RoboCop Rogue City -- Review sur SoloGamerTest

 





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Narration
Jouabilité & Gameplay
L'image
Le son
Note générale


Testé sur :

 




Aussi disponible sur :

 


Sortie mondiale : novembre 2023
Développeur : TEYON
Editeur : Nacon
Genre : FPS

Version testée : française
Doublage : anglais
Textes à l'écran : français

Version logicielle testée : v.1.6
Moteur graphique : Unreal Engine 5
Difficulté :

Temps de jeu : 12 heures en ligne droite - environ 25 heures en réalisant toutes les missions
Multi-joueurs : non
Titre alternatif : Robocop RC
Prix au lancement : 60€ sur consoles / 50€ sur PC



Installation PlayStation 5

Support : 1 Blu-Ray ou en téléchargement sur PlayStation Store
Installation : 40 Go environ
Performances : 1440p en 30 fps (Qualité) ou 60 fps (Performances)
Optimisation PS5 Pro : non
Compatible VR : non
Compatible Remote Play : oui - non


Installation Xbox Series X/S

Support : 1 Blu-Ray (Series X uniquement) ou en téléchargement sur Xbox Games Store
Installation : 40 Go environ
Performances Series X : 1440p en 30 fps (Qualité) ou 60 fps (Performances)
Performances Series S : 1440p en 30 fps


Installation PC

Support : en téléchargement sur Steam, Epic Games Store et GOG
Installation : 50 Go environ
Compatible VR : non

Configuration minimale :
CPU : Intel Core i7-4790 ou Ryzen 5 2600
RAM : 16 Go
VIDEO : avec 4 Go de VRAM (type GeForce GTX 1650 / Radeon RX 480)




     


     




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RoboCop

Rogue City




Mettons tout
La licence Robocop existe depuis près de 40 ans mais elle n'a pas été aussi exploitée qu'on le pense. Et côté jeux, c'était même la disette...
de suite une chose au point : je sais pertinemment que RoboCop s'écrit avec "C" majuscule mais à partir de maintenant je l'écrirai "Robocop", à la fois pour faciliter la rédaction mais aussi pour fluidifier la lecture. Dans les années '80, il y avait des Bruce Willis qui faisait tout péter dans le Nakatomi Plaza, Schwarzy qui combattait un alien belliqueux qui aimait les ambiances tropicales, Stallone qui alternait entre Rocky et Rambo, sans oublier tous les films SF qui sont sortis entre temps (Retour vers le Futur, Star Wars VI, Mad Max, Aliens, Blade Runner, TRON, sans oublier le magnifique Terminator) il est donc clair que le cinéma a toujours aimé les grosses productions, les univers sombres, les gros muscles saillants et l'action. Au milieu de tout ça, un nouvel héros de métal va faire une entrée fracassante : Robocop ! Sorti en 1987, le film de Paul Verhoeven va marquer à jamais le film d'action robotisé. Tout aussi bon (c'est du moins ce que j'en pense), Robocop 2 sort en 1990 (dirigé cette fois par Irvin Kershner).
Après... et bien après on peut le dire, il y aura eu de tout et n'importe quoi. On passe par un comics Robocop vs Terminator assez intéressant (dommage qu'il n'y ait jamais eu de film façon AvP, ça aurait pu donner un bon cross-over), des jeux vidéos (mais jamais aucun blockbuster, tout juste des jeux sympas) mais aussi et surtout un Robocop 3 lamentable, un film (sorti en 1993) tellement mauvais que Lewis meurt au début et que Peter Weller n'a même pas voulu reprendre son rôle (ceci dit, j'avoue que Robert John Burke lui ressemble pas mal, mais c'est surtout la réalisation et le scénario qui ne vont vraiment pas dans ce long-métrage).
N'oublions Robocop : The Future of Law Enforcement (aussi connu sous le nom de Robocop 4 : Law & Order ou encore Robocop : L'Ultime Vengeance), qui est une série TV sortie en 1994, un nanar grotesque dont le rôle principal est assuré par Richard Eden. Il y a tout de même eu 22 épisodes, mais dès lors la licence va plonger dans les abysses, jusqu'en 2014 où on a eu un chouette reboot (20 ans plus tard tout de même), mais le film a fait un bide (et c'est bien dommage car perso, je l'aime bien cette version, faut arrêter de cracher sur tout et n'importe quoi). Bref, comme vous le voyez, Robocop est devenue une licence culte en seulement 2 films mais tous ce qui a suivi n'a jamais crevé le plafond. Suites cinématographiques, série, jeux vidéos, bouquins... le nom "Robocop" attire les fans mais la qualité est rarement là.



TEYON Greyjoy ?


