Half-Life 2 -- Review sur SoloGamerTest

 





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Narration
Jouabilité & Gameplay
L'image
Le son
Note générale


Testé sur :




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Sortie du jeu : novembre 2004
Développeur : VALVe Software
Editeur : VALVe Software
Genre : FPS

Support : 1 DVD
Version testée : française
Doublage : français
Textes à l'écran : français

Moteur graphique : Source Engine
Moteur physique : Havok
Difficulté :

Multi-joueurs : online
Abréviations : HL² - HL2
Score des ventes : 12 millions (tous supports)


Configuration recommandée :
CPU : 2,5 Ghz
RAM : 512 Mo
VIDEO : type GeForce 6 avec 128 Mo de VRam
AUTRE : connexion Internet obligatoire (Steam)

Configuration de test :
CPU : AMD Athlon 64 X2 3800+
RAM : 1 Go
VIDEO : GeForce 7900GS (256 Mo)
OS : Windows XP Sp2
Résolution testée : 1280x1024
Niveau de détails :















     


     




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Half-Life²









Le
Half-Life 2 aura nécessité plus de 5 ans de développement mais le résultat est à la hauteur du génie de VALVe. Une 2e révolution s'est abattue sur le monde du FPS...
premier Half-Life était un jeu révolutionnaire (non le mot n'est pas trop fort, demandez à un fan) et devant tant de prix décernés et la lourde responsabilité de ne pas faire une bête suite sous peine de blaser les plus inconditionnels du Dieu Gordon, VALVe a tout de même mit 5 ans pour nous pondre une séquelle digne de ce nom (le développement aurait débuté en 1999 et aurait couté environ 40 Millions de $... ce qui était énorme pour un jeu de cette génération). Si Opposing Force faisait admirablement durer le suspens et la magie du premier titre, le dernier add-on, Blue Shift, était plutôt décevant, laissant les joueurs amoureux du style VALVe, sur une faim insatiable.
Mais avec Half-Life², les développeurs nous prouvent tout leur talent, notamment grâce à un nouveau moteur graphique (le Source Engine). Il offre une réalisation extrême et un jeu tout simplement époustouflant. Détrônant tous les grands pontes du FPS sortis avant lui (Far Cry, DOOM 3, Unreal II, Call of Duty et j'en passe), Half-Life² a remit les pendules à l'heure. En 2004 on pouvait dire : VALVe is back !
L'une des choses les plus marquantes de cette d'aventure, sera la cohabitation entre humains et Vortigaunts. Presque choquant quand on repense aux hectolitres de slime qu'on a fait couler dans le premier opus. Si la première moitié de l'aventure se déroule comme un FPS classique, l'autre moitié est plus convaincante avec pas mal de nouveautés en terme de gameplay, des phases de shoot plus intenses épaulées par des alliés humains (des résistants) ou encore plus original, les Fourmi-Lions. Half-Life² joue sur plusieurs fronts puisqu'on a une guerre assez intensive à mener, quelques passages de plate-formes, d'autres où il faut user ses méninges ou d’autres encore où on conduira des véhicules. Il y aura de la trahison, du gore, beaucoup d'action et même un passage (Ravenholm) qui fera sourire tous les fans de Resident Evil 4. A la fin du jeu, VALVe se lâche à fond à grand renfort de scènes pêchues, au milieu d'une guerre civile dont vous êtes l'un des piliers.



Réveillez-vous Monsieur Freeman, réveillez-vous...


