Deus Ex

Mankind Divided

Mesures Désespérées

Passé Criminel

Piratage

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Introduction

Deus Ex : Mankind Divided est sorti en août 2016 et même si j'ai mis le temps, j'ai fini par grandement apprécier le jeu. Mais saviez-vous qu'avant sa sortie, un système de précommande fut l'objet d'une controverse, à cause de ses récompenses divisées en 5 paliers ? Ce système proposait à l'acheteur de choisir ce qu'il allait recevoir en fonction du montant qu'il payait. Comparé à une campagne Kickstarter, ce système a provoqué un tollé auprès des joueurs, du coup Eidos Montréal a annoncé que ces précommandes spéciales étaient annulées. Les joueurs ayant précommandé le jeu ou comptant l'acheter le jour de sa sortie, ont eu droit à tous les contenus dont l'accès était précédemment échelonné. Ceci dit, il y avait quand même un petit bonus pour les "early buyers", puisque le DLC "Mesures Désespérées" était dispo en exclusivité durant pas moins de 4 mois.
En plus du mode Breach, vous avez sûrement remarqué qu'un sous-menu nommé "Histoires de Jensen" était présent. Ce menu propose 3 nouvelles histoires mettant en scène notre héros augmenté. Le premier peut donc être considéré comme gratuit, car même s'il était exclusif aux précommandes, à partir de janvier 2017 il fut disponible gratuitement pour tout le monde. En plus de ce contenu narratif, le pack "agent secret augmenté" fut également offert. Il propose diverses babioles (des skins pour l'armure et le manteau d'Adam, une variante du pistolet et du fusil de combat, des packs de munitions, des améliorations d'armes), rien de vraiment indispensables mais quand c'est gratuit, on prend volontiers.

Les 2 autres DLCs narratifs, à savoir "Piratage" et "Passé Criminel", étaient par contre payants à 12€ pièce, à moins que vous optiez pour le Season Pass, vendu 15€. Vous seriez gagnant de 9€, c'est pas mal. Notez que tout ce contenu est également inclus dans l'Edition Numérique Deluxe, qui comprend donc le jeu de base (aussi connu sous l'appellation Day One Edition) ainsi que le Season Pass. Un Season Pass qui n'empêche pas les micro-transactions, ces kits en mode "pay to win" un peu trop chers à mon goût. Notez que le contenu de l'édition Deluxe n'existe pas en version physique (allez savoir pourquoi), mais si vous voulez quand même un contenu haut de gamme, vous pouvez vous rabattre sur l'Edition Collector. A l'origine vendue 130€, elle propose le jeu sur disque (je préfère préciser car depuis quelques temps, nous avons des Editions Collector sans le jeu, juste un code pour le télécharger - on marche sur la tête !), un coffret Prisme Noir et Or, un boitier type "steelbook", un art book nommé "Titan" de 48 pages, l'OST au format numérique, des livres numériques, le pack "agent secret augmenté" avec le DLC "Mesures Désespérées" mais aussi et surtout une figurine d'Adam Jensen de 23 cm.
Et le Season Pass alors ? Malheureusement, pour le prix, il n'est pas inclus. Bien sûr rien ne vous empêche de l'acheter à part car il faut le savoir, Deus Ex : Mankind Divided fait parti de ces jeux oubliés et malaimés, un peu à l'image de BioShock 2. Résultat il passe son temps à être bradé sur les Stores. Moi-même j'ai acheté l'Edition Collector sur Xbox One afin de nourrir ma Xbox Series X. Ce choix fut légitimé par le fait que mon Deus Ex : Human Revolution fonctionne très bien sur Series X et que je voulais les 2 jeux sur la même machine. De plus, sur Xbox on profite du HDR et du FPS Boost, ce qui est un plus non négligeable. Mais avant ça je jouais à la version PS4 sur ma PS5, où j'ai acheté le Season Pass (en promo) pour la somme extraordinaire de 2,24€ (le prix est réel, je ne fake pas !), quand le jeu de base était lui vendu à moins de 5€ (mais j'avais déjà mon édition physique).

