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Si autrefois les add-ons étaient réservés au PC, c'est tout simplement parce qu'ils possédaient des disques durs. Aujourd'hui que nos consoles en possèdent aussi, elles en ont récupéré ses bénéfices, ainsi que ses travers. En effet, sans disque dur ni connexion à Internet, pas de téléchargement de mises à jour et donc des jeux qui se doivent d'être testés et fignolés avant d'être mis en vente. Pour ce qui est du contenu additionnel, on a fini par zapper les disques supplémentaires pour les remplacer par des téléchargements, voilà pourquoi on parle de DLC, de DownLoadable Content. Faisant suite à un Resident Evil 4 au succès phénoménal, Resident Evil 5 est sorti en mars 2009. Malgré un grand nombre de défauts, cet épisode aura eu pas mal de succès. A la différence de son prédécesseur, le contenu "post end game" est très léger, en ne proposant qu'un maigre mode Mercenaries. Bien sûr il y avait déjà quelques cosmétiques assez ridicules et dispensables, ou encore ces figurines qui, soyons honnêtes, ne servent strictement à rien.
On aurait préféré un petit mode bonus façon Assignment Ada, mais c'est ainsi. Dès avril 2009, Capcom a mis en ligne le mode Affrontement, une sorte de versus en solo ou en équipe, où on doit affronter les autres joueurs ou des hordes de majinis. Ce DLC était vendu 5€ mais on ne téléchargeait qu'une clé d'activation puisque les données étaient incluses à l'installation de base. Une belle arnaque qui de toute façon, aurait dû être gratuite. Ensuite Capcom a livré "La Réunion des Mercenaires", qui n'est qu'une mise à jour du mode "Mercenaires" de base. Cette version permet de jouer avec de nouvelles armes, de nouveaux costumes et d'incarner de nouveaux personnages tels qu'Excella, Josh, Rebecca Chambers ou encore le très apprécié Barry Burton. Vous obtiendrez également de nouvelles figurines et 4 nouveaux costumes, parfaitement "useless", comme à leur habitude.
Devant la déception des joueurs, Capcom a donc laissé refroidir cette vague de DLCs décevants et non scénarisés, afin de peaufiner ce qui allait être le (soi-disant) clou du spectacle. Février 2010, Capcom sort enfin le DLC "Perdu dans les Cauchemars" qui nous promettait un intéressant retour aux sources. Enfin en mars 2010 débarque "Une fuite désespérée", qui sera le dernier contenu de Resident Evil 5. L'intérêt d'une sortie aussi tardive est de relancer la hype autour du jeu, mais aussi de proposer cette fameuse Gold Edition, une sorte de version GOTY, vendue moins chère tout en étant complète. Maintenant qu'on a fait le tour de la question, voyons ensemble ce que valent les 2 seuls DLCs narratifs que Capcom nous propose...
On 
Retrouver le manoir et son ambiance particulière, voilà qui est génial pour l'ambiance mais... le savait, si Resident Evil 5 était si radin en terme de bonus/contenu déblocable, c'est parce que Capcom est devenu comme les autres éditeurs. Et avoir les dents longues, c'est se sentir obligé de sortir des DLCs (des contenus téléchargeables et payants), souvent en titillant la fibre nostalgique du pauvre lascar qui va se faire délester de ses €uros. 11 mois après la sortie de l'aventure principale, voilà que Capcom se décide enfin à proposer le premier d'entre eux. Première question : pourquoi si tard ? Avec Aquel on a un élément de réponse : en fait Capcom a développé les 2 DLCs en même temps, le second (Une Fuite Désespérée) ayant été mis en ligne à peine 2 semaines plus tard. On ne revient pas sur la partie technique, semblable à RE5 (traduisez par super beau mais à la jouabilité trop rigide).
Souvenez-vous, Resident Evil 5 est resté un peu flou sur l'aventure qu'ont vécus Chris et Jill dans le Manoir Spencer. Celui-là même où Wesker tue Ozwell Spencer et où Jill disparait. Vivre ce chapitre "pad en mains" s'annonçait donc passionnant et c'est justement ce que nous propose Capcom. Bon, l'intro est bâclée puisqu'elle est identique à la scène qu'on a déjà vu (il y a juste quelques secondes de plus). Perso j'aurais aimé en savoir plus sur le manoir et savoir comment Jill et Chris en sont arrivés là. L'aventure commence, on y découvre un manoir assez semblable à celui qu'on a parcouru en 1996. Mais rappelez-vous, le manoir a explosé donc ce n'est donc pas le même, c'est une réplique. Et hormis le hall d'entrée, on s'aperçoit très vite qu'en fait ça n'a rien à voir avec celui de l'époque. Par contre, niveau ambiance c'est tout bon. Il n'y a que 3 zombies et 4 pseudo-boss à tuer. L'atmosphère est donc tendue et on s'est même surpris à sursauter. Voilà qui fait plaisir et qui rappelle de vieux souvenirs.
