musicos qui aident les studios à composer les musiques secondaires et les génériques.
    Le gros poisson est donc à nouveau The Flight, ce duo anglais formé de Joe Henson et Alexis Smith. Oui ce sont des anglais qui ont torché cette merveilleuse bande-son, comme quoi on n'a pas besoin d'être japonais pour ça (moi par exemple je fais d'excellents sushis et croyez-moi, je suis loin d'être nippon). Le duo a écrit des chansons et composé pour le cinéma, les émissions de télévision et bien sûr les jeux vidéo, à commencer par l'excellent OST d'Assassin's Creed Odyssey. Ils ont également bossé sur Black Flag, Alien Isolation ou Horizon Zero Dawn. Même si vous configurez les options pour qu'elle soit moins fréquente, la musique reste malgré très présente tout au long du jeu. Rares sont les moments creux où il n'y a rien. Et il n'empêche que la bande-son est absolument merveilleuse !
    The Flight a su capter tout ce qui fait le charme des sonorités japonaises, avec beaucoup d'instruments à vent traditionnels (tels qu'un tsuchibue, un dengakubue ou un biwa) ainsi que les traditionnelles percutions, si typiques de la période. Il n'y a rien à redire, la bande-son est au diapason, aucun morceau ne dénote, les compositions sont souvent douces et ennivrantes. D'ailleurs le mixage est clairement parfait sur cet opus. J'entends par là que les voix, les bruitages et les musiques sont toujours à un niveau idéal, faisant que l'un ne couvre jamais excessivement l'autre. Bref, Assassin's Creed Shadows est merveilleusement souligné par des musiques au ton juste, une bande-son respectueuse des airs traditionnels japonais, qui va porter votre aventure à bout de bras. Difficile d'être plus éloquent, vous ne pensez pas ?



           

    A gauche nous avons le groupe TEKE::TEKE et à droite il y a Thunderdrum avec Tiggs Da Author (celui qui a des lunettes). Au centre on retrouve The Flight, principal compositeur de l'OST (cliquez pour agrandir)



    Conclusion

    Assassin's Creed Shadows Note



    n'est pas sorti sous les meilleures auspices. Repoussé 2 fois (ratant donc les habituelles fêtes de fin d'année), le jeu a subi une énorme vague de mécontentement pour 2 raisons principales : le jeu ne respecte (soi-disant) pas assez les faits historiques et Yasuke est un personnage noir (oui oui, en 2025 on en est encore là). Alors soyons clair, les Assassin's Creed n'ont jamais eu pour vocation de remplacer les cours d'histoire, car comme le dit si bien le jeu en intro : "c'est une œuvre de fiction". Est-ce que les décérébrés font finir par le comprendre ça ? Parce qu'à ce compte là, on est bien d'accord, les God of War c'est tout autant de la merde car la mythologie grecque, ils en font n'importe quoi ! Mais là bizarrement, personne ne dit rien... Pourquoi ? C'est du délit de faciès ?
    Après j'avoue, même si Yasuke est parfaitement dans son jus, que l'histoire est bien racontée et qu'elle reprend assez justement les faits historiques (je vous invite à regarder Wikipedia pour vérifier ça par vous même), nul doute qu'on aurait préféré ne jouer que Naoe ou au pire, jouer un samouraï japonais pur sang. Dans tous les cas le jeu est bon, très bon même et ne justifie pas que certains essaient autant de nuire à Ubisoft. Souhaiter que l'entreprise fasse faillite est à la mode et pourtant cette attitude est aussi intolérable qu'abjecte. Vous n'aimez pas la proposition d'Ubisoft et sa vision du Japon féodal ? Pas de problème, Sekiro, Nioh, Rise of Ronin et Ghost of Tsushima vous attendent, mais en aucun cas souhaitez qu'Ubisoft disparaisse ! Cette mentalité est vraiment malsaine car derrière, même si vous trouvez que les Guillemot gèrent mal leur entreprise, il ne faut pas oublier qu'ils emploient des milliers de personnes à travers le monde, et sont détenteurs de licences mythiques, dont vous seriez les premiers à déplorer la perte.