L'Edition Collector de Deus Ex : Mankind Divided (cliquez pour agrandir)

Notez que malgré ses petites faiblesses techniques, la version Xbox n'a jamais reçu d'upgrade pour une éventuelle version Xbox One X, qui aurait profité aux Series X/S, ça va de soi. C'est vraiment dommage car même si elle reste très propre, la différence avec les versions PlayStation est assez nette (et oui, j'ai les 2, j'ai donc pu comparer). Les 2 versions ? En effet, déjà que la version PlayStation 4 fonctionnait mieux (avec un affichage en 1080p contre seulement 900p sur Xbox One), nous avons également reçu un upgrade PS4 Pro qui offre d'un 4K dynamique, des textures plus fines et l'ajout de réflexions SSR (Screen Space Reflections) qui donnent beaucoup de cachet au titre. Si comme moi vous installez Mankind Divided sur PS5, c'est évidemment de cette version PS4 Pro que vous allez profiter, et le résultat est très propre, sachant que le jeu a (à l'heure où j'écris ces lignes) déjà 9 ans. Enfin sachez que l'installation principale, plus la mise à jour PS4 Pro plus les 3 DLCs pèsent au final 57,2 Go.
Mais revenons à nos moutons, ces 3 DLCs n'apportent rien à l'histoire principale et ne compensent pas la médiocrité de l'épilogue. Vous n'aurez pas de nouvelles informations qui vous donneront du grain à moudre, non ici ce sont uniquement des histoires parallèles et totalement dispensables dans le Lore de la série. Enfin, sachez que ces DLCs sont soi-disant à faire après le jeu principal, bien que le premier et le second se déroulent en plein milieu, et le dernier vraisemblablement après la fin du jeu central. Dans tous les cas les développeurs ont fait leur maximum pour éviter les spoils grossiers, donc vous pouvez tout à fait commencer par ceux-ci, avant d'enchainer sur l'excellente aventure de base. Maintenant voyons en détail ce que valent chacun de ces 3 DLCs narratifs...

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Mesures Désespérées

Note :

Date de sortie : août 2016
Prix : gratuit (inclus au jeu de base)
Titre d'origine : Desperate Measures
Temps de jeu : 1h30 à 2h environ
Installation : moins de 1 Go (s'installe avec une mise à jour)

Le
Ce premier DLC fut réservé aux précommandes avant d'être offert gratuitement à tout le monde, 4 mois plus tard DLC "Mesures Désespérées" était offert en bonus pour ceux qui ont acheté le jeu de base en précommande. Il fut lancé le même jour que Mankind Divided et fut rendu disponible, gratuitement pour tout le monde, à partir de janvier 2017. Le DLC s'installe automatiquement avec la mise à jour du jeu de base (difficile donc de savoir combien il pèse exactement). Lorsqu'on lance le DLC, nous n'avons pas de vidéo, tout juste on voit Jensen quitter les bureaux de la Task Force 29 (à Prague donc). Au sortir de l'ascenseur, Chang (le responsable de la sécurité informatique) nous alpague et nous dit qu'il a peut-être de nouvelles infos sur l'attentat de la gare. Pour ça il faut rencontrer un témoin. Une fois le dialogue fini, on se téléporte directement sur le lieu de rencontre, pour faire la connaissance d'une femme qui a vu un membre de Tarvos (la société de sécurité privée) corrompre les vidéos surveillances et ainsi effacer des preuves. Jensen étant équipé d'une puce comportementale, nous verrons les réactions de la jeune femme, bien que je ne me sois jamais servi de ce gadget (je n'en ai jamais eu besoin). Il va donc falloir infiltrer les bureaux de Tarvos à Prague et pour ça, on va prendre une rame inédite du métro.
On peut dès lors se dire que ce contenu aurait très bien pu être intégré à l'aventure de base, mais vous ne vous baladerez pas librement. En réalité, tout se fait automatiquement, et vous n'avez d'autre choix que d'arriver directement dans une toute nouvelle zone, créée pour l'occasion. Cette limitation de mouvement s'accompagne d'un inventaire ultra réduit (on dispose tout juste du pistolet 10mm, du pistolet tranquillisant et de quelques babioles), ainsi que d'une poignée d'augmentations. Heureusement, on nous offre aussi 15 points Praxis à utiliser comme on le souhaite, afin de nous faciliter la vie. Attention tout de même à activer les bonnes fonctions, sous peine de vous retrouver inutilement bloqué. Au départ l'infiltration sera vivement conseillée, mais la difficulté est loin d'être punitive et après un temps, vous pourrez réellement tout broyer si le cœur vous en dit (à part peut-être les 2 golgoths qui patrouillent au sous-sol).