Le
Le Lore est très fort, fascinant, attirant... Cependant on regrette une fois encore que la mise en scène ne soit pas plus travaillée et que trop de questions restent en suspens...
scénario se veut très prometteur au début, et très fort dans le fond, malheureusement il ne sera que peu étayé et peu mis en scène. Car tout au long du jeu, la trame principale se fera discrète pour vous livrer plus ou moins tout ce qu'il y a à savoir sur la fin. Fin qui par ailleurs vous décevra énormément puisque vous allez batailler ferme pendant 13 à 15 heures (environ)... pour que dalle !
Oui la durée de vie est bonne mais toutes les questions que vous vous posez ne trouveront pas de réponse et niveau révélation, il n'y a rien ! G-Man s'est servi de vous (une fois de plus) pour anéantir la menace incarnée par le Dr Breen, point final. C'est franchement décevant. Bien entendu ne comptez pas voir la moindre cinématique, la formule reste à l’identique depuis 1998 : Freeman est muet comme une carpe et tout le jeu se déroulera d’une traite et de vos yeux. Ainsi VALVe fait en sorte que le joueur vive l’aventure de l’intérieur, qu'il interprète lui même les dialogues, mais la formule impose vite ses limites. Pour être tout à fait franc, ce qui fonctionnait en 1998, ne marche plus aussi bien dorénavant. A l'époque on pardonnait que VALVe soit un tout jeune studio, qu'il était inexpérimenté, qu'il n'avait pas le financement.
Mais entre temps, VALVe a sorti le carton planétaire Half-Life, Steam a vu le jour (et on sait ce qu'il adviendra de cette plate-forme et qu'elles conséquences elle aura sur le gaming PC) ainsi que Team Fortress et le rouleau compresseur Counter Strike. Désolé mais VALVe n'est plus ce petit développeur qui veut se faire une place, c'est désormais un gros studio et s'ils avaient voulu faire mieux que cette "formule" déconcertante de facilité, ils en avaient les moyens. Peut-être ne voulaient-ils pas changer de méthode pour justement ne pas créer de cassure avec le premier opus, ou peut-être ne savent-ils tout simplement pas raconter des histoires et surtout les mettre en scène. Je vous laisse seul(e) juge, car de mon côté j'ai déjà ma petite idée sur la question.




Half-Life² aura fait date pour sa synchro labiale absolument parfaite,
même en français ! Une véritable prouesse technologique que les
autres développeurs mettront des années à rattraper...



Sentez-vous l'odeur des cendres ?


Et avec ça,
On aura beau dire ce qu'on veut, Half-Life² c'est avant tout une ambiance unique, un univers hypnotique qu'on prend plaisir à (re)découvrir
beaucoup de questions restent donc sans réponse. Qui sont les "bienfaiteurs", d’où sortent les vaisseaux-insectes, comment s’est déroulée l’union des humains et des Vortigaunts, qui est G-Man, que veut-il, pour qui travaille-t’il, comment le Cartel a-t'il eu la main-mise sur la ville, combien de temps Gordon a-t'il été absent… ? Allez savoir ! On est comme Gordon, on nous lâche comme ça, comme un cheveu sur la soupe sans rien nous expliquer et débrouilles-toi pour te dépatouiller de tout ça. Enfin l’ambiance n’a plus rien à voir. S’il est vrai qu’on retrouve certains ennemis de Xen et certains éléments du premier Half-Life (comme le téléporteur ou les labos), il faut reconnaître que le design et l’ambiance générale sont totalement différents. Je ne dis pas que c’est un mal, c’est juste qu’on a un peu de mal à se faire à l’idée que seulement quelques années séparent les 2 scénarios…
Alors oui, c'est clairement le point noir du jeu, celui qu'étrangement, personne ne soulève alors que c'est une évidence (vous cachez-vous les yeux pour éviter d'admettre la vérité ?). Si vous voulez un point de comparaison, en 2004 sont sortis Halo 2 et DOOM 3 (pour ne citer qu'eux) et niveau narration, mise en scène et exploitation d'un Lore, c'est clairement d'un autre niveau ! Vous me direz alors que si d'un côté je jette mon fiel sur Half-Life², pourquoi diable l'encenser de l'autre ? Pourquoi qualifier VALVe de "génie" ? Et bien c'est là tout le paradoxe de cette suite. En effet, si entre les mains d'un studio nettement plus doué pour "raconter des histoires" le jeu aurait fait des étincelles, il faut bien comprendre qu'à côté de ça, Half-Life² brille sur tous les autres plans. Oui... tous !
A commencer par sa prise en mains : cette fois Gordon ne court plus comme un sauvage. La jouabilité reste très réactive mais le scrolling est moins rapide, ce qui agrémente le confort de jeu. Vous pourrez toujours courir mais pas indéfiniment puisque votre combinaison possède une jauge de puissance qui servira autant à la respiration sous l'eau, qu’à courir ou avoir une source de lumière. VALVe nous a cette fois évité les trop nombreuses phases de plate-formes au profit d'une action plus soutenue. Certains passages sont hyper sombres et avec juste une lampe (un poil) pourrie qui éclaire que dalle et des dizaines de monstres à vos trousses, ça vous fera frémir de plaisir comme dans DOOM 3.



