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C'est 
Phantom Liberty est l'unique DLC narratif de Cyberpunk 2077, et il n'est pas sorti sur les vieilles consoles après 3 ans de mises à jour intensives que Cyberpunk 2077 est enfin devenu le grand titre qu'il est aujourd'hui. Une fois (enfin) stable et quasi exempt de bugs (il en reste encore quelques-uns mais soyons honnêtes, ça n'a plus rien à voir avec autrefois), CD Projekt s'est décidé de sortir son fameux (et unique) DLC pour son titre futuriste. De mémoire je dirai que c'est du jamais vu, jamais un premier véritable DLC narratif n'est sorti tant de temps après le jeu principal. Ceci dit il fallait bien ça, tant l'état du jeu de base était difficilement acceptable... du moins jusqu'à la version 1.5 qui fut déployée en février 2022. Le développeur polonais aurait pu sortir son contenu additionnel à ce moment-là, mais assez pointilleux dans l'âme (et sans doute que le DLC n'était pas encore fini), ils ont préféré attendre. Attendre jusqu'à la sortie de l'énorme mise à jour 2.0, en septembre 2023, qui sera suivie 2 mois plus tard de la 2.1, elle qui corrigera à la fois le jeu de base, le DLC et qui apportera même quelques nouveautés.
Notez au passage que CD Projekt a fait tout ce qu'il a pu pour les versions Xbox One et PS4, mais tel un charcudoc de bas-étage, rajouter un bras bionique ou des oculaires Kiroshi sur un corps en souffrance n'arrangerait pas forcément les choses. En gros, les versions PS4 et Xbox One ont accueillies une ultime update en la présence d'une 2.0 partielle mais elles n'ont pas reçu le DLC Phantom Liberty, c'est bon, CD Projekt arrête les frais. Perso, j'ai du mal à comprendre comment ils ont autant chiés dans la colle : après tout ces consoles-là ont été les championnes des jeux open world, il y en a eu pour tous les goûts (FPS, RPG, aventure...) et des dizaines de titres du genre sont sortis chaque année. Pour être honnête, je pense sincèrement que Cyberpunk 2077 pourrait tourner convenablement sur ces consoles-là, au prix bien sûr d'une grosse optimisation et d'un substantiel downgrade graphique. Si vous vous posez la question, c'est vrai je n'ai plus ces versions sous la main, ce qui fait que je ne peux pas vérifier ça de moi-même, et c'est bien dommage car je vous aurai livré mon ressenti sans langue de bois.
A titre purement informatif, les développeurs ne s'en sont jamais cachés, le processus de production de Cyberpunk 2077 a coûté énormément d'argent : 315 millions de dollars ! Un chiffre qui place leur jeu sur la 2e marche du podium des plus gros budgets de l'histoire, juste derrière un certain Red Dead Redemption 2 (et tout 2 seront vraisemblablement dépassé par le futur GTA VI). Ceci dit, ils ont finis par être récompensés car à l'heure actuelle, c'est plus de 35 Millions de copies de Cyberpunk 2077 qui se sont écoulées...

La 
Dogtown n'est pas une zone dépaysante, au contraire ! C'est un vrai dépotoir, un bidonville où il ne fait pas bon vivre... première chose à savoir, c'est que l'histoire de Phantom Liberty ne se déroule pas après l'aventure principale mais bien pendant celle-ci. De toute façon, le jeu fera en sorte d'activer ce contenu au moment opportun et mélangera les missions de Phantom Liberty à celles qui restent à faire dans Night City. Si jamais vous avez déjà essoré le jeu plusieurs fois et que vous n'en pouvez plus du centre ville ou des badlands, Cyberpunk vous propose aussi de commencer directement par Phantom Liberty, avec un leveling automatique, quelques compétences déjà acquises et bien entendu un équipement de base. Prendre ce raccourcis serait selon moi une erreur mais tous les goûts sont dans la nature il parait. Moi-même, j'ai attendu que sorte le DLC pour me refaire le jeu de base, après plus de 2 ans d'attente et un nombre incroyable de patches que j'ai vu passé dans ma liste de mises à jour automatiques.
Au niveau du scénario (qui se situe un peu après la moitié de l'aventure principale), l'intrigue se déroule dans un tout nouveau quartier de Night City, celui de Dogtown. Pour bien le situer, c'est la zone sud de Pacifica (la région tout à gauche de la map), celle qui jusque-là était fermée pour une raison inconnue. De notre côté, on incarne toujours V puisque cette aventure s'imbrique dans le quotidien de notre héros / héroïne. Un beau matin notre "merc" est contacté par Song Bird, à la fois assistante et netrunner de la présidente des NUSA, Rosalind Myers. Song Bird nous promet de nous aider à nous débarrasser de la Relic, si on vient en aide à la présidente, car son vaisseau spatial en orbite autour de la Terre (Space Force One) est sur le point de se cracher en plein Dogtown !