La
Ce DLC nous propose d'infiltrer les bureaux de Tarvos. Plaisant mais pas original pour un sou nouvelle zone à explorer (les bureaux de Tarvos, qui ne sont rien d'autre que les remplaçants de Belltower) est plutôt sympa, et relativement vaste. Composée de sous-terrains puis d'open-spaces, il n'y a pour ainsi dire rien d'original, malgré une fois encore, un level design diablement efficace qui permet plusieurs approches possibles, de la plus fantomatique à la plus létale. Bien entendu ce sera l'occasion de récupérer diverses armes, des virus, des kits Praxis, de pirater tout un tas d'ordinateurs et autres panneaux de contrôle... rien de très extravagant en somme. Notez au passage que le bug qui fait qu'on n'entend jamais la radio a été corrigé, et ce sera un plaisir d'écouter les élocutions un brin enflammé de son animateur, sous la reconnaissable voix de Patrick Borg.
Le but de tout ça est de trouver une preuve de l'implication de Tarvos dans le fait que les preuves aient été abimées et bien entendu, pour ça il faudra accéder au bureau du ponte local. Une fois cette preuve compromettante entre nos mains, retour à la case départ : on refait le chemin inverse jusqu'à la rame de métro (attention car les gardes assommés se sont alors remis de leurs émotions). Une fois revenu au métro, le jeu zappe tout le trajet pour arriver directement devant le bureau de Chang. 3 lignes de dialogues plus tard c'est la fin de ce contenu, qui va enchainer sur des crédits légèrement bugués, où sont présentés en boucle les 2 mêmes photos. En jouant correctement (pas comme un tocard qui se croit encore sur Call of Duty) vous jouerez en moyenne 1h30 à 2 heures. Le contenu peut être légèrement allongé si vous fouillez les locaux de fond en comble, mais ça reste assez inutile car vous ne conserverez absolument rien de ce que vous chaparderez.

Encore
La durée de vie est un peu courte et la narration est expédiée. Mais quand c'est gratuit, on ne fait pas la fine bouche une fois, cette mission aurait très bien pu être intégrée au jeu de base, mais les limitations des augmentations et de l'inventaire, évitent justement de se pointer avec un personnage ultra développé et suréquipé, qui torpillerait la mission en 15 minutes. Mine de rien, ces limitations nous forcent à jouer en douceur et ce n'est finalement pas un mal. De plus, c'était une manière subtile de nous inciter à nous rendre dans le menu "Histoires de Jensen", et qu'on y voit les 2 autres contenus, nous encourageant ainsi à acheter les autres DLCs ou plus directement le Season Pass. Maintenant que dire de ce contenu ? Clairement le scénario est très basique (ça sent la mission secondaire à plein nez), la mise en scène est extrêmement limitée (il n'y a aucune nouvelle vidéo), ce qui fait que ce contenu reste très léger et pèse moins de 1 Go.
S'il était payant, entre 3 et 5€, j'aurai trouvé ça un peu cher mais convenable, mais comme ce contenu est gratuit, je vous incite à y jouer sans y réfléchir. En effet, on ne juge pas un DLC qui nous est offert, de la même manière qu'un DLC qu'on a payé. Voilà pourquoi la note se montre généreuse, car lorsque c'est gratuit, on ferme volontiers les yeux sur les petits défauts. Bref, "Mesures Désespérées" est un DLC sympa comme tout, il s'installe tout seul comme un grand avec une mise à jour (au pire rendez-vous sur le Store de votre machine et installez-le manuellement) et il est toujours sympa de prolonger l'expérience Deus Ex pour 1 heure ou 2, surtout quand on ne doit pas mettre la main à la poche.

 

 

 

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Piratage

Note :

Date de sortie : septembre 2016
Prix : 12€ ou inclus au Season Pass
Titre original : System Rift
Temps de jeu : 3h30 à 5h environ
Installation : 5,7 Go environ