Black Mesa 2.0


Bien
Même si l'aventure est assez jouissive, dans le fond le gameplay reste assez classique
plus horrifique que le premier épisode, presque "Resident Evilien" à certains passages, plus gore aussi, Half-Life² pose une certaine maturité. Les concurrents ont piochés dans ces anciennes bonnes idées, et bien il fait de même à son tour. Si le jeu change son atmosphère d'origine, il conserve tout de même quelques facettes de son ancienne épopée, avec une myriade de monstres (ou de gardes) à abattre et une mise en ambiance tout à fait convaincante. Il sera d'ailleurs agréable de voir qu'il y a plusieurs manières de tuer ses ennemis. De façon classique on peut tirer sur un bidon d'essence pour faire place nette, mais aussi leur tendre des pièges : gaz à enflammer, électrocution, jet d'objet divers ou mise en marche de machines meurtrières. On a souvent le choix d'économiser nos munitions, comme quoi il n'y a pas que les flingues qui font le ménage.
En parlant d'armes, les habitués d'Half-Life retrouveront avec plaisir l'iconique pied-de-biche, désormais inséparable à la série, ainsi qu'une pléthore d'armes classiques (fusil à pompe, magnum, mitrailleuse) ou plus originales (fusil à plasma, phéropode). Bien plus puissantes qu'auparavant, elles retranscrivent à merveille les dégâts que peuvent causer de tels engins. Seul petit regret, il n’y a toujours pas de touche dédiée aux coups de mêlée, ainsi qu'une autre pour les grenades ce qui nous oblige à switcher entre les armes pour s’en servir. Malgré tout, le réalisme est étonnant. Et puisqu'on parle de réalisme, les impacts de balles dans le bois, le fer ou les murs, sont gérés en temps réels. D'ailleurs, la façon dont VALVe distille les nouvelles armes au compte goutte est probante. Tout d'abord le pied de biche, puis le 9mm, 3/4h heure plus tard le SMG... ça permet, contrairement à d'autres titres, de profiter de son "nouveau jouet" un peu plus longtemps, plutôt que d'offrir toutes les armes presque dès le début du jeu.
Vous pourrez aussi prendre le contrôle des armes fixes (même si ça reste assez rare). Reste à vous parler du pistolet anti-gravité, réelle révolution dans l'armement. Ce dernier permet de déplacer de lourds objets (caisses, bidons et même voitures !) et sera indispensable à certaines petites énigmes : déblayer le passage, éjecter des mines magnétiques, récupérer un objet hors de portée… cet outil a son utilité.



Suivre le Freeman pour retrouver la liberté


A
Les vraies originalités sont inalement les ballades en véhicules et de l'utilisation assez ingénieuse du pistolet anti-gravité
la façon du très estimé Far Cry, il vous sera aussi possible de contrôler 2 véhicules : un hydroglisseur et un buggy. Correctement maniable à la souris (dans tous les cas ce sera toujours mieux que dans Halo), je regrette juste que ces phases soient un peu trop longues. On sera parfois accompagné : le plus souvent ce sera Alyx qui sera à nos côtés ou Barney, avec la délicate attention qu’ils sont immortels. Ça parait bête mais ce sont 2 personnages-clé du jeu et s'il fallait veiller sur eux, ça aurait considérablement corsé les choses, le titre étant assez difficile comme ça. En effet, il n'y a rien de plus irritant dans un jeu (quel qu'il soit) que de devoir veiller sur les fesses d'un PNJ et de devoir recommencer sa partie parce qu'il est mort. Mine de rien, rester en vie est déjà un défi, pas besoin de nous rajouter ce genre de challenge assez crispant... Les autres personnages, cette fois mortels mais secondaires, seront une bonne aide dans la lutte contre le Cartel et on pourra leur donner de mini-ordres. Je dis bien "mini" car ça se résume à leur donner une directive, point barre. Mais l'IA est suffisamment développée pour ne pas avoir de purs débiles près de soi, une bonne impression partagée par des ennemis au comportement assez cohérent.
Bien sûr il subsiste des erreurs comme des gars de la PC qui ne vous voient pas ou vous tournent le dos, mais ça reste rare et peu gênant. A part le fait de souvent s'accrocher aux rebords, la jouabilité d'Half-Life² est excellente et surtout, c'est très fun ! Finalement les seuls bémols à tout ça c'est qu'au fond, le gameplay est relativement classique. Si on enlève les véhicules et les pistolet anti-gravité, Half-Life² est un shooter ne sort pas vraiment des carcans du genre : trouver des trousses de soins pour restaurer sa santé, recharger la combinaison puisqu’elle sert de bouclier ou encore un armement finalement assez convenu, peuvent paraître banals. Mais la véritable force d’Half-Life² c’est sa violence et son côté jouissif ! Classique certes, il reste un jeu hyper agréable à parcourir et classique ne rime pas toujours avec mollasson ou ennuyeux. Ce serait même tout le contraire. Son alternance de phases de jeu, la variété des décors, le dynamisme étonnant des combats font qu’on ne s’ennuie jamais. Et tant pis s'il n’innove qu’avec son pistolet anti-gravité...