Si jamais
C'est Perter Weller qui a à nouveau prêté ses traits à Robocop. Il a également assuré le doublage de ce personnage emblématique, qui restera à jamais son plus grand rôle
vous vous dites que les jeux issus de l'univers de Terminator sont finalement assez rares avec seulement 16 jeux en 40 ans (alors qu'on est bien d'accords, le potentiel est clairement là) et bien dites-vous qu'avec Robocop c'est bien pire, puisque dans le même laps de temps, il n'est sorti que 6 jeux, et encore je compte le Robocop vs Terminator ainsi que le présent titre. En parlant de Terminator, si ses 2 avant-derniers jeux étaient assez lamentables (je parle bien sûr de Terminator 3 : Rise of the Machines et de Terminator Renaissance sur consoles et PC - sur ce dernier la version Arcade était pas mal et je mets de côté les nombreux jeux sortis sur Smartphones), avec Terminator Resistance (sorti en 2019) nous avons reçu un titre très sympathique. On le doit au studio de TEYON, un modeste développeur polonais dont c'est le premier grand succès (faut dire que depuis 2006 ils ont sortis beaucoup de jeux mais dans l'ensemble, aucun n'a sorti la tête de l'eau). Et justement, après ce succès autant critique que commercial, TEYON a décidé de développer l'autre héros fait de titane, j'ai nommé Robocop.
Le dernier jeu Robocop datait de 2003 (développé et édité par Titus sur PC, GameCube, PS2 et Xbox, ce sera d'ailleurs leur dernier développement avant leur liquidation judiciaire) donc ça faisait exactement 20 ans qu'on n'avait pas eu "l'homme de fer blanc" (un quolibet qui renvoie au personnage du Magicien d'Oz) au bout de la manette. Le développement de Robocop : Rogue City (Rogue City qu'on traduit par "ville de voyous") a duré environ 3 ans, il fut annoncé en juillet 2021 pour une sortie en novembre 2023, tout en mettant bien en avant le fait qu'il était développé sous Unreal Engine 5. Un moteur graphique assez impressionnant, dévoilé en 2021 avec la fameuse démo technique "Matrix Awakens". Depuis, c'est à croire que c'est un argument de vente, comme si un jeu développé sous Unreal Engine 5 allait forcément être beau et intéressant. N'importe quoi...



Super Cop (air)


Dans tous les cas,
L'histoire de Rogue City se situe entre les films Robocop 2 et 3, et le jeu respecte à la lettre le Lore et l'univers créé par les scénaristes Edward Neumeier et Michael Miner, ainsi que le réalisateur Paul Verhoeven
le jeu s'installe à hauteur de 40 Go (ce qui reste assez contenu à notre époque où les compteurs explosent) avec des mises à jour pas si volumineuses (2,5 Go pour la v.1.5.5, autant dire pas grand-chose face aux MàJ de Call of Duty ou Diablo IV). Il n'empêche que sur PS5 l'installation a pris 20 minutes et que le jeu était jouable dès les 50% atteint. Pas mal. Maintenant que Terminator Resistance fut un succès, voyons ensemble si c'était un coup de chance ou si TEYON est réellement devenu un studio AA qu'il faudra désormais surveiller de près.
L'histoire nous raconte que lors d'une prise d'otages au studio Channel 9 (celui présenté par Casey Wong, qu'on connait bien), pris d'assaut par le gang des Têtes Brûlées, Robocop est victime d'un dysfonctionnement se traduisant par des visions de sa vie passée en tant qu'Alex Murphy : il confond une otage avec son épouse, entraînant une hésitation qui pousse sa coéquipière Anne Lewis à intervenir et à abattre elle-même le ravisseur. L'incident est filmé, et il n'arrange pas la réputation de l'OCP, qui nomme Max Becker comme superviseur, qui va dès lors surveiller et évaluer les performances de Robocop. Alors que le sergent Reed informe son unité de l'arrivée à Detroit d’un puissant criminel surnommé le "Nouveau Gars", Robocop est envoyé pour retrouver et interroger Soot, le chef des Têtes Brûlées. Avec Lewis, il remonte sa trace jusqu'à un concert underground dans un abattoir abandonné.
Robocop appréhende Soot, mais Lewis est prise en otage par le "Nouveau Gars", qui exécute le chef de gang pour avoir attiré l'attention. Robocop subit alors un nouveau dysfonctionnement inexpliqué. Le "Nouveau Gars" se révèle être Wendell Antonowsky, frère d'Emil Antonowsky, un ancien membre du gang de Clarence Boddicker, celui là même qui a tué Alex Murphy. Critiquant l'attachement de Robocop à son humanité, il tire sur Lewis et s'en va. Murphy est alors déterminé à venger son équipière, désormais dans le coma
...




Si vous vous demandez qui est Emil Antonowsky (parce que vous ne connaissez pas le film -honte à vous- ou parce que vous ne l'avez pas vu depuis longtemps - notez au passage qu'il a été joliment remasterisé en 4K) et bien c'est l'un des méchants à la solde de Boddiker et qui finit en chewing-gum mâché à la fin du premier film. ^_^ Impossible d'oublier cette scène...



Soot à bagages ?