Ce
Bien plus volumineux, cette fois on dispose de vidéos et d'une narration nettement plus travaillée second DLC, apparu un mois après la sortie du jeu, nous propose une nouvelle vidéo d'intro mettant en scène Frank Pritchard, l'ancien expert en cyber-sécurité de Sarif Industries. Notez qu'il a beaucoup changé de gueule, plus encore que Sarif lui-même, mais on aura le plaisir d'entendre qu'il fut doublé par le même acteur voxographique qu'à l'origine, à savoir Sébastien Desjours. Ce contenu étant assez volumineux (presque 6 Go), il contient plusieurs vidéos, qui viendront agrémenter un scénario... pas forcément très intéressant. En effet, c'est Pritchard qui a fait en sorte que Jensen disparaisse des radars durant 2 ans et aujourd'hui, il lui demande de rembourser sa dette. Dans un premier temps, il faudra trouver un certain "Slaw" et pour se faire, on sera à nouveau catapulter dans une zone inédite de Prague : la place du Blade de Palisade. Un endroit plutôt calme où sont concentrés les pires extrémistes anti-augmentation. Autant dire que l'ambiance n'est pas au beau-fixe.
Une fois le gars retrouvé, on récupère un passe, qu'il faudra faire reprogrammer auprès de la grande "ripper" du coin, ShadowChild. Un personnage sympa et pour une fois, vraiment jolie. On sent qu'un gros effort a été fait pour justement, la rendre séduisante (ce qui était rarement le cas avec les personnages féminins jusqu'ici). Une fois le pass reprogrammé, le but de tout ça sera d'infiltrer le Blade de Palisade, en vue d'y récupérer des infos pour le compte de Pritchard, lui-même n'étant qu'un intermédiaire. Pour Jensen, c'est la promesse de trouver des infos sur les Illuminatis car contrairement à la banque, le Blade est un espace de stockage des données ultra sécurisé.

Comme
Ce DLC dispose d'une durée de vie convenable et il est étonnament varié pour "Mesures Désespérées", nous sommes déposés directement sur le lieu d'aventure, Jensen part avec un inventaire limité (fusil de combat, pistolet tranquillisant plus 2~3 babioles), ainsi qu'un arbre de compétences quasi vide, mais avec tout de même 13 points Praxis à dépenser. C'est une fois à l'intérieur de cet immense bâtiment sous-terrain, que les choses sérieuses commencent car il faudra vraiment la jouer discrète. Si vous vous faites repérer (tout du moins dans le grand hall d'accueil), c'est la mort assurée ! Les gardes sont nombreux, très vindicatifs, il y a des tourelles et même des robots sentinelles. Ainsi le camouflage optique risque bien d'être votre meilleur allié, avec comme toujours, une bonne capacité au piratage des terminaux et autres ordinateurs. Encore une fois le level design tient du génie, en nous proposant 2, 3 voire 4 chemins différents, à arpenter selon les capacités que vous aurez débloqué.
Bien entendu comme un "Blade" était autrefois un endroit inconnu, nous aurons de tout nouveaux décors, notamment à l'extérieur où c'est particulièrement joli. A l'intérieur du bâtiment c'est déjà plus classique, avec ses conduits d'aération, ses bureaux, ses open-spaces, etc. Notez que cette aventure se déroule de nuit, donc le personnel sera naturellement moins présent que de jour (voilà pourquoi la plupart des bureaux sont vides). Notez aussi qu'étrangement les "loadings" m'ont parus particulièrement longs, surtout lorsqu'on reprend sa partie. Techniquement, j'ai bien apprécié la première partie, qui rappelle un peu nos vagabondages dans les rues de Prague, cependant l'infiltration du Blade n'a pas grand-chose de très original.

Une
Vraiment sympa à défaut d'être totalement original, ce DLC mérite son investissement de 12€ fois qu'on a déjà infiltré la banque Palisade dans l'aventure principale, et qu'on a réussi la mission du précédent DLC, on trouve que ça sent un peu la redite. Rien de rédhibitoire pour autant, d'autant que parcelles de décors restent singulières. Mieux encore, en fin de parcours, nous avons un piratage avancé, façon Breach, avec son design épuré et son gameplay un peu particulier. Ce niveau est original, propose des graphismes plus organiques que d'habitude, moins figés, ainsi des puzzles malicieux et même une sympathique phase de plate-forme. Ce n'est ni long, ni difficile et ça prouve bien que ce DLC est le plus varié des 3. En effet on résume : il y a d'abord la balade dans ce nouveau quartier, puis l'infiltration du Blade de Palisade, un niveau de Breach, on a même 2 petites quêtes secondaires qui rallongent un peu la durée de vie. Remarquez enfin que les crédits ne sont (cette fois) pas bugué, et nous présentent quelques sympathiques artworks, sur l'excellent morceau de Misha Mansoor. En plein milieu, comme dans le jeu principal, Eliza Cassan viendra conforter notre choix final. Bref, évitez de zapper les crédits.
Ainsi vous passerez au moins 4 heures sur ce DLC, dont la difficulté m'a paru très équilibrée (malgré des passages un peu tendus, mais avec la bonne méthode, ça passe crème), peut-être même plus tant le Blade est un bâtiment vaste, proposant divers chemins et possibilités. Un DLC vraiment sympa, que j'ai particulièrement apprécié pour sa variété et son équilibre. Ainsi j'estime que son prix est justifié, même si au fond le scénario n'apporte rien au Lore. Seul bémol, une fois encore, vous ne garderez rien de ce que vous obtiendrez : l'expérience, le matos, l'argent... rien ne sera répercuté sur le jeu de base, comme dans la plupart des DLCs venant des autres studios. C'est aussi ça le revers de médaille quand on créé un contenu qui est déconnecté du reste du jeu. Ceci dit, il reste un bon DLC que je vous recommande chaudement car personnellement, il m'a bien amusé.