Un moteur pris à la Source


Ce
Half-Life² est vite devenu la nouvelle référence en terme de rendu 3D, une sacrée claque technique !
n'est un secret pour personne (tout du moins c'est ce que j'imagine), pour Half-Life², le studio VALVe a développé son propre moteur graphique, le Source Engine. Fini le bon vieux GoldSrc emprunté à Epic Games, cette fois le studio a vu les choses en grand ! Et l'une des plus grosses claques du jeu vient de là ! Dès l'intro, on prend la mesure de la qualité des modélisations avec 40 muscles faciaux : rarement sont les visages qui atteignent un tel niveau de réalisme. C'est impressionnant ! Si Silent Hill 3 (2003) nous a impressionné par ses expressions faciales, de son côté VALVe a poussé les curseurs tellement loin, qu'Half-Life² en restera longtemps le grand maitre-étalon. Et pour mieux nous en mettre plein la gueule dès le départ, c'est G-Man en personne qui viendra nous taper la causette, avec un visage d'un réalisme inouï mais aussi et surtout une synchro labiale super impressionnante, même avec le doublage français ! Autant dire que VALVe a pris une remarquable avance sur toute la concurrence, une longueur qu'ils garderont des années durant, tant les studios concurrents mettront longtemps avant de rattraper cette prouesse technique, notamment la synchro dans une autre langue que l'anglais.
Bien entendu le jeu parfait n'existe pas et on pourra souligner que certains objets ont un rendu un peu grossier. Par exemple le buggy qui est un peu fait à l'arrache ou encore les armes fixes, qu'on croirait sorties du premier Half-Life. On pourra aussi critiquer le fait que le volant ou ces même armes fixes, bougent sans qu'on voit les mains de Gordon posées dessus (alors qu'on les voit le reste du temps). On pourrait également fustiger le manque de variété des PNJs (surtout au début, dans Cité17) et quelques passages à vide. Mais Half-Life² reste une merveille technique qui aura fait chauffer bien des PC tant c'était beau et réaliste (évidemment cette affirmation avait tout son sens en 2004, car avec l'avancée technologique des ordinateurs, aujourd'hui le jeu tourne sans problème sur le plus faible des ordinateurs portables). Et le plus impressionnant, c'est qu'il est parfaitement optimisé puisqu'avec mon PC (de l'époque) je m'en suis donné à cœur-joie en mettant le jeu en 1280x1024 tous détails à fond. Le résultat fut tout bonnement fan-tas-ti-que !




Le Source Engine a marqué une réelle avancée technologique en matière de qualité des décors mais aussi d'animations faciales. Le moteur était si en avance sur son temps, que les autres studios mettront des années à rattraper leur retard. Et comme bien d'autres moteurs graphiques, le Source Engine servira a plusieurs jeux (et pas uniquement chez VALVe) tels que les 2 épisodes de Portal, les 2 épisodes de Left 4 Dead, Counter-Strike : Global Offensive, Dota 2, Apex Legends, Black Mesa (le remake du premier opus) ou encore les 2 épisodes de Titanfall...