Je le dis souvent,
La mise en scène est vraiment vieillotte, les modélisations accuse 15 ans de retard et pour couronner le tout, le doublage n'est qu'en anglais. Mouais mouais... :(
si dans un RPG des années '90 l'écriture était primordiale, puisque la mise en scène était minimaliste, aujourd'hui la tendance est différente. Avec notre Robocop nous avons un scénario sympatoche mais soyons sérieux, il ne casse pas 3 pattes à un ED-209 déjà vascillant. Cependant, une écriture un peu légère peut largement être compensée par une mise en scène de qualité et malheureusement, c'est ici que le bas-blesse. Je vais dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas sans jamais oser l'évoquer haut et fort : Robocop réutilise l'exact savoir-faire du studio en matière de narration et de level design. Ainsi donc, dans son ossature en titane bleuté, Robocop est très proche de Terminator Resistance. Et comme dans Robocop les antagonistes sont (pour la plupart) humains, on se retrouve donc avec les mêmes défauts, mais légèrement amplifiés (car dans Terminator Resistance, la grande classe c'était d'affronter des T-800 et avec eux, pas besoin d'animations réalistes, ni d'expressions faciales).
Là où je veux en venir et pour résumer un bon coup, c'est qu'une fois encore TEYON nous propose un univers intelligemment exploité, un Lore très respectueux de la licence, des décors vraiment jolis et travaillés... mais aussi des personnages humains indignes d'un jeu de 2023 ! Sérieusement, tous les personnages humains semblent sortir d'un jeu PS3 ! A ça s'ajoute des animations assez robotisées (certes pas pire que notre héros qui est raide que la justice comme on dit ^.^) et surtout, un jeu qui est (encore une fois) intégralement en anglais sous-titré.
Comme je viens de l'écrire, le Lore est somptueusement respecté et d'ailleurs, le jeu s'inscrit admirablement entre les films Robocop 2 et Robocop 3 (et oui puisque dans le 3e opus, Lewis meurt... et ne me parlez pas de spoil, ce film a 30 ans et c'est une purge que je vous déconseille de voir). Le jeu commence comme dans les films, avec les infos de Casey Wong (ceci dit, où est passée Jess Perkins, sa co-présentatrice ?), sauf qu'au moment où on s'attendait à voir des pubs ultra décalées (comme l'antivol Magna Volt ou la protection solaire ultra cancérigène Sun Block 5000) nous avons l'intervention de Soot et des Têtes Brulées.



       

       

       

       

Les références aux films sont très nombreuses et parfois même assez subtiles.
TEYON a un profond respect pour la licence et ça se voit



Psychocop


Ensuite ce sera
Les sous-titres sont écrits trop petits et surtout, les dialogues sont désormais nombreux. Du coup la VO a du mal à passer...
un plaisir de revoir Lewis bien entendu, ainsi que le Sergent Reed, la fameuse drogue "Nuke" qui est un peu partout (bien que Cain soit mort à ce moment-là), le dino de la pub pour la Sux 6000 (généralement sur un graffiti), le maire Kuzak, les voitures de police (modélisées à l'exact), le commissariat, le fauteuil de diagnostiques de notre héros de métal, le garage, le stand de tir, le connard encostardé venu de l'OCP pour faire son "petit chef" ainsi que les souvenirs de Murphy ou encore l'endroit où il s'est fait tué, dans cette usine désaffectée. Comme pour Terminator, le jeu a été réalisé avec passion et avec un profond respect pour l'univers des films...
Maintenant je le redis, TEYON est loin d'être un expert en modélisation humaine. Alors je sais, on parle d'un budget AA pour une production modeste, au sein d'un studio encore plus modeste (qui compte moins de 80 personnes), il n'est donc pas question de motion capture. Ceci dit, c'est grâce à l'Unreal Engine 5 qu'on a des modélisations à peine meilleure que dans Terminator Resistance, car sans ça, difficile d'y voir un jeu de fin 2023, qui plus est uniquement sorti sur les consoles de 9e Génération. Les expressions faciales sont généralement absentes, les cheveux sont des perruques peu naturelles, les barbes ressemblent à des postiches mal fait, si la synchro labiale semble parfois fonctionner (notamment avec Robocop lui-même) le reste du temps elle est à côté de la plaque. La mise en scène est donc très limitée, très mollasse aussi, mais preuve que le studio prend peu à peu du galon, il est aussi nettement plus verbeuse. Et ce qui ne gênait pas dans Terminator, devient désormais gonflant...
Déjà le doublage anglais est loin d'être bon (car n'est pas GTA ou Metal Gear Solid qui veut), ça sent le "récité" par des doubleurs dont ce n'est pas forcément le métier. Si lire des sous-titres m'a toujours saoulé, en plus ici ils sont écrits tout petit et aucune option ne permet de les grossir. J'ai une grande TV donc ça passe mais j'imagine ce que ça donne sur un écran modeste... on doit se casser les yeux à lire des centaines de dialogues dont la plupart sont affligeant de nullité. Et puis je n'aime absolument pas la voix originale de Robocop, même si c'est Peter Weller en personne (dont ce fut clairement le rôle de sa vie) qui a assuré le doublage (ceci dit bel effort pour ce retraité de 77 ans). Oui je sais, je suis un con, j'ai rien compris au sacro-saint doublage en VO, je suis un hérétique, bla bla bla... Il n'empêche que je n'aime pas sa prestation et encore moins ce filtre audio ultra cybernétique que nous n'avons pas dans les films en VF. C'est un point de vue, ne me découpez pas comme Murphy au début de Robocop 2, je vous en prie. ^_^




Je n'aime pas les VO, je n'aime pas lire des sous-titres et par dessus
tout, je n'aime pas le doublage de Robocop ! Mais par pitié,
ne me faites pas subir votre courroux ! ^___^