 

 

 

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Passé Criminel

Note :

Date de sortie : février 2017
Prix : 12€ ou inclus au Season Pass
Titre original : Criminal Past
Temps de jeu : 5 à 7 heures environ
Installation : 8 Go environ

3e
Passé Criminel est le 3e et dernier DLC de Mankind Divided, et il est sorti avec un peu de retard et dernier DLC de Mankind Divided, "Passé Criminel" est arrivé un peu plus tard dans la vie du titre : en février 2017, soit pas moins de 6 mois après la sortie du jeu de base. Entre temps Mankind Divided a été lourdement patché afin d'en corriger les nombreux problèmes, et le DLC "Mesures Désespérées" fut offert à tout le monde. Voyons à présent si cet ultime contenu valait les 12€ qu'il fallait à nouveau débourser pour l'obtenir (à moins que vous ayez opté le Season Pass). Tout d'abord, sachez que ce DLC est assez volumineux, avec pas moins de 8 Go sur la balance. Dès son lancement, nous avons droit à une superbe vidéo, longue et détaillée où Adam Jensen est interrogé par Delara "Mata Hari" Auzenne, la psy de la Task Force 29. Elle interroge notre héros sur une certaine mission où il a infiltré une prison de haute sécurité, réservée aux criminels augmentés. Sa mission : récupérer des informations vitales auprès d'un autre agent infiltré qui ne donne plus signe de vie.
Le problème, c'est qu'en arrivant sur place, il sera dépossédé de ses augmentations (exactement comme dans le DLC "Le Chaînon Manquant" d'Human Revolution) et sera même soumis à un étrange virus qu'on appelle le Garrot, et qui sert à castrer les capacités des augmentés. Croyez-moi, après avoir fini l'aventure principale, où on était super équipé et surpuissant, se retrouver "à poil" ça fait vraiment bizarre. Ainsi donc, les premières missions seront à réaliser en mode fantôme, infiltration obligatoire mais contrairement à ce qu'on pourrait penser, c'est loin d'être désagréable. En fait le level design a été pensé pour qu'on avance sans trop de problème, multipliant les chemins possibles selon les augmentations qu'on va réussir à activer. Car oui, on fera sauter le Garrot assez vite, cependant on ne retrouvera pas nos pleines capacités, il faudra (comme d'habitude) trouver des Kits Praxis afin de déverrouiller les différentes options de l'arbre de compétences (et comme toujours, je vous conseille de commencer par le piratage).

Tout
Dans ce DLC la difficulté n'est pas du tout équilibrée ! Résultat, vous sauvegarderez très très souvent... allait pour le mieux (ou presque car le milieu carcéral est loin d'être un Club de vacances et les matons sont aussi nombreux qu'hargneux), jusqu'à ce qu'éclate une mutinerie ! A ce moment-là tout part en vrille, les détenus se révoltent, les surveillants pénitenciers sortent les armes, sans parler des tourelles et des drones qui sont partout. Tout ça finit dans une boucherie prévisible et nous, au milieu de ce marasme qui ne nous concerne pas vraiment, on doit continuer à trouver des réponses. Fort heureusement, à ce moment du jeu on commence à avoir quelques facultés débloquées et surtout on commence à mettre la main sur des armes. Tout ça c'est bien beau, mais à présent le ton de ma rédaction va radicalement changé. Pour être honnête, j'appréhendais un peu ce contenu car connaissant bien Mankind Divided, je me faisais une image assez nette de ce que donnerait ce DLC. En réalité, j'étais loin du compte car c'était bien pire !
Dites vous que dans ce contenu, vous allez sauvegarder souvent, très très très souvent car la moindre erreur se paye extrêmement cher ! C'est pas compliqué, si vous êtes découvert (par une caméra, un drone ou un surveillant) c'est l'alerte générale, et tout le monde va vous tomber dessus ! Ils n'arrêteront que si vraiment vous partez très loin sans être vu (ce qui est presque impossible si on n'a pas de conduit de ventilation à proximité) ou bien sûr que vous mourrez ! Et les mecs ne lâchent pas l'affaire ! Il ne sert à rien de sortir les armes, leur agressivité et leur surnombre vous submergera quasi systématiquement. Ainsi donc les choses se compliquent drastiquement, et l'infiltration pure et dure reste encore la meilleure solution. Vous voulez jouer du fusil à pompe ? Jouez à un vrai FPS car si auparavant Deus Ex se voulait assez ouvert à plusieurs types d'approche, désormais si vous sortez les flingues, vous allez à coup sûr recharger votre sauvegarde. Et vous le savez, les temps de chargement sont longs sur ce jeu (même lorsqu'on l'installe sur le SSD de sa Xbox Series X ou de sa PS5), ce qui est assez pénible et à la longue vite gonflant. D'ailleurs vous noterez que la reprise de votre partie, vous imposera un chargement extrêmement long, dépassant largement les 30 secondes.