Un moteur physique digne d'un super héros


La
Le Source Engine était si performant qu'il servira plus d'une décennie sur divers titres. Seuls les meilleurs peuvent se permettre une telle longévité
beauté des textures, la profondeur de champ, le chara-design absolument fabuleux et surtout, l'impressionnant reflet de l'eau bien avant qu'on parle de Ray Tracing, donne au titre ses lettres de noblesses. Le Source Engine était sans réfléchir le plus performant moteur 3D disponible à sa sortie. Même après avoir joué aux plus beaux jeux PC du moment (Far Cry bien sûr mais aussi Splinter Cell, Unreal II, Unreal Tournament 2004, DOOM 3), Half-Life² explosait tout sur son passage et restera longtemps une référence, puisque les productions des années suivantes ne proposeront pas vraiment mieux (FEAR, Serious Sam II, Quake 4...). Il faudra véritablement attendre la sortie de Crysis (2007) pour reprendre une telle baffe graphique !
Pour en revenir aux graphismes, vous croiserez quelques cadavres bien défaits, la réalisation des armes de Gordon est excellente et les divers ennemis sont crédibles. Vous croiserez quelques vieilles connaissances (les crabes de têtes, les langues au plafond, les zombies) dans un nouvel habillage impeccable et on peut le dire, le jeu est plus gore qu'avant, même si on ne passe pas dans l'excessif. Et avouons-le, le niveau de Ravenholm est sans doute l'un des plus marquants...
En plus le Source Engine est secondé par un véritable moteur physique (ce qui n'était pas systématiquement le cas à l'époque). La chute d'un objet (ou plus souvent d'un cadavre), l'arc tracé par une balle (effet coriolis), le réalisme des animations, lorsqu'une tour entière s'écroule pour nous barrer le passage... tout est impeccable. Gérée par le moteur Havok (celui qui a trouvé le nom était sans doute fan des Marvels ^_^), la physique est admirablement bien gérée, tout en restant légère en termes de ressources (contrairement au moteur PhyX qui est carrément gourmand sans être forcément plus efficace). D'ailleurs vous l'aurez compris, la physique est souvent au centre du gameplay, car c'est bien elle qui donne tout l'intérêt au pistolet anti-gravité. Même s'il est né en 2000, c'est à partir de ce moment-là que le célèbre moteur physique va avoir une excellente réputation, Half-Life² ayant été pour lui une inestimable rampe de lancement (depuis, il n'a plus quitté l'orbite).



La valve qui régale autant les yeux que les oreilles


Comme
La qualité audio est au rendez-vous, tant pour des musiques magnifiques, que de puissants bruitages
dans tout bon FPS à l'ambiance travaillée, Half-Life² offre des musiques ponctuelles. Composée par Kelly Bailey (qui n'aura plus ou moins travaillé que pour VALVe), l'OST souligne l'action avec brio. Dans un ton souvent Electro très efficace et de qualité, les musiques sont en corrélation avec l'atmosphère étrange et hypnotique du titre. J'ai rarement entendu une bande-son aussi performante et intemporelle sur un FPS ! Le doublage, entièrement en français, est crédible, avec je le répète, une synchro labiale qui fait plaisir à voir. Dommage par contre que le doublage n'ait pas été assuré par plus de monde (le casting VF ne se compose que de 13 personnes) car on retrouve très souvent les mêmes voix pour les personnages secondaires. Plus ou moins tout le monde a assuré un excellent travail, même si le Père Grigori (doublé par Emmanuel Bonami, oui oui, monsieur Metal Gear Solid) est un peu surjoué.
Tous... sauf peut-être la jolie Alyx. Doublée chez nous par Caroline Crier, je comprends que les conditions de l'époque n'étaient pas géniale (on récitait son texte devant un micro, sans trop savoir quel ton il fallait y mettre), et pourtant, si tous les autres ont réussi à faire un travail à minima correct, Caroline Crier en Alyx, c'est un peu n'importe quoi. L'intonation n'y est pas du tout, elle récite son texte de façon bien trop théâtrale et désimpliquée. De toute façon, elle n'aura pas une grande carrière dans le doublage, et on comprend pourquoi. A contrario, je tiens à féliciter Philippe Monnet pour son doublage du Dr. Breen, ou mieux encore Stéphane Cornicard pour sa mémorable interprétation du G-Man.
C’est un vrai régal qui prouve bien qu’on peut avoir, nous aussi, un très bon doublage. Et pour s’en rendre compte, il suffit d’écouter les élocutions des Vortigaunts qui nous font l’honneur d’avoir apprit notre langue (leur phrasé est saisissant), les messages de la milice ou les directives oratoires, qui sont vraiment excellentes. Pour ce qui est des bruitages, c'est tout bonnement parfait ! Le souffle du vent, le plissement des feuilles, le craquement des branches, le bruit de l'eau... rendent les moments calmes apaisants et immersifs.
Mais le meilleur restera sans conteste les armes et les explosions, qui sont bien plus réalistes et puissantes que dans le premier opus. Toutes les armes sont dynamiques, dégomment bien nos haut-parleurs et les explosions sont caractéristiques. Je dirais même qu’elles offrent une énergie exaltante qui incite à tirer sur les bidons rien que pour prendre son pied. Gérant le Dolby 7.1, les effets de reverb, de decal' et d'assourdissement (lorsqu'on est sous l'eau), on sent enfin que VALVe maîtrise son support à la perfection. On a frôlé la perfection...