Un quartier qui est sous l'autorité du Colonel Hansen et qui, grâce à sa petite armée privée (le Barghest) maintient une sorte de cohésion locale. Dogtown est littéralement un monde à part dans Night City puisque le NCPD (la police) n'y mets pas les pieds et que Hansen prône une certaine forme de libéralisme et de violence, à partir du moment où ça ne gêne pas les Corpos dans leurs petites manigances. En gros la zone est coupée du monde, en autarcie et tout ce qui se passe à Dogtown, reste à Dogtown...
Celles 
Au départ un peu téléphoné et faisant penser au film New York 1997, le scénario finit par être très intéressant et ceux qui ont déjà terminé l'aventure principale savent comment ça se finit pour V, mais les promesses de Song Bird restent intéressantes. Au départ, difficile de ne pas penser à New York 1997, le film de John Carpenter sorti en 1981 avec Kurt Russell et dont le scénario est de prime abord assez similaire. D'ailleurs, le début de cette aventure parait assez téléphoné et part sur les chapeaux de roue avec beaucoup de baston, et même un boss colossal ! Une fois le calme revenu, on prendra contact avec Solomon Reed, un ex-agent de la FIA (une sorte d'agence semi-secrète à l'image de la CIA), afin d'exfiltrer la présidente et de retrouver Song Bird, qui a disparue peu de temps après le crash. Je l'avoue, au départ le scénario ne m'a pas passionné mais peu à peu l'intrigue se met véritablement en place, avec des enjeux politiques majeurs et de nouvelles amitiés.
Plus le temps avance et plus l'histoire devient intrigante jusqu'au point culminant où on doit faire un irrémédiable choix et suivre l'une ou l'autre voie, qui sont diamétralement opposées. Et on ne parle pas de quelques minutes de jeu mais bien de plusieurs heures et d'une narration totalement différente. Un bon moyen de recommencer un bon quart de l'histoire de ce Phantom Liberty, pour voir ce que ce choix offre comme variantes et possibilités. Question mise en scène, rien ne change, CD Projekt connait bien son métier, et ce DLC reste dans la prolongation du jeu principal. On notera tout de même la présence remarquée d'Idris Elba (Heimdall dans l'univers Marvel, Stacker Pentecost dans Pacific Rim ou encore le capitaine Janek dans Prometheus), un autre acteur que j'adore, qui a beaucoup de talent, et qui est charismatique à souhait. On notera d'ailleurs qu'en VF, le bonhomme a sa voix officielle, à savoir celle de Frantz Confiac.
Et en parlant de voix, j'ai beaucoup apprécié le travail de Donald Reignoux (qui habituellement double Jesse Eisenberg), qui offre au personnage d'Aymeric Cassell une prestance incomparable. Dommage qu'on ne l'entende pas un peu plus. Dernier point du doublage, dans l'univers de Cyberpunk, le terme "choom" a une connotation amicale (soit l'exact contraire de "paumard", qui est péjoratif) et bien dans Dogtown, tout le monde s'appelle comme ça ! Le mot "choom" part dans les sens, il est dans toutes les conversations, comme si tout le monde était "frère" et "amis", alors qu'en réalité, tout le monde se déteste ! En somme j'ai trouvé ça assez inapproprié dans la plupart des cas...
En 
La durée de vie est très bonne pour un DLC, seul le prix (30€) peut paraître un peu élevé commençant cette aventure (et pas avant), le jeu nous débloque un tout nouvel arbre de 9 compétences inédites. Malheureusement, j'estime que CD Projekt avait déjà tellement donné dans le nouvel arbre de la version 2.0, qu'ici les nouveautés sont totalement dispensables. En plus, pour les déverrouiller il faudra trouver des bornes qui nous permettent d'obtenir des "points de Relic", ce qui nous incite à fouiller la zone. Personnellement, profitant de mon contenu, j'ai obtenu la plupart d'entre eux mais j'ai totalement délaissé cet arbre de compétences, qui ne correspond absolument pas à ma façon de jouer. Peut-être que ce sera différent pour vous. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la zone n'est pas fermée puisqu'on peut librement entrer et sortir de Dogtown, même si le passage au scan est une élégante façon de charger ses données. Je parle de ça car tous les DLCs ne fonctionnent pas comme ça, par exemple Blood & Wine de The Witcher 3 ou encore les DLCs d'Assassin's Creed Odyssey se déroulent dans des lieux totalement à part de la map principale. Là, CD Projekt a tout simplement rendu la zone explorable, ce qui n'était pas le cas avant. En parlant de ça, sachez que Dogtown n'est pas un grand secteur pour autant. Ceci dit, ce relatif manque de place est compensé par la concentration d'activités et de personnes plus ou moins louches qu'on croisera.