Quoi
Durant la majeure partie du contenu, une alarme va retentir et vous casser les oreilles ! C'est si pénible que vous finirez sûrement par couper le son :( qu'il en soit c'est un fait : sans la sauvegarde manuelle, si on devait se contenter de la sauvegarde automatique, ce serait un véritable enfer ! Car oui, la difficulté est montée en flèche et vous allez la subir, elle va vous faire souffrir, au point que vous poufferez d'ennui et d'agacement. Pour couronner le tout, sachez que l'alarme va vous gueuler dans les oreilles durant des heures... oui des heures ! Comme évoqué, on passe son temps à sauvegarder, à tâtonner, échouer puis recommencer et lorsqu'on a réussi à avancer de 3 mètres sans se faire plomber, on va re-sauvegarder. Un processus fastidieux qui va péniblement rallonger la durée de vie. Un temps de jeu estimé entre 5 à 7 heures environ, mais qui n'est imposé que par cette difficulté infecte. Et durant une large partie de ce laps de temps, les sirènes vont beugler non stop ! Franchement, les développeurs testent-ils vraiment leur jeu ? Le saviez vous, la partie sonore est la dernière à être intégrée à un jeu, c'est pour ça qu'elle est souvent bâclée car les développeurs en ont marre (normal quand vous passez plusieurs années sur le même titre). Du coup, les graphismes, le level design, les mécaniques de jeu... sont testés, mais sans aucun son. Car soyons honnêtes, si les développeurs avaient expérimenté leur jeu dans des conditions réelles, ils auraient vite senti que cette alarme de merde cassait les c**illes à tout le monde ! Jouant le plus souvent au casque, je peux vous dire que ça devient vite infernal !
Et si vous vous posez la question : bien évidemment que "oui", j'ai essayé de la désactiver en piratant un maximum d'ordinateurs et de panneaux de commande, mais rien n'y fait. Bref, au bout d'un moment, c'est tellement insupportable qu'on coupe le son, et qu'on se prive au passage des superbes musiques du jeu, ainsi que des bruitages. De toute façon, je n'aime pas "souffrir", pour moi le jeu vidéo doit être un plaisir, or ici j'ai vécu une torture. J'ai vraiment pris sur moi pour finir ce DLC, car je voulais connaitre la fin. Mais il me tardait d'en finir car j'ai détesté l'expérience ! De façon objective, le contenu est pas trop mal, la réalisation est très correcte (bien que de nouveaux bugs semblent avoir fait leur apparition) avec notamment de tout nouveaux décors.