    Bon, trêve de mise au point, recentrons-nous sur Assassin's Creed Shadows. Comme l'épisode Valhalla, j'ai eu un peu de mal à m'adapter à ce nouvel opus et pour cause, les studios d'Ubisoft ont tenté d'offrir une nouvelle approche, de rafraichir la licence, à défaut de réellement la révolutionner comme ce fut le cas avec Origins. Sincèrement, Shadows aurait pu être le meilleur épisode depuis l'avènement de la formule "Light RPG" mais il échoue sur plusieurs plans de gameplay. Certains se plaignaient que les mécaniques étaient trop réutilisées et pourtant, lorsque j'achète un Assassin's Creed, je veux retrouver le gameplay que j'apprécie tant. Il est normal de pouvoir jouer Ryu dans un Street Fighter et de sortir des "hadoken" avec des quarts de cercles, pas vrai ? Alors pourquoi vouloir à tout prix changer ce qui fonctionne à merveille ? Résultat, Naoe est sans doute la plus empotée des ninjas car si ce n'est pas scripté, elle ne gravira aucune paroi (bonjour la frustration !), elle glisse à la moindre pente telle une vieille Lara Croft des temps anciens, il n'y a aucun combat à cheval, il ne se passe jamais rien sous l'eau, la faune locale est totalement cosmétique (où sont passés les animaux dangereux ?), les forêts sont exemptes de toute vie (même si elles sont superbes) et les villes ont tendance à être dépeuplées.
    Mais selon le moi, le pire défaut du jeu c'est l'éviction de l'aigle, qui a toujours été super pratique. A la place les développeurs ont tenté de nous imposer une nouvelle formule, mais ça ne marche pas ! On galère à trouver les points d'intérêt parce que la vision de Naoe est trop étriquée en plus d'être floue (Yasuke lui, n'en a même pas, c'est dire !). Tout ceci nous éloigne d'une formule rôdée qui fonctionnait bien, alors que clairement, ce n'est pas ça qu'il fallait changer mais plutôt la redondance de ses missions secondaires, ou encore ces vastes zones difficilement accessibles (surtout avec cette "patate" qui ne sait rien faire) et où pourtant il n'y a rien à voir...

    Il n'empêche qu'une fois en mains, on prend réellement plaisir à vivre les aventures de Naoe (pour ma part, Yasuke est arrivé très tard dans mon épopée, mais son histoire reste intéressante). A noter que si on ne peut pas tout réaliser avec un unique personnage, il est clair que c'est la shinobi qui est mise en avant, tant pour son écriture que son gameplay qui se rapproche plus de ce qu'on attend d'un jeu de cette licence. A titre personnel, j'ai joué 75/25% en faveur de Naoe parce qu'elle est plus agréable, plus agile et tout en discrétion, là où Yasuke est un tank qui écrase tout sur son passage (même si j'avoue que de temps en temps c'est bien sympa de le prendre et de broyer l'adversité ^_^). Et pour ne rien gâcher, Assassin's Creed Shadows est merveilleusement réalisé.
    Les cinématiques ont été conçues avec grand soin et beaucoup de précision, à laquelle s'ajoute une synchro labiale absolument parfaite, limite bluffante tant encore aujourd'hui et en VF, ça a tendance à être l'anarchie. La réalisation est clairement de très haute volée. Les animations sont fluides et le plus souvent réalistes (Naoe est d'ailleurs très stylée dans ses mouvements), les décors sont absolument somptueux, et sur consoles le mode "équilibré" est le parfait compromis entre beauté graphique et framerate agréable. Et que dire d'une bande-son absolument intouchable ? L'OST est une perle qui accompagne parfaitement de bons bruitages ainsi qu'un doublage de très bonne qualité.