Cop Secret


Tout ça
Avec un éditeur français, on a bien du mal à comprendre pourquoi on n'a pas de VF et pourquoi les textes semblent avoir été traduit par un canadien
aurait pu être évité avec un doublage français, et je pense sincèrement que TEYON et Nacon aurait pu sauter le pas, d'autant plus que Nacon est un éditeur français et que ce sont généralement les éditeurs qui financent les localisations. Tout ceci est assez frustrant, bien que compréhensible, les jeux de TEYON n'ayant sans doute pas encore la notoriété minimale pour un tel investissement (encore que, Krafton a bien fait l'effort lui, alors que Callisto Protocol était le premier jeu de Striking Distance). Enfin bref...
Dernier détail de ce chapitre, j'ai comme l'impression que la traduction des textes a été assurée par une entreprise canadienne (alors que je le répète, Nacon est une société française basée à Lilles, c'est vraiment à se demander qu'elle était leur implication à ceux-là). Pourquoi j'en viens à penser ça ? Et bien nous avons des traductions un peu bizarres, des formulations qu'on n'utiliserait pas en France. Alors sachez-le, amis québécois, je n'ai absolument aucun grief contre vous, mais généralement j'évite les doublages canadiens car bien qu'on parle la même langue, la différence est très nette (exactement comme entre un américain et un anglais, ou un ch'ti et un marseillais). Des exemples ?
Et bien déjà les collègues de Murphy ont trop tendance à l'appeler "Robo" alors que ce n'est pas le cas dans les films (même si en VO, ça semble être le diminutif de Robocop, un peu comme Alex pour un Alexandre). Cependant nous avons aussi des mots non-usuels comme "scannage". Excusez du peu, mais en France le mot "scannage" n'est jamais utilisé. Au pire on parlera de "scan" ou de numérisation, mais moi le mot "scannage" m'a littéralement choqué la première fois que je l'ai lu à l'écran. De même, lorsqu'on voit un Uzi 9mm (qui est un pistolet mitrailleur) il est traduit par le jeu en "micro-mitraillette" on se dit : "sérieux quoi, qui a déjà utilisé ce mot-là ?". Personne... on est bien d'accord ! Toutes ces raisons me font penser que la traduction des textes a été réalisée par un canadien, à défaut d'être réalisé en France (Nacon, si tu m'entends, tu mérites un bon coup de pied au cul !).



   

En dématérialisé, il existe une "Alex Murphy Deluxe Edition" qui propose un Artbook numérique, un skin pour l'Auto-9, un skin "endommagé" pour RoboCop et le shotgun de l'OCP en arme secondaire. Le tout est vendu 10€ de plus. Si vous trouvez que ça pue l'escroquerie à plein nez, vous avez raison ! 10 balles pour 2 skins tout pourris (car j'ai vraiment pas envie de voir RoboCop dans l'état qu'il était à la fin du premier film), un Artbook qui est sans doute déjà sur le disque dur et une arme... Waow qu'elle affaire ! De toute façon, ces éditions soit disant "de Luxe" vendues en démat' sont toujours des "arnaques pour pigeons"...



Gladiator Cop


Robocop Rogue City
Les combats sont violents à souhait, limite jubilatoires ! C'est le gros point fort du jeu
prend la forme d'un FPS assez rudimentaire... exactement comme Terminator Resistance, 4 ans auparavant. Quoique, notre ami de titane est sans doute encore plus raide et plus lent que l'humain qu'on incarnait autrefois. Vous voyez DOOM Eternal, sa folie sous acide, sa rapidité, son rythme infernal ? Et bien ici c'est tout l'inverse ! Afin d'être le plus raccord possible avec "l'homme de fer blanc", nous avons un héros d'une lourdeur abominable, qui est incapable de sauter, de se baisser ou de se mettre à couvert. Impossible de passer entre les balles, Robocop est un tank qui encaisse mais qui ne se laisse pas faire pour autant. Par où commencer ? L'arsenal ? OK, notre Alex Murphy sera naturellement équipé de son Auto-9, cet espèce de Beretta 92 (ou M9 selon la désignation américaine) dont le look rappelle le Beretta 87 Target (à ceci près que ce dernier est un 22 LR).
Cette arme aux 3 tirs consécutifs est la dotation de base. Robocop l'a toujours sur lui (vous savez, bien planqué dans sa cuisse droite, tout en le rangeant comme TJ Lazer, le héros fictif qu'adore son fils). De plus, cette arme dispose de munitions infinies et si vous vous dites que c'est fumé, peu réaliste, très vite vous trouverez ça salvateur tant les munitions partent vite. Cet Auto-9 pourra également être upgradé grâce à l'ajout de nouvelles cartes-mère et d'implant d'upgrades. Faire joujou à ce petit puzzle-game en vue de doper ses performances, tout en esquivant les malus, est finalement assez marrant.
En parallèle Robocop pourra obtenir une seconde arme, en ramassant toutes celles qu'il trouvera (Uzi, Steir, AK-74, fusil à pompe...) dont les munitions sont cette fois limitée (ça va de soi). Il pourra même détacher les tourelles de leur pied, afin de faire un carton dans les rangs ennemis. Et amis de la poésie, sachez que le jeu est d'une violence inouïe ! La grosse mitrailleuse fait littéralement "du jus" de vos ennemis mais elle n'est pas la seule. L'hémoglobine coule à flot, les têtes éclatent, il y a de la barbaque collée au mur, les explosifs arrachent même les membres, en gros c'est un véritable festival de l'horreur lorsqu'on fait subir à l'adversité un déluge de plomb. On n'est clairement pas chez les Télétubbies... mais quel régal ! Les combats, bien que très classiques, sont clairement le point fort du jeu car c'est dynamique à souhait. En plus on aura tendance à briser pas mal d'objets du décor, ce qui est toujours bon pour l'immersion.