Cependant
Ce DLC coûte 12€ mais pas sûr que l'investissement en vaille la peine cette fois à la façon de ces horribles jeux à la difficulté bien trop élevée (Elden Ring ? Dark Souls ? Sekiro ? Nioh ? Returnal ? désolé mais je ne suis pas venu là pour m'écraser les roubignoles dans un étau, je laisse ça à ceux qui apprécient la flagellation) je dois avouer que réussir à déjouer tous les pièges, sans se faire voir, débloque une certaine satisfaction. Cependant ce plaisir momentané, ne compense pas la souffrance qu'on a enduré pour en arriver là. En conclusion, "Passé Criminel" aurait pu être un bon DLC mais c'est clairement loupé. Sa difficulté dégueulasse et déséquilibrée plombe l'ambiance, cette alarme de malheur va vous faire péter un plomb, et vous serez tour à tour stressé(e) puis énervé(e) de sans cesse recommencer. Quant à toi qui te dis dans ton "for intérieur" que j'exagère, que c'est pas si dur, toi qui a fini Elden Ring avec une main dans le dos... toutes mes félicitations !
Cependant les gros cracks en jeu vidéo ne courent pas les rues. La plupart des gens sont nuls ou n'ont pas (plus) le temps de s'investir à 100% dans un jeu, pour eux comme pour moi, cette passion est là pour détendre, pour évader, pour faire voyager... pas pour te maltraiter et te prendre la tête. Je ne vois vraiment pas où est le plaisir de se torturer avec un jeu, même si ce n'est pas forcément le cas ici : après tout je l'ai fini, j'en ai chié mais je l'ai fait ! Donc ça reste encore à peu près abordable, non ? Et puis on ne va pas se mentir, le scénario est vraiment sans intérêt ! Si vous pensiez qu'ici vous alliez découvrir des infos intéressantes, vous vous mettez l'augmentation dans l'œil ! L'histoire est franchement banale, pas spécialement intéressante et certes il y a bien quelques choix à faire (allez vous donner la biocellule ou la garder pour vous ? allez-vous tuer Flossy ? ferez-vous en sorte de sauver tout le monde ou au contraire, de rentrer seul à la base ?) mais au fond, ça ne change pas grand-chose, pas même la séquence de fin (qu'elle déception car il y avait clairement un coup à jouer).
Sans être nulle, l'histoire est loin d'être passionnante. Je pensais sincèrement que ça allait décoller à un moment donné mais j'attends toujours. Bref, même si au fond la durée de vie est très correcte, je ne suis pas sûr que les 12€ investis dans ce contenu valent le coup (dans le cas de mon Season Pass à 2,24€ c'est sûr, ça reste ultra rentable). Le pire, c'est de se dire que c'est ça le contenu final, que c'est ça la dernière aventure d'Adam Jensen, le dernier contenu qu'offre un Deus Ex avant un bon moment... si tant est que la licence revienne un jour. Et en toute franchise, terminer sur ça, ça fout les boules...

 

 

 

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Post-scriptum

Voici mon quart-d'heure mauvaise foi et grosse gueulante. Vous vous en souvenez sûrement, mais dans Mankind Divided nous sommes en 2029, 2 ans après les évènements survenus à Panchaïa que les médias appelleront "l'incident". Durant ce laps ce temps, on apprend que Jensen a vécu en Alaska, qu'il a perdu la mémoire et que visiblement Pritchard a fait en sorte que personne ne le retrouve, en effaçant ses traces (d'où cette dette qu'il lui doit et qu'il lui somme de payer dans le DLC "Piratage"). Sincèrement, après avoir bouclé les 3 DLCs proposé pour Mankind Divided, dont aucun ne sort vraiment du lot, on peut légitimement se demander se qui se passe dans la tête des développeurs. En effet, plutôt que nous proposer des contenus aux scénarios totalement inintéressants et qui au final, n'apportent strictement au Lore, pourquoi ne pas avoir optimisé tout ce temps et tout cet argent, pour nous proposer un DLC digne de ce nom ?
En effet, j'aurai adoré savoir ce qui est arrivé à Jensen durant ces 2 ans, comment il a fait pour retrouver la mémoire, comment il est en arrivé à bosser pour Interpol et la TF29... Sincèrement, c'est ça qu'on veut savoir ! Vous allez alors me dire que je n'ai qu'à lire le bouquin Deus Ex : Black Light, puisque tout est expliqué dedans. Mais ce que vous ne comprenez pas, c'est que je m'en contre-fous du livre, moi CE QUE JE VEUX C'EST UN JEU VIDEO, je m'en balance des produits annexes, et je trouve même ça hyper gonflant ! Oui gonflant car lorsqu'on apprécie une licence vidéoludique, on n'a pas forcément envi de s'investir dans un autre média...