    J'avoue, j'ai eu plusieurs moments d'agacement mais à part quelques anicroches (comme l'incompréhensible inversion de certaines touches ou le fait que bien trop de points de synchronisation se trouvent en plein camp ennemi... ce qui est totalement absurde, avouons-le) ou encore cet Animus Hub qui ne sert à rien (puisque de toute façon, Ubisoft n'a jamais vraiment su quoi faire de son Lore de fond) Assassin's Creed Shadows m'a offert (en grande partie) l'expérience que j'attendais. Oui il a ses défauts, mais aussi dingue que ça puisse paraitre, quand j'achète un Assassin's Creed, je veux un Assassin's Creed ! Pas un titre qui va tenter de mimer une formule qui marche chez les autres. Depuis le lancement de sa 2e Génération, je trouve la formule (Light RPG) excellente et si je mets mes billets sur la table, ce n'est pas pour jouer à autre chose. Et c'est aussi ça que les décérébrés ont tendance à oublier : quand tu achètes un énième épisode de Super Mario, d'Ace Combat, de GTA, de Borderlands, de Professeur Layton, de Resident Evil ou autre, tu t'attends à une "formule" rôdée et appréciée, non ? Pourquoi Assassin's Creed devrait-il faire autrement ?
    En conclusion, au-delà des rumeurs idiotes et de stupides préjugés, je vous conseille d'essayer le jeu, de faire votre propre avis. Laissez-lui le temps de vous dévoiler ses qualités graphiques et narratives, de vous dévoiler ses cinématiques parfois empreintes d'une belle émotion, de retrouver les sensations d'un bon Assassin's Creed moderne et vous verrez, vous aurez sûrement un très bon avis de ce Shadows.






    Points négatifs

      En terme de gameplay, on a beaucoup régressé depuis Odyssey : Naoe est la pire assassin depuis plus d'une décennie ! Et ne parlons pas de Yasuke, il est pire !
      Les missions subsidiaires qui se renouvellent à chaque saison tournent autour de 3 activités redondantes et très vite, on ne les fait plus...
      L'arbre de compétences (découpé en 6 branches) est pas fou-fou. On ne débloque pas grand chose de réellement intéressant
      Donc si je comprends bien, le Lore a été rebooté ? Plus de Desmond, plus de Layla, plus de Basim, c'est ça ?
      Il n'y a plus d'aigle et la nouvelle façon de marquer les points d'intérêts est vraiment bof-bof :/
      Naoe passe beaucoup de temps à glisser sur la moindre pente. C'est particulièrement pénible >:(
      Trop de points de synchronisation sont placés dans des camps ennemis. C'est complément débile !
      Une édition Deluxe vendue 100€ qui nous prend clairement pour des pigeons. Rhou, rhouuu...
      Le switch entre les 2 personnages n'est pas instantané et nécessite un chargement
      Pourquoi avoir changé la configuration des touches ? C'est absurde et perturbant...
      L'Animus Hub, son histoire sans intérêt et son utilité franchement discutable
      Le Japon, ce monde de bisounours où la faune est uniquement cosmétique


    Points positifs

      Contrairement aux préjugés, Yasuke est un bon personnage, bien écrit, et qu'on prend plaisir à jouer de temps en temps
      Beaucoup de nouveautés de gameplay : à plat-ventre, suivi de personnage, camouflage dans l'obscurité, grappin...
      Un gros effort a été réalisé pour proposer une grande variété de level design, notamment dans les châteaux
      Une aventure chronophage qui peut vous prendre plus de 100 heures. Vous en aurez pour votre argent
      Les effets climatiques et le cours des saisons font que le jeu varie admirablement ses ambiances
      Le GPS et son suivi automatique à cheval qui marche vraiment pas mal pour une fois :)
      Sur consoles, le mode "équilibré" offre le meilleur des modes performances et qualité
      Une mise en scènes aux petits oignons, avec en plus une magistrale synchro labiale !
      Naoe est un excellent personnage, tout à fait dans l'esprit de la série
      Une carte "open world" bien plus grande qu'on pourrait le penser
      La formule "light RPG" est toujours aussi séduisante et addictive
      Le premier gros DLC narratif du jeu est offert (merci Ubi ^.^)
      Livré dès le départ sans bug... un exploit sur cette série !
      Les décors sont vraiment de toute beauté !
      Une bande-son absolument magnifique !
      Explorer les tombeaux (appelés Kofun)
      Une difficulté adaptée à tous les goûts



    Test réalisé par iiYama


    article initial : mai 2025
    mise à jour : octobre 2025


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