Mais 
... l'experience tourne vite court : moins d'1h ! Même à 5€, on a l'impression de se faire voler :/ cette petite aventure, qu'on peut vivre en solo comme co-op' à l'image du Resident Evil 5 normal, comporte déjà son lot de bévues. Par exemple, lorsqu'on ouvre une porte, s'enclenche une séquence proche de celles d'antan, sauf que le partenaire ne peut pas passer. C'est idiot d'avoir changer ça même si encore une fois, la réminiscence prête à sourire. Mais c'est surtout qu'à la moitié de l'aventure, Jill et Chris sont séparés et perdent tout leur équipement. On repart donc avec la "bite et le couteau", ce qui va nous obliger à déjouer une énigme en co-op' mais avouons-le, c'est complètement débile !! Lorsqu'on sort de ce guet-apens, c'est directement l'affrontement contre Wesker (et donc la fin du chapitre) et en tout et pour tout, il s'est écoulé 40 minutes (comptez 20 minutes une fois que vous connaitrez la façon de déjouer les 2 pièges).
Donc même si on retrouve une Jill brune (avant quelle ne joue les pétasses décolorées), une ambiance un peu flippante, du fan service (le plafond à pics qui tente de nous écrabouiller, la Sonate au Clair de Lune sur le piano) et le plaisir de se laisser croire que les développeurs ont assurés (on déchante vite, rassurez-vous), c'est beaucoup trop court. Même à 5€ ça ne vaut pas son prix, d'autant qu'on n'apprend rien de plus que lors des vidéos de RE5, ce qui est très frustrant et qui rend ce premier DLC totalement inutile en soi ! En clair, si Capcom n'était pas un radin, ils auraient dû nous offrir cette petite aventure gratuitement. Oui gratuitement, car oser faire payer un DLC aussi court, pas vraiment fun (en fait c'est très mou) et si avare en contenu, fallait oser. Voilà donc pourquoi la note est si sévère, elle montre du doigt un système économique vénal dont les fans sont aujourd'hui victimes. Car même si je suis l'un des plus grands aficionados de la saga Resident Evil, là on est quand même en droit de se demander si Capcom ne se foutrait pas un peu de nos gueules...


Après 
Orienté vers du 100% action, au moins cette fois on s'amuse... la déception du premier DLC, Capcom récidive avec Une Fuite Désespérée, sorti à peine 2 semaines plus tard. Il est donc clair que les 2 contenus ont été développés simultanément, puisqu'il est impossible de concevoir un jeu, si court soit-il, en si peu de temps. Cette fois, exit Chris qui est remplacé par Josh, Jill étant restée en arrière pendant que son ancien partenaire part à la chasse de Wesker. Jill tombe dans les pommes et c'est Josh (qui joue les joli-cœurs) qui viendra lui porter secours.
D'ailleurs les petites notes d'humour (de drague devrai-je dire), même si elles sont clichées (un black qui fantasme sur une fausse-blonde) sont les bienvenues. L'histoire nous conte donc l'aventure que Jill et Josh, dans cet espace-temps entre le moment où Chris laisse Jill, et où elle vient le chercher dans le cratère du volcan. Evidemment le scénario est mince comme une feuille de PQ coupée en 8, mais il y a plus de développement narratif que lors du premier DLC (comme par exemple la vidéo où Jill explique à Chris que Wesker est sensible au surdosage) et on a une superbe séquence de fin. Ça nous change un peu. Entre temps, il se sera écoulé un peu moins d'une heure, mais quelle heure ! Pas de sauvegardes, pas de pseudo-marchand, si on s'ennuyait lors de Perdu dans les Cauchemars, ici c'est du 100% action ! On n'a guère plus de 10 secondes de répit et comme les armes sont bien boostées, c'est un vrai plaisir de replonger en enfer. Les ennemis sont très nombreux et débarquent en nombre illimité (il ne sert à rien de vouloir tous les éliminer), ce qui va vous donner quelques pics de stress.
On trouvera bizarre, une fois de plus, de pouvoir collectionner des points sans qu'ils se répercutent sur le pécule qui sert à débloquer les bonus, ou même qu'on nous donne des munitions pour des armes qu'on n'a pas (genre Magnum et ou fusil à pompe). Enfin la réalisation reste d'un excellent niveau. Pas besoin de revenir sur les graphismes, qui restent encore aujourd'hui superbes. Les décors sont bien entendus originaux mais peu variés. Encore une fois trop court et trop cher pour son contenu, Une Fuite Désespérée est quand même bien plus fun que son prédécesseur. Pendant ce court laps de temps, on aura plaisir à défourailler comme des bêtes, sans même que ce soit difficile et du coup, on trouve ça divertissant. Pas encore l'affaire du siècle, mais un DLC un peu plus honnête même si encore une fois, Capcom a raté l'occasion de nous offrir une véritable aventure parallèle, comme ce fut le cas pour le mode Separate Ways de Resident Evil 4.