Black Light est un roman écrit par James Swallow, qui suit Adam Jensen et Francis Pritchard après l'incident de Panchaïa. Sorti le 23 août 2016, en même temps que Deus Ex : Mankind Divided, il fait office de préquelle au jeu en décrivant comment Jensen est devenu un agent de la Task Force 29

Bref, c'est ça qu'il serait pertinent de développer, et de faire vivre à ses fans, plutôt que nous faire infiltrer des banques ou des bureaux, en vue de dérober des infos, alors que tout le monde s'en fout ! Ou encore nous faire aller dans une prison pour retrouver un gars, sérieusement, à quel moment un mec comme Jensen est censé faire ça ? Rappelons qu'il est le gars qui a sauvé le monde à Panchaïa ! Franchement, où est-ce qu'Eidos Montréal avait la tête lorsqu'il s'est dit qu'il allait nous vendre 12 balles pièce, des DLCs qui au fond, ne servent à rien d'autre que de proposer de nouveaux levels, faire perdurer la durée de vie, au détriment de la qualité d'écriture ? Le DLC "Chaînon Manquant" du précédent titre était dispensable, mais il restait intéressant à vivre et surtout, il apportait quelques éléments de réponses afin de mieux comprendre comment et pourquoi on retrouvait des femmes dans l'infernale machine qu'on affronte à la fin du jeu. Dans Mass Effect, les DLCs sont assez inégaux mais certains sortent clairement du lot comme Leviathan, qui apportent des réponses, ou le Courtier de l'Ombre qui, lui aussi, nous dévoile des infos vraiment pertinentes.
Idem, on pourrait citer "Tombeau Sous-Marin" de BioShock Infinite, qui lui aussi apporte du grain à moudre, ou encore Blood & Wine de The Witcher 3, qui signe une sorte d'happy end à ce héros qu'on affectionne. Je sais que la plupart des DLCs ne sont là que pour rentabiliser l'investissement initial. Après en avoir testé (et donc acheté) beaucoup d'entre eux, je peux vous dire que la plupart ne servent à rien, car ils n'apportent que trop peu aux jeux principaux. Cependant, comme je viens de le dire, certains sortent du lot, parce que justement, ils sont de véritables extensions de l'aventure principale, ils s'efforcent d'apporter des réponses, de nous dévoiler ce qu'autrefois, on ne connaissait que de nom.

Et c'est là où je me dis qu'Eidos Montréal a merdé car même si j'ai apprécié les 2 premiers d'entre eux, il est clair que scénaristiquement parlant, mes DLCs de Mankind Divided n'apportent rien. Et moi j'aurai largement préféré que le studio ne sorte qu'un seul DLC, quitte à ce qu'il soit vendu 20€ (comme Blood & Wine justement, ou encore l'excellent "Sort de l'Atlantide" du non-moins excellent Assassin's Creed Odyssey) mais qu'il propose à la fois une bonne durée de vie et surtout qu'il prolonge l'aventure de façon pertinente et pragmatique. Au final, qu'elle déception pas vrai ? Ou alors, peut-être que les plans ont changé en cours de route, peut-être que c'est Square Enix qui a stoppé les frais. Il n'est pas impossible qu'Eidos Montréal avait des plans à long terme, et qu'il voulait proposer plus de contenus, que tous les 3 mois, une nouvelle histoire aurait été mise en ligne. Qui sait, il est possible que ces 3 DLCs fassent parti du plan initial, et que d'autres étaient prévus, avec justement un DLC parlant précisément de cette période que j'évoque et qui aurait été tellement passionnante à connaitre.
Mais on sait que pour l'éditeur, le jeu est considéré comme un échec. Alors que 12 Millions de copies d'Human Revolution et Mankind Divided se sont vendues, au final il fallait quoi à ces cons-là ? Si on table sur 6 Millions de ventes rien que pour cet épisode-là, c'est déjà un très beau score ! Ils voulaient quoi de plus ces radinasses ? 20 Millions d'exemplaires vendus, comme God of War (2018) ? Mais n'oublions pas que Deus Ex reste une licence assez méconnue et que les jeux qui en découlent ne sont que rarement de gros best-sellers. Quoi qu'il en soit, on pourra tourner autant qu'on veut autour du pot, les jeux sont de toute façon faits, on n'y changera plus rien désormais. Cette saleté de politique du secret, fait qu'on ne sera sans doute jamais ce qui passait par la tête des concepteurs, et quels plans ils avaient pour la série. Il est même probable que cette partie de l'histoire de Jensen était prévue pour le 3e épisode, mais l'espoir que ce jeu voit le jour a été définitivement enterré par Embracer, qui a annulé le développement alors qu'Eidos Montréal travaillait dessus depuis 2 ans. Stupidité quand tu nous tiens, ou quand l'argent muselle la passion...

Test réalisé par iiYama


article initial : janvier 2025
mise à jour : décembre 2025