A gauche le Beretta 87 Target (une arme à feu "réelle"), à droite l'Auto-9 de Robocop



Future Cop


Et Murphy
Le New Game+ vous proposera de refaire un tour de piste en conservant tout votre acquis. Un bon moyen de s'éclater... encore plus !
ne s'arrête pas là puisqu'il pourra balancer pas mal d'objets à la tronche des mecs (si c'est une bonbonne de gaz, c'est encore mieux), on peut choper un ennemi pour violemment le projeter (si c'est à la tronche d'un autre ennemi, c'est encore mieux) et bien entendu il distribue des patates bien chaudes et cybernétiques, qui font valser les punks à travers la pièce (et s'ils tombent dans le vide ou dans les flammes, c'est encore mieux). Mon seul regret finalement, c'est que les méchants ont la sale manie de nous balancer des grenades comme si ça s'achetait au kilo au supermarché du coin. Les armes à feu je veux bien (après tout on est au pays de l'oncle Sam), mais les grenades c'est un peu abusé... du moins dans de telles quantités. De même, construit comme un FPS des années 2000, les ennemis semblent comme "pop" d'un peu partout, parfois même contre toute logique. Mais bon, notre "patator" local est né en 1987, sans doute qu'il fallait aussi s'inspirer des films d'action et des jeux d'une autre époque.
Pour se soigner, Robocop utilise également un système "à l'ancienne". Comprenez par là qu'on active un médikit qui remonte la santé d'un certain pourcentage et vous n'en avez sur vous qu'un nombre limité (3 au début). Dans les niveaux, il est possible de trouver des recharges ou encore de se connecter à des tableaux électriques pour se refaire un petit plein, on est donc très loin des FPS "callofdutisé" où la santé remonte toute seule. Un retour en arrière pour certains, une bouffé de nostalgie pour d'autres.
Au lieu de foncer tête baissée (bien que le gaillard se meuve d'un pas extrêmement lourd), il est bon de fouiller chaque zone. On y trouve des armes, des kits de réparation, mais aussi des bonus pour son Auto-9, ainsi que des collectibles qui rapportent de l'XP. Car oui, via un arbre de compétences, il sera possible d'upgrader notre cyborg et ainsi déverrouiller des facultés plus ou moins sympas. Plus de santé, amélioration du blindage, meilleur capacité de déduction et de scan, déverrouillage des coffres, sur-blindage temporaire ou mieux encore un bon petit "Slow-Mo" des familles, histoire de mieux viser les ennemis et les bonbonnes de gaz qui trainent. Cependant vous ne pourrez pas tout faire à votre premier run. Par exemple au tout début du jeu, on croise déjà des coffres qui demandent une expertise de niveau max, ce qui est impossible à avoir à ce moment-là. C'est là que le "new game+" entre en jeu et prend tout son intérêt car au second tour, vous serez la machine de mort ultime et vous pourrez tout voir, tout fouiller.



   

A gauche, l'Auto-9 est l'arme de base et pour nous inciter à l'utiliser tout au long de l'aventure, les développeurs ont eu l'excellente idée de pouvoir l'upgrader. Et ce petit puzzle-game (si je puis dire) est assez marrant en fin de compte. A droite, retrouvez le classique arbre de compétences (cliquez pour agrandir)



Cop Land


Robocop Rogue City
Rogue City n'est pas qu'un FPS ultra lent et bien bourrin, c'est aussi des phases d'enquêtes et d'exploration encore plus molles
alterne véritablement 2 types de gameplays : nous avons d'un côté les phases de baston pure et dure, et de l'autre des maps ouvertes (des petits open worlds, principalement le centre ville et le commissariat) où on pourra se balader librement en vue d'aider la population, de verbaliser les contrevenants ou encore de réaliser des missions secondaires assez pauvres en XP, mais pas inintéressantes pour autant. Les maps sont toujours découpées en plusieurs sous-maps, imposant au passage un chargement. Fort heureusement, cette construction "so Bethesda" n'est pas très contraignante car les "loadings" sont vraiment très courts. Maintenant il faut être honnête, si cette alternance est une bonne chose, notre tank sur pattes est vraiment très lent pour se déplacer. Certes il peut courir mais traverser une zone prend souvent des plombes, c'est mou et toute la tension qu'on a pu ressentir lors des combats, retombe lourdement.
Heureusement TEYON a eu le bon goût de réaliser des missions secondaires assez bien écrites, le tout entrecoupé de quelques phases de "pan-pan" bien senties, histoire de nous sortir de cette sieste dans laquelle on est presque tombée, inondant au passage de bave cette brave manette qui n'avait rien demandé. Alors certes, on peut aller droit à l'essentiel, auquel cas le jeu va vous durer environ 12 heures mais tout réaliser vous retiendra environ 25 heures, ce qui est plutôt honnête pour ce type de jeux (non désolé, il n'y a pas de mode multi-joueurs et pour moi ce n'est pas un point négatif, le multi, je m'en balance !). Notez aussi que la difficulté est bien équilibrée, tant qu'on ne joue pas trop les bourrins et qu'on utilise intelligemment ses médikits.
Comme vous le savez déjà, Robocop Rogue City tourne sous Unreal Engine 5, c'est d'ailleurs l'un de ses premiers représentants puisque le célèbre moteur n'a été mis à disposition des développeurs qu'en avril 2022... après il faut avoir le temps de s'adapter aux outils proposés et de créer son jeu. Je l'ai déjà évoqué, les modélisations ne sont pas affreuses, elles sont datées ! Comme si on nous proposait des modèles tout droit sortis d'une PS3, en gros TEYON a bien 15 ans de retard là-dessus. Mais qu'en est-il du reste ? Encore une fois on met le PC de côté, puisqu'il ne joue pas dans la même cours (on précisera tout de même qu'à son lancement l'optimisation était à la ramasse), mais sur consoles, le jeu propose (comme souvent) 2 modes graphiques : Qualité et Performances. En mode Qualité, les modélisations sont strictement identiques qu'en Performances et en toute franchise, j'ai bien du mal à voir la différence entre les 2 modes.