Conclusion

Avec Note



une telle réalisation, la qualité de son Lore et de son gameplay, et surtout son ambiance sans équivalent, Half-Life² ne pouvait être qu'un succès. La puissance du Source Engine a permit à VALVe de se lâcher et la réalisation tient du chef d'œuvre vidéoludique. On regrettera tout de même quelques couacs dans ce rouage bien huilé, comme le doublage français d'Alyx, le fait de ne jamais voir les mains de Gordon ailleurs que sur les armes (il monte les échelles sans les toucher, il tourne son volant par la pensée, il contrôle les tourelles juste en les regardant... il est vraiment trop fort) ou encore une "narration environnementale", libre et uniquement en vue à la première personne, mais qui est loin d'être idéale quand on veut obtenir une mise en scène de qualité. A ça s'ajoute un héros toujours aussi muet, qui transforme les dialogues en monologue, pour un résultat que j'ai toujours trouvé un peu ridicule. Ayant désormais les moyens de voir plus grand, VALVe aurait dû améliorer sa formule, plutôt que de continuer sur la même lancée qu'un premier opus dont on a volontiers pardonné les faiblesses. Et puis l'univers semble avoir trop changé, sans parler du fait que le studio avait de l'or dans les mains, mais ne l'a clairement pas assez exploité, car un millier de questions restent en suspens, sans jamais trouver de réponse.

Et pourtant, et pourtant... à l'heure de mon test initial (nous étions déjà en 2006), Half-Life² était à mes yeux le meilleur jeu auquel j'ai joué sur PC ! On croisera subtilement G-Man tout le long de l'aventure (comme dans le premier épisode en fait), il faudra souvent user du pistolet anti-gravité pour se frayer un chemin et le jeu enchaîne les scènes cultes : l'enrôlement de Gordon Freeman par le G-Man dans le train, les premiers instants à déambuler dans Cité17, Ravenholm et sa foire aux zombies (à la limite du survival horror), les ballades en véhicules (bien qu'un peu trop longs pour leur propre bien), la guerre pour la liberté ou encore l'attaque de la Citadelle et ses (quelques) révélations finales... Bien qu'il aurait pu être meilleur, Half-Life² nous fait vivre une aventure aussi unique qu'épique ! Et puis la réalisation aura clairement fait date, avec une gestion fabuleuse de la physique, et des graphismes absolument somptueux. Alors certes il reste un joyau à l'état brut et donc imparfait, mais le jeu parfait n'existe pas et n'existera jamais (voilà pourquoi nous ne mettrons jamais 20/20 en conclusion). Cependant nous sommes bien en présence d'un titre singulier, un jeu culte qui aura marqué durablement ce 10e Art qu'est le jeu vidéo...






Points négatifs

  Un Lore fantastique qui est finalement trop peu exploité, nous laissant avec beaucoup de questions sans réponse
  Mise en scène en vue subjective peu propice au spectable, et héros toujours aussi muet
  Le doublage d'Alyx, trop théâtral et trop peu impliqué


Points positifs

  La qualité des modélisations, ses impressionnantes animations faciales et une magnifique synchro labiale, même en VF !
  La qualité assez marquante des musiques. Ponctuelles certes, mais bel et bien présentes cette fois
  Un moteur physique (Havok) admirablement mis en oeuvre, notamment avec le pistolet anti-gravité
  Des graphismes de très haute volée, avec en prime un moteur superbement optimisé
  A part Alyx, le doublage est globalement bon (notamment pour Breen et G-Man)
  Un univers unique, passionnant et une ambiance à nulle autre pareille
  Des bruitages dynamiques à souhait. Quel plaisir de tout faire péter !
  Très bonne durée de vie (13 à 15 heures environ)



Test réalisé par iiYama


article initial : septembre 2006
mise à jour : octobre 2025


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