Au niveau de la durée de vie, l'histoire principale peut se torpiller en 15 heures environ mais si vous faites ne serait-ce que les missions secondaires et les contrats de Fixers, vous en avez facilement pour une trentaine d'heures. A ça s'ajoute les vols de voiture (pas très intéressant soit dit en passant), les zones de violence (où vous apporterez "la paix"... en tuant tout le monde), les points de Relic à dénicher, les graffitis de Misty à trouver ou encore les zones de largage, qui vous inciterons à trainer quelques heures encore du côté de ce bidonville...
Techniquement, une fois encore le Mode Performances a bien du mal à suivre. Il faut dire que le district est extrêmement dense, artistiquement très fouillé, et à ça s'ajoute les innombrables effets qui ont été ajoutés depuis. Bref, comme dans le centre ville de Night City, lorsqu'on est à moto et qu'on file à travers les rues, le moteur graphique a tendance à tousser. Rien de méchant en soi, d'autant que ça n'arrive qu'à ces moments-là (bien moins au volant d'une voiture et de sa catastrophique prise en mains où pour éviter de finir dans le décor, on a naturellement tendance à lever le pied).
Au 
Si je n'ai pas apprécié la zone de Dogtown, à contrario j'ai aimé l'histoire de ce DLC et son grand nombre de missions, toutes originales final, que penser de cet unique DLC de Cyberpunk 2077 ? Pour être franc, je n'en suis pas pleinement satisfait. Alors attention, n'allez pas croire que je n'ai pas aimé son histoire, non en réalité c'est Dogtown qui me déplait. La partie connue de Pacifica était déjà un beau foutoir, mais ce n'était rien à côté de ce territoire où vagabonde un nombre incalculable de paumards à 2 doigts de la cyberpsychose. Dogtown n'est pas une ville, c'est un bidonville, un dépotoir, un capharnaüm chaotique qui fait passer les pires recoins de Night City pour des stations balnéaires ! Car si l'architecture (ou ce qu'il en reste) prête parfois à la contemplation, vu l'étendue du secteur on a vite fait le tour et donc on ne retrouve pas le côté fascinant de Night City. Ici tout est crade, dangereux, très sombre, rien ne prête à l'émerveillement... en 1 mot comme en 100, on s'y sent mal à l'aise. De plus, je trouve que le prix de 30€ est un peu élevé mais j'ai volontiers donné mon argent à CD Projekt, qui a fait un admirable suivi de son jeu, ainsi que des ajouts d'importance, et ce, gratuitement. Il fallait bien qu'ils compensent un peu le travail fourni par des années de labeur post-lancement.
A contrario, j'ai beaucoup apprécié que toutes les missions, même les plus anodines, soient à la fois scénarisées et originales. Jamais on a l'impression de faire 2 fois la même chose, et ça c'est l'une des grandes forces du studio. Et puis ce final aux airs de Call of Duty sous stéroïdes... c'est bête à dire mais j'ai adoré ! Je pense d'ailleurs que vous devriez avoir du bon "chrome" avant d'en arriver là, sans quoi cette véritable guérilla peut vite devenir tendue. Ceci dit, je garde malgré tout une bonne image de ce Phantom Liberty. Même si j'ai détesté cette partie de la ville, je dois admettre que le contenu fut au rendez-vous, et ce même après avoir fini l'aventure principale (et effet, vous aurez encore une grosse mission à faire, et 2 contrats de Fixers, sans compter tout ce que vous aurez laissé derrière, comme les vols de bagnole).
Bref, Phantom Liberty offre un sacré panel de missions qui sont toutes intéressantes, plus un nouveau décorum travaillé, à défaut d'être dépaysant (et c'est sans doute ça que je lui reproche le plus). Ce DLC complète de bien belle manière le jeu de base, maintenant ceux qui clament haut et fort que cette histoire est meilleure que la principale, je trouve qu'ils y vont un peu fort. Sans doute qu'après avoir retourné le jeu de base 10 fois, ils ont oublié à quel point le scénario principal est hypnotique et parfaitement écrit. Donc oui, même si je m'attendais à autre chose, je conseille l'achat de ce DLC ou mieux encore, la Ultimate Edition.