Unreal Cop 5


Pour une fois
Si les modélisations humaines sont vraiment bof-bof, les décors sont par contre magnifiques !
je vous passe cet abscons jargon de technophiles à base de Lumen, de Nanite et de Virtual Shadow Maps, et on retiendra surtout que les versions PS5 et Xbox Series X sont au coude à coude. A la sortie du jeu, le moteur était encore jeune et pas totalement optimisé pour nos consoles de 9e Génération, ainsi donc la résolution native est de 1080p upscalé en 1440p. Sur une dalle 4K ça passe très bien, d'ailleurs les décors sont souvent magnifiques. Là est tout le paradoxe de ce jeu avec des personnages pas bien beaux mais des décors proches du photoréalisme. En mode Qualité le jeu tourne dans un 30 fps assez constant, alors qu'en mode Performances, il tente de tenir un 60 fps rarement stable. En effet, tant qu'il ne se passe pas grand-chose à l'écran tout baigne, mais lorsque l'action s'échauffe, le framerate peut descendre jusqu'à 40 fps. Alors certes, le jeu est très lent on peut donc se dire qu'un petit mode Qualité fera largement l'affaire. En réalité... non.
Robocop est déjà lourd, sans aucune souplesse (normal pour un cyborg non ?), mais en 30 fps il semble encore plus ankylosé ! Le jeu est encore moins réactif, il y a de gros effets de rémanence, du "blur" à gogo, des pop-ups de textures, bref rien ne va. Et vous savez quoi ? En fin de compte, le mode Qualité n'apporte strictement rien au jeu ! Switchez entre les 2 modes (ce qui se fait dans les options sans chargement supplémentaire) et vous verrez le résultat de vos yeux (ou le non-résultat devrai-je dire) : il n'y a pour ainsi dire aucune différence ! En mode Qualité, les textures sont à peine plus détaillées (franchement, c'est imperceptible, même en faisant des screenshots et en comparant les 2 photos), les éclairages sont à peine plus précis et "lumineux" mais on perd le confort du (plus-ou-moins) 60 fps. La question c'est : "qu'est ce qui justifie le 30 fps du mode Qualité, si pour ainsi dire rien ne change ?". J'entends par là que, par exemple, dans Control ou dans Les Gardiens de la Galaxie, la différence sautait aux yeux... mais pas ici.
Résultat autant jouer en mode Performances puisqu'à moins d'être équipé d'optiques Kiroshi haut de gamme, vous ne verrez pas la différence sur les décors, et encore moins sur les modélisations. Par contre subir le 30 fps est assez dégueulasse, surtout si comme moi vous avez une grande TV 4K... Sur PS5 et Xbox Series X, le jeu n'utilise pas de Ray Tracing matériel mais des "reflections" (comme dans Cyberpunk 2077) et le résultat est somptueux dans les 2 cas. Cependant pour la petite Series S, les reflets ont quasiment tous disparus, les graphismes sont évidemment moins détaillés mais elle conserve la résolution interne de sa grande sœur, à savoir du 1080p upscalé en 1440p, avec un framerate plutôt correct en 30 images/seconde.



   


   


   

Rogue City propose 2 modes graphiques sur consoles mais à part le framerate qui est limité à 30 fps en mode Qualité, on ne voit aucune différence. Je vous mets au défi de trouver "qui est quoi" dans ces 6 screenshots que j'ai personnellement pris dans les 2 modes. Tout juste vous noterez des caractères étrangement plus petits dans l'un des 2 modes (cliquez pour agrandir)



Dynamite Cop


Sur PS5 Pro,
C'est parce qu'on sait que Rogue City est une production AA qu'on lui pardonne (un peu) certains bugs et certaines facettes qui auraient mérité plus d'attention
le jeu n'a pas reçu de patch dédié, donc pas d'utilisation du PSSR, ni d'augmentation de la résolution. Le seul bonus que vous aurez, c'est un framerate plus stable, qui descendra rarement en dessous des 60 fps en mode Performances.
Nous l'avons vu, le jeu est réservé aux consoles de 9e Génération (PS5 et Xbox Series) et pourtant, je suis sûr qu'avec quelques efforts, il pourrait largement tourner sur PlayStation 4. Mais l'Unreal Engine 5 n'est pas compatible avec les machines de 8e Génération et mine de rien, après des années de cohabitation, il était grand temps d'aller de l'avant. Et puis on sent bien que le SSD est grandement mis à contribution puisque les temps de chargements sont très courts (2 à 5 secondes max) mais ça n'empêche pas que quelques éléments (voire même des ennemis) apparaissent devant notre nez. Le streaming des données de l'Unreal Engine 5 a tendance à beaucoup solliciter le SSD, et du coup, on se dit que TEYON aurait mieux fait d'imposer des "loadings" un peu plus longs afin de compenser ce "va et vient" permanent de données. Ça aurait peut-être évité d'affronter des ennemis qui se ressemblent tous et qui, bien souvent, semblent sortir de nulle part. Tiens en parlant de ça, sachez également qu'hormis les visages connus, beaucoup de PNJs sont basés sur le même modèle. Changer la coupe de cheveux, les fringues ou coller des lunettes ne donne pas vraiment le change, ça reste sacrément visible.
Bien que déjà multi patché (puisque je teste le jeu presque 2 ans après sa sortie initiale), Rogue City souffre encore de quelques bugs, certains étant rigolos, d'autres étant plutôt gênants, nous forçant à reprendre une précédente sauvegarde. Au rang des joyeusetés, j'ai eu un sergent Reed en 3 exemplaires sur le même écran, un ED-209 qui a bloqué la porte que je devais passer, quelques glitchs ça et là, et plus gênant encore, un framerate qui s'est peu à peu dégradé, jusqu'à tomber sous le barre des 10 images/seconde ! Etrange je sais, fort heureusement il suffit de recharger son jeu pour corriger le problème. Dans tous les cas, sous mes airs un peu défaitistes et malgré les critiques que j'ai listé, j'ai trouvé le jeu graphiquement très plaisant, notamment pour ses décors, mais aussi pour ses phases d'action hautement explosives. En parlant de ça, j'ai également apprécié que beaucoup d'objets soient destructibles, ainsi que certains pans de décors, comme les cloisons en bois et plâtre, le revêtement des piliers ainsi que certains abris. C'est vraiment pas mal tout ça.



Good Cop, Bad Cop...


On termine
A part le thème principal qu'on reconnait bien, sincérement les musiques sont très passe-partout. Par contre les bruitages dépotent bien et soutiennent parfaitement les phases d'action
par le son, avec ce doublage intégralement en anglais, qui profite certes d'un Peter Weller qui donne une dernière fois sa voix au cyborg qui l'a rendu célèbre, mais qui restera à jamais plus pénible à suivre qu'une bonne VF. Comme évoqué, le doublage est loin d'être top qualité et lorsqu'on scrute en détails le casting vocal, on comprend mieux pourquoi. Nous avons une brochette d'acteurs de seconde zone, dont la plupart n'ont même pas de Wiki (et ça, c'est jamais bon signe). Si Peter Weller a bien voulu reprendre (en quelque sorte) son rôle, ce ne fut pas le cas des autres : Nancy Allen alias Ann Lewis, Dan O'Herlihy alias le président de l'OCP, Robert DoQui alias le Sergent Reed, Laird Stuart alias l'agent Cecil ou encore le maire Marvin Kuzak (joué par Willard Pugh qui visiblement n'a pas accepté qu'on reprenne les traits de son visage car il est le seul qu'on ne reconnait pas dans le jeu)... bref, personne n'a prêté sa voix. Heureusement, malgré des modélisations vétustes, on les reconnait assez bien (sauf pour le maire, comme je viens de le dire).
Au niveau de la musique, on identifie bien les pistes de Basil Poledouris, dont le fameux thème principal qu'on reconnait tous. Ce sont les compositeurs Draco Nared et Chris Detyna qui se sont occupés de la bande-son du jeu. Le premier n'a pas fait grand-chose à part composer pour des jeux assez bizarres comme Lust from Beyond, Agony et autres petits jeux PC/Switch, quand le second n'a travaillé que sur Terminator Resistance aux côtés de Leszek Gorniak et Jakub Gawlina. Autant dire que n'avons pas là 2 pointures de l'OST. Pour être franc, les musiques sont dans le ton, très cinématographiques dans l'âme, mais elles sont également vite saoulantes car... et bien parce que moi les flonflons hollywoodiens, j'accroche pas. J'ai donc baissé le volume à 35%, pour laisser s'exprimer le reste de la plage sonore, notamment pour apprécier au mieux des bruitages ultra puissants ! Les phases d'action sont donc parfaitement soutenues, les explosions sont vives, les armes dépotent bien (à défaut d'être réalistes), ce qui dynamise parfaitement l'action. Au moins là-dessus, je n'ai rien à redire.






Conclusion

Finalement, Note



pourquoi Robocop : Rogue City a-t-il créé un tel engouement ? Pour son utilisation du prometteur Unreal Engine 5, comme si un moteur graphique faisait à coup sûr un bon et beau jeu ? Pour l'utilisation d'une licence pour ainsi dire morte et enterrée, dont seuls 2 films ont eu du succès ? Car vous ne me ferez pas avaler que c'est pour son studio, dont leur précédent titre (Terminator Resistance) était plaisant, mais loin d'être révolutionnaire. Qu'on attende impatiemment le nouveau jeu de Rockstar, le nouveau Naughty Dog ou le nouveau Santa Monica Studio je peux comprendre, mais pour TEYON, j'y crois pas une seconde. Et pourtant, la "hype" était bel et bien là, car malgré un lancement assez difficile (avec beaucoup de bugs à cause d'un moteur graphique pas tout à fait maitrisé) le jeu s'est bien vendu et a reçu de bonnes critiques. Un plaisir coupable, et même un coup de cœur pour certains testeurs ayant une évidente maturité, car ils ont connus les 2 premiers films à leur sortie (c'est aussi mon cas, je suis même allé le voir le second opus au cinéma, c'était en 1990). Comme quoi, près de 40 ans plus tard, Robocop fait toujours rêver...

Pour ce qui est de la note attribuée, certes le jeu n'est qu'un modeste AA qui n'a pas coûté plusieurs millions de $, cependant lorsqu'on vend son titre à 60€, c'est qu'on estime qu'il a les qualités d'un grand jeu et chez nous, le prix entre en ligne de compte lorsqu'on doit attribuer une note, que le jeu soit bon comme mauvais. Car n'oublions pas que les gros AAA bien gras qui durent parfois des centaines d'heures, sont (pour l'instant) vendus 70€ à 80€. L'abaissement tarifaire n'étant pas si énorme, ainsi j'estime que Robocop Rogue City mérite sa note finale. Lorsqu'on voit des hurluberlus claquer arbitrairement des 16 ou 17/20 sur ce titre, on se demande s'ils ont réellement joué au jeu, ou s'ils ne manqueraient pas de culture ludique afin de mieux étalonner leur jugement. Bref, ce succès est-il tout simplement mérité ?
La première chose qui transparait, c'est que Rogue City a été développé avec passion, avec un grand respect pour la licence et un certain amour pour son Lore (les références sont très nombreuses). Bien que la mise en scène, tout comme les modélisations, semblent venir d'un autre âge (accusant bien bon 15 ans de retard), le scénario est finalement bien écrit, les lieux cultes de ce Détroit toujours aussi crasseux et malfamé sont bien présents, exactement comme la plupart des protagonistes qu'on connait si bien (quand à ceux qui sont déjà morts comme Bob Morton, Clarence Boddiker, Dick Jones ou encore Cain, on en entend forcément parler à un moment donné). Le jeu est particulièrement lent et on peut le comprendre. Si justement le Robocop de 2014 était nettement plus mobile (d'ailleurs j'aurais bien aimé avoir un "vrai" jeu basé sur ce film, pas un titre mobile), au contraire le cyborg originel est lourd, pataud, il ne sait ni se baisser ni sauter, ce qui impose donc un gameplay très pesant, afin de retranscrire au mieux le poids de ce tank sur pattes (on est à des années lumière des Fast FPS à la DOOM).

En attendant, il ne fait pas qu'encaisser, Robocop sait également massacrer l'adversité, dans un déluge de balles, d'os brisés, d'hémoglobine par hectolitres où même le décor semble avoir subi la guerre après notre passage. Les phases d'action sont étonnamment jubilatoires et d'une extrême violence, ce qui est bon pour lui et ultra défoulant pour nous. Après, afin de varier son gameplay, on alterne avec des phases d'enquête/exploration qui sont d'une lenteur abominable. Dans le vieux Détroit, le jeu m'a parfois rappelé aux bons souvenirs de Deus Ex : Human Revolution, même si le gameplay est bien plus monotone, Jensen étant nettement plus alerte que notre ami le Cyborg. Enfin il y a le point de la réalisation, où sans surprise nous n'avons qu'une VO bas de gamme, au sein d'une mise en scène vieillotte. A côté de ça, comment ne pas tomber sous le charme de décors ultra détaillés, variés et respectueux de l'œuvre originale (le commissariat, l'usine, les rues de la vieille ville...). Ainsi donc, Robocop Rogue City souffle le chaud et le froid, mais on en retient surtout la chaleur du bout de son Auto-9, qui rougeoie après avoir craché des centaines de balles. Après un Terminator Resistance vraiment sympa, TEYON confirme son amour pour le cinéma amerloque, en offrant un jeu aux antipodes des FPS récents, mais qui propose un univers fort et un jeu vraiment plaisant à parcourir.






Points négatifs

  Le mode Qualité n'apporte strictement rien, au contraire le jeu est encore plus lent, Robocop est encore plus lourd à diriger, sans même que les graphismes soient plus beaux
  Robocop est lent, lourd et c'est encore pire lors des phases d'enquête/exploration
  Des modélisations humaines qui accusent bien 15 ans de retard minimum
  Toujours pas de doublage VF alors que Nacon est un éditeur français
  Malgré les mises à jour, le jeu souffre encore de quelques bugs
  Musiques cinématographiques certes, mais vite saoulantes
  Des sous-titres (non réglables) écrits relativement petits


Points positifs

  Les décors sont vraiment magnifiques, et étonnamment variés. Détroit est aussi lugubre et malfamée que dans les films
  Un New Game+ vraiment intéressant, histoire de broyer les ennemis et d'enfin récupérer l'inaccessible
  Les scènes de gun-fight, un peu à l'ancienne et ultra violentes ! Miam, on adore ! ^_^
  Upgrader son Auto-9 est marrant et conserve l'intérêt de l'arme tout au long du jeu
  Les modélisations cybernétiques, Robocop en tête de liste, mais aussi les ED-209
  Pas mal d'objets et d'éléments de décor destructibles... c'est bien ça :)
  La durée de vie est très correcte pour un jeu de cette envergure
  La qualité assez explosive des bruitages






Maintenant que TEYON a exploité les 2 plus grands cyborgs du cinéma Hollywoodien, il serait vraiment génial que leur prochain jeu soit justement un RoboCop vs Terminator ! Ce serait juste ENORME ! D'autant que le scénario de Frank Miller (oui le gars derrière Sin City et 300) est vraiment intéressant. Dans tous les cas, vu que TEYON semble adorer les icônes pop des années 80/90, je suis curieux de connaitre leurs futurs plans. Un jeu Alien ou AvP, histoire de rester dans les films cultes ? Sinon il y a Die Hard (dont le dernier jeu vidéo remonte à plus de 20 ans), Blade Runner, Men in Black ou carrément Matrix, si on veut rester dans le genre FPS avec des gros flingues. Vivement la suite...



Test réalisé par iiYama


article initial : août 2025
mise à jour : octobre 2025


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